Les brèves d'Ovalie - Edition n°283
J'en reste Baas-Baas !
TEST MATCH... Tournée d'automne France – Nouvelle-Zélande 18 – 38
Barbarians – Maori All Blacks 19 – 15
Ne nous y trompons pas…
Samedi soir, au Stade de France, il n’y a pas eu de match. Tour à tour, les All Blacks, en première période, puis nos Coqs, révoltés en seconde, ont été en démonstration face à un adversaire en contemplation.
On nous disait nos Bleus en herbe prêts à plonger dans le grand bain, face à ce qui se fait de mieux dans le rugby de haut niveau, les champions du monde.
Il n’en a rien été durant la première période, les minots se sont contentés de regarder jouer les maitres qui leur ont donné une leçon dont ils se souviendront longtemps.
Un jeu de passes à quinze, avec une dextérité et une vitesse d’exécution à couper le souffle et les élans offensifs de nos Coquelets qui auront tout juste le temps d’appliquer les notes qu’ils auront prises avec un essai en coin de Teddy Thomas. Quatre essais et 31-5 à la pause.
Rangez vos cahiers, fermez vos cartables, la classe est finie, y a plus rien à voir !
Sauf qu’il y avait un second acte que les Néo-Zélandais ont pris par dessus la jambe dès l’entame, à l’image de cette faute grossière de SB. Williams qui offrait un essai de pénalité à l’équipe de France. Les Bleus allaient alors infliger un 13-0 illusoire, en moins de dix minutes, à ce prestigieux adversaire, en infériorité numérique et flagrante baisse de régime.
Et puis plus rien. Si ce n’est de belles intentions et cet espoir, tout du long de la dernière demi-heure, de marquer cet essai qui les remettrait dans le match. Il s’en est fallu de peu à chaque fois, que ce XV tricolore ne franchisse la ligne, mené par un Dupont survolté et insaisissable, Thomas étant même à deux doigts de pied (en touche) d’inscrire un doublé et de faire vibrer le Stade de France.
Mais derrière cette réaction, certes prometteuse individuellement, mais en trompe-l’œil collectivement, se cachait les mêmes lacunes, ce manque de justesse et de finition que la pluie n’a pas aidé à combler, les Bleus échouant systématiquement au pied du mur néo-zélandais, là où ils auraient dû concrétiser leur domination avec des actions d’envergure abouties.
La réalité est bien plus difficile à avaler, à l’image de la fin de rencontre. Ces Bleus n’ont jamais rivalisé dès lors que les champions du monde décidaient d’accélérer, dessinant le cinquième essai en deux temps trois mouvements parfaitement exécutés et conclu par Naholo pour son doublé. Les All Blacks ont ainsi démontré, à qui avait pensé le contraire, qu’ils n’ont jamais craint, une seule seconde, de voir filer cette victoire promise dès les premières minutes.
Car non, samedi soir au Stade de France, il n’y a pas eu de match.
Le vrai duel qu’il y a eu entre nos jeunes pousses françaises et de terribles All Blacks a eu lieu la veille, à Bordeaux, dans une ambiance extraordinaire, emmené par le grand frère Roro, aux bords des larmes pour sa dernière sélection internationale.
Les Barbarians tricolores, à la tunique « tri-bleutée » mythique, formant désormais la réserve officielle du XV de France, ont offert un combat digne des grandes batailles rugbystiques face à de redoutables guerriers de Nouvelle-Zélande.
De l’enthousiasme, du culot, de l’adresse et un essai plein d’opportunisme, voilà comment les Baas-Baas ont répondu à l’impressionnant haka Timatanga dès l’entame de cette rencontre, emmenée par un Couilloud qui en avait et un Rebbadj qui emportait tout sur son passage sur un contre que concluait parfaitement Chouzenoux (23è).
8-3, à la pause, au retour des vestiaires, le combat allait être aussi âpre que les minots français déterminés à ne pas laisser ces Maoris reprendre le match à leur compte après l’essai de Wainui (44è). Sur un ballon porté par un pack enragé, Pélissié aplatissait derrière l’en-but pour redonner l’avantage aux bleus Baas-Baas.
Un essai de pénalité, accordé bien généreusement par l’arbitre nippon peu inspiré, allait compliquer la tâche des Barbarians dans une fin de match irrespirable que le pied de N’Tamack aura permis de gérer avec quatre longueurs d’avance. Quatre petits points que la bravoure des avants aura également permis de conserver jusqu’au coup de sifflet final.
Quelle joie et quelle ambiance à Chaband !
Et quelle émotion de voir Aurélien Rougerie terminer sa carrière internationale sur cette victoire toute en symbole de passage de témoin à ces jeunes pleins d’envie et de talents.
Jalibert, Couilloud, Rebbadj, Ramos, N’Tamack, Pélissier, Chouzenoux et bien d’autres… retenez bien ces noms !
Parce que sont les jeunes pousses du XV de France. Et qu’à les arroser de jeu chaque week-end dans leurs clubs, comme le demandait Roro à la fin du match, l’équipe nationale en récoltera les fruits, bien plus vite qu’on ne pense.
En espérant que contre les Springboks, samedi prochain, nos Bleus sauront s’inspirer de ces Baas-Baas-là et ne regarderont pas leur adversaire jouer une mi-temps avant de s’imposer.
Mais avec Dupont, Penaud, Thomas, Belleau et les autres, moi je veux bien y croire encore.
Les autres matches en deux mots...
Italie – Fidji 19 – 10 La Squadra Azurra se rassure
Géorgie – Canada 54 – 22 Des Lélos impressionnants
Écosse – Samoa 48 – 38 Festival à Murrayfield
Angleterre – Argentine 21 – 8 Des Anglais appliqués
Pays de Galles – Australie 21 – 29 Des Wallabies supérieurs
Irlande – Afrique du Sud 38 – 3 L’exemple irlandais
La semaine prochaine…
Le TOP 14 joue les doublures...
Pour sa dixième journée, le championnat de France fait son retour, en parallèle du deuxième grand test pour notre XV de France.
Pas de quoi réjouir clubs et supporters, privés pour la plupart de leurs forces vives. Pourtant, il faudra bien jouer le jeu pour ne pas perdre des points déjà difficiles à gagner, en temps normaux.
Samedi soir, les internationaux, eux, tâcheront de remporter leur premier test face à des Springboks humiliés à Dublin, et après que l'équipe bis aura pris sans doute une deuxième leçon, mardi, de nouveau face à d'autres All Blacks.
Au programme du TOP 14 à partir de samedi 18 novembre :
- Clermont – Lyon, à 14h45 (C+) : le nouveau derby régional,
- Bordeaux – Agen, à 18h (r+) : sur les pas des Baas-Baas,
- Castres – La Rochelle, à 18h (r+) : l’aubaine tarnaise,
- Montpellier – Toulouse, à 18h (r+) : le choc de ténors,
- Pau – Brive, à 18h (r+) : se rassurer,
Puis dimanche 19 novembre :
- Stade Français – Oyonnax, à 12h30 (C+) : ne pas se rater cette fois,
- Toulon – Racing 92, à 16h50 (C+) : avec les restes.
Le programme des matches internationaux, ce samedi 18 novembre :
- Japon – Tonga, 6h40
- Italie – Argentine, 15h40
- Roumanie – Samoa, 15h
- Angleterre – Australie, 15h30
- Pays de Galles – Géorgie, 15h30
- Écosse – Nouvelle-Zélande, 18h15
- Irlande – Fidji, 18h30
- France – Afrique du Sud, 20h45