Les brèves d'Ovalie - Edition n°567
SUR LA ROUTE DU GRAND CHELEM /
VI NATIONS (F)... 4è journée Pays de Galles – France 0 – 40
Un sans-faute mais pas sans soucis
Dimanche après-midi, dans l’Arms Park de Cardiff, les Bleues ont rempli leur mission première qui consistait à remporter une quatrième victoire dans le tournoi pour avoir le privilège de disputer une vraie finale, samedi prochain, à la maison, face aux quadruples tenantes du titre, invaincues depuis le Grand Chelem des Tricolores en 2018, et qui cartonnent comme jamais, cette saison.
Ça promet !
Nous y voilà, donc, après ce succès sans partage de nos Affamées face à de modestes Galloises, toujours combatives mais toujours vaincues, engoncées dans leur dernière place. Le duo Mignot-Ortiz avait fait tourner son effectif pour intégrer dans son XV de départ trois septistes, vice-championnes à Hong-Kong.
La première, Anne-Cécile Ciofani, marqueuse hors-pair à sept, honorait sa première cape à quinze, à l’aile, et se faisait remarquer dès la première minute de jeu sur son premier plaquage, un peu trop haut, qui lui vaudra le premier carton jaune de la partie.
La seconde, Chloé Jacquet, une habituée des allers-retours de quinze à sept, revenait en position de trois-quarts centre, pour booster l’attaque et se faisait aussi remarquer, à la dernière minute de jeu, écopant du troisième carton jaune tricolore, le second ayant été attribué à Assia Khalfaoui, un peu plus tôt
La troisième, Joanna Grisez, également de retour, sera beaucoup plus efficace et maligne que les deux autres, signant un doublé sur deux interceptions de pure septiste, notamment, la première, dans ses 22, alors qu’il y avait le feu dans la défense. Elle ne s’est pas démontée, le feu s’est propagé dans ses jambes et plus personne ne la revue.
Un jeu à sens unique, vous l’aurez compris, mais qui a demandé du temps à se mettre en place, tant les Galloises ont confisqué le ballon un certain temps et que les conquêtes, en touche notamment, étaient chaque fois sabordées pour lancer un jeu à sept.
C’est le gros souci qui perdure chez ce XV de France, moins efficace qu’autrefois dans ce secteur, comme sur les ballons portés, armes fatales des Red Roses. Ça promet.
Néanmoins, les filles ont inscrit trois essais en première période. D’abord par la femme du match, Annaëlle Deshaye, particulièrement active durant une heure. Sur une touche rapidement jouée par Pauline Bourdon-Sansus, la pilier-gauche est parvenue à échapper aux plaquages gallois dans une course de trois-quarts, mais de quinze mètres.
Dans la foulée, Joanna exécutait une chevauchée bien plus spectaculaire sur 90 mètres après avoir intercepté le cuir destiné à une Galloise, prête à crucifier les Bleues en bout de ligne. C’était au tour de Romane Ménager, un quart d’heure plus tard, de détaler comme une gazelle, après avoir été bien servie par Teani Feleu, sa coéquipière de troisième ligne qui lui a pris sa place au centre pour honorer sa première cape. Lina Queroi manquait sa seule transformation et les Affamées rentraient aux vestiaires, un peu sur leur faim.
Le second acte sera plus abouti, surtout en mêlée fermée, et les Bleues réciteront leur rugby avec trois nouveaux essais à la clé. D’entrée, Gabrielle Vernier, la trois-quarts-centre, exécutait un pas de danse, sur un air de tchik-tchak, derrière un service au cordeau de Pauline. Un peu plus tard, derrière une touche encore limite, Pauline réorientait le ballon porté, laissant la capitaine, Manae Feleu, s’en emparer pour un essai en force. Pas parfait, mais efficace. Le dernier essai sera pour le doublé de la septiste, Joanna, à l’affût dans le camp gallois du moindre rebond, profitant des espaces pour s’en emparer et filer à dame. Vive le rugby à sept !
