Les brèves d'Ovalie - Edition n°218
Un éléphant ça trompe énormément !
TOP 14... 22ème journée Toulon – Toulouse 10 – 12
~ Perdre à domicile
C’est bien difficile
Mais c'est bien moins drôle
Que de perdre à Mayol...
Un éléphant, ça trompe, ça trompe,
Un éléphant ça trompe énormément ! ~
Certes, le public provençal n’avait pas le cœur à pousser la comptine après une nouvelle défaite de son équipe phare dans un stade à la hauteur de son prestige.
Après Clermont au Vélodrome, c’est au tour de Toulouse de faire descendre de son piédestal le triple champion d’Europe à l'Allianz Riviera.
Le vieux pachyderme haut-garonnais, avec plus d’un Brennus dans son sac... est venu faire un tour d’illusionnisme à son imitateur en Rouge et Noir dans le grand cirque de Nice où le spectacle avait été délocalisé samedi après midi.
On connaissait le mastodonte toulousain pour son poids dans le palmarès du rugby français (avec 19 titres), mais cette saison c’est surtout pour sa défense qu’il est inlassablement traqué sur tous les terrains.
Intraitable, même face à des puissants mercenaires du braconnage (venus de toute l’hémisphère sud jusqu’en Grande Bretagne en passant par la Géorgie), le Stade Toulousain résiste et brille par sa défense remarquable, la meilleure, au point d’y voir l’occasion de redorer son blason.
Samedi après-midi, après vingt bonnes minutes offensives en trompe l’œil, le XV d’Ugo Mola a subi les fulgurances des braconniers toulonnais qui se la sont jouée un peu trop facile pour surprendre un adversaire solide sur ses pattes.
La chistéra de Giteau ne trouvant pas Nonu, un premier essai imparable aurait du tromper l’éléphant et le mettre à terre, sans pouvoir se relever.
Au contraire, à la pause, c’est Toulouse qui se relève avec 3 points d’avance, grâce à deux pénalités de Bézy contre une seule d’Escande.
En seconde période, la domination des Varois leur laissera un goût amer tant il y avait mieux à faire. Seulement leur indiscipline et leur finition auront pêché durant 39 minutes, sans inscrire le moindre point avant l’essai de Smith sur le fil qui leur laissera encore plus de regrets.
Car entre temps, la défense toulousaine a été héroïque, et les deux coups de pieds lointains de Fritz magistraux, offrant une avance précieuse aux visiteurs.
Mais chasser un éléphant, à y voir de trop près, ça n’a rien de réjouissant. On s’est emmerdé dans un match fermé où la seule arme offensive était du côté varois. Sauf que sans conquête, avec une mêlée déficiente, les locaux n’ont fait que se tirer des balles dans le pied, laissant le buteur adverse prendre le sien pour les corriger.
Toulon perd à nouveau à domicile et c’est bien difficilement qu’il pourra accéder aux deux premières places directement qualificatives en demies.
Car devant… deux éléphants, en trombe, en trombe…
Deux éléphants creusent l'écart considérablement.
En bref...
Montpellier – Grenoble 51 – 10
En rouleau compresseur !
Montpellier n'en finit pas d'impressionner en alignant une 8ème victoire consécutive... Et bonifiée !
Le finaliste du Challenge européen n'a pas la tête ailleurs quand il est sur le terrain, il déroule son jeu.
Et comment !
7 essais face à une équipe grenobloise remaniée et impuissante... ou presque. 30 minutes pour faire illusion avec un essai (Héguy) et une pénalité, puis plus rien.
O'Connor, Kubriashvili, Galletier, B. Du Plessis, Steyn, Nagusa et J. Du Plessis défileront l'un après l'autre derrière l'en-but isérois avec succès.
Le MHR talonne désormais le leader, défait à Colombes quand Grenoble voit désormais ses chances de barrages réduire comme peau de chagrin.
Racing 92 – Clermont 26 – 20
Quand Clermont dévisse...
Un jeu de mot pourri pour souligner la mauvaise entrée du Gallois de Clermont, à l'origine du retour des Racingmen dans un match pris en mains par les Jaune et Bleu.
Jonathan Davies a pris un premier carton jaune qui a offert trois points à Machenaud avant de se faire contrer sur un jeu au pied, offrant l'essai de la gagne à Vulivuli.
Jusque-là tout semblait rouler pour Clermont après avoir marqué deux fabuleux essais en première période, par Rougerie d'abord, puis par son capitaine Chouly ensuite, menant le match sereinement meme si le Racing s'accrochait au score par le pied de son buteur international.
Oui mais voilà, la chance n'était pas du côté auvergnat dont la défense a été solide. Trop de fautes dans les rucks, deux cartons jaunes et un contre assassin auront eu raison des Jaunards qui pourraient bien retrouver ce même adversaire lors des phases finales, en terrain neutre.
Le Racing revient à la 3ème place à hauteur de Toulon, à 5 points d'une demi-finale directe quand le leader clermontois reste serein devant avec 7 longueurs d'avance. Il met juste fin à sa série extraordinaire de victoires à l'extérieur (8).
