Les brèves d'Ovalie - Edition n°309
Talès... Dix de der !
CHAMPIONS CUP... Finale Leinster – Racing 92 15 – 12
Et rebelote pour le Racing !
Après cette première finale perdue à Lyon contre les terrifiants Sarries en 2016, le Racing a laissé filer sa deuxième chance, ce samedi soir, à Bilbao.
Un destin qui s’est joué sur un coup du sort, une mauvaise donne, sous la pluie pour pas un pli (entendez "pas un essai, quoi"), comme une partie de belote…
Pas de Dan Carter sous la main, blessé aux ischio-jambiers, mais un jeu à cœur de Pat Lambie qui nous laissait croire en la partie avec un Racing serein, celui-là même qui avait éliminé successivement Clermont et le Munster, chez eux (ou tout comme).
La donne ne semblait pas si mauvaise finalement pour prendre cette finale à cœur. Les Racingmen avaient même mis le paquet, sur la tête, juste avant le coup d’envoi, le temps de jouer du béret basque avant que monsieur Barnes ne leur colle aux basques pour qu’ils retirent fissa leurs bérets. Il était l’heure de jouer et de redistribuer les cartes.
Trois, comme trois minutes… et puis plus rien. Une première action étincelante de Pat Lambie qui lançait Vakatawa, plaqué haut, pour les premiers points de Iribaren et l’ouvreur sud-africain se faisait ramasser, le genou en vrac.
Rémi Talès entrait en dix de dernière minute, sans jeu à sa main.
Pendant les 77 minutes restantes, le Racing allait se tenir à carreau en défense et attaquer juste avec un neuf sec à l’atout, Iribaren suppléant parfaitement Machenaud au but.
Le Leinster, pas plus inspiré pour couper le trèfle sous le pied à son adversaire (avec un ces petits coups de pied par dessus de Sexton ou un récital classique de son quatuor Kearney-Henshaw-Ringrose-Nacewa), ne parvenait pas à franchir le mur de brutalité sur lequel se cognait chacune de ses tentatives. La partie restait fermée, Sexton se contentant d’égaliser petitement au pied à chaque occasion.
3-3 puis 6-6, à la pause… un ennui d’une violence mortelle !
Et ça tamponne, et ça tape au pied. 9-6 puis 9-9… Même Sexton manquait par deux fois la cible, chose rare. Mais que d’ennui dans ce jeu d’attaque-défense stérile.
Monsieur Barnes sifflait tout, histoire de voir les buteurs à l’action. Iribaren s’exécutait, échouant une fois à son tour, avant de redonner l’avantage aux siens, encore, à dix minutes du terme d’une finale tendue en une ligne Maginot sans imagination.
Des fautes, des coups de sifflet justifiés, le Racing hors-jeu, un pléonasme tant les Franciliens savent abuser de cette arme de défense, pourtant très britannique. Quand Nacewa tombait à pic pour relayer Sexton (pas en veine) et égalisait, maintenant un suspense de bookmakers. 12 partout, il restait cinq minutes.
La hantise de prolongations me gagnait... Finissons-en avec ce jeu de merde !
Le Leinster gardait la main sur le ballon après que Vakatawa se faisait prendre par la patrouille barnesque pour un plaquage de petite cathédrale. Nakarawa, impérial dans les airs, volait pourtant la penal-touche avant que Thomas ne la leur rende aussitôt en se prenant pour Superman sur son aile, aux abords de ses 22.
Erreur fatale qui donnait l’occasion aux triples champions d’Europe de lancer Ringrose pour une ultime attaque, poussant les Racingmen à la faute.
"Hors-jeu du numéro 22 !" annonçait Monsieur Barnes (le moins évident de la partie, j’ai revu les images et je ne vois même pas Rémi Talès) qui offrait la balle de match à Nacewa. Le capitaine irlandais ne se faisait pas prier pour la transformer.
Une dernière munition était toutefois superbement arrachée par Lauret sur le renvoi court de Talès. Mais malgré plusieurs séquences de jeu au ras pour tenter de récupérer une pénalité salvatrice, le drop de l'ouvreur français, pourtant bien amené par Iribaren et ses avants, fuyait les perches.
