Les brèves d'Ovalie - Edition n°579 - L E S B R E V E S D O V A L I E . C O M

14 juillet 2024

Les brèves d'Ovalie - Edition n°579

LES BLEUETS SE FONT LA BELLE /

MONDIAL U20... Demi-finale France – Nouvelle-Zélande 55 – 31

Un feu d’artifice Castro-Ferreirique !

Après avoir décroché la meilleure seconde place, cinq jours plus tôt, en disposant des Gallois, sous de violentes bourrasques, les Bleuets retrouvaient les Baby Blacks, dimanche soir, à Stellenbosch, en banlieue du Cap, pour jouer une demi-finale, dans des conditions climatiques parfaites, loin de l’atmosphère cataclysmique qui soufflait, outre-Atlantique, sur le rugby de leurs aînés (lire plus loin).

Si les jeunes Néo-Zélandais pensaient avoir fait le plus dur, après leur revanche heureuse, lors du match de poule, à les voir aussi arrogants durant leur monstrueux haka à rallonge, ils n’ont pas été au bout de leur surprise en jouant la belle, un quatorze juillet, face une bien meilleure équipe de France.

Les spectateurs du Danie Craven Stadium ont été ébloui par un spectacle pyrotechnique, orchestré par le stratège féérique rochelais, Hugo Reus, et tiré par les stratosphériques troisièmes-lignes toulousain et toulonnais, respectivement Mathis Castro-Ferreira et Joe Quere-Karaba, humiliant à nouveau, comme l’an passé, les Baby-Blacks avec sept essais somptueux.

Oh, les belles bleues !

Le premier est l’œuvre de Joe, dès la quatrième minute, sur une percée solitaire, à la sortie d’un ruck. Imparable ! Le second, quatre minute après, est un petit bijou de passe de Hugo, derrière une percée de l’ailier Hoani Bosmorin, l’ouvreur flirtant avec la ligne de touche pour servir à l’intérieur son seconde-ligne Charly Gambini. Magnifique !

Et puis, il y a eu le triplé décisif de Mathis !

Car les Baby Blacks ont répondu par deux fois, dans ce premier acte à la main des Bleuets. Par la force, d’abord, avec un essai de pénalité, puis par la vista de Dylan Pledger, collant alors à sept longueurs des Tricolores. C’est là que le travail précieux du troisième-ligne néo champion de France a payé, concluant un premier mouvement de son pack, avant de récidiver sur une passe au pied millimétrée de Hugo, puis, au retour des vestiaires, plein d’autorité derrière un ruck. L’étoffe d’un grand !

Ensuite, nos petits Français, émoussés, ont subi quelques trous d’air, encaissant trois essais, par l’arrière King Maxwell, le centre Aki Tuivailala et le flanker Andrew Smith, relançant à chaque fois la partie, avant que Joe n’intercepte une passe adverse pour envoyer un autre Mathis (Ferté) à dame et que Hugo ne serve d’une nouvelle passe au pied un dernier ballon d’essai dans les bras de son arrière, Xan Mousques.

Quel feu d’artifice mes amis !

Une petite révolution quand on a vu le jeu pratiqué par ces Bleuets depuis le début de la compétition. Tout n’a pas été parfait, loin de là, surtout en touche et dans le jeu au sol, mais l’enthousiasme et la solidarité défensive auront suffi à leur bonheur…

Une quatrième finale de Coupe du monde consécutive !

Une réjouissance qui risque d’être de courte durée quand on sait le niveau des Baby Roses, champions d’Europe, qui ont largement dominé nos Frenchies, lors du dernier tournoi. On a hâte de voir nos Bleuets prendre leur revanche et conserver leur titre.

L’autre demi-finale…

Angleterre – Irlande 31-20

Tous les résultats des demies de classement >>

Résultats et classements^* de la 3è journée de la coupe du monde U20...

Poule A

France ⁽²⁾ – Pays de Galles ⁽³⁾ 29-11

Nouvelle-Zélande ⁽¹⁾– Espagne ⁽⁴⁾ 45-13

Poule B

Irlande ⁽¹⁾ – Australie ⁽²⁾ annulé (0-0)

Géorgie ⁽³⁾ – Italie ⁽⁴⁾ 28-17

Poule C

Angleterre ⁽¹⁾ – Afrique du Sud ⁽³⁾ 17-12

Argentine⁽²⁾ – Fidji ⁽⁴⁾ 52-12

(*) Le classement par poule entre parenthèses

Fin de la tournée des Bleus en Argentine, en bref…

Argentine – France 33-25 Chaos dans les têtes

Comment jouer sereinement, avec enthousiasme et application, après une telle semaine ?