Un match plein, en essais, sérieux en défense, sans en encaisser, contrairement aux Anglaises qui n’ont pas fait mieux face au XV du Poireau dans le tournoi en en encaissant un (46-10). Tout ce que l’on souhaite c’est que nos Françaises leur en mettent plein dans un Crunch historique…
Pour une fin de règne de sa Majesté le XV de la Rose.
Les autres matches, en bref…
Angleterre – Irlande 88-10
Italie – Écosse 10-17
Nouvel exploit écossais, nouvelle correction anglaise
On ne relèvera pas la nouvelle performance des Red Roses, à écœurer tous leurs adversaires, mais plutôt celle des Calédoniennes qui, après le Pays de Galles, viennent de signer leur deuxième victoire dans le tournoi, volant la troisième place aux Transalpines, une pointure habituellement dans ce tournoi.
Une rencontre âpre et cadenassée qui a vu les Italiennes marquer les premières avant l’égalisation par Skeldon (7-7). Le second acte débutera par un essai casquette qui libèrera les visiteuses opportunistes jusqu’au bout, avec une troisième salve pour une victoire finale au forceps, en défense, obligeant les locales à prendre les points au pied pour décrocher au moins le point de bonus défensif.
Cl. : 1-Angleterre, 20 pts (+208) – 2- France, 19 (+94) – 3-Écosse, 8 (-47) –
4-Italie, 6 (-72) – 5-Irlande, 6 (-74) – 6- Pays de Galles, 1 (-109)
La 21ème journée de TOP 14, en bref…
Stade Français (1) – Bayonne (10) 28-24 Happy birthday Macalou !
Quel cadeau les Basques ont fait à Sekou Macalou, le jour de ses 29 ans, avec la manière et le suspense, dans un match fou, à deux visages. On a bien cru que le leader allait se faire fesser cul nul devant un public de Jean-Bouin médusé après un premier acte où les Parisiens ont été à la merci du jeu de l’Aviron, emmené par la charnière expérimentée Machenaud-Lopez.
Cueillis à froid par un essai de Tiberghien, les hommes de Labit ont continué à saborder leur plan de jeu, redonnant le ballon pour se faire battre à l’arrière basque qui ne se faisait pas prier pour signer un doublé. La réaction d’orgueil par Ivaldi, sur un ballon porté, sera l’arbre qui masquera la forêt d’un premier acte manqué, mais bien réussi par les visiteurs qui concluaient un troisième essai par Mori, sur une passe lumineuse de Lopez, pour mener 7-24 à la pause.
Mais la seconde période sera tout à l’avantage des locaux, devenus bien plus disciplinés que leurs adversaires, deux fois réduits dix minutes à quatorze, le temps pour Paris d’effectuer une remontada des familles (comme son voisin du ballon rond, quelques jours auparavant) en inscrivant deux essais par Briatte et Delbouis (21-24). Jusqu’à la dernière minute, les hommes de Patat tenaient bon, pourtant, sans avoir inscrit le moindre point, le ballon au chaud, avec un avantage pour en-avant en cours, il suffisait de patienter, quitte à jouer la dernière mêlée, mais non. Je ne sais ce qu’il leur a pris, quelle petite lumière s’est allumée dans leurs têtes pour avancer dans ce ruck, tendu comme un traquenard par l’agressivité adverse. Peut-être vingt-neuf bougies dans les yeux tristes de Macalou… qui retrouvera le sourire et le ballon revenu, en deux temps trois mouvement, dans les mains de Barré, qui relançait la machine parisienne et trouvait en bout de ligne son flanker international qui n’avait plus qu’à offrir l’essai de la gagne à son coéquipier de ligne, Habel-Kuffner. Incroyable scénario, fou, qui sourit encore à Paris.
