LES FORCES DE L'ATLANTIQUE /

TOP 14... Barrages                                  Bordeaux – Racing 92      31 – 17

L’UBB dans la cour des grands

Depuis l’arrivée d’Urios à sa tête, et cette première saison extraordinaire, en leader incontestable, avortée par la Covid, l’Union Bordeaux-Bègles n’a cessé depuis de grandir et d’atteindre le dernier carré des phases finales du championnat de France.

Pour la quatrième fois d’affilée, les Girondins accèdent aux demi-finales, avec la même ardeur et le même sens du combat, à défaut de brio comme cette machine offensive, de niveau international, a laissé augurer toute la saison.

Dimanche soir, dans un stade Chaban-Delmas chaud bouillant, les hommes de Bru ont été propres, pragmatiques, plus opportunistes et efficaces que leurs adversaires, atones, sans inspiration et surtout très indisciplinés.

Que dire de cette armada d’internationaux, dont certains champions du monde (Kolisi, Nyakané), incapable de conclure la moindre attaque, en dehors de celle tardive conclue par Spring, cloitrée dans une défense rigide, sans prise de risque, multipliant les fautes, les maladresses et les mauvais choix.

C’est encore un échec cuisant pour la stratégie de Lancaster
et le recrutement de luxe à la Lorenzetti !

On ne peut pas dire que l’on se soit régalé dans ce barrage, à l’entame poussive et où les deux équipes s’en sont remis aux pieds de Tedder et Lucu, avant l’éclat de Tambwe derrière un ballon porté d’école. Lucu écartait pour sa ligne de trois-quarts en place jusqu’à l’ailier congolais qui raffutait deux défenseurs en crochets dévastateurs pour inscrire le premier essai de la partie (11-6).

Il faudra attendre la dernière minute d’un premier acte laborieux pour voir à nouveau les Bordelais prendre l’initiative et forcer leur destin, bénéficiant d’une supériorité numérique, après le carton jaune logique contre Woki, Lamothe conduisant un ballon, porté par toute l’équipe, derrière une seconde pénaltouche décisive.

21-12, à la pause, Lucu allait gérer de pied de maître le second acte.

Une première pénalité éloignait le danger francilien, pas plus manifeste, quand une contre-attaque, lancée par Buros et Moefana, revenait dans les mains du demi de mêlée international qui, d’une passe au pied par-dessus parfaite et dont le rebond dans l’en-but surprenait le dernier défenseur, trouvait Burs dans les airs, le premier à se saisir du cuir et l’aplatir impeccablement (31-12).

Moins de trente minutes encore à jouer, on ne voyait pas comment les hommes de Lancaster allaient pouvoir renverser cette partie qu’ils semblaient jouer à l’envers. Fickou, Habosi, Tuisova, Tedder, Gibert, Chavancy ou Wade, Le Bail ou Spring, quelle ligne d’attaque stérile, sans essence dans le moteur, sans étincelle, soulignant plus encore l’absence de Le Garrec, le demi de mêlée remplacé par Le Bail quand l’entrée de Spring offrait plus de pep dans le dernier quart d’heure. Un essai pour rien, même pas transformé, un leurre, comme le gâchis d’un recrutement au service d’une mauvaise stratégie.

Bordeaux s’impose logiquement, sans briller mais comme un grand, et peut désormais se projeter sur sa quatrième demie, à la maison, face à d’autres Parisiens.

De quoi former une belle ambiance atlantique
avec le public des Maritimes !

L’autre barrage du TOP 14, en bref…

Toulon – La Rochelle              29-34      Le XV de Mayol plaqué au sol

Samedi soir, les Maritimes avaient donné le ton de ces phases finales en se rendant avec de grosses intentions et un plan implacable dans la rade de Toulon.  Une fois passées, l’euphorie du Pilou-pilou et une entame tonitruante des locaux qui ne parvenaient, malheureusement, qu’à engranger trois petits points sous la botte de Jaminet, les hommes d’O’Gara allaient faire taire les velléités varoises en deux temps, trois mouvements, pour trois essais de contres dans un acte quasi parfait.

Cinquième minute de jeu, seulement, derrière une mêlée qui aurait pu offrir une pénalité au pack local dominant, Kerr-Barlow sortait le ballon dans une redoublée avec Alldritt pour l’offrir à Hastoy qui enfumait les derniers défenseurs dans un petit intervalle. Premier essai et première course en tête (3-7).

