Les brèves d'Ovalie - Edition n°256
Dure Rome, d'la balle... des essais nom de Dieu !
VI NATIONS... 4ème journée Italie – France 18 – 40
Tout n’a pas été parfait, loin de là !
Mais à Rome, samedi après-midi, nos Tricolores ont tout de même retrouvé des couleurs dans leur jeu. Si si !
Le bleu de chauffe qu’il a fallu remettre après avoir encaissé un essai au bout de deux minutes, par le capitaine de la Squadra Azzurra, Sergio Parisse.
On ne pouvait pas plus mal démarrer, avec un Serin inhabituellement lent et peu inspiré
(il se reprendra après vingt minutes de flottement).
Le blanc du fil des relances cousu par un Brice Dulin flamboyant et déclencheur du premier essai de fickou, de grande classe, avant que l’arrière français n’achève lui-même, sur le fil, avec une détermination sans faille, le festival d’essais tricolores, pour une victoire bonifiée réjouissante. Entre temps, Vakatawa (48è) puis Picamoles (67è) avaient chacun surgi tout en puissance pour renverser deux fois la défense locale.
Le rouge des boulets que l’on n’a pas fini de tirer sur ces Coqs qui s’aviseraient à chanter trop tôt, avant le lever d'un jour nouveau du rugby français que personne ne voit ou ne veut voir poindre. Parce qu'au fond, ce n’était que les Italiens en face, la plus faible équipe du tournoi, que certains voudraient voir recalée au tournoi B avec la Roumanie et la Géorgie.
Et pourtant, réveillez-vous, le soleil point … COCORICOOOO !
Toutes les nations, que ce soit le Pays de Galles, l’Angleterre, et même l’Irlande, ont buté (plus ou moins longtemps) face à cette coriace (et dure à jouer) équipe italienne. Et il n’est pas négligeable de souligner que l'équipe de France s’en est finalement mieux tirée que les Anglais et les Gallois, ces derniers n’ayant même pas obtenu le point de bonus.
Alors, si rien n’est encore fait ou que tout reste encore à faire, d’ici le prochain tournoi ou 2019 (à commencer samedi prochain face à ces Diables de Gallois, pour figurer à une honorable 2è ou 3è place), rien ne m’empêche, moi, en ce dimanche ensoleillé, de m’enchanter de cette victoire.
Avec une petite chanson comme un clin d’œil à Picamoles, notre « Soldat Louis », encore héroïque samedi, ou à Guirado, capitaine courage au talon, qui tient, bon an, mal an, les rênes de ce XV tricolore.
Hello ! cap'taine fait parler ton talon
Et reste bien au chaud quand on tient le ballon
Nous c'est notre peine qui nous coule sur le front
Alors tiens bien les rênes, tu connais la chanson
Dure Rome, d’la balle, des essais nom de dieu
Un Kevin Gourdon pour valser tant qu'on veut
À Rome d’la balle c'est ça qui rend heureux
Dulin nous emporte on n'a rien trouvé de mieux
Oh oh oh oh on n'a rien trouvé de mieux
Ça fait une paye qu'on n'a pas touché terre
Et même une paye qu'on rêve de défenses en gruyère
Tant pis pour celle qui s'pointera la première
J'lui démonte la passerelle, la cale, la dunette arrière
Dure Rome, d’la balle, des essais nom de dieu
Un Gaël Fickou pour valser tant qu'on veut
À Rome d’la balle c'est ça qui rend heureux
Dulin nous emporte on n'a rien trouvé de mieux
Oh oh oh oh on n'a rien trouvé de mieux
C’est moi, ou je ne vous entends pas ? :-)
Les autres matches en bref...
Pays de Galles – Irlande 22 – 9
Aux Diables vos Verts !
Le XV de Trèfle archi favori, voilà ce que je prônais dans ces Brèves les semaines passées. Seulement au jeu des pronostics, la logique, la forme, l’expérience, le mérite ne sont pas toujours de mise au rugby.
Les Irlandais étaient les plus forts vendredi soir en ouverture de cette quatrième journée du tournoi. Mais les Gallois étaient bien les plus mordants, les plus déterminés… et les plus chanceux aussi.
Parce que les hommes verts de Schmidt ont pris le match en main d’entrée, avec beaucoup de mouvements et d’envie mettant à mal la défense galloise qui s’en tirait bien avec seulement trois points de retard.
Et puis tout a semblé basculer pour les Irlandais, à l’image de leur maitre à jouer, Jonathan Sexton.
