Les brèves d'Ovalie - Edition n°169
Surprise sur prise !
TOP 14... 21ème journée, Toulon – Toulouse 24 – 34
Sacré Béliveau ou sacré Novès ?
Faire un coup pareil au stade Vélodrome devant près de 65000 spectateurs, au double champion de France et d’Europe en titres, qui y aurait cru ?
Pourtant les caméras n’étaient même pas cachées, les toulonnais se sont fait piéger chez eux, par un jeu complice de trop de déchets, de nonchalance, d’un manque d’implication criant juste avant la pause alors qu’ils menaient de dix-huit points à rien face à des toulousains dominés des pieds et de la tête.
Tout souriait aux stars fantastiques de Boudjellal... un stade magnifique plein, du soleil, un Michalak retrouvé et inspiré, et surtout un Tuisova étincelant, foudroyant la défense par deux fois, déposant Médard et McAlister pour inscrire son deuxième essai à la demi heure de jeu.
A cet instant, on se dit qu’il ne va pas rester grand chose des ambitions des hommes de Novès, même si Michalak au pied a laissé quelques points en route. Le pire est à venir !
Comme à Bordeaux, avec les mêmes symptômes, un relâchement coupable dans le repositionnement et la concentration au jeu, juste avant la mi-temps, les champions en titre laissent littéralement Médard contre-attaquer et servir Doussain sur l’aile pour le premier essai toulousain qui allait relancer le match et réveiller les orgueils des oubliés du XV de France.
Médard, Clerc, Picamoles, Nyanga, Doussain, tour à tour... vont s’illustrer en seconde période, de quoi s’arracher les derniers cheveux pour Philippe Saint-André en tribune.
Médard le premier, dès la reprise, inscrit le second essai des visiteurs au nouveau visage. McAlister transforme et ajoute même trois autres points quelques minutes plus tard, concrétisant la domination des siens, revenant à un petit point des locaux.
Si Michalak permet à Toulon de tenir le cap avec une avance de sept points, grâce à deux pénalités réussies par l’ouvreur en forme internationale, de quoi à nouveau titiller le sélectionneur, sa sortie avec les coachings de part et d’autre finiront d’affaiblir l’engagement et les initiatives varoises.
A l’heure de jeu, il n’y a plus qu’une équipe sur le pré et pas loin d’inscrire le troisième essai par Nyanga, Doussain puis Picamoles qui s’effondre dans l’en-but. L’essai sera refusé à la vidéo, faute de voir clairement le cuir aplati.
Qu’à cela ne tienne, McAlister passe une pénalité et après un quart d’heure d’un match à sens unique, Clerc, coup sur coup, démontre tout son talent et sa complémentarité dans son duo avec Médard qui y va de son doublé avant que Vermaak inscrive dans la foulée le quatrième essai toulousain… également transformé, comme un dernier coup de pied au cul du champion de France qui n’a de champion que les lettres, selon l’avis de son président Boudjellal qui se propose de rendre le bouclier dès la semaine prochaine, honteux de la prestation de son équipe.
« S’ils le veulent, qu’ils aillent le chercher, maintenant ! »
L’image est aussi belle que la claque infligée par un Stade Toulousain métamorphosé qui retrouve ses lettres de noblesse en attendant de retrouver, qui sait, un vingtième titre, ici en France.
En bref…
Cette 21ème journée a été celle des surprises, c’est le moins qu’on puisse dire !
La première est venue du Racing Métro qui a enfin fait preuve de maîtrise et de sang froid dans un match difficile sous la pluie à Bayonne (12-6), rectifiant le tir par rapport à sa mauvaise prestation chez les brivistes.
Pas un grand match de rugby, certes, mais une belle option pour préserver cette quatrième place et recoller un peu plus près des leaders défaits ce week-end.
Car Clermont, comme son colistier au classement, n’a pas vu le jour à Jean-Bouin face à un Stade Français impressionnant d’envie et de brillant dans un match sensationnel largement dominé par les locaux (26-40).
