Les brèves d'Ovalie - Edition n°299
Tombés pour la France !
TOP 14... 19ème journée
Un TOP 14 sur les rotules
Samedi 15 heures, à Gerland, le Toulonnais Jon-Paul Pietersen aplatit le cuir derrière la ligne d’en-but, s’explosant le poignet sur l’action d’essai finalement vaine à cause d’un en-avant.
Dans le même temps, on s’inquiète pour Benjamin Lapeyre, l’ailier briviste serait touché, lui aussi, à la rotule sur un placage sur Dan Carter. Aux dernières nouvelles, il ne s’agirait que d’une luxation qui l’éloignerait néanmoins des terrains quelques bonnes semaines.
19 heures 45, une minute après que Aaron Cruden a manqué la pénalité de la gagne à Armandie, Benoit Paillaugue subit une double peine sur sa dernière relance, en se blessant tout seul au genou gauche, victime sans doute d’une rupture des ligaments croisés.
La même blessure, pour la troisième fois, cette saison.
Dimanche, 18 heures, au stade Marcel Michelin, on s’affaire en urgence autour de Peceli Yato. Après un placage rugueux, il souffrirait des cervicales et doit sortir avec toutes les précautions sur civière.
Chaque week-end, des joueurs professionnels tombent pour le championnat de France, tels des fantassins au début du vingtième siècle, dans les tranchées du TOP 14.
Cette saison, on ne les compte plus...
Rien que chez le champion de France (Lopez, Penaud, Fofana, Raka, Parra…), pour ne citer que lui, parce que représentatif des internationaux qui font régulièrement défaut à notre XV de France. Mais tous les clubs sont concernés, joueurs français comme étrangers dont les organismes sont éprouvés, usés par un calendrier trop chargé.
Tous recensent des blessés à foison avec saison terminée pour certains comme Raka hier, Dulin et Paillaugue aujourd’hui.
Ne changeons rien, ne cherchons pas à comprendre, faisons comme si de rien...
Et parlons rugby, de cette 19ème journée, avant la prochaine, faussée par un match du tournoi, qui plus est un Crunch, lui même faussé par tous les absents qui auraient dû être sur la feuille de match, ces absents fauchés par le TOP 14 et qui continuent de s’inscrire sur les feuilles d’infirmeries pleines.
Petit coup de gueule en passant, parce que ce n'est pas encore le printemps et que ça suffit de fermer les yeux sur ce TOP 14, à bout de souffle et surtout sur les rotules … des joueurs.
Je disais, la 19ème journée donc…
Les matches en bref...
Agen (11) – Montpellier (1) 31 – 29
Un appétit d’Agenais
Samedi après-midi, à Armandie, Montpellier a sans doute sous-estimé son hôte qui avait encore faim d'exploit après celui à Jean-Bouin.
Réduits à 14 au bout de cinq minutes de jeu, suite au carton rouge de Hoeata pour un geste illicite en pleine figure sur De Marco, les visiteurs vont pourtant faire le jeu, presque trop facilement, emmenés par un Picamoles des grands soirs.
Le capitaine montpelliérain inscrit le premier essai et offre le second à Mogg pour mener 14 à rien. Mais les Agenais ne se laissent pas abattre et reviennent dans la partie grâce à Mchedlidze puis Sadie, profitant de leur supériorité numérique qui augmentera avec le carton jaune infligé à Willemse, offrant alors à McYntire le troisième essai local, puis un quatrième par Nakosi dès le retour des vestiaires, de quoi profiter d’une belle avance (28-17).
Seulement le leader, revenu à 14, n’aura pas de mal à remettre la machine en route et reviendra à deux longueurs, par Tomane puis Ruffenach, malgré une défense courageuse des locaux. Les Héralutais seront même à deux doigts d’inscrire le cinquième essai décisif par N’Gandebe. Mais rien n’y fera, les Agenais tiendront bon. Quand Cruden aura l’ultime balle de match, à une minute de la fin, à faire trembler Armandie. Heureusement pour les Agenais, la pénalité passera à côté.