Le « Dix de der » manquait le dernier pli !
Si seulement Dan Carter avait été quelques minutes dans cette rencontre, comme à Clermont, le Racing aurait sans doute décroché sa première étoile. Il aura été l’homme du match, tant il a brillé par son absence.
Mais c’est bien le Leinster qui est sacré champion d’Europe, cette saison, et qui rejoint Toulouse avec ce 4ème sacre.
La finale de CHALLENGE CUP en bref…
Cardiff Blues – Gloucester 31 – 30
Du vrai rugby enfin !
Vendredi soir, la petite finale européenne nous avait pourtant offert du spectacle et du suspense dans l’antre de San Mamès. De quoi donner l'exemple aux grands… mais non !
Des pépites de jeu au pied et des relances à la main accouchèrent de trois essais de chaque côté pour un dénouement qui allait virer à l’avantage des Gallois, pourtant malmenés jusqu’à cinq minutes de la fin (23-30).
Les Anglais, en infériorité numérique, encaissaient alors un essai de Scully avant que les Gallois ne passent la pénalité de la gagne à la toute dernière minute, par Anscombe.
Cardiff est le nouveau petit champion d’Europe qui succède au Stade Français.
Le barrage d’accession au TOP 14 en bref…
Grenoble – Oyonnax 47 – 22
Oyo yo, quelle Isère !
Ce match avait des airs de derby mais sans retour possible puisque le perdant ne serait pas, ou plus, en TOP 14 la saison prochaine.
Et ce duel entre départements voisins a tenu toutes ses promesses, même si le suspense n’a pas duré longtemps, le spectacle, lui, était bien au rendez-vous.
En une mi-temps les locaux ont réglé le compte des Oyomen qui avaient cru avoir fait le plus dur en revenant au score par Ikpefan (22è, 14-10). Mais les Grenoblois, par Oz puis Taumalolo, enfonçaient le clou qu’avaient planté Visinéa et Melé en deux coups de cuiller à pot dès l’entame.
Dès lors, la seconde période allait être un festival d’essais (7 à 3) pour tuer les espoirs des visiteurs ou, pour ces derniers, d’y croire encore malgré tout.
Mais les plus forts ont gagné, Oyonnax n’ayant plus assez de ressource pour tenir tête à Grenoble, après une saison éprouvante pour se défaire de la dernière place.
Les Oyomen rejoindront Brive en PRO D2 quand les Isérois suivront Perpignan dans leurs retrouvailles avec le TOP 14.
La finale de PRO 8 féminin en bref…
Montpellier – Toulouse 15 – 12
Rien de neuf... mais neuf quand même !
Dimanche à Carcassonne, bousculées, privées rapidement de leur arrière Caroline Boujard, et même menées 9-0, les championnes en titre n’ont jamais douté de leurs forces pour revenir dans la partie et passer devant en fin de seconde période avec deux essais.
Les Toulousaines auront joué crânement leur chance, défendant bec et ongle leur 22 durant une mi-temps, récompensées par le pied de Camille Boudaud, avant de céder à l'heure de jeu sur un premier essai de Fantine Baccichet puis de payer cash leur carton jaune (plaquage dangereux de Laura Ménétrier) sur une ultime mêlée qui a amené l’essai fatal de Marie Vanthournout.
Une finale pleine de suspense et un neuvième titre de championnes de France, logique, pour les coéquipières de Safi N’Diaye, leur dixième si on compte la Coupe d'Europe en 2008.
La semaine prochaine…
Focus sur les barrages du TOP 14…
Il n'y aura que du Rouge et Noir pour défendre à domicile leurs chances d’aller en demie, que ce soit à Mayol ou à Ernest-Wallon. Respectivement, Lyon et Castres, ne font pas figure de favoris, même si le CO a déjà gagné à Toulouse cette saison.
À suivre, vendredi 18 mai, sur C+ à 21h :
- Toulon – Lyon
Puis samedi 19 mai, toujours sur C+, à 16h15 :
- Toulouse – Castres