Les brèves d'Ovalie - Edition n°127
A bout de suspense !
TOP 14... 26ème journée, Toulon – Stade Français 17 – 15
Montpellier – Racing Métro 44 – 10 Clermont – Perpignan 25 – 22
Qui aurait cru que cette fin de championnat hallucinante allait maintenir son suspense jusqu’à sa dernière minute, au point d’user les nerfs de tous les supporters ?
C’est historique !
Des deux qualifiés directement en demi-finales au dernier relégable en passant par les futurs barragistes, jamais le TOP 14 n’a été autant indécis lors de sa dernière journée, de la première à la dernière minute.
Et ce suspense a été orchestré par trois maîtres d’œuvre que sont les ténors de notre championnat, un trio de fortes têtes, au dessus de la mêlée, contre une levée de boucliers derrière lesquels s'en cache un seul, l'unique, et que chacun convoite, le titre.
Trois rencontres, trois destins !
Toulon, d’abord, vainqueur de la phase régulière après sa victoire sur le fil face au Stade Français a tenu en haleine une partie de la France, divisée en deux, les pro-castrais d’un côté et les pro-parisiens de l’autre.
Car l’enjeu de la réception du club de la capitale en grande pompe à Nice était double. Conforter sa place de leader à la fin de la phase régulière et priver les parisiens de phases finales. Car si à Bayonne il n’a fait aucun doute de la déconfiture de Castres (23-13) face à des basques qui y ont étalé leur détermination, sur la côte d’Azur par contre, Paris n'a cru qu'un court instant au miracle, un petit quart d’heure précisément, entre la 32ème minute dès l’essai de Bonneval sur une magnifique interception et la 48ème au moment où les varois par Michalak sont repassés devant.
De son côté Bordeaux s’amusait en offrant un joli festival bonifié d’essais à son public face à un Biarritz aussi décomplexé (54-20) dans l’espoir d'un déplacement fanni de Paris lui permettant alors de récolter la septième place qualificative à un barrage pour la nouvelle Champions Cup. En vain !
Et pourtant le Stade Français avait toutes les cartes en main pour venir à bout de son exploit face au champion d’Europe en titre.
Un score serré (un point d’écart à l’heure de jeu), un carton rouge à la 52ème minute pour un coup de pied volontaire de Mikautadze sur un joueur parisien au sol, des toulonnais émoussés après leur demi-finale européenne victorieuse au Stade Vélodrome.
Mais rien n’y a fait, indiscipline et maladresses ont permis à Michalak de prendre sept points d’avance quand sur l’essai parisien à trois minutes du terme par Van Vuuren, Steyn manquait la transformation de l’égalisation qui n’aurait pas permis de toute façon de prendre la sixième place à Castres.
Toulon avait plus que son destin en main, un vrai suspense à couper le souffle pour tous les supporters dans le Tarn jusqu'à la capitale.
C’était le cas également de Montpellier, le second ténor du championnat, qui a coupé le sifflet à toute la région ouest parisienne, en atomisant les prétendants franciliens au Brennus, une vingtaine de points par mi-temps. Rien que ça !
Tout le match n'a été que course-poursuite entre un point de bonus défensif qui s’éloignait au fil du temps sur le pré d’un Yves du Manoir en rien colombien et un point de bonus offensif qui se rapprochait, lui, à grande vitesse à Toulouse face à un Grenoble impuissant devant la bande à Novès enfin au grand complet (38-8).
Une heure de jeu, la messe était dite, cinq essais encaissés pour les Racingmen quand le troisième toulousain par Picamoles entérinait leur chute à la cinquième place, délaissant l’honneur de recevoir leur prochain barrage à leur concurrent du jour.
Les haut-garonnais dans la liesse d’un jeu retrouvé en inscriront trois autres pour un hat-trick de Gear, insaisissable et un doublé de Vermaak.
Ca fait plaisir à voir, Toulouse est de retour !
