Les brèves d'Ovalie - Edition n°153
Il était un fois dans le Midwest...
CHAMPIONS CUP... 3ème journée, Munster – Clermont 9 – 16
Un ogre blanc mangeait tout cru un monstre rouge !
Il était une fois encore, sur les bords du Shannon, dans le comté de Limerick, un montre rouge qui voulait ravir le trône du royaume d’Ovalie d’hémisphère nord.
Sauf que ce n’était plus la même histoire.
Depuis que la coupe d’Europe existe, régie alors par un cousin du royaume de l’Irish Rugby Football Union, le monstre irlandais pactisait en secret avec l’European Rugby Cup pour rester invaincu dans son antre fortifié de Thomond Park.
Le Munster s’était même doté d’une armée rouge pour repousser tous les prétendants au trône et ravir tous les royaumes, d’Irlande et d’Europe, y parvenant respectivement par deux et trois fois. Et cela avait toujours fonctionné, sauf une fois. Son ennemi de toujours et voisin, le Leinster, était venu à bout de la forteresse rouge. Mais cela , restait, on va dire, en famille.
Mais depuis cette saison tout a changé, le royaume européen a mis fin aux pactes avec l’Irish Rugby Football Union et la Red Army doit se défendre seule face à des ogres venus d’outre-Manche à l’appétit insatiable.
Ainsi une nouvelle histoire commence :
"En ce jour froid glacial de début de décembre, un ogre vêtu de blanc cachant sous sa cape une armée jaune de combattants aux glaives saillants et à la vivacité impressionnante, entrait dans Thomond Park par surprise.
Clermont allait bouleverser la légende !
La Red Army complètement affolée concédait une touche pour repousser l’ennemi qui s’en saisit aussitôt assénant un premier coup fatal dans les rangs du monstre rouge. Dès la première minute de jeu, sur un groupé pénétrant, Lee inscrivait le premier essai en coin que ne transformera pas Lopez, en mal de réussite au pied par la suite.
Le combat fut à la fois époustouflant, rude et indécis jusqu’au bout. Menée par un Rougerie chevalier superman à tous les postes, un Fritz Lee, fantassin infatigable dans tous les secteurs, offensifs et défensifs, un Abendanon, soldat généreux dans le sacrifice, un Nakaitaici et un Fofana, cavaliers insaisissables et pénibles dans les avancées, la Yellow Army contint son adversaire durant toute une première partie du jeu, de mains de maitres, inscrivant même un deuxième essai mortel par Fofana.
Un drop de Lopez parvint à faire oublier ses trois tentatives au pied manquées, ce qui laissait une avance honorable de dix longueurs aux clermontois à la pause (16-6).
Au retour des vestiaires, la pression fut tout autre et le combat à l’avantage de l’armée rouge qui fit douter l’assaillant visiteur, fébrile en touche et surtout de par sa charnière qui rendit tous les ballons à l’adversaire, autant d’offrandes donnant l’occasion au Munster de rattraper l’essai transformé qu'il avait de retard.
Pourtant le général de l’armée jaune, Franck Azéma, ne fit aucun coaching à ces postes clés et la douleur se fit sentir jusqu’au bout tant les attaques offensives incessantes de l’armée locale pilonnèrent sans relâche le camp auvergnat retranché, tandis que Rado et Lopez rebalançaient toutes les munitions par dessus, dans une pétoche suicidaire.
Heureusement, les avants clermontois et les trois-quarts furent héroïques jusqu’au bout, se sacrifiant en défense sans craquer, jusqu’au coup de sifflet final, lorsque le capitaine Damien Chouly volait la dernière touche aux locaux, définitivement défaits.
Ainsi pour la première fois de son histoire, une équipe française assiégeait Thomond Park, avec la manière et les honneurs, dans une poule où désormais Clermont tenait son destin entre les mains."
Mais la moralité de l'histoire, on l'a connait trop bien :
Si l’ogre clermontois a de belles faims en hiver, repu au printemps, il reste toujours sur une triste fin.
En espérant que les temps changent !
