Les brèves d'Ovalie - Edition n°126
Au wilkimètre près !
H CUP... Demi-finales, Toulon – Munster 24 – 16
Toulon est en finale !
Le champion d’Europe en titre, sous un soleil méditerranéen et un stade Vélodrome flambant neuf a accroché une pièce supplémentaire à sa suprématie européenne qu’il monte en kit depuis deux saisons déjà.
Et pas des moindre, le Munster, une vieille armoire irlandaise en chêne massif, difficile à manipuler, surtout dans les rucks et munie d’une défense de fer indéboulonnable.
Il a fallu le travail d’orfèvre de maître Wilkinson au coup de pied millimétré pour parvenir à faire plier ce mastodonte et hisser les siens jusqu’en finale.
Jamais l’ouvreur varois n’a lâché prise sur le match, sur son score, l’ouvrant avec précaution, le renforçant à chaque occasion pour garder la stabilité de son œuvre, ne dévissant qu’une seule fois, sans conséquence.
Mais résumer la mise en pièce des irlandais à la seule mesure du travail de Jonny serait injuste tant il a été épaulé par une équipe solidaire et solide, force de proposition et d’opposition de qualité, à l’image d’un Bastaraud perforateur, sur tous les fronts.
Delon Armitage a même mis à contribution sa patte d'expert à plus de cinquante mètres pour voir son équipe mener 18 à 9 à la pause.
La seconde période verra le réveil des Munstermen et de monsieur Barnes, arbitre jusque-là assez équitable si on fait abstraction du carton jaune sévère en première mi-temps contre Fernandez Lobbe pour un acte d’anti-jeu peu évident.
« Au moins il n’y a pas d’essai de pénalité », me souffle t’on à côté, avec un sourire qui n’en appellera aucun chez moi, vous comprendrez plus tard.
Non, Monsieur Barnes a presque été juste, sifflant les pénalités en mêlées en faveur des toulonnais, supérieurs. Mais après la pause, il a changé son fusil d’épaule et ça a été plus compliqué d’installer le jeu côté varois alors que celui-ci était à deux doigts de faire mouche par Steffen Armitage dont le pied sort en touche au moment d’aplatir le premier essai.
Car si la vidéo a été demandée pour invalider justement ce premier essai toulonnais, ça n’a pas été curieusement le cas pour celui des irlandais dix minutes plus tard, alors que… bref !
Un arbitrage, deux poids, deux mesures qui me reste encore là...
Mais Sieur Jonny veille pour ne pas se laisser piéger par si peu, et ces deux faibles points d’avance il saura les bonifier poussant l’adversaire à chercher l’essai pour revenir dans le match.
En vain, une dernière pénalité permettra de sceller la partie et d’installer le champion dans sa saison sur le siège confortable d’une finale pour défendre son titre.
Il ne reste désormais que le toit de l’Europe à poser pour les toulonnais, le 24 mai prochain.
Ce ne sera pas face à Clermont pour une revanche qui faisait saliver tout l’hexagone mais bien contre les Saracens, les anglais ayant fait exploser le bibendum dont le rugby est on ne pneu plus mal.
Saracens – Clermont 46 – 6
Clermont mis en quarantaine !
En trente minutes, à peine, grâce notamment à monsieur Owens, arbitre impartial, qui ne laisse rien passer, surtout si tu as une tête de topquatorzien, Clermont a perdu ses illusions et le peu de crédit qu’il avait mis dans ses chances d’accéder à la dernière marche.
Car ce serait trop facile de tout mettre sur le dos du délit de faciès de l’arbitrage européen.
Dès l’entame les Jaunards se sont compliqués la tâche, balbutiant tous les ballons et cherchant désespérément à en sortir ne serait-ce qu'un de leur camp.
Il aura fallu 8 minutes pour voir le premier essai de Ashton après une incursion assez aisée de Brits qui remise sur Barritts avant de servir l’ailier anglais.
Clermont revient par une pénalité de Parra avant l’impensable, le coup de massue de Monsieur Owens.
