Les brèves d'Ovalie - Edition n°227
C'est le Brésil pour mille balles !
TOP 14... 1ère journée Stade Français – Grenoble 54 – 20
Paris nous revient en forme... OLYMPIQUE !
Alors qu’à Rio les Jeux distribuaient ce week-end leurs dernières médailles, en France, le TOP 14 nous a livré son premier podium.
Et c’est l’équipe parisienne qui a décroché samedi soir, à Jean Bouin, la première place. Avec un premier score record et un bonus offensif en or.
En individuel, Jules Plisson (dont c’était samedi l’anniversaire) a été aussi précieux dans la discipline du tir au pied (enquillant 29 points du haut de ses tout justes 25 ans), alors que les Grenoblois, eux, brillaient dans l’indiscipline de leur gymnastique au sol et en mêlée.
Très vite les Stadistes Français ont mis les voiles après un départ assuré en première période, avec un essai de Williams auquel répondra une première fois l’arrière grenoblois, Gio Aplon, en début de deuxième.
Dominant le match de bout en bout, les locaux ont été à la lutte dans les dix dernières minutes... Mais pour décrocher le bonus offensif qu’ils ont effleuré avant que les Isérois ne se fassent un plaisir d’annuler, non avec un certain même à plomb de l'arrière sud-africain.
Trois essais pourtant coup sur coup, par Bonfils, Daguin puis Pyle en moins de cinq minutes...
Comme trois coups d’épée dans l’eau !
Mais les Parisiens ont su faire « Bolt » face par un dernier cent mètres de Waisea qui a déboulé tel un « septiste » revenu de Rio en passant par la Jamaïque pour inscrire le cinquième essai, en bonus.
Un premier saut d’obstacle réussi et une victoire de haut vol qui efface le plongeon dans le bassin des relégables de la saison dernière. Enfin Paris sort la tête de l'eau !
Le médaillé de bois de 2015 met d'entrée la barre haute à ses adversaires, déjà en course-poursuite sur la piste de la phase régulière. Pas tous avec le même brio…
Chez certains, les jeux paralympiques avaient déjà commencé.
En bref...
Bordeaux (4) – Racing 92 (11) 15 – 9
Un bon coup de pied… au cul !
Le nouveau champion nous a emmerdé grave samedi soir au stade Chaban-Delmas. Incapable de trouver une solution pour passer la défense girondine, assurant ses arrières avec quelques fautes, histoire de laisser quelques points à l’adversaire.
Madigan, la star internationale irlandaise, n’a pas manqué l’occasion de montrer qu’elle valait bien Carter qui lui a répondu à sa manière, en trois petits coups de pied bien placés, quand l’ouvreur néo-bordelais, lui, en passait cinq.
On se serait cru à Rio, en discipline de tir à la carabine ou à l’arc… mais à quinze. Grotesque !
Un quasi sans faute pour les buteurs qui me laisse coi. Parce qu’il n’y a pas eu qu’entre les perches que des coups de pied se sont perdus samedi, je vous le dis moi. Match fermé... pourri !
Attention, Racingmen, il y a un champion de France qui ne s’est pas remis de son titre la saison dernière. Pour avertissement !
Toulouse (3) – Montpellier (12) 20 – 12
Quand Fritz… les moustaches !
Toulouse n’a pas pris l’eau face à l’armada montpelliéraine, comme on aurait pu le penser.
Mieux, les Stadistes ont parfaitement défendu et su contourner le mur adverse, notamment par un excellent Florian Fritz qui s’est promené pour offrir le deuxième essai toulousain, celui de la victoire.
Décevants Montpelliérains, en rodage sans doute, qui devraient montrer un autre visage face à un autre ogre, jaune et bleu, en superbe forme.
La Rochelle (6) – Clermont (6) 30 – 30
Le match parfait.
Samedi au stade Marcel-Deflandre nous avons assisté sans conteste au plus beau match de cette journée... Un match parfait, quoi.
Du beau jeu, des sourires, des essais et pas de perdant à l’arrivée.
Parfait pour Broke James surtout qui aura pu savourer sa première à La Rochelle face à ses anciens coéquipiers, sans froisser personne, offrant à ses nouveaux siens le match nul en fin de match.
Trois essais partout, un stade plein… du rugby comme je l’aime.
Lyon (8) – Brive (8) 15 – 15
Réveil !
« Ah ? C’est aujourd’hui la première journée ? Mince, attend... je ne suis pas prêt ! »
Non seulement les Lyonnais avaient oublié de se réveiller samedi, mais ils avaient surtout l’impression de se découvrir.
