Les brèves d'Ovalie - Edition n°219
Jour de libération !
TOP 14... 23ème journée Stade Français – Oyonnax 69 – 8
« Nous sommes ici...
Nous sommes ici chez nous dans Jean-Bouin levé, debout pour se libérer... et nous avons su le faire de nos mains.
Non, nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là 80 minutes, nous le sentons tous, qui dépassent les lacunes de notre pauvre saison.
Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! »
Non, le général de Gaulle n’était pas dans les tribunes de Jean-Bouin samedi après-midi.
Mais il y avait dans l’air parisien, après ce match, comme un murmure qui nous ramenait plus de 70 ans en arrière (quasi jour pour jour), écho à l’histoire d’une saison vécue comme une guerre interminable sous l’occupation d’un ennemi inattendu et envahissant : un titre de champion de France.
Paris, ville des lumières, sous les projecteurs d’un titre gagné contre tous pronostics aux nez et aux barbes des plus grands, Toulon puis Clermont, s’est fait surprendre cette saison par des attaques de toutes parts, tout le monde voulant se faire la peau du champion.
Livrant un combat sans merci durant des mois, mais surtout sans ses internationaux et son mentor d’attaque, Jeff Dubois, embauché par le XV de France de Novès, le club de la capitale a vu ses troupes s’affaiblir au fil des journées pour capituler à jouer le maintien jusqu’à hier.
Le débarquement d’Oyonnax sur le pré de Jean-Bouin, après des mois d'errance et de résistance, a enfin libéré les Parisiens de leurs peurs, à commencer par celle de jouer ce jeu débridé qui avait fait leur succès l’an passé.
Il ne faudra pas attendre longtemps pour voir la défense blindée des Oyomen céder sous les charges successives des avants du Stade Français, forts de leur mêlée et de leurs avancées qui, par Parisse puis Ross, trouvent les premières failles au bout d’un quart d’heure.
L’essai du capitaine italien sera refusé mais pas celui du flanker sud-africain qui lancera la machine d’une libération spectaculaire.
Les trois-quarts parisiens vont s’illustrer tour à tour pour ouvrir la voie à 4 autres essais par Danty, Plisson, Parisse et Waisea, qui feront rendre les armes à Oyonnax dès la pause (36-3).
Seulement le champion de France ne va pas s'en tenir au simple plaisir d’une libération, non... il va même le pousser jusqu’à l’orgasme d’une fessée mémorable, en inscrivant 5 autres essais en seconde période, par Waisea à nouveau puis Pyle deux fois, Thomas et enfin Bonneval parachevant une victoire jouissive au score évocateur.
« Oh oui, que c’est bon ! », peut-on enfin lâcher dans les tribunes de Jean-Bouin.
Si la saison a été difficile, éprouvante, la libération de Paris n’a jamais paru aussi facile, les Oyomen capitulant bien vite, les têtes déjà tournées vers la PRO D2, semble-t-il.
Le Stade Français est sauvé, c’est même mathématique… ou presque.
Car on connaît désormais le deuxième club relégable avec Oyonnax.
En bref...
Toulouse – Agen 52 – 19
Un deuxième carnage pour un deuxième enterrement…
Décidément cette 23ème journée aura été marquée par l’entérinement du sort des deux clubs relégables, officiellement promus à la PRO D2.
Et comment !
Après la rouste infligée aux Oyomen à Paris, c’est au tour des Agenais de se faire corriger à Toulouse et de dire adieu au TOP 14.
Les Rouge et Noir n’ont pas fait dans la dentelle, tout comme leurs homologues Stadistes en Rose, en étrillant leurs voisins Lot-et-Garonnais avec pas moins de 8 essais (Bézy, Clerc, Picamoles, un doublé de Fickou, Flynn et un autre doublé de Galan).
Mais les Agenais n’ont pas été en reste puisqu’ils se sont offerts la bagatelle de trois essais (Sadie, Mchedlidze et Tagotago) histoire de montrer à leur hôte et leurs futurs adversairs qu’ils ne lâchent jamais et qu’ils joueront jusqu’au bout tous les coups à fond.
C’est ce qu’on aura aimé durant cette saison chez cette vaillante équipe qui ne comptait pas que pour des pruneaux de sa région.
Pour le Stade Toulousain l’essentiel est fait. Grâce à cette victoire bonifiée, il conforte sa cinquième place, à l’abri d’un retour simultané de ses concurrents castrais et bordelais.
Grenoble – Bordeaux 14 – 20
Des raisons d'y croire...
Les Bordelais ont composé avec du bon et du mauvais pour venir à bout des Grenoblois.
Car les Girondins ont mené seuls la barque durant 50 minutes, inscrivant deux essais (Ashley-Cooper, 36è et Guitoune, 43è) avant que les locaux ne se réveillent et répondent par un doublé de Battle (52è, 76è).
