Sur des Chardons ardus !

Test-match de Coupe du monde,                  France – Ecosse         19 – 16

Il a fait le poids l’écossais !

Ce n’est pas la fin des haricots, non plus.

« On a gagné et fait le plein de confiance » avant l’échéance, nous répète le sélectionneur ce dimanche matin.

Une prestation qui ne semble pas faire rougir de gêne ou de honte cette équipe de France dont seul le maillot était visiblement dans le rouge.

Et pourtant, la fin de match en dit long sur le mal-paître des chèvres de Saint-André.

En infériorité numérique, les écossais, au courage et au culot, ont fait manger l’herbe du Stade de France à nos Bleus dans leur 22, à la limite de l’indigestion.

Dernière action, le XV du Chardon obtient la pénalité de l’égalisation, largement à la portée du buteur maison, Laidlaw. Qu’à cela ne tienne, seule la victoire sera belle et instructive pour les hommes de Vern Cotter qui n’ont pas froid aux yeux et la jouent à la main. En vain.

Quel exemple !

Quand les Français à moins d’une heure de jeu, eux, tentent et réussissent une pénalité par Spedding à plus de cinquante mètres pour passer enfin devant alors qu’ils couraient après le score jusque-là (12-9).

Ouf ! … On a gagné ! … Hourra ! … Deux victoires sur trois ! … On peut être confiant, c’est sûr. Les ambitions de notre XV de France volent haut !

Parce que dans le fond, si on creuse un peu… (un peu plus au fond encore) on a vu du bon, du très bon même : une mêlée rassurante, une touche efficiente, une défense en place, des individualités époustouflantes, Huget, Picamoles, d’autres intéressantes, Spedding, Fofana, Bastareaud, Nakaitaci et même Parra et Talès entrant.

Et puis… on a retrouvé tout ce qui fait cette rage en-dedans qui ne nous quitte plus depuis trois ans : une animation offensive pitoyable, des automatismes déficients, un dernier geste aléatoire, des ballons perdus ou rendus par manque d’inspiration ou de placements adéquats.

Du coup, les écossais en ont profité. Se croyant encouragés par les 50.000 personnes de l’enceinte Dionysienne, sous leurs tuniques bleues, ils ont pris le jeu à leur compte, mené par un Russel fabuleux et appuyé par des croisées incessantes de leurs trois-quarts, comme ce Bennett, intenable.

« Allez les Bleus ! Allez les Bleus ! »

Rien d’exceptionnel non plus pour ce XV du Chardon en rodage depuis un an sous la baguette de Vern Cotter et qui progresse considérablement au fil des matchs, jouant à chaque fois crânement sa chance. Et quoi de plus naturel dans une phase de préparation à quinze jours du début de la Coupe du monde.

Mais revenons à ce match. Une première période tristoune où les buteurs et les défenses se sont illustrés, à l’avantage des visiteurs. Avec plus de rythme en seconde, on s’attendait à une réaction d’orgueil des Bleus en tunique rouge. On y a cru à partir de l’entrée de Parra, à l’heure de jeu, qui a vraiment insufflé un autre tempo aux attaques françaises avec Huget, excellent d’opportunisme et de tranchant, entrainant toute l’équipe derrière lui.

"Ouais, on y croit !"

Seulement, à trop monter et se découvrir, Russel en profite pour planter un coup de pied long dans le dos des Tricolores, comme une banderille dans leur 22 que Seymour n’a plus qu’à ramasser, après avoir défié toute la défense à la course et Spedding trop court en ultime rideau. Le contre parfait, au plus mauvais moment.

Aïe, ça pique un Chardon !

Il faudra attendre l’entrée de Talès pour qu’enfin, un mouvement offensif, une combinaison simple donne le cuir à Nakaitaci qui, plein de détermination et de rage, s’arrache pour le seul essai du XV de France… sauvé !

Petitement, c’est le moins que l’on puisse dire.

« Un plein de confiance » nous dit le sélectionneur. En espérant qu’il mènera son groupe au moins jusqu’à à la Gare du Nord et lui permettra de passer la première Manche… jusqu’à la gare de Saint-Pancras.

Après, ce ne sera que du bonus !

Angleterre – Irlande            21 – 13

Le Trèfle ne porte plus bonheur !

Les Irlandais n’en finissent pas de descendre de leur piédestal. Deuxième au classement mondial, puis troisième, cette fois ce sont les organisateurs de la prochaine Coupe du monde qui leur ont mis les points sur les i... de deux essais, le premier de May, le second de Watson.

Avec une seule réplique en force par O’Connel, le XV du Trèfle a du céder face à la domination territoriale. Et comme un malheur ne vient jamais seul, il perd sur le match sa charnière, Sexton et Murray. Rien que ça.

Après Fofana et Papé pour le XV de France, il y a décidément de la casse aussi chez nos voisins. Et ce n’est pas fini car…

Pays de Galles – Italie           23 – 19

Une victoire qui coûte cher !

Parfois mieux vaut perdre un match que son arme fatale. Le XV du Poireau a apparemment souffert pour venir à bout de la Squadra Azzurra non sans y laisser quelques plumes. Et quelles plumes ?

Le demi de mêlée Rhys Webb en première période mais surtout son maître à buter, Leigh Halfpenny, à dix minutes de la fin, évacué sur une civière.

Tous ces blessés sont à suivre dans les prochains jours, sachant que le Mondial démarre dans deux semaines.

Autres Test-Matchs

Japon – Géorgie           13-10

Etats-Unis – Australie  10-47

Leicester – Argentine   34-55

Wasps – Samoa            19-25

Roumanie – Tonga       14-21

Canada – Fidji             18-47

A noter que tous les adversaires de la France dans la poule D ont perdu ce week-end.