« T’es qui toi ? … Ah c’est toi, Michalak ? … Enchanté, moi c’est Armitage. Ah mais oui, t’étais à Toulon aussi. Comme Bruni, Wulf et Menini… Je n't’ai pas vu t’étais… oh, excuse-moi, j’ai une balle qui m’arrive ! »
Du déchet et peu d’automatisme, voilà comment résumer le jeu du nouveau promu, champion de PRO D2, avec ses nouvelles recrues quand les Brivistes on fait du jeu… corrézien, je veux dire. C’est à dire, je défends, je presse à la faute et je laisse botter Germain.
Deux point de perdu pour le LOU qui pourrait s’en mordre les doigts à la fin.
Castres (2) – Pau (13) 28 – 11
Comme un air de finale...
Le CO a décidé de montrer dès la première journée qu’il avait de la graine de champion.
Encaissant un essai d’entrée et voyant son demi de mêlée, Rory Kockott, expulsé (carton rouge pour avoir écraser une cheville adverse), les Castrais ont bien cru qu’ils allaient y laisser leur peau.
Comme les Racingmen à Barcelone. De quoi les rebooster et remonter la pente d’un match renversant.
Tulou, juste avant la pause, remet les siens dans le sens de la marche, et tel Diniz terminant sa course aux Jeux Olympiques titubant, le CO franchit la ligne d’arrivée avec une victoire et trois essais contre un.
Presque un regret pour Urios de n’en avoir pas mis un quatrième... en bonus. Faut pas exagérer non plus !
Bayonne (5) – Toulon (10) 28 – 23
Un retour en beauté !
Dimanche en clôture de cette première journée, l'Aviron Bayonnais a ému tout un stade pour son retour dans l'élite.
Dans les tribunes de Jean Dauger, d'abord, avec une Pena Baiona à couper le souffle, mais pas les jambes des Toulonnais qui sont entrés les premiers dans le match avec un premier essai d'Ollivon, l'ancien troisième ligne de la maison. Un comble !
Sur le terrain ensuite, car les Basques ont eu de la ressource et du coeur pour revenir très rapidement dans la partie, grâce à un essai d'Arganese qui leur permet d'égaliser à la pause.
En seconde période, les Toulonnais vont se faire pénaliser et surprendre, en infériorité numérique, à deux reprises (Arganese pour le doublé et Moribot) laissant les locaux mener la rencontre jusqu'à dix minutes du terme. Quand Taofifenua inscrit le second essai varois, la tension est à son comble dans les dernières minutes.
Mais les Bayonnais ont tenu bon et entrent dans le TOP 14 de la plus belle des manières. Avec une belle victoire. Bravo !
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
Points de nouveauté dans le règlement...
Source: Midi Olympique – "Aucune évolution majeure n’a été décrétée pour cette saison.
En revanche, tout est mis en œuvre, sur le papier, pour permettre au jeu de gagner en fluidité et aux attaques d’être favorisées.
- La principale nouveauté concerne les ballons portés, où la règle va de nouveau être appliquée de manière stricte, avec interdiction faite au porteur du ballon de « reculer » dans la structure. On devrait ainsi revenir à la structuration classique du maul, où le ballon devra circuler de mains en mains pour être sécurisé, ce qui nécessitera forcément un temps d’adaptation, à peine compensé par l’interdiction ferme faite aux défenseurs d’agir sur les lifteurs avant la retombée du sauteur.
- Par ailleurs, les mêlées ne pourront plus être refaites, le recours aux coups-francs étant encouragé.
- Enfin, dans les rucks, l’intransigeance sera de mise avec les joueurs gênant la libération du ballon."
Le IV Nations en bref...
Australie – Nouvelle-Zélande 8 – 42
Fin du suspense !
Le Four-Nations, ou plus exactement le Rugby Championship, entamait ce samedi sa 5ème édition sur les terres du tenant du titre qui recevait le champion du monde, celui-là même qui l’avait privé du trophée Webb Ellis en finale. Rien que ça !
Ce premier acte entre les deux favoris du tournoi avait de quoi nous tenir en haleine, au moins jusqu’au match retour. Il n’en a rien été.
Les All-Blacks n’ont fait qu’une bouchée de leur hôte, impressionnants dès le haka. Une version « Kapa O Pango » qui présageait de la suite :
« Nous sommes champions du monde et vous allez vivre l’enfer ! »
Le ton était donné. Et dès les cinq premières minutes de jeu les champions du monde ont entonné leur récital avec un premier essai du trois-quarts centre Crotty.
Les Australiens qui sortaient déjà de trois défaites cinglantes chez eux lors de la tournée des Anglais en juin, ont bu le calice jusqu’à la lie en une mi-temps, en perdant Giteau cinq minutes plus tard et en encaissant trois autres essais qui scellaient déjà le match, si ce n’est l’issue de ce tournoi.