Toulon (4) – Toulouse (2) 20-19 Petit Ramos, petit Toulouse
Samedi soir, au stade Vélodrome, les Toulonnais ont souffert devant une équipe toulousaine encore très remaniée – avec seulement Ramos, Flament et Marchand en meneurs internationaux de troupe – mais pas moins joueuse. Et c’est Tauzin qui allait ouvrir le bal du spectacle des visiteurs, quand Ramos allait faillir sur la transformation. Un premier signe de méforme inhabituelle (3/6) qui lui coûtera la victoire à l’arrivée.
Après la réaction immédiate des locaux, par Fainga’anuku, lancé par Garbisi, les Varois ont commis l’irréparable, juste avant la pause, le seconde-ligne Alainu’uese écopant d’un carton rouge pour plaquage à la tête. Menés d’un point (10-11) et réduits à quatorze tout le second acte, les hommes de Mignoni ont serré les fesses et profité des largesses des visiteurs généreux, Fainga’anuku y allant de son doublé, pour repasser devant. Seulement, à cinq minutes du terme, Merkler surgissait pour le second essai haut-garonnais, une occasion de remporter la partie.
Mais Ramos échouait et Toulon pouvait être heureux d’une victoire aussi laborieuse.
Castres (9) – La Rochelle (6) 25-24 Des Maritimes, la tête sous l’eau
Samedi, à Pierre-Fabre, les Rochelais ont réussi à mener d’un petit point, à la pause (13-14), pour perdre de cette même longueur à la fin du match, dans une partie pourtant largement dominée par leur hôte, trop maladroit, au pied et dans le jeu, pour les corriger plus sévèrement.
Si Delaporte a répondu à Iribaren, en première période, il faudra attendre le dernier quart d’heure de la partie pour voir enfin les Castrais concrétiser leur mainmise sur le jeu, grâce à un doublé de Hulleu, face à des Maritimes, plus pragmatiques qu’en maîtrise, avec leurs deux autres essais, conclus par Seuteni, juste avant la pause, puis par Favre, en fin de match.
Après leur élimination en Champions Cup, on pensait que les doubles champions d’Europe auraient à cœur de se relancer en championnat pour conquérir le seul titre qu’ils n’ont pas encore. Il faut croire que la défaite contre le Leinster n’est pas digérée. Le point de bonus défensif laisse La Rochelle dans le TOP 6 à trois longueurs du CO qui recolle au peloton à sa poursuite.
Oyonnax (14) – Racing 92 (3) 13-43 Des Oyomen, un pied en PRO D2
Longtemps dans la partie, au courage, bousculant l’armada du Racing, Oyonnax a fini par craquer, à l’usure, par fatigue et indiscipline, en infériorité numérique, à la 56ème minute, juste après l’essai de Mensa qui répondaient à ceux de Tedder (7è) et Gibert (53è) pour revenir à 13-17.
Et puis la machine francilienne a profité du surnombre pour rouler sur une défense affaiblie, avec deux essais, coup sur coup, de Tarrit et Sanconnie, avant de tuer définitivement le match avec deux nouvelles salves conclues par Chouzenoux et Joseph, entérinant une victoire bonifiée qui les maintiennent sur le podium et sur les talons des deux Stadistes.
Oyonnax a déjà un pied en PRO D2, à moins de miraculeux exploits lors de ses prochains déplacements.
Perpignan (8) – Lyon (12) 51-20 Mieux que le maintien
Les Catalans ont réalisé une excellente opération en étrillant un concurrent direct au maintien, s’échappant de la zone relégable, grâce à une quatrième victoire consécutive qui les hisse même aux portes du TOP 6.
Azéma peut être fier de ses hommes qui ont su réagir à la bonne entame des Lyonnais, répondant instantanément à chaque essai encaissé, Veredamu à Ioane, Mcintyre à Couilloud, pour virer en tête à la pause, aidé par la botte de l’ouvreur australien (20-13).
Le second acte leur donnera même des ailes, étouffant les velléités adverses et sautant les premiers à la gorge du Lou, profitant d’une supériorité numérique pour le dépecer de tous ses moyens, avec un troisième essai, signé Écochard. Maraku remettra bien les Rhodaniens dans le match (27-20), mais le coaching ne sera pas gagnant pour Gengenbacher, ses finisseurs croulant alors sous les assauts des locaux, remontés comme jamais, jusque dans les 22 du Lou pour lui planter quatre nouvelles banderilles, par Tuilagi, Ceccarelli, Deghmache et Duguivalu, et achever la bête.
