Les brèves d'Ovalie - Edition n°225
Une demie folle... dans les annales !
TOP 14... Demi-finales Clermont – Racing 92 33 – 34
Pourquoi tant de haine ?
Vendredi soir à Rennes, la première demi-finale qui a opposé le Racing 92 à Clermont est entrée au Panthéon du TOP 14 parmi les matches les plus fous de son histoire.
En effet, les Clermontois et les Franciliens nous ont offert une demi-finale époustouflante, au scénario incroyable et au suspense insoutenable après prolongations, qui n’était pas sans nous rappeler une autre demie en 2010, entre les Toulonnais et ces mêmes Clermontois.
Sauf que cette fois, c’est Clermont qui s’est fait prendre par son adversaire… "et pas que d’une demi-molle", aurait sans doute ajouté Mourad Boudjellal qui sait de quoi il parle.
C’est intense, c’est beau mais à la fin… putain ça fait mal !
Pourquoi tant d'acharnement ?
Depuis dix ans, le club auvergnat, impulsé par le stratège Cotter, magnifié par la vista de Broke James, pratique un rugby spectaculaire que toutes les ondes de l’univers et les esprits maléfiques de la terre semblent prendre un malin plaisir à contrarier en phases finales, pratiquement chaque saison, en championnat comme en Coupe d’Europe.
Une seule fois, ces esprits leur ont offert un répit, avec un premier Brennus, c’était en 2010, comme pour garder la flamme dans le cœur des Jaunards, histoire de s’amuser à souffler dessus à chaque anniversaire.
Mais que vous a donc fait l’ASM ?
Monsieur Ruiz et son assistant vidéo, ont symbolisé vendredi soir, le mauvais oeil à eux seuls, faisant pencher le sort de trois décisions cruciales, à chaque fois contre l’association sportive maudite.
Prises les unes indépendamment des autres, on pourrait se dire que cela fait partie des aléas de ce sport, qui se jouent dans les détails, et qu’à l’arrivée il ne s’agit que d’arithmétique où le perdant échoue à un petit point. Souvenez-vous, en 2013…
« Un point… C’est tout et c’est rien à la fois… Un point, c’est l’addition de ces détails, la multiplication des petites fautes, la soustraction aux décisions de l’arbitre, la division dans leurs interprétations. [lire l’article] »
Mais tout de même là !
Refuser un essai splendide pour un en-avant discutable, et en accorder un autre en fin de rencontre malgré un en-avant pas moins flagrant, couplé d’une faute d’anti-jeu sous les yeux des arbitres (de touche et vidéo), ça fait beaucoup ! ... Sans parler du premier essai casquette de Goosen (hors-jeu, pas hors-jeu ? ...) et du carton jaune un gros poil sévère (et en poils je m'y connais) contre Kolelishvili durant les prolongations.
Il y a de quoi rendre l’Auvergnat amer et suspicieux, au point que le président De Cromières lui même y voit un complot des arbitres biterrois, c’est vous dire ! (calme-toi Ricounet, tu vas réveiller ton ulcère !)
Comment en est-on arrivé là alors que cette demie avait tout pour nous laisser un souvenir impérissable ?
Parce que si à la fin les Auvergnats ont bel et bien péri de rage et d’injustice, les cent minutes qui ont précédé ont été tout simplement extraordinaires, ébouriffantes, sensationnelles, fabuleuses, je vous laisse poursuivre la liste des qualificatifs.
Alors dès cette ligne, je vais arrêter de pleurer et me réjouir enfin de ce que j’attendais depuis le début de la saison :
Un putain de vrai match de rugby comme à la Coupe du monde !
Parce que voir mes Jaunards soulever le Brennus à Barcelone après deux matches comme nous en ont offert le Racing et Toulouse la semaine passée, très peu pour moi !
Merci, merci, merci ! ... comme scanderait le sax de Cannonball Adderley sur un air entraînant de Joe Zawinul.
Merci à Dulin et Speeding pour leurs relances fantastiques.
Merci à Rokocoko, Imhoff, Rougerie et Fofana pour leurs percées fabuleuses et les essais qui en ont découlé.
Merci à Lapandry, Nyanga, Lee et les premières lignes pour leur engagement et le travail dans l’ombre d’une machine à jouer inarrêtable.
Merci à Carter, Goosen, Lopez et Parra pour avoir ponctué cette fête par leur vista et leurs fulgurances plus que par leurs jeux au pied, pourtant précieux.
Merci spécialement à toi, Broke James, pour ce drop monumental qui aurait pu suffire à sceller le sort de ce match et t’envoyer plus loin encore qu’à Barcelone, tel un autre James dans un autre sport, sacré ce week-end dans la cour des Grands de la NBA.
Il faut croire que le destin d'un James doit en masquer un autre.
Mais quel match, quelle émotion pendant cent minutes, intenables…
Beaucoup de jeu, des passes, des courses, initiées, il faut le préciser, par des trois-quarts du Racing très inspirés et en jambes en début de match.
13 points de retard après l’essai casquette conclu par Goosen, remontés avec courage avant la mi-temps par un groupé pénétrant sous lequel Lee tenait la barque et le ballon.
Rokocoko, seul, puis Fofana servi par Rougerie, une égalisation pour des prolongations éreintantes. De la sueur et des crampes. Une pénalité lointaine de Spedding et ce drop improbable de James.