A peine un quart d’heure de jeu, les jaune et bleu sont aculés dans leur zone d’en-but, allez savoir comment encore, James préfère donner à Byrne pour assurer le dégagement, c’est le contre, bête, la balle revient sur James qui saute pour sauver ce qu’il peut, il sort le cuir, malgré lui ou exprès, tout le dilemme est là, en ballon mort, et là, c’est l’arbitre qui tue le match en excluant l’ouvreur clermontois et en accordant un essai de pénalité.
Aussi insensé que cruel !
Le paradoxe, c’est qu’à 14 contre 15, les clermontois ont la main sur le ballon et parviennent même dix minutes plus tard à inscrire un essai par Stanley. Mais la vidéo met en évidence un écran de Chouly, aussi malvenu qu’inutile, l’essai est logiquement refusé.
Il faut croire qu’il était écrit que le calvaire des Jaunards ne faisait que commencer.
La demi-heure du match sonne le glas sur les clermontois, un contre rapide et efficace pousse la balle jusque sur le genou de Farrell qui ne commet pas d’en-avant quand la passe de Goode, elle aurait pu faire l’objet d’une vérification, mais à quoi bon s’attacher aux détails, Farrell s’en saisit et aplatit derrière l’en-but pour le troisième essai anglais.
La messe est dite, il reste moins d’une heure aux Jaunards pour implorer le miracle.
Mais quand rien ne va, monsieur Owens accorde une nouvelle pénalité aux locaux qui s’accordent du même coup... de pied de Goode une large avance à la pause.
La seconde période est anecdotique sur le naufrage que va subir Clermont alors que les Sarries marchent sur l’eau. Ils inscriront six essais, humiliant, fessant comme jamais ne l’a été le club auvergnat, éjecté de la compétition par quarante points d'écart.
Quel gâchis, quel goût amer cette lourde défaite, d’une part par des décisions dures, voire injustes, d’autant que les anglais étaient très souvent hors-jeu en première période empêchant tout jeu possible des clermontois mais jamais sanctionnés, et d’autre part par cette incapacité ressentie chez ces Jaunards à mettre en place un jeu adapté à cette défense agressive et efficace des Saracens.
Sans doute, Clermont ne s’est pas bien préparé à ce rendez-vous, mais il ne méritait pas une telle déconvenue, si seulement il n’y avait pas deux poids deux mesures dans les sanctions arbitrales.
Voilà, c’est dit… Reste le championnat aux clermontois pour sauver leur saison, si seulement ils se remettent en question et changent leur fusil d’épaule.
Jouez, bon sang... et arrêtez de cogiter !
Le Challenge Européen en bref…
Northampton – Harlequins 18 – 10
London Wasps – Bath 18 – 24
Les anglais ont réglé leurs comptes entre eux !
Et vous voulez que je vous dise… il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne c’est que deux anglais ont perdu. La mauvaise, c’est que deux ont gagné !
Plus sérieusement, Northampton semble bien parti pour remporter le titre, dominateur des Harlequins, tombeurs du Stade Français en quarts. Mais il aura en face une solide équipe de Bath, tombeur de Brive.
La semaine prochaine…
Alors que l’on connaît d’ores et déjà le champion de PRO D2, le LOU qui va retrouver l’élite du TOP 14 (bravo aux lyonnais !), celui-ci va connaître un dénouement comme il en a peu connu dans son histoire avec des enjeux imbriqués les uns aux autres.
Pour la descente, Bayonne aura un œil sur Oyonnax à Brive qui en aura un sur Perpignan à Clermont.
Pour la qualification aux phases finales, Clermont, lui, aura une oreille sur les matchs de Toulon et Montpellier qui reçoivent respectivement Paris et le Racing, le premier espérant un miracle en ces temps de canonisation de papes, le second étant sous la pression de Toulouse et Castres pour un barrage à domicile.
Seuls Bordeaux et Biarritz joueront pour du beurre dans les épinards d’une saison bien remplie mais plus ou moins vaine.
A suivre samedi 3 mai à 14h40 en multiplex sur C+ :
- Clermont – Perpignan: pour qui le coup fatal ?
- Bayonne – Castres : une défaite en pochette surprise,
- Toulouse – Grenoble : faire le plein et reprendre la route,
- Montpellier – Racing Métro : encore un petit effort,
- Brive – Oyonnax : un petit point ou plus si affinités,
- Toulon – Stade Français : soyons fous !
- Bordeaux – Biarritz : sans pression.