Tout Aimé-Giral exulte, c’est beau. La PRO D2 s’éloigne, le TOP 6 se rapproche. Tout l’inverse pour Lyon.
Pau (7) – Montpellier (13) 31-23 Des Cistes à la traîne
Samedi après-midi, les Montpelliérains ont subi la loi du Hameau avec des Palois maîtres de leur jeu offensif, ne se laissant jamais reprendre, malgré les bonnes intentions des visiteurs.
Trois essais partout, un match des plus équilibrés qui aurait pu basculer du côté des hommes de Collazo, si seulement les Palois l’avaient décidé. Car les locaux ont toujours tenu bon pour mener 18-13, à la pause, avec deux essais signés Whitelock et Decron contre un seul de leur adversaire, conclu par Cadot. Même en fin de match, dans un temps fort des visiteurs, ils ont réussi à répondre aussitôt à l’essai de Bouthier par celui de Desperes, laissant Montpellier assez loin derrière pour que l’essai sur le fil de Dakuwaqa n’ait aucune incidence sur le sort de la rencontre.
Dur pour les Héraultais qui méritaient mieux mais qui ont été confrontés à une solide équipe paloise qui renoue avec le TOP 6, quand Montpellier cumule un retard de quatre longueurs sur ses prédécesseurs. Les deux dernières journées face à Lyon et Clermont ressembleront fortement à des barrages pour le maintien entre trois concurrents directs.
Bordeaux (5) – Clermont (11) 41-7 L'UBB se refait la cerise
Dimanche soir, en clôture de cette journée, dans un Chaban-Delmas plein et sans rancune, après la cruelle élimination européenne au même endroit, les Bordelais se sont fait pardonner en laminant de pâles Clermontois, avec un Penaud des grands soirs, pour son retour, réalisant un triplé retentissant.
Cinq essais au total pour l'UBB, avec ceux de Tapuai et Tambwe, contre un seul pour les visiteurs, sauvant l'honneur en fin d'une partie à laquelle ils n'ont jamais semblé avoir été invités.
La semaine prochaine…
Une finale pour un Grand Chelem !
Place au duel tant attendu entre les championnes en titre, invincibles Red Roses, et nos Bleues en outsider que l’on espère à la hauteur, courageuses et extraordinaires, à la fin, pour un exploit retentissant devant leur public, à Chaban-Delmas.
Derrière, Irlandaises, Écossaises et Italiennes se disputeront la troisième place, tandis que les Galloises vont tout donner pour ne pas repartir avec une cruelle cuiller de bois.
En parallèle le TOP 14 va poursuivre ses combats féroces à distance. Dix points seulement séparent le 12è et le 6è, autant qu’entre le leader et le 3è. Autant dire que tous les clubs aspirent au TOP 6 comme la plupart lutte également pour le maintien. Si Oyonnax semble condamné, le barragiste pour la descente concerne bien du monde devant l’actuel 13è montpelliérain : en premier lieu, Lyon, Clermont et Bayonne. Seuls Paris et Toulouse peuvent avoir la tête ailleurs, le premier à ses demies, le second à l’Europe.
Au programme* de la 5ème journée du VI Nations féminin,
Samedi 27 avril à 13h15 : Pays de Galles – Italie
à 15h30 : Irlande – Écosse
à 17h45, à Bordeaux : France – Angleterre
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes ou la plateforme de France TV
Au programme* de la 22ème journée de TOP 14,
Samedi 27 avril à 15h : Toulouse – Racing 92
à 17h : Bayonne – Bordeaux
Lyon – Pau
Montpellier – Perpignan
Oyonnax – Castres
à 21h05 : Clermont – Stade Français
Dimanche 28 avril à 21h05 : La Rochelle – Toulon
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
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