Une France sur son 31 !

CHAMPIONS CUP... 5ème journée,             Toulon – Ulster    60 – 22  

Sale – Clermont     13 – 22          Toulouse – Bath    18 – 35          Racing Métro – Trévise    53 – 7

Comme un avant-gout de tournoi…

Alors que le sélectionneur de l’équipe de France annonçait jeudi sa liste de 31 joueurs, les clubs français se préparaient à affronter ce week-end la crème du rugby européen.

Et à y regarder d’un peu plus près, cette liste de Philippe Saint-André reflète harmonieusement les bonnes performances autant que les couacs de notre quatuor tricolore qui mène la danse au bal de la Champions Cup.

5 toulonnais, Menini, Guirado, Tillous-Borde, Taofifenua et Bastareaud, dont 4 seulement (le pilier Menini a été remplacé par Chiocci, préféré par Laporte mais pas par PSA) ont offert au public de Mayol un récital époustouflant face aux irlandais d’Ulster, une classe en dessous, pour le compte de la poule 3.

Tout s’est déroulé en seconde période, après une première mi-temps mitigée, une démonstration de jeu flamboyant, de force et d’intelligence avec une ligne de trois quarts active et inspirée, enchainant les passes et accélérations avec brio, un Sanchez à l’ouverture étincelant et un Stefon Armitage intenable inscrivant un triplé sur les 8 essais varois.

Les ulstermen ne baisseront pas les bras et parviendront à décrocher un bonus offensif qui montre bien à quel point ces dernières quarante minutes ont été spectaculaires.

Les toulonnais, qualifiés, devront néanmoins aller chercher le quart à domicile chez les Scarlets.

5 clermontois, Kayser, Chouly, Lopez, Fofana et Nakaitaci, dans la poule 1, qui ont fait preuve d’une maitrise de niveau international pour se sortir du piège tendu par les anglais de Sale, bien aidé par monsieur Davies, un arbitre gallois qui se serait presque pris pour un certain monsieur Owens.

Sans paniquer à 13 contre 15, et avec un Lopez en grande forme, récompensant au pied levé les efforts de sa mêlée, énorme, les auvergnats ont assuré leur victoire par un combat âpre et un jeu basique avant que Fritz Lee inscrive enfin le seul essai clermontois avec plein de détermination après plusieurs temps de jeu appliqués. Ouf !

Une ASM zen avant d’affronter des Sarries pour valider un quart de finale au Michelin.

5 toulousains, Maestri, Dusautoir, Nyanga, Picamoles et Huget, dans la poule 4, qui ont du se retrousser les manches pour tenter de revenir dans la deuxième après avoir pris l'eau dans la première contre le cours du jeu. En vain !

Des erreurs de placement et une interception auront suffit aux anglais pour inscrire trois essais en première période quand les toulousains réagissaient à deux reprises avec deux de leurs internationaux à la conclusion, Maestri et Huget. Après la pause, on aurait pu penser que la pénalité de Flood remettant les locaux dans le bonus défensif allait redonner de l'allant à cette équipe. Mais rien n'y fera, bien au contraire, les anglais inscriront au culot l'essai du bonus offensif qui fera perdre toute illusion au leader.

Désormais la qualification toulousaine passera par une coopération de son voisin montepelliérain qui n'a plus rien à jouer. On peut toujours l'espérer !

5 racingmen, Ben Arous, Le Roux, Dulin, Dumoulin et Thomas, dont seuls les deux premiers ont été de la fête pour recevoir comme il se devait les trévisans à Colombes pour le compte de la poule 4, en faisant preuve d’autorité et d’efficacité.

9 essais et un bonus offensif à la clé, on n'en attendait pas moins ! Avec un triplé de Szarzewski qui ne sera pas passé inaperçu aux yeux du staff tricolore qui a décidé de se passer du talent du talonneur francilien.

Quatre acteurs français sur leur 31, qu'ils aient été à la fête ou à la défaite ce week-end, dans ce fastueux gala de l’élite européenne, quasiment certains de s’y retrouver en quarts de finale, quatre représentants majeurs du rugby français dont 20 joueurs iront défier ces mêmes grandes nations à partir de février.

Un bon signe ou une illusion ?

Car si, au premier abord, on peut se réjouir de voir la crème de notre rugby représentée dans ce trente et un de France, il n’en reste pas moins que l'on peut s'interroger sur quelques cas parmi le onze restant.

3 castrais en perdition dans le TOP14, inexistants en coupe d’Europe, Kockott, Talès et Lamerat, ce dernier relevant de la curiosité tant il n’a pas joué depuis un moment. Mais que voulez-vous ? Philippe voulait revoir Lamerat, Lamerat voulait revoir Philippe, sans  doute… une idylle mystérieuse !

1 montpelliérain, Mas, le pilier droit indéboulonnable, pourtant moins droit dans ses crampons, fatigué, pas au mieux dans un club qui se cherche et se trouve en querelles infinies.

1 bordelais, Guitoune, l’homme à la banane nous dit-on, celui qui semble faire craquer Philippe, il revient avec l’UBB, sans faire de bruit, mais bon, il a la banane et ça fait craquer Philippe. Soit !

Certes, il n’y a rien d’illogique à sélectionner les 3 parisiens, Slimani, Papé et Flanquart, leaders du championnat et habitués du pack tricolore, ou encore les révélations comme les 2 bayonnais, Spedding et Ollivon ou le pilier rochelais Atonio, tous bien en vue sur leurs prestations.