En bref, la 3^ème journée du TOP 14…

L’ASM se met à la table … de cinq !

Oyonnax – Clermont              24-41

5 fois 1, cinq ! 5 fois 2, dix, 5 fois 3, quinze…

Ainsi les Jaunards récitent leur rugby depuis la rentrée du TOP 14.

A domicile, comme à l’extérieur, les jeunes élèves clermontois enquillent les essais, jamais sans facilité mais avec une efficacité impressionnante, jusqu’à ce dernier après la sirène, alors que les Auvergnats viennent de perdre un bonus offensif largement acquis, encaissant deux essais oyonnaxiens coup sur coup, ils jouent la dernière action à la main, de turn-over en turn-over et finissent par avoir le dernier mot pour l’essai du bonus retrouvé, le cinquième.

Incroyable ! fou ! … et tout ça sans les internationaux. Bravo !

Toulouse – Castres                37-20

Le dauphin suit de loin.

Les Toulousains, également invaincus, poursuivent leur bonne entame de saison avec une nouvelle victoire importante, mais sans bonus, face à son voisin tarnais, vainqueur des champions d’Europe la semaine passée.

Beaucoup de déchets dans une domination qui n’offre aux locaux que deux essais, comme leurs adversaires, s’en remettant à leurs buteurs Flood puis Bezy, pour creuser l’écart.

Grenoble – Pau                       41-15

Patience, application, efficacité…

Les Isérois ont retrouvé leurs qualités premières à domicile pour venir à bout de Palois courageux et entreprenants, mais qui ont craqué en fin de match laissant les locaux s’emparer logiquement du bonus offensif.

Grenoble monte sur le podium derrière les deux ténors, Toulouse et Clermont.

La Rochelle – Brive                21-18

Encore des regrets !

Les Rochelais ont encore souffert mais l’ont emporté avec le cœur et les tripes, inscrivant deux essais en seconde période face à des Brivistes qui, avec Germain, n’ont raté aucune occasion de coller au score.

Seulement les Maritimes peuvent se mordre les doigts, encore, à un geste près, d’un essai de pénalité, synonyme de bonus offensif, annulé pour une gifle du pilier rochelais sur son vis-à-vis. Dommage !

Bonne affaire pour Brive qui repart, lui, avec un bonus défensif mérité et reste avec son adversaire du jour dans le mou du classement.

Agen – Racing 92                   30-18

Super Francis !

L’ouvreur agenais a été le maître d’œuvre de la première victoire des Lot-et-Garonnais. Un essai personnel, un coup de pied décisif parfait, un drop et tous les points au pied dans un match où le Racing de Travers et Labit a balbutié son rugby alors qu’il avait pris l’avantage dès la 3^ème minute du match.

Un match gagné aux poin(t)s, dans tous les sens du terme, par les Agenais qui ont pris moins de cartons que leurs adversaires, frustrés et coupables de coups répréhensibles.

De quoi relever la tête et sortir temporairement de la zone rouge, quand les Racingmen, eux, à défaut de retrouver leur jeu, restent dans le TOP 6.

Bordeaux – Montpellier         22-24

Maudite pénalité de la gagne !

Bordeaux a un problème pour remporter ses matches sur le dernier coup de pied. Après Beauxis l'an passé, c'est au tour du jeune Serin de manquer l'immanquable. Ce qui coûte cher au final à l'UBB.

Pour se consoler, les bordelais perdent le match bien avant, gâchant bien trop d'occasions pour mériter de l'emporter.

Montpellier accède au carré de tête et peut enfin se mesurer aux cadors. 

Stade Français – Toulon        13-20

Paris sans lumières.

J'ai rien vu et pourtant j'y étais. Il faisait noir quand Sireli Bobo a surgit pour allumer la première mèche. Puis le jeu s'est à nouveau éteint avant que Lakafia ne réponde avec application (iTorche) pour voir enfin Paris s'illuminer et prendre les devants à la pause.

En seconde période le champion de France s'est contenté de pratiquer un jeu sombre, rendant systématiquement les ballons quand le champion d'Europe a su mettre le feu et les cannes pour inscrire l'essai de la victoire.

Paris et Toulon s'échangent leurs places au classement, la crise est désormais du côté de Jean-Bouin.

Tous les résultats officiels du week-end >>

La semaine prochaine…

Les Bleus ont 15 jours pour préparer leur entrée dans cette Coupe du monde, face à l’Italie, le 19 septembre à Twickenham.

Un match capital pour bien se lancer avant le choc face à l’Irlande le 11 octobre, en clôture de phase de poule.

Quand le TOP 14 poursuit sa route avec une quatrième journée consécutive avant une trêve d’un bon mois, le temps de suivre le Mondial et l’équipe de France dans sa première manche.

A suivre dès vendredi 11 septembre :

• Castres – Oyonnax, à 20h45 (C+ sport) : un combat fratricide.

Samedi 12 septembre, ensuite :

• Toulon – La Rochelle, à 14h45 (C+) : Mayol en furie.

• Racing 92 – Grenoble, à 18h30 (r+) : besoin de certitudes,
• Montpellier – Stade Français, à 18h30 (r+) : tutoyer les sommets,
• Clermont – Bordeaux, à 18h30 (r+) : un nouveau record bonifié ?

Enfin, dimanche 13 septembre pour clore la journée :

• Brive – Agen, à 12h30 (C+) : regarder devant,

• Pau – Toulouse, à 17h (C+) : s’offrir un ténor.