Les brèves d'Ovalie - Edition n°118
Un derby fusionnel !
TOP 14... 21ème journée, Biarritz – Bayonne 8 – 11
A la vie, à la mort !
Tel semble définir le mieux ce derby entre les deux clubs basques, le 117ème, des noces de diamant presque, pour ce couple à l’amour fusionnel du rugby disputé depuis un siècle, chacun dans sa position, au sud et au nord du pays basque.
Biarritz et Bayonne, l’amour vache, je t’aime, moi non plus, inséparables pourtant, indissociables tout ce temps dans l’élite du rugby français, depuis 10 ans que les bayonnais les y ont retrouvés après une longue séparation, insupportable, tu m’as manqué, moi non plus…
Bayonne et Biarritz, un derby pour la vie désormais, si je tombe, tu tombes avec moi… "je veux continuer à te haïr en enfer" … "Après toi !"
Ainsi Biarritz accueillait cet amour fusionnel dans le lit d’Aguilera pour un dernier ébat qui s’annonçait passionnel, sur le terrain comme en tribunes alors qu'en coulisses entre présidents le mot fusion devenait tabou.
D’entrée, sans préliminaires, Bayonne vide son sac à ballons. Biarritz en prend plein la gueule, répondant en bégayant son jeu sans vraiment convaincre, et finit logiquement par encaisser sans réagir, une pénalité et un essai en première mi-temps (0-8).
En seconde période il faudra attendre l’entrée du patron, Yachvili, pour assister à la révolte du BO, juste au moment où Ngwenya venait de fermer le clapet à son partenaire pour le premier essai biarrot (5-8).
A l’heure de jeu, les deux amoureux dans les bras l’un de l’autre ne lâchent pas leur étreinte, Yachvili embrassant une pénalité qui met tout le monde d’accord (8-8).
« Je ne veux pas partir sans toi ! »
Tels semblent être les mots du jeu du BO murmurés à l’oreille de sa moitié basque dans le dernier quart d’heure tant l’allant biarrot cintre à la taille toutes les tentatives adverses de se libérer de cette partie de balles en l’air.
En mêlée, en groupé pénétrant, côté fermé ou l’axe profond, en conquête, Biarritz prend le dessus, rien ne semble pouvoir le retenir.
Et alors que l’Aviron Bayonnais, dans les derniers instants, semble au bord de chavirer sous les à-coups réguliers des attaques biarrotes, voilà qu’il s’extirpe de l’emprise du BO pour retourner la situation et se positionner au dessus de la mêlée, rendant coup pour coup dans une ultime attaque, pilonnant, insistant, jusqu’à trouver son plaisir dans un drop jouissif de Ugalde qui donnera la victoire à Bayonne, synonyme d’espoir de maintien.
L'orgasme est à son comble sur le banc et dans les tribunes des visiteurs.
Biarritz devrait descendre, cela ne fait aucun doute. Quant à Bayonne, la rupture avec son amour de toujours semble consommée, plus que deux victoires pour dire adieu à ce derby aussi fusionnel qu’historique qu'il ne veut plus subir.
Pour un temps bien sûr, car les grands amours ne meurent jamais.
En bref…
Cette 21ème journée est le dernier virage de la phase régulière du championnat avant l’ultime ligne droite.
A J-5, avec deux semaines de repos pour préparer ce sprint final, les rôles sont désormais clairement définis, en deux camps bien distincts séparés par la ligne de démarcation de la barre des cinquante points.
Commençons par la fin du classement, par les nominés à la descente. Comme on vient de le voir, les clubs basques sont concernés, l’un un pied en PRO D2, l'autre un pied bien ancré en TOP 14, mais ils ne sont pas seuls.
Perpignan lourdement défait à Toulouse (9-37), n’est qu’à 7 points de l’enfer où Oyonnax siège depuis quelques temps avec deux matchs en retard dont un chez la lanterne rouge, un enfer qui s’est embrasé un peu plus à Mayol face à Toulon qui a enflammé le match avec neuf essais et cramé tout espoir des visiteurs de repartir avec la bénédiction d’un point de bonus (64-10).
Les catalans ont deux rendez-vous cruciaux à venir, le premier dès la prochaine journée face aux biarrots et le second à la 24ème face à des oyonnaxiens au pied du mur...
deux rencontres qui pourraient bien décider de leur maintien dans ce TOP 14.
Mais le plus dur pour ce quatuor en péril sera de vaincre à domicile face aux dix autres, tous concernés plus que jamais par les phases finales, avec 10 points d’écart seulement entre le premier et le dixième, et qui ne se déplaceront pas avec les Crabos, en slip de plage.
Parmi ces prétendants aux barrages, les deux grands vainqueurs de cette 21ème journée sont Bordeaux et Brive qui ont marqué un grand coup et les esprits en disposant du leader, Clermont, pour le premier (26-16), le privant même du bonus défensif, « et… Tali…déboula ! », et en mystifiant Grenoble pour le second (31-6), un bonus à la clé, faisant redescendre illico les isérois de leur piédestal, un point derrière eux.
Le Racing Métro, lui, n’a pas raté son duel face au champion de France Castres (25-15) qu’il titille désormais à trois longueurs de cette fameuse sixième place.
Sur le podium, Montpellier a eu raison du Stade français avec un Trinh Duc toujours en peine forme s’offrant même le luxe (poussé par un entraîneur qui croit en lui, contrairement à d’autres, je dis ça, je dis rien) de passer la transformation, pourtant très excentrée, qui prive les parisiens du point de bonus (19-10).
Le nouveau leader s’appelle désormais Toulon, à hauteur de Clermont, dauphin provisoire en attendant la confrontation de la prochaine journée entre les deux cadors à Marcel-Michelin.
On a hâte de voir qui est le vrai patron ! … J’ai ma petite idée.
Derrière, Toulouse est de retour aux affaires à l’image de son ouvreur, McAllister, décisif samedi soir, à la cinquième place, à hauteur mais devant Castres, et suivant de près, d’un tout petit point, Montpellier et le Stade Français respectivement à 4 et 5 points des leaders.
Autant dire que jusqu’au bout, chaque match, chaque point sera déterminant, pour les deux premières places qui concernent les six premiers actuels, ou pour les quatre dernières places qualificatives accessibles aux quatre autres, le Racing Métro, Brive, Bordeaux et Grenoble.
Et oui, Brive pourrait jouer un barrage à domicile ! … Mais si, Rémi !
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Pas de doublons pour les deux dernières rencontres du XV de France dans le tournoi des VI nations. Un soulagement pour le TOP 14 qui va enfin pouvoir respirer quand les internationaux vont tenter de trouver un nouveau souffle après l’humiliation de Cardiff.
Les Bleus se déplacent à nouveau, dans un stade tout aussi mythique, celui de Murrayfield à Edimbourg, où le son de la cornemuse sifflera toujours moins fort aux oreilles de PSA qu’une nouvelle défaite, inacceptable face à des écossais bien faibles.
Au programme, samedi 8 mars, sur France 2 :
- Irlande – Italie, 15h30 : soigner le goal-average
- Ecosse – France, 18h : (re)trouver un semblant de jeu et d’orgueil !
Et enfin dimanche 9 mars, toujours sur France 2 :
- Angleterre – Pays de Galles, 16h : Pour exemple !