On est champion et pis c'est tout !

H CUP... 4è journée,     Leinster – Clermont     21 – 28

Quoi ?

Qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?

La finale de la H Cup ne devait-elle pas se jouer dans l’enceinte de l’Aviva Stadium, accoucher au bout de 80 minutes du nouveau champion d’Europe, arbitrée par un Monsieur Barnes adepte des grandes finales, souvenez-vous la dernière coupe du monde ?

N’avons-nous pas assisté samedi après-midi à un match d’anthologie entre deux monstres du rugby européen ?

On est champion d’Europe et pis c’est tout !

Rangez vos fanions, vos écharpes et vos chants de supporters, rentrez chez vous, la compétition est finie, y a plus rien à voir quand on a vu ce match-là !

Clermont a été énorme de talent et de culot face au double champion en titre, chez lui, devant 40.000 irlandais abasourdis par ce coup de massue que les auvergnats leur ont asséné sur la tête.

De bout en bout, les Jaune et Bleu ont mené leur finale, tambour bottant, sous le pied d’un Parra, époustouflant de réussite.

Après le combat de boxe de la semaine passée, haletant, où chacun se rendait coup pour coup, debout, refusant de s’allonger, sans que l’on sache qui l’emporterait jusqu’au bout, nous avons assisté cet après-midi à une démonstration de force des clermontois, dans un bras de fer méticuleusement gagné grâce à un engagement et une solidité de bras unis dans un but commun.

Les faire plier !

Quelle combativité, quelle bravoure dans l’effort de défense de tous les instants, quelle détermination de ce pack d’avants toujours prêt au sacrifice !

Quel allant, quelle classe dans les enchaînements de sa ligne arrière, impétueuse, à l’image d’un Sivivatu énormissime, d’un Nalaga furieux dans ses raffuts qui ont permis, avec Rougerie et Byrne, impériaux dans les relais, à Fofana d’inscrire le seul essai des Jaunards sur une ultime passe millimétrée de Parra.

Et quel essai !

Il aura fallu que les Lions du Leinster s’emploient en défense pour ne pas en prendre plus tant les Jaune et Bleu ont fait le jeu en première période, poussant les fauves à la faute, pénalisés par trois fois, c’est un moindre mal, permettant à Parra d’engranger les points.

Clermont mène 16-6 à la pause après une première mi-temps fabuleuse où on ne les avait jamais vus aussi entreprenants et efficaces dans la conquête.

On s’attendait à un retour des vestiaires terrible de la part des locaux qui ne sont pas du genre à baisser les bras. Et c'est ça qui est beau dans le rugby, c'est ça qui a été beau dans ce match. La seconde période a été du même niveau que la première, les clermontois sont restés concentrés et ont poursuivi leur marche en avant, avec un Parra qui ne ratera qu’un seul coup de pied sur 9.

Ce ne sont pas les deux essais irlandais, l’un à l’heure de jeu, l’autre à la dernière minute, leur offrant un bonus défensif inespéré, qui feront trembler les Jaunards qui tenaient leur exploit sous la baguette de Parra, déterminant, en maître d’œuvre… en maître de chef d’œuvre devrais-je dire.

Parce que s’il ne s’agit pas de la finale comme je l’aurais rêvé, vous l’avez bien compris, ce match d’anthologie, dont la performance clermontoise a frôlé la perfection, balaye une fois pour toute les désillusions passées subies par ces prédateurs du rugby européen, de ce quart de finale perdu d’un point, cauchemar éternel de Broke James, à la dernière demie à Bordeaux, encore toute fraîche dans les mémoires, en passant par la déconvenue ici même il y a deux ans.

Mais ce match par sa qualité exceptionnelle valait bien une finale, c’est clair, mais aussi par sa conséquence.

Car si le Leinster venait à être éliminé à l’issue des matchs de poule, cela ouvrirait sans conteste des perspectives intéressantes pour la suite, non seulement pour Clermont mais aussi et surtout pour les autres clubs français qui se qualifieraient en quart de finale.

Alors Toulouse, Toulon et d’autres peut-être pourront sans doute dire merci aux Jaunards !

Merci Clermont !

En bref…

Dans la poule 5, Exeter confirme tout le bien que je pense de cette équipe anglaise en disposant de Llanelli malheureusement sans bonus (30-20).

