Les brèves d'Ovalie - Edition n°142
Un jeu pas bien portant !
TOP 14... 6ème journée, Racing Métro – Toulouse 27 – 16
"On est mal, on est mal !"
Quatrième défaite consécutive pour le Stade Toulousain, un record, alors que le club et son palmarès nous avaient habitué à d’autres séries plus prestigieuses, comme ces quatre Brennus successifs de 1994 à 1997.
Le novemdécuple champion de France souffre depuis deux ans et Novès a beau décupler les déclarations comme quoi demain ça ira mieux, que son équipe a les reins solides et qu'elle tient encore debout, il n’empêche que le jeu toulousain samedi semble être allé à colombes comme d’autres vont chez le toubib, avec une liste longue comme un bras de maux qui le tiraille.
J´ai la passe
Qui s’fracasse
Quand j’la rate
J’me dilate
Les trois-quarts
Qui se barrent
Les ailiers
Désossés
J´ai mes centres
Qui se rentrent
Une défense
Qui s’éventre
J’ai les touches
Comme qui louchent
La mêlée
Enfoncée
Car les côtes
Bien trop hautes
Et les hanches
Qui s´démanchent
L´épigastre
Qui s´encastre
L´abdomen
Qui s´démène
Le thorax
Qui s´désaxe
La poitrine
Qui s´débine
Les épaules
Qui se frôlent
Au final
C’est normal
Une conquête
Qui se pète
Ah! bon Dieu! qu´c´est embêtant
D´être toujours patraque,
Ah! bon Dieu! qu´c´est embêtant
Je n´suis pas bien portant.
Alors pas étonnant que l’ordonnance des professeurs Travers et Labit ait réservé un traitement adéquat à son visiteur bien mal en point(s), histoire de lui donner un petit remontant… qui ne devrait prendre effet qu’après quelques semaines de convalescence, bien entendu.
Car les Racingmen préviennent gentiment. Ca va continuer à piquer, on va appuyer là où ça fait mal, juste pendant 80 minutes, pour vous immuniser une bonne fois pour toutes contre ce virus … Laissez-vous faire, vous allez voir comme votre système de défense va réagir dans les prochaines journées et vous donner de l'allant.
Et le jeu toulousain s’est laissé faire, en bon patient qui n’a pas bien le choix.
Une pénalité, en prise à chaque fois qu’il a mal. Et Flood règle déjà son pied en répondant à son docteur homologue Machenaud qui lui montre à chaque fois l’exemple.
Une première période où le demi de mêlée francilien a pris le dessus sur l’ouvreur toulousain (15-9), tant les coéquipiers de ce dernier ont été plus souvent poussés à la faute, sans ballon de conquête, et même épargnés d'un essai de pénalité qui aurait pu les clouer sur le pré d'Yves du Manoir avec une forte fièvre au score.
Pourtant dès l’entame de la deuxième mi-temps, Vincent Clerc donne un premier signe de guérison aux siens en inscrivant un essai, permettant même à Flood de faire passer son équipe devant momentanément. Un miracle !
Mais le mal est bien trop profond pour penser que le patient haut-garonnais en soit guéri.
La douleur le reprend, les fautes avec, qui le pénalisent fortement, incapable d’avancer face à une défense à la santé de fer, se défendant tant bien que mal, trop mal justement, encaissant un premier essai par Chavancy avant d'être amputé de son pilier pour un plaquage illicite à l’épaule, à 14 contre 15… jusqu’à ce ballon porté impeccable des franciliens, qui l’enfonce définitivement, l’obligeant à poser les deux genoux à terre, loin, trop loin d’un bonus défensif qui aurait pu apaiser cette douleur devenue insupportable et récurrente.
« Je ne suis pas bien portant ! », hurle-t-il à chacune de ces sorties...
Pourtant Guy Novès ne semble pas l’entendre, une quatrième défaite consécutive, ce n’est pas le plus important nous répond-il, demain ça ira mieux. On le lui souhaite.
Mais dans une semaine à Bayonne, il ne faudrait pas que le malade finisse à l’hôpital de la relégation, avec une cinquième défaite de rang.