Barret, Kaino et Naholo seront copiés en seconde période par Coles et Julian Savea, juste après son entrée en jeu.
Si le sélectionneur vice-champion du monde (Cheika) avait cru bon rappeler en renfort les nordistes qui jouent en France (à savoir Genia, Giteau, Ashley-Cooper et Mitchell), les All-Blacks semblaient avoir fait le deuil des fantastiques artisans du dernier Mondial (à savoir McCaw, Carter, Nonu et Conrad Smith), en retraite dans les stations balnéaires françaises du rugby à XV (pour les 3 derniers tout du moins).
Un départ tonitruant des champions planétaires qu’on voit difficilement battables par les deux autres protagonistes du tournoi.
Afrique du Sud – Argentine 30 – 23
Un exploit qui file entre les doigts...
Les Pumas sont passés par tous les états, au score, jusqu’à céder à l’ultime minute.
Qu’il a été dur à encaisser ce dernier essai de Whiteley, alors que les Argentins tenaient le match nul à défaut de victoire, huit minutes plus tôt.
Car ils menaient avant que les Springboks n’égalisent par Goosen à la 71ème minute.
Quel gâchis !
Orlando en première (25ème) puis Cordero en deuxième (67ème) avaient pourtant trouvé la faille dans la défense intraitable sud-africaine. Seulement les locaux ont toujours eu la ressource pour revenir et même passer devant.
Les Pumas pourront nourrir quelques regrets, même s’ils n’ont pas à rougir de leur prestation.
Cela promet de belles confrontations à venir pour finir derrière les invincibles All-Blacks.
Petit mot sur le 7 aux J.O
Sans surprise !
Nos Bleus, femmes et hommes confondus, n’ont pas créé la surprise attendue et qui leur tendait pourtant les bras à chacun leur tour dans le tournoi.
Les filles d’abord, logiquement en quart de finale, face à une rude équipe canadienne n’ont pas su saisir l’occasion d’accéder au dernier carré et se sont faites prendre sur la vitesse et l’émotion.
Bien dommage quand on sait que le match pour la 3ème place a été remporté par ces Canucks face aux Anglaises, on aurait presque voulu croire à cette médaille de bronze. Les Australiennes empochant logiquement l’or devant les Néo-Zélandaises.
Mais à bien y réfléchir, et au vu du jeu proposé, les Françaises étaient à leur place au 6ème rang après avoir perdu face à d’autres coriaces américaines bien plus pragmatiques et efficaces. Aucuns regrets donc.
Idem pour les gars, pourtant idéalement qualifiés en quarts de finale face au Japon. Un match qui leur échappe totalement, trop figés et pas assez rapides pour espérer quelque médaille.
La logique a été respectée, les Bleus terminant à la 7ème place après avoir battu une deuxième fois l’Australie, seule performance notable.
Pour le reste, les Fidjis, champions incontestables devant les Britanniques, et les Sud-Africains, impressionnants médaillés de bronze (corrigeant les Français en poule et ratant le coche en demie face aux Anglais), étaient bien au dessus du lot, avec les All-Blacks qui sont passés à côté de leurs matches de poule et ont livré un beau final dont ce quart mémorable face aux Fidji.
Les Bleus auraient pu mieux faire donc, mais finalement sont restés sagement à leur place, à l’image de Virimi Vakatawa complètement transparent quand le capitaine Terry Bouhraoua tenait l’équipe à lui seul... à bout de bras et d’essais.
Il y a du travail encore pour faire parti des grandes et des grands. Mais que de chemin parcouru en une année !
La semaine prochaine…
On prend les mêmes et on recommence pour une 2ème journée...
Au programme du TOP14 à partir de samedi 27 août :
- Pau – Toulon, à 14h45 (C+) : profiter des imperfections,
- Grenoble – La Rochelle, à 18h30 (r+) : tout à prouver,
- Racing 92 – Lyon, à 18h30 (r+) : duel de champions,
- Bayonne – Castres, à 18h30 (r+) : rentrer dedans,
- Brive – Stade Français, à 18h30 (r+) : retour sur terre,
- Toulouse – Bordeaux, à 20h45 (C+) : prendre les devants.
Puis dimanche 28 août :
- Montpellier – Clermont, à 16h15 (C+) : le choc des titans.
Au programme du IV Nations, samedi 27 août :
- Nouvelle-Zélande - Australie, 9h35 : le retour des champions,
- Argentine - Afrique du Sud, 21h40 : pour conclure cette fois.