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L E S B R E V E S D O V A L I E . C O M - l'Hebdo du Rugby par Antonio -
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  • Revivez ici les grands moments du rugby à XV... avec les fameuses "Brèves d'Ovalie" d'Antonio ! Retrouvez tous les résultats du TOP 14 à la CHAMPIONS CUP, en passant par le Tournoi des VI Nations et la Coupe du monde, bien sûr !
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5 novembre 2017

Les brèves d'Ovalie - Edition n°282

Ce bon roi Jalibert

TOP 14... 9ème journée                       Toulouse – Bordeaux       38 – 37

La claque n'est pas passée loin pour les Toulousains !

« S’il la met, c’est le roi ! »

Samedi après-midi, à la fin de ce premier round de la 9ème journée du TOP 14, aucun des joueurs Bordelais n’aurait pu en vouloir à leur jeune buteur, malheureux.

Mathieu Jalibert, 18 ans, a été sans conteste l’homme de ce match complètement fou. Il aurait pu être sacré roi et la victoire devenir sa reine si seulement il avait su prendre son pied avec, à la toute dernière seconde, sur cette ultime pénalité, tel un baiser qui aurait scellé leur union… bordelo-béglaise.

La belle languissait pourtant à ses pieds depuis quarante minutes que son équipe et elle flirtaient ensemble, au nez et à la barbe du prétendant toulousain qui en avait fait sa promise en vingt premières minutes époustouflantes.

Car l’entame a été sans partage, au niveau des points tout du moins. 24-3, en dix minutes chrono pour les locaux, le temps pour Ramos de donner le ton avec une première pénalité, puis Kolbe de contrer à lui seul l’opportunisme des visiteurs, la main sur le jeu. Réceptionnant impeccablement un ballon haut, l’ailier sud-africain relançait les siens pour un essai d’anthologie qu’il conclura logiquement sur son aile. Guitoune l’imitait, trois minutes plus tard, sur une belle percée de Fickou, tandis que Ramos transformait sans faute. À peine le temps de dire ouf, avec une pénalité de Jalibert, les Bordelais encaissaient l’essai du bonus offensif par Marchand, après un joli numéro encore de Kolbe.

Oui, mais le hic, c'est que les Toulousains n’ont jamais vraiment eu le ballon.

Et le jeune Jalibert a été le fil conducteur de la rébellion bordelaise qui allait assommer debout leur hôte et ses supporters. 34 points en quinze minutes de folie !

Pélissié à la manœuvre sur un ballon porté, puis Lesgourgues en filou bien servi par Ravai qui retenait toute l’attention de la défense adverse sur lui. Talebula en rajoutait une couche, tout en force, pour l’égalisation quand Barraque surprenait une nouvelle fois ces Haut-Garonnais, au profil bas, complètement dépassés dans cette première période, Guitoune sanctionné d’un jaune pour un plaquage haut sur le marqueur.

Au retour des vestiaires, malgré l’infériorité numérique des siens, Kolbe ramassait un ballon qui trainait pour un contre fulgurant de cinquante mètres, redonnant de l'espoir dans les tribunes d’Ernest-Wallon.

« TOU-LOU-SAINS ! TOU-LOU-SAINS ! »

Si les supporters avaient retrouvé de la voix, ils allaient autant perdre de fair-play en même temps que leur équipe perdait le savoir-faire des premières minutes.

Jalibert, lui, continuait d’orchestrer le jeu d’UBB, sous les sifflets, en passant une pénalité à un quart d’heure de son sacre... inévitable. Seulement monsieur Gaüzère allait jeter le trouble dans une fin de match au renversement incroyable, voire douteux.

L’ouvreur bordelais faisait parler ses cannes et son talent pour offrir l’essai de la gagne sous les perches à Cros. Mais un arbitrage vidéo révélait un passage à vide de Connor sur Fritz, peu évident sur son influence dans l’action d’envergure qui suivit. Sur la pénal-touche toulousaine suivante, Tekori enfonçait, tout en puissance, un ballon porté jusque dans l’en-but.

Le cinquième essai local était transformé par Ramos et donnait un petit point d’avance vulnérable à Toulouse, dans un scénario renversant.

Mais ce n'était pas fini, après la sirène et une nouvelle confusion arbitrale (sur un avantage bordelais qui se transformait, on ne sait bien pourquoi, en mêlée), une pénalité était toutefois accordée aux visiteurs, grâce à la poussée écrasante de leur pack.

Le sacre du minot était imminent. C'était une certitude. Sauf que…

le bon roi Jalibert avait mis sa botte à l’envers.

Pas de quoi fanfaronner à la fin de ce premier couplet, je vous épargnerai toute parodie autre que celle de cette victoire. Car selon les dires de Saint Mola, Bordeaux méritait mieux et ce gamin-là était tout, sauf mal culotté.

