Les brèves d'Ovalie - Edition n°91
Quel Stade !
TOP 14... 3ème journée, Stade Français – Biarritz 38 – 3
Ca y est ! … Paris a une équipe et un toit !
Sans domicile fixe depuis trois ans, tantôt squattant à Charletty, aux abords de la cité inernationale et du parc Montsouris, dénigré par les badauds et ses propres amis supporters, tantôt hébergé par le rugby social au Stade de France duquel il revenait le plus souvent en ambulance après s’être fait corriger par plus gros que lui, le Stade Français a retrouvé enfin ses pénates dans un stade Jean Bouin métamorphosé aux allures de palace rose made in Disneyland.
Il avait de la gueule vendredi soir ce XV parisien habillé pour l’occasion dans un costume de leader taillé sur mesure.
Et comment !
On n’a vu que du rose et noir. Et pour arroser ils ont arrosé les hommes de Quesada, pour l’inauguration de leur nouveau stade, le début d’une nouvelle vie, digne du rugby français, comme au bon vieux temps, tous derrière et nous devant.
Le Biarritz Olympique, invité pour l’occasion, a mangé bon, trop à son goût sans doute, repu d’essais, quatre, et d’impuissance devant l’ivresse de son hôte, bourré d’envie et d’occasions dès le début des festivités.
Une crémaillère et un adversaire bien pendus à leurs basques mais jamais au score puisque les biarrots resteront pratiquement fannis, avec 3 points insignifiants face au 38 inscrits... déjà dans l’histoire de ce nouvel antre de la capitale qui pourrait bien gronder plus fort que son parc voisin du ballon rond et des princes qataris.
Oh oui ! … qu’il avait de la gueule ce Stade là, ce Paris comme on l’aime, conquérant et culotté devant des tribunes combles et 22000 spectateurs comblés.
Certes, Biarritz aura beaucoup contribué à la fête, indiscipliné, dominé en mêlée et incapable d’insuffler une action propre, le BO jouera même à treize pendant cinq minutes, sans jamais inquiéter le XV parisien sûr de sa force.
Dès le quart d’heure de jeu, Paris prend la mesure du match, au pied d’abord par Dupuy quand Peyrelongues marque les seuls points pour les basques.
Après plusieurs tentatives vaines, un pied en touche, un essai refusé à la vidéo, les stadistes insistent et concrétisent leur domination sans partage par le plus parisien de tous, le troisième ligne Rabadan pour mener à la mi-temps 16-3 après une transformation de Dupuy et un drop de Plisson.
La seconde période est un camouflet pour le BO qui cumule les fautes et regarde les locaux jouer. Yachvili, fraîchement entré, ne parviendra pas à réveiller les siens qui encaisseront trois essais, d’abord par Arias, puis Danty après un beau de travail de Parisse et de Morné Steyn qui a fait une belle apparition dans notre TOP 14, pour terminer par Vuidravuwalu assommant pour de bon les visiteurs, sur une autre planète.
Paris est en tête, pour la première fois depuis bien longtemps, un signe plus qu’une acquisition, de bon augure à l’occasion de cette inauguration qui restera dans les annales de l’histoire du Stade.
Car le lendemain, on n’a pas été au bout de nos surprises…
En bref…
Samedi après midi, Clermont a inauguré la saison au Stade Marcel Michelin de la plus belle des manières, en s’offrant un bonus offensif étonnant face à Toulouse (38-19) alors que les Jaunards étaient, comme à leur habitude, plutôt mal barrés dans ce match, les toulousains marquant les premiers sur une illumination de Beauxis.
Mais Broke James était dans un bon jour et a répondu à son vis-à-vis en seconde période dans un jeu au pied qui a fait la différence, réveillant une ligne arrière comme on l’a connue la saison dernière, Fofana, Sivivatu, Stanley, Nalaga et Byrne posant de gros problèmes à la défense toulousaine pourtant appliquée avec notamment des sauvetages énormes de Médard.
Et Michelin porte à 61 matchs consécutifs son invincibilité.
Seulement voilà, en fin de soirée, le leader Toulon crée la sensation en tombant une nouvelle fois à Grenoble (26-28), Jonny ayant eu la transformation du match nul sous son pied, en vain, après un essai dans la douleur cinq minutes après la sirène du temps réglementaire par l’homme providentiel varois Giteau.
L’entrée de Habana aura été anecdotique et la haie d’honneur par les vaincus qu’aurait méritée les isérois inexistante.
Décidément Grenoble est bien la bête noire de Toulon !
Les isérois rejoignent leur proie au classement, les varois perdant leur place de leader au bénéfice des parisiens, dépassés également par les clermontois et les bayonnais.
Car Bayonne a dominé Perpignan (31-20), réduit à douze un temps et qui a réagi bien trop tard pour espérer un bonus défensif, privant tout de même les basques d’un nouveau bonus offensif à domicile. Ce qui place Bayonne sur le podium, derrière Clermont où il se rendra mercredi pour, qui sait, prendre la tête du championnat.
Dans le même temps Bordeaux a eu raison sur le fil du champion de France Castres (21-20) dans un duel à distance entre les buteurs Bernard et Kockott quand le Racing-Métro a eu bien du mal à se défaire du promu Oyonnax dans son stade de Colombes (22-9). Il aura fallu s’en remettre à Sexton et à l’indiscipline des visiteurs (réduits à douze un temps de jeu) en fin de match pour marquer l’essai de la délivrance.
Montpellier profite de sa victoire sur Brive (33-24), sans bonus malheureusement, pour céder sa place de reléguable aux oyonnaxiens, ces derniers à un point seulement des brivistes, catalans et biarrots, les grands perdants de cette journée.
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Dès mercredi le TOP 14 reprend pour le compte de la quatrième journée avant de passer la cinquième dimanche pour une accélération du calendrier certainement éprouvante et non sans conséquences pour les écuries qui en ont moins sous le capot.
Le programme de la 4ème journée, mercredi 4 septembre :
- Castres – Stade Français, à 18h45 (c+ sport) : garder la tête froide face au champion,
- Oyonnax – Biarritz, 19h (r+) : le maintien déjà, au bout !
- Toulon – Brive, 19h (r+) : attention à la réaction de la bête blessée,
- Perpignan – Grenoble, 19h (r+) : des catalans prévenus et sous pression !
- Clermont – Bayonne, 19h (r+) : attention : alerte éruption au Michelin !
- Bordeaux – Montpellier, 19h (r+) : même plus peur !
- Toulouse – Racing Métro, 21h05 (c+) : Allo, y a quelqu’un ?
Du côté de l’hémisphère sud, on revient aux affaires. A suivre samedi 7 septembre :
- Nouvelle-Zélande – Argentine, 7h35 : attention carnage !
- Australie – Afrique du Sud, 10h05 : se réveiller enfin.
Pour clore cette semaine bien chargée, dimanche 8 septembre, 5ème journée du TOP 14 :
- Montpellier – Toulouse, à 15h30 (c+ sport) : du rugby d'école !
- Oyonnax – Castres, 18h (r+) : tenir bon, toujours !
- Racing Métro – Perpignan, 18h (r+) : hausser le ton,
- Biarritz – Toulon, 18h (r+) : au secours, Blanco !
- Brive – Bayonne, 18h (r+) : réactions à prévoir,
- Grenoble – Bordeaux, 18h (r+) : un coup à jouer,
- Stade Français – Clermont, 21h (c+) : pour la première place.