En bref…
Vendredi soir, Brive a fait les frais de la réaction de Toulon après son échec à domicile contre les parisiens. Un carton rouge pour les noirs suivi d’un carton des rouge et noir, sept essais, contre un, un festival offensif et une victoire largement bonifiée (13-53). Trop facile !
Dominés dans tous les secteurs, les Coujoux ne jouaient pas dans la même cour.
Les varois recollent à la deuxième place mais toujours à quatre longueurs du leader, Clermont, qui n’a pas raté l’occasion de montrer sa classe d’écart au promu, Lyon, en inscrivant quatre essais sans en encaisser un seul (43-12).
La meilleure défense du TOP 14 a aussi fait parler son attaque.
A la troisième place, Montpellier n’a pas su faire mieux que de gagner sans bonus face à un Stade Français qui, lui, n’a pas vraiment existé à l’Altrad Stadium (23-3) même si les parisiens ont tenté quelques attaques bien léchées, la défense héraultaise a été impériale et disciplinée.
Les parisiens restent néanmoins dans le TOP 6 à hauteur des racingmen et surtout de Bordeaux qui a surpris La Rochelle au stade Marcel-Deflandre, dans un finish à couper le souffle (29-26). A l’image du premier essai opportuniste de Connor en début de rencontre, les rochelais ont manqué de vigilance et de réalisme en fin de match, laissant les bordelais remonter les dix points de retard et d’en rajouter trois pour une victoire au panache qui désormais ne nous étonne plus.
Le jeu de Bordeaux n’est pas vain, qu’on se le dise !
Non loin, à un point du sésame, Grenoble a assuré l’essentiel à domicile, laissant échapper le bonus cette fois, face à Bayonne (24-15).
Voilà les basques à hauteur de défaites avec les toulousains, cela nous promet une belle confrontation dès le week-end prochain pour ne pas sombrer dans la zone relégable !
Une zone justement d’où Castres a su laborieusement se sortir chez lui face à Oyonnax samedi après-midi (27-18), pas loin de douter de sa victoire à dix minutes de la fin en infériorité numérique et seulement trois points d’avance sur son adversaire.
Mais tout est bien qui finit bien, deux pénalités et un bonus défensif qui s’envole pour les oyomen. Les brivistes prennent désormais la place reléguable des castrais pour accompagner les lyonnais.
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Dernière quinzaine du Four-Nations où les enjeux sont désormais doubles :
Un : dans leur prochain affrontement, qui des Springboks ou des Wallabies investiront la place dauphine derrière des All Blacks, intouchables, à moins pour les champions du monde de perdre et en Argentine et en Afrique du Sud, et sans le moindre point de bonus.
Autant dire un cataclysme dans l’hémisphère du sud !
Deux : l’Argentine parviendra-t-elle à décrocher sa première victoire, notamment lors de son dernier match à la maison face à l’Australie pour entrer enfin dans l’histoire ?
- Afrique du Sud – Australie, samedi 27 septembre à 17h05.
- Argentine – Nouvelle Zélande, dimanche 28 septembre à 0h10.
Puis
- Afrique du Sud – Nouvelle Zélande, samedi 4 octobre à 17h05.
- Argentine – Australie, dimanche 5 octobre à 0h40.
Le TOP 14 n’en finit pas pour autant de faire parler de lui et de nous surprendre. La septième journée promet des rebondissements et des « nervous breakdown » aux pronostiqueurs comme aux entraîneurs avec des déplacements déjà cruciaux ou des réceptions capitales, tout dépend du côté où on se place !
Dès vendredi soir 26 septembre :
- Bayonne – Toulouse, à 20h45 (C+ sport) : Tout à perdre !
Puis samedi 27 septembre :
- Toulon – Montpellier, à 14h45 (C+) : gros casting pour premiers rôles,
- Brive – Bordeaux, à 18h30 (r+) : rebondir et vite,
- Grenoble – Racing Métro, à 18h30 (r+) : rester dans le rang,
- Lyon – Castres, à 18h30 (r+) : échange places !
- Stade Français – La Rochelle, à 18h30 (r+) : plus près des étoiles.
- Oyonnax – Clermont, à 20h45 (c+ sport) : Oyez oyez, ici c’est Charles Mathon !