Il complète le carré de tête, derrière des clermontois, dernier maître d’œuvre du suspense de cette dernière journée, mais pour la descente cette fois.
Car Clermont a joué son meilleur rôle cette saison, celui de la bête blessée après une demi-finale européenne perdue, une proie idéale pour qui aurait besoin d’une victoire pour se sauver d'une mort annoncée.
C’était le cas des catalans qui se devaient de créer l’exploit ici au Stade Marcel Michelin, antre imprenable depuis 76 matches, eux qui occupaient la deuxième place relégable derrière Oyonnax et Bayonne, à la même hauteur de points pourtant, mais à la configuration plus défavorables.
S’il n’y a pas eu longtemps photo du côté de Jean Dauger où les basques se sont rapidement rassurés, ce n’était pas le cas pour Oyonnax qui a longtemps douté et a vu l’écart se creuser à Brive avant de revenir dans un élan d’orgueil et de révolte sur la fin pour cueillir un bonus défensif qui se verra finalement salvateur (17-19).
Parce que les catalans ont donné la réplique parfaite à des clermontois moroses, la tête encore à Twickenham ou à Colombes ou à Bordeaux ou à Brive ou je ne sais où tant depuis des mois on cherche encore l’allant du jeu des Jaunards.
L’ogre auvergnat en dépression chronique à chaque saison des pollens s’est laissé enrhumé par des perpignanais plus agressifs qui cherchaient la moindre poche d’air pour respirer encore l’air du TOP 14. Pendant plus d’une heure les clermontois ont été menés, après avoir inscrit le premier essai par Fofana puis encaissé l’égalisation par Mjekevu, les Jaune et Bleu ont collé au score grâce à un Parra efficace au pied quand Hook l’a été moins malheureusement pour l'issue des siens.
16-16 à la pause, 22-22 à l’heure de jeu, les oyonnaxiens n’en peuvent plus de voir que les montferrandais ne parviennent pas à faire leur part du boulot, alors qu’ils peinent, eux, du côté de Brive à refaire leur retard. Du côté d’Ernest Wallon, les grenoblois commencent également à s’inquiéter car des victoires simultanées de Perpignan et d’Oyonnax les enverraient en PRO D2 à leurs places.
La situation est cocasse. Mais au Stade Marcel Michelin, on rit plutôt jaune.
Alors Parra met fin à la comédie dramatique en passant l’ultime pénalité qui condamne in extrémis le club catalan (comme prévu par tous les spécialistes), dans la douleur d’un scénario qui rend ce sort presque injuste (alors que…), comme à la fin d’un film romantique.
On sort les mouchoirs, on est ému, on pleure, ils ne méritaient pas ça. Mais c’était beau quand même !
Tout le monde s’embrasse,
les forums s’embrasent,
les arbitres s’embarrassent,
Monsieur Goze ne va pas être content.
En bref…
Perpignan accompagne Biarritz en PRO D2.
Toulon et Montpellier accèdent directement aux demi-finales.
Clermont recevra Castres et Toulouse, le Racing-Métro en barrages.
Le Stade Français jouera un match qualificatif face à un club anglais pour participer à la première Champions Cup.
Bordeaux et Brive sortent la tête haute de cette saison, sans doute la plus serrée de l’histoire du TOP 14.
Bayonne, Grenoble et Oyonnax ont sauvé leurs peaux de justesse. Bravo !
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le TOP 14 ne perd pas de temps.
Il démarre ses phases finales par la séance des barrages qui désignera les deux derniers qualifiés aux demi-finales qui auront lieu à Lille la semaine suivante face à Toulon et Montpellier.
Un nouveau tournoi démarre.
Et Toulouse pourrait bien prendre sa revanche !
A suivre donc :
- Toulouse – Racing Métro, vendredi à 20h45 (c+ sport) : pour une demie face à Toulon
- Clermont – Castres, samedi à 16h30 (c+) : futur punching-ball de Montpellier.
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