À peine le temps d’un protocole commotion pour l’ouvreur celte et North déboulait de nulle part pour inscrire le premier essai. De retour sur la pelouse, il n’avait pas fini d’être K.O quand monsieur Barnes lui collait un carton jaune pour anti jeu sur un temps fort gallois.
8-6 à la pause pour les locaux, les Irlandais allaient payer cher l’absence de leur ouvreur, North profitant encore d’un temps fort pour inscrire un doublé sur son aile. Halfpenny transformait et le XV du Poireau prenait le large (15-6).
Sexton de retour pour la troisième fois, réduisait la marque par une pénalité supplémentaire (15-9). Alors que le pressing irlandais était à son comble, en fin de match, ce même Sexton se faisait contrer dans ses 22 et offrait le troisième essai au vieux roublard de Roberts, tout juste entré. Une soirée cauchemardesque pour l’as de trèfle, pourtant extraordinaire dans son animation du jeu jusque-là.
À deux doigts d’inscrire le quatrième essai du bonus offensif, les Diables Rouges corrigeaient les hommes de Schmidt, verts de n’avoir pas su maitriser ce match.
Dans la foulée, l’Angleterre avait désormais son destin entre les mains pour remporter le tournoi, dès cette journée. Et elle n’allait pas s’en priver.
Angleterre – Écosse 61 – 21
Un Chardon sans piquant
Le XV du Chardon, déjà privé de son capitaine emblématique Laidlaw et de quelques cadres (Strauss, Maidland), n’allait pas rivaliser bien longtemps avec un XV de la Rose au complet et à qui tout réussi, qui plus est, emmené samedi à Twickenham par un Joseph flamboyant.
À peine deux minutes de jeu, les défections allaient se succéder à une allure hallucinante. Un premier carton jaune pour le talonneur calédonien Browne laissait les Écossais à 14 d’entrée, le temps pour Joseph de transpercer leur défense sans résistance.
Dix minutes plus tard, c’est au tour de Hogg, le joueur providentiel de ce XV du Chardon, de sortir pour commotion. Il ne reviendra plus. Quand son remplaçant, Bennett se bessait à son tour. Cotter pansait les plaies de son équipe comme il pouvait en décalant son demi de mêlée à l’aile pour faire entrer son suppléant. Rien d’idéal face à une machine à marquer qui n’en demandait pas tant.
Joseph se remettait en action, insaisissable pour son doublé, dès la 25ème minute. 20-0. Il n’y avait déjà plus de match. La suite sera une démonstration de force et d’efficacité d’un côté, de courage (vain) de l’autre. Sept essais anglais dont un triplé de Joseph et un doublé de Care, pour une victoire bonifiée, synonyme de trophée du tournoi.
Mais reste aux Anglais à décrocher le Grand Chelem et le trophée de la Triple Couronne, à Dublin. Rien d’acquis. Sans parler de la pression d’une 19ème victoire anglaise consécutive qui battrait ainsi le record des All Blacks auquel les Irlandais avait mis fin à Chicago.
Les Irlandais comptent bien rejouer les trouble-fête. Cela promet un beau duel entre les deux meilleures formations d’Europe. Ringrose face à Joseph, on ne demande qu’à se régaler.
1-Angleterre, 18 (+69) – 2-Irlande, 10 (+45) – 3-France, 10 (+15) – 4-Pays de Galles, 9 pts (+18) – 5-Écosse, 9 (-25) – 6-Italie, 0 (-122).
Du côté de nos Bleuets...
Italie – France 13 – 18
Sur les pas des grands.
Vendredi après-midi, au sud de la Sardaigne, du côté de Cagliari, les Bleuets ont décroché eux aussi leur deuxième victoire du tournoi.
Ça n’a pas été facile face à une jeune et talentueuse Squadra Azzurra. Cela faisait même longtemps que nos petits Coqs n’avaient pas déjoué les Italiens chez eux. Une belle opération.
Le match a mis longtemps à se lancer avant que nos Bleuets ne passent l’en-but les premiers. Par deux fois en première période, à la 28ème par Dufour sur un ballon porté plein d’autorité, puis à la 33ème par Boniface en force. La deuxième période a vu les italiens revenir très rapidement avant que le pied de N’Tamack ne gère la maigre avance jusqu’au terme d’un match peu emballant.
Reste plus qu’à bien finir, face aux Gallois pour décrocher une troisième place, peu glorieuse, mais pas catastrophique… comme leurs ainés, en fait.