J’y étais... et j’ai apprécié ces parisiens qui ont déroulé leur jeu et poussé les clermontois dans leurs retranchements, même après l’heure de jeu où je ne donnais pas cher de leur peau, vu le banc auvergnat. Bien au contraire, le neuvième essai sera parisien dans un festival où les asémistes auront pris leur part avec quatre essais. Un régal de rugby champagne sous un beau ciel parisien où le seul bémol nous ait venu curieusement des ramasseurs de balles de Saint Quentin en Yvelines, plus occupés à reluquer les shorts en cuir des danseuses du Stade Français qu'à récupérer les cuirs sur la pelouse...
Ne dis pas non, je t'ai vu Baptiste !
Autre surprise de taille pour la course aux phases finales, la défaite de Bordeaux à domicile face à La Rochelle (21-22), un derby aquitain où les locaux ont couru après le score toute la seconde mi-temps après être passés au travers de la première.
Un beau cadeau fait à leurs voisins rochelais pour le maintien !
Montpellier n’en demandait pas temps et a profité de l’aubaine pour exploser Lyon (45-17) afin de recoller au peloton du TOP 6, fêtant par la même occasion le retour de son meneur de jeu Trinh Duc qui a initié un festival d’essais, six au total, en chef d'orchestre magistral qui, avec Michalak, s'est également rappelé au sélectionneur du XV de France en mal d'ouvreur de classe internationale.
Si Toulouse est bien placé dans cette course aux barrages où ne reste finalement qu’une place, les montpelliérains devront combattre les oyomen, les actuels occupants, pour s’en saisir.
Car Oyonnax ne s’en laisse pas compter dans ce championnat, continuant son petit bonhomme de chemin, doucement mais sûrement, s’imposant sans trembler face à Brive (24-3), porté par son buteur Urdapiletta, et s’assurant presque du maintien dans ce TOP 14 relevé.
Car en bas du classement, le faux pas des basques et l’exploit des rochelais a mobilisé des castrais dans ce dernier match de la journée, samedi soir.
Grenoble est la dernière équipe à se faire surprendre sur son terrain par une équipe de Castres (12-16) qui a su saisir sa chance et s’appliquer en défense pour ne pas laisser revenir des isérois à côté de la plaque, à l’image de son ouvreur Wisniewski.
Les lyonnais sont les grands perdants du week-end, bons derniers, tout comme les brivistes et les basques qui voient les tarnais à deux points désormais.
Quatre équipes qui ont le feu aux fesses... quand quatre autres ont une place de barrage en ligne de mire : les bordelais, les grenoblois et les montpelliérains n’attendent qu’une occasion pour faire tomber les oyomen de leur piédestal.
En haut de tableau, si les parisiens peuvent croire à nouveau à une place directement qualificative en demi-finale, les toulousains, eux, ont désormais une place de barrage à domicile à leur portée.
A J-5, le championnat n’a jamais été aussi passionnant… A suivre, dans quinze jours !
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
On monte tous dans les quarts européens !
Direction... Clermont, Toulon et le Colombes !
Car nos trois représentants tricolores jouent à domicile pour le plus grand bonheur de leurs supporters et pour une plus grande chance de qualification.
Mais attention… la finale se joue à Twickenham !
Et les organisateurs auront à cœur de voir au moins une des équipes anglaises qui se déplacent sur le pré londonien… L’arbitrage pourrait malheureusement jouer contre les clubs français.
A Toulon comme à Clermont, on est averti… Le Racing ne doit pas se faire piéger face à une des plus grosses écuries anglaises.
A suivre donc, les quarts de la Champions Cup dès samedi 4 avril :
- Leinster – Bath, à 16h15 (beIn) : faire honneur au XV du Trèfle, double champion du tournoi des VI nations !
- Clermont – Northampton, à 18h45 (beIn) : faire rugir le Michelin de plaisir !
Puis dimanche 5 avril avec :
- Racing Métro – Saracens, à 13h45 (beIn) : pour un pas de géant, ne pas rester dans la lune !
- Toulon – Wasps, à 16h15 (France 2) : une formalité pour le double tenant du titre.
Quant à la Challenge Cup, c'est chez les anglais que ça se passe... Voyez plutôt... ici >>