Toulouse s’en sort bien, quand Bordeaux a trouvé dans cette défaite bonifiée une belle satisfaction dans l’animation du jeu par cet ouvreur prometteur qui a même effacé l’entrée d’une autre pépite, Romain N’Tamack.

Deux espoirs au même poste pour la coupe du monde 2023… certainement pas en France. Mais ça, c’est un autre débat.

En attendant, sur les autres terrains, d’autres demis d’ouverture, plein d’avenir ou pas, se sont fait remarquer.

 

Les autres matches en bref...

Lyon (1) – La Rochelle (3)                        15 – 19

Les vieux loups en action

Sous la pluie, à Gerland, ce sont des vieux briscards à l’ouverture qui ont orchestré ce duel au sommet. À défaut de grandes envolées rugbystiques, les coups de pied de Michalak et James ont occupé l’espace et fait parler d’eux, dans un équilibre quasi parfait avec cinq réussites chacun, malgré un échec du Rochelais compensé par la transformation du seul essai du match.

Car c’est bien le coup de bluff de Balès qui, en renard des surfaces autour des rucks, a fait basculer ce match en faveur des Maritimes, laissant le Lou sur sa fin avec seulement le bonus défensif à se mettre sous la dent.
Le demi de mêlée rochelais s'est faufilé tout seul dans la défense locale pour plonger entre les perches.

Des Lyonnais gênés par la pluie incessante et une conquête défaillante en l’absence de quelques joueurs clés, mais qui n’ont jamais lâché à l’image de Michalak qui n’a jamais été aussi fringuant que depuis qu’il ne joue plus en équipe de France.

Première défaite du leader à domicile, sans conséquence au classement, si ce n’est pour La Rochelle qui grimpe sur le podium derrière les Montpelliérains.

 

Montpellier (2) – Clermont (10)             28 – 24

Pouce, je n'joue plus !

C'est ce qu'on disait à mon époque dans la cour de récré, quand on n'en pouvait plus face à plus fort.

L'équipe rajeunie de Clermont (9 espoirs) n'a pas tenu deux mi-temps. Une première période de culot avec deux essais plein d'entrain pour lancer le jeu (Fernandez, Lee) avant que Betham n'en rajoute un dernier dès la reprise sur un contre de 80 mètres, face à des Montpelliérains contraints de répondre avec leur puissance de feu, Nadolo et Steyn (par deux fois, chacun).

Puis à l'heure de jeu, il n'y avait ni les jambes ni la tête pour relancer les offensives, juste de quoi réfréner celles montpelliéraines. Le courage permettra de limiter la casse avec un bonus défensif mérité.

Pourtant ces jeunes n'ont pas à rougir de leur performance à l'image de Septar ou Trussardi, ils ont tenu leurs places, aux côtés d'un Fernandez inspiré et en jambes et de papa Rougerie qui a montré l'exemple. Les hommes de Cotter ont souffert mais ont aussi montré qu'ils étaient les patrons ici à l'Altrad Stadium, avant de l'être bientôt dans ce TOP 14.

Un match amical de pré-saison sympathique... Dommage pour les Clermontois qu'il compte pour le championnat.

 

Racing 92 (6) – Pau (9)                         23 – 20

L’envie d’avoir Lambie

À Colombes, on se languit du retour de Carter tant les Racingmen jouent au ralenti dès qu’il est en tribune. Alors Talès a pris tant bien que mal les commandes de cette équipe poussive pour un essai laborieux de Nakarawa juste avant la pause, contre le cours du jeu, puisque les locaux étaient en infériorité numérique.

Machenaud et Slade ont nquillé les pénalités de part et d’autre et les Racingmen balbutié leur jeu dans une domination stérile qui a profité aux Palois, quand Daubagna jouait rapidement une pénalité pour offrir l’essai à Halai en coin.

Slade donnait l’avantage aux siens qui subissaient la pression dans une fin de rencontre éprouvante. Deux cartons jaunes, coup sur coup,  laissaient les visiteurs à 13 et c’est sur ce coup de patte magistral de Lambie pour l’essai de Andreu que les Racingmen arrachaient la victoire qui les maintient dans le TOP 6.

 

Agen (12) – Toulon (5)                           26 – 24

Le petit Poucet d’Armandie a le dernier mot

Ashton, Fekitoa, Nonu, Tuisova et Radradra, une ligne de trois-quarts qui valait trois milliards et trois essais du meilleur marqueur français… l’Anglais Ashton. La seule satisfaction de cette armada toulonnaise, à la dérive devant et à la charnière insignifiante.

Et dire que Galtier préfère conserver McAlister au détriment de Wisniewski que j’espère voir bientôt en Auvergne.