Quel match et quel suspense pour un nouvel exploit agenais mérité qui éloigne le promu de la relégation. Le MHR, lui, reste leader avec son point de bonus défensif mais perd une nouvelle fois Paillaugue sur blessure.
Oyonnax (14) – Stade Français (12) 33 – 27
D’autres promus se rebellent
Paris est la première victime de la révolte de ceux que l’on croyait promis (un peu trop vite) à la relégation.
Mais non mais non, les Oyomen ne sont pas morts… Car ils jouent encore, car ils jouent encore !
Et comment ! … Dimanche, malgré une mêlée défaillante, mise à mal par le pack parisien, et un début de match compliqué, les Oyomen ont réagi par le jeu pour venir à bout de leur adversaire dans un affrontement qui comptait double dans la lutte pour le maintien.
Comme les Agenais, la veille, aidés par le pied précieux de leur ouvreur Botica, les locaux ont pris le score au fil de la première période, profitant du carton jaune de Plisson, pour inscrire quatre essais et mener confortablement 33-17 à la fin de la punition parisienne.
La seconde période sera une démonstration de courage pour empêcher les visiteurs de revenir, malgré deux nouveaux essais d’Arias et O’Connor. Paris ne prendra même pas le point de bonus. Rien ne va plus pour le club de la capitale qui enchaine sa cinquième défaite consécutive, la deuxième face à un concurrent direct pour le maintien.
Le stade Français est à six points de son bourreau du jour et Oyonnax à quatre longueurs de la délivrance.
Racing 92 (2) – Brive (13) 17 – 13
Une victoire qui coûte cher
Les Racingmen ont eu la chance d’avoir un Brice Dulin inspiré pour prendre la marque d’entrée, par deux fois, un essai de l’arrière international d’abord, en solitaire, puis un autre de son ailier Andreu sur une passe au pied millimétrée.
Un premier quart d’heure parfait et pragmatique pour les locaux face à des Brivistes plein de courage qui répliqueront aussitôt par Lagrange, ne lâchant alors plus le fil d’un match brouillon de part et d’autre.
Rien à se mettre sous la dent en seconde période, si ce n’est trois points brivistes pour le bonus défensif et deux arrières sur les rotules.
Le Racing colle au MHR à la deuxième place mais que cette victoire lui coûte cher. Tandis que Brive profite de son point de bonus pour se rapprocher de Paris, à deux longueurs.
Clermont (10) – La Rochelle (7) 21 – 17
Le champion souffle enfin !
Dimanche après-midi, Clermont a maîtrisé un match que les Maritimes semblaient pourtant avoir en main, tant la possession a été rochelaise. Seulement les offensives ont toujours été contrées à temps par les locaux qui n’encaisseront au finale un essai qu’à la toute dernière minute de la rencontre.
Les Jaunards marquent d’entrée à chaque période, par Yato, puis Iturria, chargeant Laidlaw de prendre le score au fil dumatch et éloigner ansi le danger. Une victoire à domicile qui fait vraiment du bien au champion, après six défaites consécutives, quand les Rochelais, eux, enchainent leur troisième et sortent pour la première fois du TOP 6.
Castres (6) – Pau (4) 27 – 29
Quel sacré Pau !
Pour la première fois dans le TOP 6, directement à la 4ème place, la Section Paloise a réalisé un sacré coup à Castres, une victoire encore une fois orchestrée par le maestro Colin Slade aux manettes.
Auteur du premier essai, l’ouvreur néo-zélandais a été de tous les bons coups, permettant aux siens de récidiver trois fois par l’inévitable Votu, puis Pesenti et enfin Tomas pour l’essai de la gagne à dix minutes du terme. Les hommes d’Urios pensaient pourtant avoir fait le plus en passant devant après l’essai de Combezou, leur troisième.
Un véritable exploit des Palois qui les met dans une position idéale avant de recevoir des Rochelais en mauvaise posture, qui plus est privés de leurs internationaux en plein Crunch.