2 minutes pour 6 points d’avance. Qui aurait pu croire... ?
Et pourtant... une succession de faits inimaginables vont réaliser l'impensable. Une pénal-touche manquée de James, un renvoi hasardeux de Rougerie, une touche ratée de Imhoff interceptée par Fofana qui aurait pu changer le cours de l'histoire, une passe aveugle de Rado et Kruger qui intercepte à son tour pour servir Imhoff, main-main, et en avant toute… vers l’essai de la gagne.
Carter ne tremblera pas - c'est un vrai champion du monde, lui - et enverra le Racing en finale à Barcelone. C'était sans doute écrit. Car il n'y a rien à dire sur le jeu, le mérite de cette équipe… qui s'offre sa deuxième finale, ironie du sort, comme Clermont l'année dernière.
Oublions la rancoeur et l'ironie, souhaitons leur un meilleur sort.
En tout cas, je ne dirais qu'une chose pour finir : Merci pour le spectacle !
Toulon – Montpellier 27 – 18 (en bref)
Le vrai Toulon est de retour !
Dans l’autre demi-finale qui s’est jouée le samedi soir à Rennes, Toulon a maitrisé son sujet, retrouvant sa force et ses armes pour venir à bout de n'importe quelle équipe.
Tuisova puis Nonu creuseront l’écart, aidés par le pied de Halfpenny dont le retour a été remarqué et a surtout fait un bien fou, rassurant les arrières de l'équipe.
2 bémols dans cette vitoire implacable : un relâchement à l’heure de jeu permettant à Mogg d’inscrire 2 essais pour Montpellier et un KO impressionnant de Nonu sur Tuitavaké, dans la foulée. Pas sûr que le centre champion du monde soit de la finale.
Mais ce qui l'est plus, c'est que pour la dernière de Laporte, les Varois partent à Barcelone favoris face à des Racingmen quelque peu émoussés.
On veut bien le croire après ces dernières semaines intenses de qualification.
En bref, les tests internationaux du week-end...
Argentine – France 30 – 19
Des jeunes Bleus plein de promesses !
On s’attendait à un premier test compliqué pour ces Bleus dont 6 d’entre eux honoraient leur première cape, dans la nuit de dimanche à lundi.
Avec les 4 clubs pourvoyeurs du XV de France en demi-finale, Guy Novès avait du piocher dans un vivier plutôt pauvre selon les médias.
Pourtant avec 7 Parisiens, 6 Bordelais, 2 Rochelais, un Agenais, un Briviste, un Grenoblois et un Oyonnaxien, en plus des 3 Toulousains (sur le banc), la sélection française a tenu la dragée haute à une équipe-type argentine, ne cédant qu’en fin de rencontre.
Durant 30 minutes, ce sont même les Bleus qui ont fait le jeu et qui auraient pu passer devant avant la pause si Plisson n’avait pas manqué 2 pénalités.
Mais les 2 essais des ailiers argentins, Tuculet et Montero, ont refroidi les ardeurs tricolores récompensées plus tard par un bel essai de Bonfils sur un groupé pénétrant.
Les entrées de Bézy, Trinh duc et Fickou après le troisième essai des Pumas (par Petti) insuffleront une belle fin de partie qui aurait mérité quelque chose.
Une défaite honorable donc et plein de promesses pour ces jeunes pousses.
Mais dès samedi matin, les autres nations confirmaient leurs premiers tests de la semaine passée.
Les All Blacks ont calmé rapidement les ardeurs galloises, tout comme les Sud-africains celles irlandaises.
L’Angleterre, elle, impressionne et reste invaincue depuis son élimination de sa Coupe du monde. Les Australiens en ont fait une deuxième fois les frais.
A noter les belle performances des Ecossais et des Italiens.
Nouvelle-Zélande – Pays de Galles 36 – 22
Australie – Angleterre 7 – 23
Japon – Ecosse 13 – 26
Afrique du sud – Irlande 32 – 26
Etats-Unis – Italie 20 – 24
En deux mots, la semaine des Bleuets en Coupe du Monde...
France – Afrique du Sud 31 – 40
Sans commentaire
Je n’ai rien vu mais il n’y a pas eu de surprise. Les Bleuets ont été éliminés en poule dans leur dernier match face à l’ogre sud-africain.
Il y a encore du travail pour rivaliser avec les plus grands.
La semaine prochaine…
Embarquement pour Barcelone !
En passant par Orly, départ jeudi pour un retour dimanche.
Parce qu’une finale au Camp Nou, même sans mes Jaunards, ça vaut le déplacement !
Quant au XV de France, son deuxième test en Argentine avec quelques cadres toulousains et castrais de retour devrait tenir toutes ses promesses.
A suivre vendredi 24 juin à 20h45, au Camp Nou, sur Canal+ :
- Racing 92 – Toulon.
A suivre également samedi 25 juin, les tests internationaux. On prend les mêmes et on recommence :
- Argentine – France (20h10)
- Nouvelle-Zélande – Pays de Galles (9h35)
- Australie – Angleterre (12h)
- Japon – Ecosse (12h20)
- Afrique du Sud – Irlande (17h)
Et dimanche, enfin :
- Canada – Italie (18h)