Car McAlister, samedi soir, ne valait pas un certain McIntyre, artisan de la victoire agenaise, arrachée avec les tripes, les crampes et le cœur. 23 ans, le petit Poucet australien a corrigé à lui seul l’ogre varois, pénalités parfaites et une transversale impeccable pour Tisley, auteur du deuxième essai, après celui de Marchois porté par son pack d’avants.

Marchois, McIntyre, Tilsey, Verdu, et patatra… l’ogre toulonnais tombait sous la botte d’un autre demi d’ouverture en herbe. Le jeune Hugo Verdu éclipsait l’entrée de son homologue de la même promotion (déjà en vue), Louis Carbonel, qui venait de manquer la transformation du dernier essai de Ashton, en passant, lui, et sans trembler, la pénalité de la gagne.

Qui a dit que l’on manquait de 10 en France ? Il faut juste un peu de patience.

Deuxième victoire à Armandie qui donne un peu d’air aux Lot-et-Garonnais, après celle contre le Racing. Avec le bonus défensif, Toulon reste dans le TOP 6.

 

Oyonnax (14) – Castres (8)                    19 – 32

De froides retrouvailles

Urios, Tichit et Urdapiletta revenaient en terrain connu. Sans état d’âme, ils ont pris le dessus d’entrée sur leur ancienne équipe, avec un essai de Babillot puis de l’incontournable Dumora, avant que McDonald pour Oyonnax ne réduise le score.

En seconde période, les buteurs feront le reste, à l’avantage de l’Argentin Urdapiletta face au Néo-Zélandais Botica, son équipe ayant été plus pénalisée, notamment en mêlée.

Une défaite qui jette un froid sur Charles-Mathon, les Oyomen sont désormais lanterne rouge, car les Coujoux n’ont pas laissé passer l’occasion de relever la tête.

 

Brive (13) – Stade Français (11)             20 – 19

Et entra Plisson…

Les Parisiens étaient à deux doigts, avec Morné Steyn à la baguette, de créer la sensation à amédée-Domenech, dimanche à l’heure du déjeuner. Une entame parfaite, avec un premier essai de Steyn suite à une touche vite jouée par Camara, puis un second de ce même Camara, après une touche volée par Flanquart et exploitée par Waisea sur son aile.

Il faudra une riposte des locaux à la sirène de la première période pour se remettre dans le match, grâce à Laranjeira, bien servi par Ugalde (l’autre ouvreur en vue de ce match).

Car l’ouvreur français de 25 ans récidivera, à l’heure de jeu, pour marquer lui-même le second essai briviste et faire passer les siens devant pour la première fois, Germain portant la marque à 20-14.

Et puis Plisson entra… Une première pénalité manquée pour revenir à trois points des Coujoux, puis ce fut la transformation sur l’essai de Cerqueira, en coin. Pourtant il ne manquait qu’un point. Et le ponpon aura été ce drop préparé, face aux perches, qu’il rate complètement, contré par la défense, avant de gâcher une dernière action sur une passe mal ajustée.

Décidément l’ouvreur suppléant du XV de France n’est pas dans son assiette. Une aubaine pour Belleau...

Jalibert, N’Tamack, Verdu, Lavernhe, Ugalde et Carbonel.

Les doublons ont du bon, finalement ;-)

 

 (entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)

Tous les résultats officiels du week-end >>

 

La semaine prochaine…

C’est la tournée de Novès !

Les Bleus entament leur tournée d’automne face aux All-Blacks tandis que le TOP 14 s’octroie un repos mérité, le temps pour les clubs pillés de vider les infirmeries ou de faire des courses de dernière minute avant les doublons dévastateurs.

Deux rencontres pour nos Tricolores avec deux équipes, pour deux impressions, une sur la joue gauche, l’autre sur la droite :

  • Samedi d’abord, au Stade de France
  • Mardi 14 ensuite, à Lyon.

En espérant que l'on ne trinquera pas trop le verre vide dans cette tournée et qu'il y aura du fond dans le jeu proposé avant de toucher le fond avec leur jeu imposé, d'un autre niveau.

Le programme, ce samedi 11 novembre :

  • Italie – Fidji, 15h
  • Angleterre – Argentine, 15h30
  • Écosse – Samoa, 15h30
  • Pays de Galles – Australie, 18h15
  • Irlande – Afrique du Sud, 18h30
  • France – Nouvelle-Zélande, 20h45    (puis mardi 14/11, 19h30)
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Commentaires
P
Quand j'ai vu Jalibert face au poteau, j'étais sûr qu'il allait les rater. Trop de fatigue et d'émotion, trop de responsabilités pour un dé-but-ant. Mais quelle belle partie. Ici on s'est consolé avec La Rochelle, où la flotte et les gnons pleuvaient
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