Tandis que les Anglais devraient décrocher leur grand chelem chez les Irlandais.
Et de nos Bleues…
Italie – France 5 – 28
Sans forcer !
À Parme, dimanche après-midi, les Féminines ont déroulé leur victoire bonifiée en un seul acte, laissant les Italiennes fanni à la pause (0-25).
Quatre essais tricolores (Ladagnous pour un doublé, Ménager et Poublanc) de belle factures qu’a payées cher la défense sous pression de la Squadra Azurra.
Au retour des vestiaires, il ne s’est rien passé avant que les Italiennes ne sauvent l’honneur à dix minutes du terme. Un deuxième acte terne où les Bleues n’inscriront que trois petits points.
Les Filles sont toujours dans la course pour la troisième place qu’elles se disputeront contre les Galloises. Tandis qu’une vraie finale se prépare à Dublin pour un Grand Chelem entre Irlandaises et les Anglaises.
En gros, la 20ème journée de TOP 14…
Racing 92 (7) – La Rochelle (1) 15 – 38
Clermont (2) – Montpellier (3) 19 – 28
Pau (4) – Castres (5) 18 – 12
Toulon (6) – Bayonne (14) 82 – 14
Brive (9) – Toulouse (10) 21 – 19
Bordeaux (8) – Grenoble (13) 46 – 14
Lyon (11) – Stade Français (12) 35 – 33
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Le jeu du grand écart
La Rochelle, étonnant encore à l’extérieur, chez le champion de France, après Ernest-Wallon, n’en finit pas de creuser l’écart avec ses poursuivants, solide leader 8 points devant Clermont, lui-même rattrapé à grands pas par son adversaire du jour, Montpellier, qui s'est offert le luxe d'aller glaner le bonus offensif au Michelin, revenant à 3 longueurs d'une place en demie. Rien que ça !
De leurs côtés, les trois autres barragistes, Pau, Castres et Toulon ont fait le trou avec des prétendants à la traîne, comme le Racing 92, Bordeaux, Brive et Toulouse, 6 à 8 points derrière. Pourtant les Bordelais ont repris du poil de la bête en gagnant à Grenoble, et les Toulousains n’étaient pas loin de faire un coup à Brive. Mais que ça va être dur d’aller chercher cette qualification aux phases finales.
Tout comme pour Grenoble d’aller chercher Paris ou Lyon, avec 13 longueurs de retard. Ça sent la PRO D2 pour les Isérois quand les Basques y sont déjà dans leurs têtes, après la claque monumentale prise à Toulon.
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le tournoi nous livrera son verdict…
Les Anglais feront-ils le Grand Chelem ?
Nos Bleus prendront-ils une deuxième ou troisième place, toutefois logique ?
Les Irlandais n’ont pas l’intention de laisser la Triple Couronne aux Rosbifs, chez eux à Dublin, et auront à cœur, comme contre les All Blacks à Chicago, de stopper l’élan de leurs 18 victoires consécutives.
On se doute que les Gallois voudront bien finir leur tournoi au Stade de France, pour une troisième place honorifique et encourageante, comme pour nos Tricolores.`
Quant aux Écossais, c’est l’infirmerie pleine qu’ils aborderont leur dernier match face à des Italiens qui ne voudront pas de la cuiller de bois. De quoi rééquilibrer les forces.
Que de matchs qui promettent du spectacle et de l’engagement, à ne pas manquer !
A suivre samedi 18 mars sur France 2 :
- Écosse – Italie, à 13h30
- France – Pays de Galles, à 15h45
- Irlande – Angleterre, à 18h
Pendant le même temps, le TOP 14 souffrira d’un nouveau doublon pour sa 21ème journée, toujours aussi cruciale, plus on se rapproche des phases finales.
Et ça se passera dès le samedi 18 mars avec :
- Bayonne – Bordeaux, à 18h30 (r+) : le sursaut bordelais ?
- Castres – Stade Français, à 18h30 (r+) : retrouver le podium,
- La Rochelle – Brive, à 18h30 (r+) : toujours plus haut,
- Clermont – Pau, à 18h30 (r+) : plus près des demies,
- Montpellier – Racing 92, à 20h45 (C+ sport) : enterrer le champion.
Puis, dimanche 19 mars :
- Toulouse – Lyon, à 12h30 (C+ sport) : plus le choix,
- Grenoble – Toulon, à 17h (C+) : deux destins opposés.