Les brèves d'Ovalie - Edition n°207
L'Eire Novès...
VI NATIONS... 2ème journée France – Irlande 10 – 9
Ou comment cueillir un Trèfle à 4 feuilles !
On peut dire qu’il a le cul bordé de nouilles, notre quinze du Coq. Et à y regarder de plus près depuis deux semaines qu’il fait mariner son rugby dans le chaudron du Stade de France, cela ressemble beaucoup à une belle farce.
Au nez et la barbe de l’ancien sélectionneur d’abord, qui au lieu de s’épandre en faux « mea-culpa » dans son devoir d’inventaire ferait mieux de se pendre au cou d’une vraie introspection dans son devoir de se taire.
Au détriment de leurs adversaires successifs ensuite, l’Italie puis l’Irlande, à une semaine d’intervalle, à la même heure dans le même stade, qui ont été les dindons de cette farce contre le cours du jeu qu’ils semblaient pourtant maitriser à l'entame.
Sous le regard dubitatif des observateurs nationaux et internationaux enfin, journalistes comme supporters, qui ne donnaient pas cher de la peau de ces Coquelets à la couenne un peu trop tendre pour rivaliser avec les grands dans ce tournoi des VI Nations.
Et certainement pas contre l’Irlande…
une nation que le XV de France n’a jamais battu sous l’ère Saint-André (2 nuls, 3 défaites dont la dernière sévère en Coupe du monde 9-24).
Mais la chance est désormais du côté tricolore, parce qu’elle se provoque, parce qu’elle se cueille comme un trèfle à quatre feuilles, pour qui veut croire en son destin...
comme disait René Char :
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.
A te regarder, ils s'habitueront.
Après avoir serré les fesses face à l’Italie une semaine avant, en prenant tous les risques offensivement au détriment d’une défense trop tendre, l’emportant sur un coup du sort ou un mauvais coup de pied du meilleur parmi ses adversaires, samedi après-midi, les Bleus ont à nouveau imposé leur chance face à ce qui se fait de mieux en Europe.
L’Irlande, le double tenant du titre !
Et nous, à les regarder jouer comme ça, on veut bien s'habituer à les voir gagner encore !
Pourtant ça commençait dans la douleur et l’apathie pour ce XV de France qui retrouvait sa fébrilité et laissait le jeu à son adversaire durant quasi toute la première période, résistant néanmoins en défense, fait nouveau encourageant pour la suite.
Sexton en profitait pour prendre les points suite à des fautes grossières des Bleus et grâce à la force de sa mêlée. Ironie du sort, les Bleus pénalisés étaient les seuls mondialistes présents sur le pré, à savoir Maestri, Chouly, Flanquart et Guirado.
9-3 à la pause, c’était un moindre mal. On se demandait alors comment Novès allait changer la donne au retour des vestiaires.
La réponse ne se fit pas attendre. Au bout de 5 minutes, le coaching s'avéra influent. Les deux piliers mondialistes, Ben Arous et Slimani faisaient une belle entrée redonnant du peps à la mêlée française redevenue conquérante au point de faire douter les Irlandais, à la faute.
La sortie de Thomas, bien trop transparent durant le premier acte, au profit de Bonneval restera anecdotique.
Car le coaching gagnant intervint à l’heure de jeu quand successivement Jedrasiak remplaçait Maestri et Machenaud Bezy. Les Bleus retrouvaient la possession de la balle et la maîtrise de leur jeu.
Le match devint tout autre pour vingt minutes de bonheur !
Vakatawa, insatiable pourvoyeur de ballons autour des rucks, offrait des munitions aux siens qui n’en finissaient pas de pilonner une défense irlandaise à la peine, avec quelques blessés toutefois à déplorer.
Sous l’insouciance de la jeunesse, la maitrise des anciens en mêlée, une envie de jouer au large retrouvée, les Bleus allaient mettre les bouchées doubles à l’image de leur capitaine Guirado qui retrouvait la hargne du gagneur.
Vingt minutes à faire souffrir les doubles champions d’Europe dans leur camp, Chouly bénéficiant d’un ballon d’essai qu’il voulut réaliser seul, oubliant ses coéquipiers au large. L’arbitrage vidéo ne lui donnera pas raison.
Heureusement, cinq minutes plus tard, après l’entrée de Goujon survolté et quelques mêlées écrasantes plus tard dans les 5 mètres irlandais sans que l’arbitre n’offre un essai de pénalité, la dernière trouvera une issue favorable grâce à l’intelligence et la dextérité de Machenaud qui mettra sur orbite son arrière, Médard, pour un essai entre le perches, imparable.
Il reste dix minutes, les Bleus mènent pour la première fois.
La suite sera une démonstration de force, de courage et de maîtrise du XV tricolore pour ne pas laisser les coéquipiers de Madigan (qui a remplacé Sexton encore touché) saisir une occasion de scorer.
Jusqu’à la dernière minute, les Bleus auront la balle sous un coude, une pénalité sous l’autre, pour tenter de finir en beauté avec un dernier essai. En vain. Ils ne tenteront même pas la pénalité qui n’apporterait rien dans l’esprit du jeu.
Espérons que ces trois points oubliés au goal-average ne laisseront pas un goût amer à la fin du tournoi.
Mais l’essentiel samedi après-midi était bien ailleurs. On a battu enfin les Irlandais et on a retrouvé une équipe derrière laquelle se transcender.