Un match curieux où Bordeaux aurait pu se faire peur à la fin, si monsieur Ruiz n'avait pas fait preuve de clémence envers des fautes répétées des visiteurs, bien nerveux et maladroits face aux assauts des Grenoblois.
Une bonne opération néanmoins pour l'UBB qui retrouve la 6ème place provisoirement car leur calendrier peu favorable risque de la leur retirer très rapidement, notamment avec deux déplacements compliqués, à Toulon et Montpellier.
Mais l'espoir est permis, dans ce qui sera pour les Bordelais autant de finales que de journées restant à jouer.
Quant au FCG, il peut d'ores et déjà dire adieu aux barrages.
Brive – Racing 92 33 – 27
Sous réserve…
Les Coujoux ont eu beaucoup de mal à prendre le dessus sur une équipe francilienne remaniée avec ses jeunes et réservistes en vue de ménager les cadres pour la finale de Coupe d'Europe.
Ce sont même les Racingmen, avec Chat puis Andreu (insaisissable, auteur d'un doublé), qui vont mettre le feu dans la défense briviste et prendre l'avantage avant que les locaux ne réagissent et ne reprennent le score à la pause grâce au pied de Germain et deux essais (Namy et Snyman).
En seconde période, le match sera équilibré et brouillon des deux côtés, avec beaucoup de fautes mais qui sourira au briviste Koyamaibole offrant la victoire aux siens, grâce à un troisième essai.
Les Brivistes ne sont pas morts dans la course aux phases finales, mais sous réserve que leurs principaux concurrents castrais et bordelais chutent au moins deux fois lors des trois dernières journées et qu'eux réalisent un sans faute.
Un scénario improbable que partage aussi les Rochelais.
La Rochelle – Montpellier 36 – 10
Merci l'Europe !
Les Maritimes auront eu moins de mal que les Brivistes pour venir à bout des jeunes Montpelliérains qui n'avaient visiblement pas assez de bouteille pour sortir la tête de l'eau, plongés rapidement dans le dur à Marcel-Deflandre. Car c'était du lourd à domicile !
Coupe d'Europe oblige, les Héraultais ont fait tourner à souhait leur effectif au détriment de la cohésion dans tous les secteurs de jeu, dominés par des Rochelais solides et efficaces qui décrocheront même un bonus offensif avec 4 essais contre un seul pour leur adversaire.
La Rochelle reste en embuscade pour les barrages, espérant des faux pas de ses adversaires directs comme vu précédemment.
Quant au MHR, il conserve sa seconde place au classement, suivi de près par un Toulon retrouvé.
Toulon – Castres 17 – 7
Et puis déboula Tuisova !
Avec Toulon, ça démarre toujours de la même façon.
Un début laborieux, une domination des visiteurs et puis l'exploit d'une pépite... Et quand ce n'est pas Habana ou Mitchell, elle s'appelle Tuisova.
Juste avant la pause, l'ailier fidjien a déboulé et a renversé tout la défense tarnaise et le cours du match qui s'est alors ouvert pour Toulon.
Nonu en seconde période inscrira le deuxième essai, laissant le CO KO debout avant qu'en fin de match il ne parvienne à sauver l'honneur par Combezou.
Castres, 7è à 3 points de l'objectif d'une phase finale, a son destin entre les mains avec un calendrier plus que favorable, obligeant ses concurrents à l'exploit à chaque journée. A suivre..
Pau – Clermont 10 – 16
Un record tout neuf !
Avec Clermont, à défaut de titres, on se régale toujours de nouveaux records. Voilà que l’équipe auvergnate en décroche un tout neuf.
Avec une neuvième victoire à l’extérieur pour un club en TOP 14.
La belle affaire !
Ce qu’il y a à retenir de ce match, pour les Jaunards, ce sont les 4 points de la victoire et leur confortable première place au classement, après avoir tremblé jusqu’au bout face à des Palois décidés à se taper le leader à défaut d’avoir quelque chose encore à jouer sur leur saison.
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
C’est l’heure des premières finales européennes !
Le Racing et Montpellier, qui ayant chacun fait l’impasse lors de la dernière journée de championnat, sont prêts à jouer un premier titre cette saison.
Et pas des moindres pour les Racingmen, le titre suprême de champion d’Europe, celui conquis trois fois d’affilée par l’ogre toulonnais, face à ce qui se fait de mieux en Europe : les Saracens.
Les Héraultais iront chercher, eux, celui moins convoité de la Challenge Cup, mais un titre tout de même, qui récompensera un parcours abouti, prémices d’une fin de saison en apothéose que pourraient bien compromettre face à eux de drôles de Rosbifs bariolés.
Deux Crunchs qui nous mettent déjà l’eau à la bouche !
Finale de Challenge Cup, vendredi soir 13 mai, au Grand Stade de Lyon :
- Harlequins – Montpellier, à 21h (France 4)
Puis la finale de la Champions Cup, samedi 14 mai, au Grand Stade de Lyon :
- Racing 92 – Saracens, à 17h45 (France 2)