Lyon (8) – Toulon (5) 15 – 6
Harris, un ami qui vous fait du bien
Reçus cinq sur cinq, entre les perches, les coups de pied de Mike Harris ont soulagé une équipe lyonnaise en manque d’occasions offensives.
Son vis-à-vis, Anthony Belleau n’a pas eu la même réussite et n’a pas permis de compenser le manque d’efficacité de la ligne d’attaque toulonnaise, pourtant impressionnante, avec Nonu, pietersen (pas longtemps), Radradra, Fekitoa et surtout Ashton, ce dernier peu habitué à rentrer bredouille aux vestiaires.
Le jeu Varois avait beaucoup trop de déchets et de maladresses pour espérer faire la différence dans un match bien défendu par les Lyonnais, même s’il était largement à leur portée offensive.
Le Lou est dans la roue du peloton du TOP 6, à une longueur seulement de son adversaire du jour, cinquième.
Bordeaux (9) – Toulouse (3) 19 – 25
L’UBB n’en finit pas de sombrer
Quatrième défaite consécutive pour Bordeaux. L’après Brunel ne semble pas réussir au nouveau staff.
On ne retrouve pas la sérénité du jeu bordelais qui, malgré de belles fulgurances et des essais (encore trois samedi soir), paye cher son indiscipline (carton rouge de Paiva), sombrant littéralement en seconde période en infériorité numérique, après être revenu au score.
Quant aux Toulousains, pas encore à 100% de leur potentiel d’après Mola, c’est la dynamique inverse qui s’est présentée à Chaban-Delmas, avec une quatrième victoire à l’extérieur cette saison, grâce à un jeu bien rodé, avec un Doussain métamorphosé à la mêlée, et des trois-quarts que Holmes semble trouver les yeux fermés.
Si les hommes de Mola peuvent encore mieux faire, alors l’accession aux phases finales ne devrait être qu’une formalité, comme au bon vieux temps de Novès dont l’éviction en équipe de France aura eu le mérite de laisser les Toulousains en clubs pour le plus grand bonheur de leurs supporters.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Sera-ce la journée de l’infâme ?
Car samedi 10 mars, jour de Crunch, la défaite est interdite pour l’équipe de France.
Ce jour annuel où le rugby français doit lutter coûte que coûte pour réduire les inégalités par rapport au niveau du rugby anglais, les Bleus n’ont pas le droit de passer à côté sous peine d’un soulèvement d’infamie et de honte sur tout le territoire.
Mais d’égalité entre ces deux nations qui s’exposeront au Stade de France, samedi, il y a bien longtemps que personne n’y croit plus. Comme il y a bien longtemps que la France ne porte plus la culotte dans le Crunch, prête à revenir à la fessée dont elle avait l’habitude dans le tournoi au début du vingtième siècle.
Pendant ce temps, le rugby émancipé se pratiquera à Dublin et Cardiff pour le gain du tournoi qui reste accessible à tous ceux qui jouent « outre Manche’ment » mieux que les Continentaux que nous sommes, Français et Italiens.
À suivre, samedi 10 mars, sur France 2 :
- Irlande – Écosse (15h15)
- France – Angleterre (17h45)
Puis dimanche 11 mars, sur le même canal :
- Pays de Galles – Italie (16h)
De son côté, le TOP 14 poursuivra sa mascarade de phase régulière dans une 20ème journée, synonyme de doublon et d’opportunités pour les équipes les moins touchées par les sélections.
À suivre, dès samedi 10 mars :
- Montpellier – Racing 92, à 14h45 (C+) : Top chefs !
- Pau – La Rochelle, à 20h30 (R+) : un tournant
- Bordeaux – Oyonnax, à 20h30 (R+) : se remettre la tete à l'endroit
- Toulon – Agen, à 20h30 (R+) : pas le droit à l'erreur
- Brive – Clermont, à 20h45 (C+ Sport) : derby pour le maintien
Puis dimanche 11 mars :
- Stade Français – Castres, à 12h30 (C+) : attention aux réactions
- Toulouse – Lyon, à 16h50 (C+) : le vent en poupe