De courte durée, car les fautes se mirent à pleuvoir du côté des Maritimes et donnèrent l’opportunité à Jaminet de les corriger, deux fois, et de repasser devant (12-7). Seulement, les coéquipiers d’Alldritt, Skelton, Atonio et surtout le précieux Jégou, intenable, piégèrent leur hôte dans le jeu au sol.

Après avoir recollé au score (12-10), le troisième-ligne, champion du monde des U20 avortait un assaut varois dans ses 22 et offrait une relance à Seuteni qui exécutait un improbable 50-22 dont Nowell jouait la touche rapidement, faisant vaser le cuir jusqu’à Leyds pour l’essai imparable sous les yeux d’une défense médusée. (12-17).

Si Jaminet, impeccable au pied, gardait les siens dans la partie, il ne fallut qu’une occasion aux Maritimes pour investir et submerger à nouveau les 22 toulonnais, enchaînant des charges au près puissantes qui ouvrirent la voie à Favre pour le troisième essai des visiteurs, menant largement à la pause (15-24).

Au retour des vestiaires, le gros combat au sol engendra deux nouvelles pénalités dont la seconde apporta sept points à Hastoy au lieu de trois. Une chance inouïe qu’ a eu le buteur de trouver le poteau, surprenant les défenseurs varois, notamment Rabut dont le duel en l’air avec Leyds bénéficiera à Jégou, toujours là où il faut, le jeune troisième-ligne recevant le ballon dans les bras avant de se retourner et l’aplatir dans l’en-but. (15-34).

À l’heure de jeu, la messe semblait dite.

C’était sans compter un nouveau rebondissement, cinq minutes plus tard, Skelton recevant un carton jaune pour déblayage à la tête et ouvrant les espaces aux hommes de Mignoni qui semblaient retrouver de l’allant. Et quand Villière se faisait la belle, avec un petit coup de pied par-dessus pour lui-même, Cancoriet écopait de la double peine en lepoussant sans ballon alors que l’ailier international filait à dame. Deuxième carton et essai de pénalité.

À 15 contre 13, Toulon se mettait à rêver !

Mais les Maritimes resserrèrent leur défense et gérèrent le match jusqu’au bout, laissant même filer un second essai aux Varois, signé Singleton, histoire de rentrer plus vite aux vestiaires avec la tête aux demies.

Toulouse peut s’inquiéter de ces Maritimes, dans une dynamique impressionnante, après leur quatrième victoire consécutive, alors que les cadres de champions de France sont à l’arrêt depuis trois semaines.

La revanche de la finale de l’an passé promet un beau duel à Bordeaux, vendredi prochain.

Le barrage d’accession au TOP 14, en bref…

Grenoble – Montpellier           18-20      sur le fil… électrique !

Dimanche, en fin d’après-midi, au Stade des Alpes, les Montpelliérains ont eu chaud aux fesses chez des Grenoblois qui ont mis du cœur et du combat, devant leur public, pour se hisser au TOP 14. En vain… Une pénalité de Carbonel, dans les dernières minutes, scellera le sort des Cistes, sauvés de la descente.

Dans un match brouillon et intense, les Montpelliérains ont pris le meilleur d’entrée, grâce à deux essais, signés Lam et Nagandebe, avant de se faire doubler, juste avant la pause, par la doublette Massa-Hepetema, dans une ambiance surchauffée (18-14).

La seconde période sera tendue, entachée de fautes et de maladresses, de part et d’autre, et où les buteurs auront le destin de leur équipe entre les pieds, Carbonel prenant le dessus sur Davies, malheureux.

La bande à Collazo, tout comme Laporte et Altrad, peuvent enfin respirer et se projeter sur une prochaine saison, forcément meilleure…

La semaine prochaine…

Les demies à Bordeaux !

Le week-end prochain, le Matmut Atlantique accueillera les deux demi-finales avec un public sans aucun doute acquis à la cause du XV local et des voisins rochelais, reçus comme à la maison.

Toulouse et Paris devront sortir le grand jeu.

Au programme^* des demi-finales du TOP 14, 

vendredi 21 juin à 20h15 :        Toulouse – La Rochelle

samedi 22 juin à 21h05 :  Stade Français – Bordeaux

 (*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+