L’horreur d’un présumé « viol avec violence en réunion » a succédé à la bêtise du plus vil racisme au sein du groupe France, les deux dans la même nuit de samedi à dimanche qui suivait tristement le succès des Bleus à Mendoza. Comment ne pas se réveiller la tête et les valeurs de notre rugby à l’envers ?

Melvyn Jaminet, l’arrière toulonnais, s’excusait pour ses propos inexcusables avant de prendre illico l’avion pour la France, tirant un trait (définitif ?) sur la sélection nationale. Quant à Oscar Auradou, le seconde-ligne palois, et Oscar Jégou, le troisième-ligne rochelais, leur sort semble aussi incertain que les horreurs dont on les accuse sont incompréhensibles. Bien entendu, je n’émettrai aucune hypothèse farfelue quant à leur innocence ou culpabilité, m’en tenant à l’effroi que suscitent déjà les faits, dans des circonstances que seule la justice argentine pourra éclaircir. En attendant le déroulement de l’enquête et d’un procès, les deux champions U20 croupissent depuis trois jours en prison, à Mendoza. C'est bien triste.

C’est donc dans ce contexte, quatre jours seulement après ce double drame, qu’un XV de France bis, emmené par la charnière Couilloud-Berdeu, à Montevideo, a aiguisé ses armes pour venir à bout d’une belle et joueuse équipe uruguayenne, grâce à un doublé du demi-de-mêlée lyonnais, dans le premier acte, suivi d’un autre du puissant seconde-ligne catalan, Tuilagi, dans le se second. Les locaux, quant à eux, n’ont pas été en reste, surprenant les Bleus dans les rucks et leurs ballons portés, pour autant d’essais, nous offrant un match ouvert et plaisant. Score final : Uruguay-France 28-43.

Samedi soir, à Buenos Aires, une autre sélection affrontait les Pumas, dans un climat psychologique délétère, pour le dernier test-match, face à des Argentins revanchards et devant un public respectueux des hommes et du jeu. Les têtes étaient clairement ailleurs, à déceler cette soudaine torpeur sur les visages de nos Tricolores durant leur hymne lorsque le duo de chanteurs dupliquait le refrain dans une communion de cathédrale laissant les joueurs sans voix.

Une voix que nos Bleus ont eu du mal à exprimer dans le jeu, au coup de sifflet d’envoi. Avec un XV de départ de même force que celui de la semaine précédente, Mickaël Guillard et Judicaël Cancoriet suppléant les deux accusés, les Tricolores n’ont pas réussi à élever leur niveau de jeu à celui des Pumas, autrement plus intense et inspiré. Pourtant le premier essai est venu de Baptiste Serin, capitaine exemplaire, qui a ouvert la voie au réveil des siens. Seulement, le mal était plus profond dans les têtes, quand les Argentins étaient plus incisifs sur le terrain.

Deux essais (Bello et un de pénalité), tout en puissance, derrière un travail de sape des avants, quand Santiago Carreras éliminait Antoine Frisch pour le troisième, juste avant la pause (21-13). Au retour des vestiaires, un sursaut d’orgueil des deux Palois, Émilien Gailleton et Théo Attissogbe, allait remettre nos Tricolores dans la partie, prenant une seconde fois le score (21-25). Seulement, la réaction des locaux a été, de nouveau, immédiate avec deux essais en force du pilier entrant, Gallo, derrière des séquences de charges au près aussi étouffantes que l’atmosphère subie durant la semaine.

C’est donc logiquement que les Pumas se sont imposés dans ce troisième et dernier test face à des Bleus sans doute déjà défaits dans les têtes, après ce double coup de massue, avant la rencontre.

Il est temps de rentrer en France et de penser à autre chose… si c’est possible.

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À noter que, ce week-end, l’Irlande a pris sa revanche sur les champions du monde, quelques heures avant, en arrachant la victoire grâce à un drop sur le fil de Frawley. Dans les autres rencontres internationales, les Italiens et les Géorgiens ont également surpris, respectivement chez les Tongiens et les Nippons.

Les autres tests-matches internationaux, en chiffres…

Tonga – Italie 14-36