Paris insolite !

TOP 14... 19ème journée,                  Bordeaux – Stade Français     22 – 23

Suivre le Stade Français dans le championnat c’est un peu comme arpenter les rues de Paris, ça dépend du moment et du lieu...

Tantôt on est sur un grand boulevard, tantôt on est pris dans les bouchons, chaque fois on en prend plein les yeux !

Il est quinze heures, Paris s’éveille !

Ce samedi après-midi, les parisiens se sont offerts un grand rafraichissement sur la terrasse verte de Chaban-Delmas, sous un soleil radieux et une température printanière, avec une vue imprenable sur la défense, les invalides et le sacré cœur adverses.

Et pour cause ! Après avoir mangé la poussière à Bayonne quinze jours plus tôt, ils avaient soif de jouer, nos parigots !

« Deux essais, deux transformations, deux pénalités et un drop s’il vous plaît ! »

Il leur aura tout de même fallu attendre une vingtaine de minutes la commande, le temps que leur hôte serve d’abord son public avec trois pénalités de Bernard, faisant patienter les parisiens avec une seule de Steyn.

Mais quand le premier cocktail de passes arrive dans les 22 bordelais, c’est Lakafia qui se jette dessus, surgissant de derrière un ruck, pour siffler le premier essai cul sec, Morné Steyn n’ayant plus qu’à sucer les glaçons de la transformation.

Et comme le veut la coutume, ils n’allaient pas repartir sur une jambe. Cinq minutes plus tard Slimani étanche sa soif avec un nouveau breuvage sur une défense pilée qui fond sous sa pression et se finit sur la mousse de la base d’un poteau, offrant alors aux siens le deuxième essai de la partie.

La vie est belle sur la terrasse de Chaban !

Mais cela ne va pas durer. Au retour des vestiaires, Bernard enquille des pénalités comme des lait-fraises et ramène son équipe à deux points des parisiens.

Ca a l’air tellement bon que le jeune Plisson fraîchement entré en place de Steyn en commande un à l’heure de jeu pour redonner des vitamines au score des visiteurs (15-20).

Mais les bordelais n’en restent pas là. Ils montent sur la défense de Paris et prennent de la hauteur, chargeant tour à tour au ras des rucks pour finalement atteindre le dernier étage de l’en-but par Madaule qui aplatit dans un brouillard télévisuel total.

Il reste deux minutes, Beauxis passe la transformation et Paris sombre après avoir brillé tout le match.  

Mais Paris ne serait pas Paris, si au détour d’une ruelle (comprenez une action), une vue imprenable sur ses toits (comprenez les perches) ne vous saisirait pas, là, comme un cadeau qu’elle vous fait !

Et c’est Plisson qui a eu ce bonheur inoubliable de saisir ce cliché magnifique d’un drop majestueux qui s’élance pour se coucher derrière les perches… et offrir une victoire sur le fil aux siens comme une glace Bertillon sur le Pont des Arts alors que le coucher de soleil illumine le Grand Palais …

C’est pour ces moments que l’on aime le stade Français, quand ils nous font vivre cette nostalgie d’un Paris disparu, ce Paris historique des années 2000, un monument du rugby français.

Car si Paris est magique pour les footeux… pour le rugby il restera toujours insolite !

En bref…

La sensation du week-end nous est venue d’Oyonnax qui avec une vaillance et un cœur énormes a tenu tête à Toulouse (9-3), passant du même coup devant les haut-garonnais à la cinquième place d’un TOP 6 improbable il y a encore un mois de cela.

Pourtant les toulousains étaient venus dans l’Ain avec de véritables ambitions mais surtout une pléthore de fautes de main !

Les toulousains préservent néanmoins la dernière place qualificative aux phases finales, à hauteur de points des bordelais, septièmes, quand Grenoble se tient à deux points derrière après sa défaite bonifiée au Havre contre le Racing Métro (29-34).

Les franciliens ont bien réagi en seconde période après avoir subi la première, quand les isérois ont tout fait pour ne pas repartir fanni de Normandie. Mérité !

Les racingmen conservent leur écart avec le podium, à quatre points toujours derrière leurs voisins parisiens, quand les deux ténors continuent de prendre le large en se partageant la première place, avec l’avantage pour Toulon qui a su prendre (rien qu’avec son ailier Smith) le bonus offensif à domicile face à un Brive indiscipliné et limité (34-11) quand Clermont, plus brouillon, l’a laissé en route face à un Bayonne rajeuni et pétillant (28-16).

Dans la course au maintien, en bas de tableau, Castres est revenu de loin, dans son antre de Pierre Antoine, face au LOU (23-20) qui a mené quasiment tout le match (et même 14-0) avant de se faire cueillir sur deux ultimes pénalités de Kockott.

Un match qui laissera sans doute des regrets aux lyonnais en fin de saison même s’ils restent devant les castrais, à la deuxième place relégable, grâce au point de bonus.

Car dans le même temps La Rochelle est allé décrocher un match nul (dans tous les sens du terme) à Montpellier (15-15), un moindre mal pour les héraultais qui égalisent sur une dernière pénalité de Lucas en toute fin de rencontre.

Un rugby tristesse montpelliérain sans essai, loin du rugby champagne de l’époque de Galthié, alors que les rochelais nous en ont offert deux, sans réussir à l’emporter. Bien dommage !

Les prochaines réceptions à Bayonne, La Rochelle, Brive et Lyon vont être cruciales pour le dénouement final, d’autant que Castres fait partie du premier déplacement.

Le premier des cinq qui craque sera relégable.   

Tous les résultats officiels du week-end >>

La semaine prochaine…

Le voilà, le doublon… le vrai !

Celui où l’ombre du tournoi des VI Nations vient éclipser partiellement notre TOP 14, le privant de ses lumières internationales.

Cela perturbera à peine plus les clubs qui depuis le début du tournoi ont pris l’habitude de laisser quasi systématiquement au repos leurs joueurs sélectionnés les plus utilisés.

La bonne nouvelle, c’est que le staff du XV de France pourra enfin voir le samedi du vrai rugby avec les joueurs qu’il aurait du sélectionner quand le dimanche il s’en mordra les doigts et la poussière sur la pelouse romaine.

A suivre donc notre TOP 14 pour le compte de la 20^ème journée, dès vendredi 13 mars :

• Clermont – Bordeaux, à 20h45 (c+ sport) : hausser enfin le niveau !

Puis samedi 14 mars avec :

• Toulouse – Montpellier, à 14h45 (c+) : un fauteuil pour deux,
• Bayonne – Castres, à 18h30 (r+) : un visa pour la PRO D2,
• Stade Français – Grenoble, à 18h30 (r+) : coller au leader,
• Brive – Racing Métro, à 18h30 (r+) : pas le moment de flancher,
• La Rochelle – Oyonnax, à 18h30 (r+) : se redonner un peu d'air,
• Lyon – Toulon, à 20h45 (c+ sport) : un nouvel exploit est vital.

Quand le tournoi nous proposera à ses horaires habituels, ce samedi-là :

• Pays de Galles – Irlande, à 15h30 (fr2) : couper le Trèfle à l’atout cœur !

• Angleterre – Ecosse, à 18h (fr2) : pour un festival de jeu offensif !

Enfin dimanche 15 mars :

• Italie – France, à 16h (fr2) : toutes les déroutes mènent à Rome !