Tant mieux, car on connaît le talent du club auvergnat pour collectionner les records comme les finales perdues.
Castres – Pau 37 – 6
En pleine bourre, le CO !
Castres a encore démontré qu'il comptait bien coiffer sur le poteau ses concurrents à l'accession aux phases finales.
Et avec la manière !
6 essais (Palis, Urdapilleta, Wihongi, Smith et doublé de Rallier) finiront d'atomiser des Palois venus en touristes au stade Pierre-Antoine.
Un point de bonus offensif qui met la pression sur des Bordelais, pas conviés pour l'heure à la fête finale, malgré leur victoire à domicile.
Bordeaux – Stade Français 35 – 25
Sous pression !
Bordeaux est passé par tous les états samedi soir, menant largement à la pause (25-6) face à des Parisiens à la rue, après deux essais dont un de pénalité et un autre de Maynadier.
Seulement au retour des vestiaires les Parisiens ont infligé un 19-0 aux locaux, revenant ainsi à hauteur à l'heure de jeu (25-25), après trois essais de Sinzelle, Waisea et Bosman, coup sur coup en dix minutes.
Il faudra un exploit de Talebula pour sauver la barraque et creuser l'écart en fin de partie par une ultime pénalité de Bernard.
Les Bordelais ont eu chaud mais ne se sont pas désunis pour décrocher cette victoire précieuse dans la course aux barrages. Jusqu'au bout, il leur faudra s'envoyer car leur parcours est bien plus compliqué que celui des Toulousains et des Castrais.
Un finish avec du suspense comme on l'aime, et ça commence dès vendredi à Grenoble.
Oyonnax – La Rochelle 17 – 16
Un point d’honneur !
Les Oyomen ont retrouvé ce qui avait fait leur réputation. Du coeur et du combat jusqu'au bout pour sauver l'honneur de la maison.
A Charles Mathon, les Maritimes sont tombés sur un os, eux qui espéraient décrocher leur première victoire à l'extérieur et se mettre en bonne posture dans la course aux barrages.
Seulement Blanc puis Tawalo ont su répondre à chaque fois aux essais rochelais, respectivement à celui de Aguillon, en première période, puis celui d'Audy en seconde, s'offrant alors une victoire courte mais qui fait du bien au moral.
Car si Oyonnax ne se fait guère d'illusion quant à son avenir promis à la PRO D2, il reste encore en vie tant que le Stade Français n'a pas validé son ticket pour le maintien en TOP 14.
Pour cela, il faudra aux Parisiens battre ces Oyomen à Jean-Bouin, sans quoi les prochaines journées pourraient tourner au cauchemar pour les champions de France.
Agen – Brive 37 – 19
Pour le plaisir !
Les Agenais se sont régalés samedi face à des Brivistes qui ont du se croire arrivés avant même de jouer.
C'était mal connaître Agen pour son goût du jeu qui, comme une église sacrée, reste ouvert en toutes circonstances, et ce pour le plaisir de ses fidèles à Armandie.
5 essais, par Mazars, Lamoulie, Nakosi, Tilsley et Barthomeuf, pour un bonus offensif qui ne laissera que peu de place à la riposte briviste (Un essai de Koyamaibolé et 4 pénalités de Germain).
Agen ne devrait pas s'en sortir même si ce n'est pas encore mathématique. Quant aux Coujoux, ils viennent de se tirer une balle dans le pied alors que le calendrier leur était favorable pour revenir dans la bataille aux phases finales.
Mais rien n'est perdu, le suspense reste entier.
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le TOP 14 enchaine avant les grandes finales européennes à Lyon.
A 4 journées de la fin de la phase régulière, Brive et La Rochelle semblent suivre un parcours parallèle pour rêver de phases finales.
Après avoir manqué le coche chacun chez un des relégables, voilà qu’ils recevront le week-end prochain les finalistes de coupe d’Europe pour tenter de raccrocher les wagons du TOP 6.
Une aubaine qui pourrait bien mettre la pression à certains concurrents au TOP 6 comme Castres et Bordeaux qui auront, eux, des déplacements difficiles.
Justement, la 23ème journée démarrera dès vendredi 6 mai avec :
- Grenoble – Bordeaux, à 20h45 (C+ Sport) : on peut encore rêver.
Puis samedi 7 mai :
- Pau – Clermont, à 15h (r+) : faire bonne figure devant le leader,
- Stade Français – Oyonnax, à 15h (r+) : qu’on en finisse une bonne fois pour toutes !
- La Rochelle – Montpellier, à 15h (r+) : promenons-nous dans les bois…
- Brive – Racing 92, à 16h30 (C+) : pendant que le loup n’y est pas.
Enfin, dimanche 8 mai :
- Toulouse – Agen, à 16h15 (C+) : prendre enfin ses distances.
- Toulon – Castres, à 21h (C+) : retrouver la rade et ses marques.