Les brèves d'Ovalie - Edition n°102
Un test à blanc !
TEST-MATCH... novembre (1), France – Nouvelle-Zélande 19 – 26
Ne nous emballons pas !
Si les bleus ont été à deux doigts de vaincre les Blacks, tout du moins d’égaliser en fin de match, ces blacks de blanc vêtus n’ont été que très rarement à la hauteur de leur capacité, voire d’une réelle envie de tuer le match comme ils ont pu le faire en finale du Four-Nations face aux Springboks.
Oui, les Blacks ont montré tuniques et pattes blanches les trois-quarts du temps, quand leurs trois quarts ont suffi à trouver la faille dans la défense française en quelques occasions seulement.
Mais ne nous égarons pas !
Même si ces Blacks ont tiré le plus souvent à blanc, ils n’ont jamais fait semblant en revanche en défense, abominablement solides et sereins.
Même à 70%, ils ont cousu de fil blanc une nouvelle défaite inéluctable pour nos bleus en mal de solutions, la quatrième cette année, un grand chelem dans le trophée qui oppose et rassemble à la fois les deux pays, Dave Gallaher, ce soldat kiwi, capitaine des Blacks d’avant la grande guerre, mort pour la France comme des milliers d’autres.
Il faut dire que depuis, sur les champs de batailles des guerres ovaliennes, ce sont nos coqs tricolores qui sont le plus souvent tombés pour la gloire de la Nouvelle Zélande.
Et samedi soir, dans un Stade de France chauffé à blanc, la minute de silence en cette commémoration centenaire des milliers de morts kiwis du passé sonnait déjà comme celle des quinze tricolores à venir.
Pourtant…
Après une première alerte, dès la première action néo-zélandaise qui se conclut dans l’en-but, une percée monumentale de Ma’a Nonu à travers la défense française, des enchaînements fulgurants jusqu’à Cory Jane contraint à commettre un en-avant suite au plaquage salvateur de Médard, les Bleus ont eu la possession de la balle pratiquement toute la première période sans parvenir à percer le rideau néo-zélandais, multipliant les temps de jeu et les efforts pour faire chou blanc à chaque fois. Dur !
Pendant ce temps, Dan Carter scorait au pied sans faillir quand Parra, lui, échouait par deux fois, ce qui aurait pu récompenser le travail de ses avants, irréprochables. 9 partout à la pause… Dur !
D’autant plus dur qu’à la reprise, le champion du monde, connu comme le loup blanc, n’a jamais douté de sa capacité à scorer au bon moment. On les attendait donc au tournant.
Après une nouvelle pénalité de part et d’autre, il a suffi de deux passes, un coup de pied par dessus pour que Piutau dépasse la défense française et glisse jusqu’à l’en-but pour le premier essai de but en blanc de la partie (12-19).
Trop facile, quand nos coqs en bleu d’un travail acharné, à l’image de nos centres, Fofana et Fritz, époustouflants, se saignant à blanc en défense comme en attaque, continuaient de se heurter à un mur infranchissable, embourbés dans des tranchées creusées par des avants à bout de force, sous les ordres d’une charnière à court d’idées et à coups de pieds trop longs, marquant l’impuissance du XV tricolore.
Changement pour le Blacks. Carter sort, Crudden rentre. C’est bonnet blanc et blanc bonnet… ou presque, le suppléant ratant sa première tentative, soulageant nos coqs pour un temps.
Pour un temps seulement, car on se dit qu'à ce moment-là les champions du monde vont prendre le jeu à leur compte et couper à blanc toutes les occasions.
Et à un quart d’heure de la fin, ce qui devait arriver arriva, le jeu des blancs est monté en neige pour un essai somptueux de Read après une chistéra magistrale de Piutau qui avait fixé deux défenseurs.
Il y eut comme un blanc dans le stade. Un ange passe.
Les Bleus sont devenus blancs comme le linge de leurs adversaires.
Mais touchés dans leur orgueil la réaction ne s'est pas fait attendre. Dans le blanc des yeux le jeu des bleus fixe son adversaire et en plusieurs temps, au bout d’eux même, par Dulin, ils déchirent enfin le rideau blanc des Blacks. Hou !
Après la transformation de Parra, l’espoir est permis.
Sept points et dix minutes de folie où les All Blacks moins sereins verrouillent leur ligne arrière devant les attaques répétées mais vaines des Fofana, Chouly, à un mètre ou à deux doigts du but, poussés par une ligne d’avants toute neuve et perforante.
Il s’en est fallu de peu, oui, pour que ce XV de France-là ouvre une page de son histoire. Mais il faut reconnaître que ces Blacks-là, en fin de saison, n’ont été que partiellement au sommet de leur art.
De bon augure pour la suite… ou pas !
Car face aux Springboks, vainqueurs des gallois samedi, dans quinze jours l’addition pourrait être bien plus salée.
En bref…
Samedi après-midi à Twickenham, l’Angleterre n’a fait qu’une bouchée de l’Argentine (31-12). De quoi saliver déjà le week-end prochain dans leur affrontement face aux All Blacks !
Au même instant l’Australie à Rome humiliait l’Italie (50-20), pas encore prête, il faut croire, à jouer dans la cour des grands de ce monde, malgré une belle entame. Insuffisant !
Par contre l’Ecosse n’a pas lésiné dans son jeu face au Japon à Murrayfield (42-17). De bon augure avant un vrai défi face aux Springboks dimanche prochain.
Car l’Afrique du Sud a créé la sensation en s’imposant samedi à Cardiff face au Pays de Galles (24-15). Le champion d’Europe n’a pas inscrit un seul essai. A rectifier vite face aux Pumas !
Et pour finir ce petit tour d’horizon, l’Irlande s’est fait plaisir face aux Samoa (40-9) avant d’affronter l’Australie, de belles retrouvailles après sa victoire historique en coupe du monde.
La semaine prochaine…
La tournée d’automne continue avec ses tests internationaux qui nous promettent encore de belles affiches.
Pas de doublons encore une fois avec le championnat, si ce n’est des matchs amicaux pour tenir les clubs en forme avant la reprise le week-end suivant.
Au Havre, nous concernant, samedi 16 novembre :
- France – Tonga, 18h (Fr2) : effacer les mauvais souvenirs !
A suivre également:
- Angleterre – Nouvelle Zélande, 15h30 : faire mieux que les frenchies,
- Italie – Fidji, à 15h : se remettre à niveau,
- Pays de Galles – Argentine, à 15h30 : marquer un grand coup,
- Irlande – Australie, à 18h45 : la revanche.
Et enfin, dimanche 17 novembre :
- Ecosse – Afrique du Sud, à 16h : envoyer du jeu sans complexe.