Mais comme le souligne l’entraîneur du Racing, Laurent Labit, mieux placé pour parler de ses hommes, quelle idée de prendre Dumoulin et Thomas qu’il juge lui même hors de forme et qu’il a écarté pour les échéances européennes ?

On pourrait bien sûr se rassurer sur la bonne vingtaine de joueurs sélectionnés parmi le top de notre championnat, mais quid de Machenaud, Parra, Plisson, Lauret, Claassen, Vahaamina, Szarzewski, Fickou, David ou Mermoz (et encore je vous épargne Rougerie, blessé à l'épaule), les laissés-pour-compte de cette sélection, pourtant déjà capés et en excellente forme ?

A noter que la blessure d’Ollivon le contraignant à renoncer au début du tournoi ouvrira peut-être la porte à Lauret ou Claassen.

A suivre PSA depuis son décollage il y a trois ans, parfois on croirait prendre place sur AirAsia tant nombre de ces joueurs ont disparu des radars. Si c’est pas une hérésie, ça !

Mais on n'en est plus à se demander s'il y a un pilote dans l'avion XV de France.

Espérons juste que les 23 qui affronteront l’Ecosse, le 7 février prochain au Stade de France, se souviendront des 9 essais franciliens, efficaces, des 8 toulonnais, de grande classe, du sang froid clermontois autant que de la désillusion toulousaine qui les guettera à tout moment.

Car dans le rugby de haut niveau, tout va très vite !

En bref…

Dans la poule 1, les Saracens ont dominé les irlandais du Munster (33-10) sans pour autant décrocher le bonus offensif.

Un huitième de finale aura donc lieu à Clermont pour la première place du groupe, la seconde n’offrant pas nécessairement une place qualificative de meilleur deuxième, à moins d’un bonus défensif pour les jaunards.

Attention à l'arbitrage, les Jaunards, Mr Clancy ne vous fera pas plus de cadeau qu'aux toulousains ce dimanche ou que mr Davies à Sale.
Vous êtes prévenus !

Les irlandais, eux, sont éliminés et ne concourent même pas pour une place en Challenge Cup, option retirée dans la nouvelle formule.

Dans la poule 2, samedi, Castres a baissé sa garde et son pantalon pour recevoir la fessée du bon dernier infligée par le leader qu'est désormais le Leinster (8-50).

Mais rien n’est fait pour le club irlandais qui devra aller chercher son billet pour un quart de finale chez les londoniens de Wasps, surprenant vainqueur à l’extérieur des Harlequins samedi soir (23-3).

Dans la poule 3, samedi après-midi, les tigres du Leicester ont su bonifier leur victoire face aux Scarlets (40-23).

Mais un nouveau bonus offensif semble encore nécessaire, à défaut de suffisant, pour espérer terminer meilleur deuxième. Pas une mince affaire chez les ulstermen !

Quand les toulonnais, eux, déjà qualifiés, viseront le meilleur des quarts à domicile chez les Scarlets.

Dans la poule 4, dimanche après midi, Montpellier s’est rendu à Glasgow avec ses minots et a fait bien mieux que tapisserie, défait à l'usure après avoir mené et résisté jusqu'à l'heure de jeu (10-21). De bon augure pour l'entraîneur Jake White qui a beaucoup à faire pour redonner de la confiance à un groupe sans repères.

Du coup les toulousains devront faire aussi bien à Montepllier que les anglais qui reçoivent les écossais avec l'idée d'un bonus pour passer devant. Nos amis montpelliérains pourraient se sentir compréhensifs préoccupés qu'ils sont par la journée de TOP 14 qui les attend face à Bordeaux.

Enfin, dans la poule 5, dimanche après midi, les Ospreys n'ont pas tenu la dragée haute à Northampton bien supérieurs mais sans obtenir de bonus pour autant (9-20).

A égalité, les racingmen et les anglais devront se départager dans un match qui les opposera à Northampton samedi prochain. Mais les deux devraient se qualifier, avec un quart à domicile pour le vainqueur. Un match à ne pas rater !

Tous les résultats officiels du week-end >> 

Challenge Cup... tous les résultats sur le le site officiel de l’EPCR !

La semaine prochaine…

C’est l’heure du dénouement !

La dernière journée de cette phase qualificative en Champions Cup nous dira si nos cadors tricolores offriront chacun à leurs publics un beau quart de finale à la maison ou s'il leur faudra se déplacer outre-Manche.

A suivre, à partir de samedi 24 janvier :

• Castres – Harlequins, 14h (beIN) : finissons-en !

• Northampton – Racing Métro, 16h15 (beIN) : un exploit de bon augure,
• Scarlets – Toulon, 18h30 (beIN) : sans état d’âme !

Puis dimanche 25 janvier :

• Montpellier – Toulouse, 14h (beIN) : concurrents oui, mais ailleurs !
• Clermont – Saracens, 16h15 (fr2) : leur faire prendre la porte !

Tous les matches >> 

Pour ce qui est de la petite compétition de la Challenge Cup qui concerne les 8 autres clubs du TOP 14, je vous invite à consulter le site officiel de l’EPCR qui vous en détaillera le programme.

Bordeaux se déplace à Edimbourg vendredi soir, pour une qualification directe en cas de victoire, quand Lyon dimanche chez les London Welsh pourrait décrocher une meilleure seconde place !

Pour Oyonnax, qui reçoit Parme, jeudi, une meilleure deuxième place pourrait également lui sourire en cas de bonus offensif et en fonction des autres résultats bien sûr.

Quant au Stade Français, comme pour les autres, les carottes sont cuites.

Place au TOP 14, la semaine suivante !