Ce qui laisse les anglais à un point des irlandais et promet un duel intéressant entre les deux formations pour la deuxième place lors de la dernière journée. Avec 10 points d’avance les clermontois sont quasiment certains d’être qualifiés, ce qui est l’inverse pour les gallois qui sont d’ores et déjà éliminés de la compétition.

Dans la poule 3, dès vendredi soir, Biarritz a sorti la tête de l’eau, dans tous les sens du terme, en prenant le meilleur sur les irlandais de Connacht moins bon nageurs que les basques sur un terrain détrempé (17-0).

De leur côté les Harlequins ne se sont pas fait prier pour prendre le point de bonus offensif face au modeste Zèbre parmesan (53-5).

Les chances des biarrots dans cette poule passeront par un carton plein dans les deux dernières journées et notamment lors de la réception des invincibles Harlequins. Ils ont un mois pour hausser leur niveau de jeu, sans panache jusqu’à présent.

Dans la poule 1, le Racing-Métro est revenu d’Edimbourg avec les quatre points de la victoire, une belle satisfaction autant qu’une belle revanche après le match dantesque perdu l’an passé (15-3).

Dans l’autre match, dimanche, le Munster n’a pas réussi à obtenir mieux qu’un point de bonus défensif chez les Saracens (13-19), ce qui place les anglais en tête de poule.

Le mois de janvier devra être synonyme d’exploits pour les racingmen, s’ils veulent espérer se qualifier, une défaite pourrait leur être tout simplement fatale, même si gagner au Munster parait impossible. Peut-être vont-ils se servir de l’exemple clermontois.

Dans la Poule 2, samedi après-midi, Toulouse n’a pas su trouver la faille chez les Ospreys et a du repartir avec une défaite dure à digérer, sans même un point de bonus pour faire passer la pilule (6-17).

Dans l’autre match, les anglais du Leicester on failli se faire surprendre à Trévise, décrochant la victoire d’un petit point (14-13).

Ca se complique pour les toulousains qui vont devoir aller gagner chez les anglais lors de la dernière journée, un match qui vaudra son pesant de quart de finale. Mais les gallois n’ont pas dit leur dernier mot et sauront recevoir les anglais en janvier, comme ils ont reçu les français ce week-end. Une poule très ouverte donc.

Dans la poule 6, Toulon et Montpellier poursuivent leur petit bonhomme de chemin en tête de cette poule après avoir atomisé, pour l’un, les anglais de Sale (62-0, 9 essais) et largement dominé, pour l’autre, les gallois de Cardiff (34-21), empochant chacun un bonus offensif mérité.

La première place pourrait se jouer à Montpellier face à Toulon, lors de la dernière journée, mais on voit mal les varois s’y déplacer avec moins de cinq points d’avance et se laisser voler cette première place. Pourtant une place de meilleure deuxième passera sans doute par une victoire des héraultais contre l’ogre toulonnais. Ce serait cool !

Dans la poule 4, dimanche, Castres a peiné pour battre Glasgow (10-8). Les écossais et l’arbitre ont tout fait pour leur donner le fil du match à retordre. Ouf de soulagement après le coup de sifflet final.

Tandis que du côté de l’Ulster on s’est fait surprendre par les anglais de Northampton (9-10) qui reviennent dans la course. Une très mauvaise nouvelle pour les tarnais qui s’y déplacent en janvier, avant de recevoir les redoutables irlandais finalistes 2012. Une qualification compliquée pour Castres.

Tous les résultats officiels du week-end >>

La semaine prochaine…

On assistera à l’épilogue des matchs aller du TOP 14, avec une 13^ème journée qui promet des combats sans merci, et pour cause, personne n’a dans l’idée de faire le moindre cadeau à l’adversaire, Noël ou pas Noël !

Au programme, donc, dès vendredi soir :

• Bordeaux – Clermont à 20h50, pour éviter de tomber trop bas,

Puis samedi :

• Grenoble – Toulouse à 15h, pour rester dans l’élite,
• Stade Français – Biarritz à 18h30, pour revenir à hauteur,
• Castres – Racing Métro à 18h30, pour une place sur le podium,
• Bayonne – Mont de Marsan à 18h30, pour retrouver confiance,
• Perpignan – Montpellier à 18h30, pour recoller au peloton,
• Agen – Toulon à 20h40, pour tenter de survivre.