Dans quinze jours, on pourra rêver de grand Chelem à Cardiff sans avoir peur de mal faire, car on le sait maintenant…
La chance ne sourit qu’aux audacieux.
Et ces Bleus-là, moi je dis, n’en manque pas justement, d’audace…
En bref…
Pays de Galles – Ecosse 27 – 23
Ne pas perdre le North !
Le XV du Poireau aime décidément à attendre son heure pour faire la différence.
Après les Irlandais, ce sont les Ecossais qui l’ont appris à leur dépend. A l’heure de jeu les hommes de Cotter ont subi la réaction des Gallois, par Roberts dans un premier temps, déchirant le rideau défensif pour inscrire le deuxième essai des siens, puis par North qui n’a eu plus qu’à rentrer dedans, comme dans du beurre, pour la troisième réalisation dans l’en-but.
Le XV du Chardon aura bien résisté et montré de belles séquences dans un match très ouvert et agréable, inscrivant le dernier essai pour venir mourir à quatre points d’une victoire qui semblait leur tendre les bras bien avant. De bon augure pour l’avenir.
Il sera compliqué d’aller faire un résultat pour le XV de France chez ces deux prochains adversaires, dans quinze jours puis la semaine suivante.
Italie – Angleterre 9 – 40
La grande illusion…
9-11 à la pause, les Italiens étaient tout prêt de passer devant quand, à la cinquantième minute, Joseph sonna le glas des espoirs de la Squadra Azzurra.
Par trois fois, coup sur coup avant que Farrell n’assomme définitivement ces Italiens par un cinquième essai anecdotique.
Un 29-0 en deuxième période dur à encaisser pour les coéquipiers de Parisse, bons derniers derrière les Ecossais aussi fannis.
Les Anglais prennent la tête de ce tournoi devant les Français au goal-average. On voit mal comment le titre pourrait leur échapper avec les deux réceptions à venir, des Irlandais puis des Gallois.
Alors que chez nos Bleuets et nos Bleues...
France – Irlande 34 – 13 (Bleuets)
Cueillir le XV du Trèfle à quatre essais…
Les Bleuets ont mis le temps avant de trouver leur bonheur sur le pré du stade narbonnais.
Laborieux pendant vingt minutes, il faudra que les Irlandais les piquent au vif à deux reprises pour réagir à chaque fois jusqu’à la pause (un essai de pénalité 31è, N’Gandebe 39è).
Mais une fois qu’ils se sont trouvés, nos Bleuets on épuisé les gaillards irlandais, fannis en seconde période et cueillis à froid par deux nouveaux essais coup sur coup avant l’heure de jeu, par le jeune seconde ligne toulousain, Verhaegue, pour un doublé.
La route du Grand Chelem est grande ouverte. Les Français sont premiers ex-aequo avec les Gallois, leurs prochains adversaires à Cardiff pour ce qui ressemblera déjà à une finale.
France – Irlande 18 – 6 (Bleues)
Elles sont épatantes !
Après une large victoire sur l’Italie, les coéquipières de Gaëlle Mignot ont battu une fière équipe irlandaise, toujours redoutable. Les Françaises ont pris leurs adversaires sur leur point fort à savoir l’envie.
Ces mots ne sont pas de moi, mais du journaliste qui publie les articles sur le site de la FFR. Je n’ai pas vu le match. Alors je les lis comme vous… la suite ici >>
En Bref, le match du TOP 14
Bordeaux – Toulon 15 – 12
Pauvre TOP 14 !
Ce match en retard de la 13ème journée, en attendant les autres lors du week-end du 19 mars, n’aura pas offert un spectacle digne de ce sport aux milliers de supporters venus dans le nouveau stade de la Matmut.
On s'est fait chier dans cette rencontre sans essai et où les buteurs n’auront cessé de se poursuivre, avec un taux de déchet impressionnant.
Chacun n’avait que deux internationaux absents, pas de quoi justifier une partie si pauvre en intentions. Les talents de Ashley-Cooper d’une part et de Nonu de l’autre n’auront pas trouvé la clé d'une belle séquence de jeu.
Bordeaux revient dans le TOP6 à la 5ème place, derrière Clermont quand Toulon se rapproche à deux longueurs des co-leaders francilien et toulousain.
La semaine prochaine…
Les Bleus, tous sexes et tous âges confondus, se reposent !
Le TOP 14 fait son retour, sans doute sans les internationaux selon la convention qui lie la LNR à la FFR (je ne sais pas, je ne sais plus), pour le compte de la 15ème journée.
Après deux belles semaines de vacances pour la plupart, c’est donc en pleine forme que les joueurs vont reprendre du service pour notre plus grand plaisir (de jeu), enfin j’espère.
A suivre, dès vendredi 19 février :
- Stade Français – Brive, à 20h45 (C+ sport) : pour un nouveau départ.
Puis samedi 20 février :
- Castres – Clermont, à 14h45 (C+) : dans la cour des grands,
- Bordeaux – Agen, à 18h30 (r+) : derby aquitain pas équitable,
- Montpellier – Pau, à 18h30 (r+) : grimper dans le top 6,
- Grenoble – Racing 92, à 18h30 (r+) : faire tomber le leader affaibli,
- La Rochelle – Toulouse, à 20h45 (C+ sport) : profiter des absences.
Enfin, dimanche 21 février :
- Oyonnax – Toulon, à 16h15 (C+) : mission impossible ?