En bref…
Dans la poule 1, les Saracens sont allés décrocher une victoire précieuse à Sale (19-15) dans un duel 100% anglais. Les Sarries mettent désormais la pression sur les irlandais et les clermontois qui n’ont quasi plus le droit à l’erreur.
Clermont mène désormais la danse quand Sale ne peut plus rien espérer dans cette compétition.
Dans la poule 2, dimanche, Castres n’a pas eu l’occasion de retrouver des couleurs en coupe d’Europe, recevant les Wasps et prenant l’eau à dix minutes de la fin avec un essai de pénalité, un carton jaune de Sivivatu et un dernier essai de Tagicakibau (17-32).
Si ça en est définitivement terminé pour les tarnais dans cette poule, ce n’est pas le cas pour les Harlequins et le Leinster qui s’affrontaient pour la première place avec un avantage pour les anglais dans le premier round (24-18). Mais les dublinois n’ont pas dit leur dernier mot.
Dans la poule 3, dimanche après-midi, Toulon n’a pas réussi à prendre le dessus sur les tigres du Leicester vainqueurs logiques à domicile face à des varois en demi-teintes dans un match peu relevé, toutes griffes dedans (21-25) : un essai cadeau de chaque côté, fêtes de Noël obligent. Le buteur Williams aura été précieux au pied et dans l’animation côté anglais quand il manquait un vrai chef d’orchestre, sans le nommer, côté toulonnais.
Dans l’autre rencontre, les nord-irlandais d’Ulster restent en embuscade après leur victoire face aux Scarlets (24-9). Mais les varois, toujours en tête de leur poule ne devraient pas laisser échapper une place de quart de finale à domicile, largement à leur portée.
Dans la poule 4, dimanche après midi, Toulouse semble s’être mis à l’heure de Drucker dans un match soporifique face à Glasgow (19-11). Le plus dur reste à faire au match retour pour empêcher les écossais de reprendre la première place aux français. Pour cela, il va falloir un peu plus les bouger ... Vivement dimanche prochain !
Vendredi soir, Montpellier coulait à domicile face à Bath (5-30), dans un match sans enjeu où les jeunes jetaient définitivement le bébé européen avec l'eau du bain. Si les anglais peuvent espérer un faux pas des leaders, les héraultais étaient eux déjà concentrés sur le championnat semble-t-il.
Enfin, dans la poule 5, samedi après midi, le Racing Métro peut nourrir des regrets après son match nul chez les gallois des Ospreys (19-19), se faisant rejoindre à cinq minutes du terme alors que la victoire lui tendant les bras.
Les racingmen, premiers ex-aequo avec les anglais, gardent néanmoins toujours leur destin entre les mains pour se qualifier en phase finale. Et cela passera par une victoire obligatoire contre ces mêmes gallois à Colombes samedi prochain.
Car dans l’autre rencontre, Northampton est allé cueillir tranquillement un bonus offensif à Trévise (38-18), ce qui devrait être la même punition au match retour. Raison de plus pour les Racingmen de mettre les bouchées double avant leur périlleux déplacement en Angleterre.
Tous les résultats officiels du week-end >>
Challenge Cup... tous les résultats sur le le site officiel de l’EPCR !
La semaine prochaine…
On prend les mêmes et on recommence, mais chez l’autre cette fois !
Notre quatuor français est bien en place et devrait confirmer la main mise française sur cette coupe d’Europe, nouveau format.
A suivre, ou pas… dès vendredi 12 décembre :
- Bath – Montpellier, 20h45 (beIN) : circulez y a rien à voir !
Puis samedi 13 décembre :
- Glasgow – Toulouse, 14h (beIN) : prendre des points,
- Toulon – Leicester, 16h15 (beIN) : avec conviction cette fois,
- Racing Métro – Ospreys, 18h15 (beIN) : lâcher les chevaux !
Enfin, dimanche 14 décembre :
- London Wasps – Castres, 14h (beIN) : pour la forme,
- Clermont – Munster, 16h15 (fr2) : du rugby heavy metal !
En ce qui concerne la petite compétition de la Challenge Cup qui concerne les 8 autres clubs du TOP 14, je vous invite à consulter le site officiel de l’EPCR qui vous en détaillera le programme.