Les brèves d'Ovalie - Edition n°311
Jeu... heu, peut entrer ?
TOP 14... Demi-finales Racing 92 – Castres 14 – 19
Vive le blocage du rugby universitaire !
Alors que vendredi soir les portes du Parc OL étaient grandes ouvertes pour accueillir le jeu d’école des Montpelliérains, écartant logiquement des Lyonnais une classe en dessous de l’admission en finale (lire ci-après), les groupes contestataires du beau jeu, représentés par le Racing 92 et le CO, avaient décidé, samedi après-midi, de bloquer son accès, faisant fi du droit des spectateurs, en nombre, qui avaient payé leurs billets pour du jeu et du spectacle et qui restaient pris en otage devant les portes blindées des défenses « de jouer » en place.
« Je… heu… peux entrer ?
– Non ! Ça suffit ! ... Il y en a marre de faire le jeu des grosses universités du championnat, des Clermont, Toulon, Toulouse et maintenant du MHR, qui dictent leur loi et sélectionnent les finalistes aux examens en se basant sur un seul critère : savoir jouer.
Nous ne voulons plus de sélection !
La finale doit être accessible à tous, même si on vient d’un rugby des mauvais quartiers, de la banlieue du Stade Toulousain ou de celle du Stade Français.
Le jeu restera dehors, nous sommes contre… point final ! »
Tout est dit dans cette entrée en matière de ce deuxième examen, samedi, au Groupama Stadium de Lyon, enceinte privatisée où l’OL (Olympique Lyonnais) du football y fait sa loi des affaires à défaut de ramener des titres comme à l’époque de Gerland. Mais là, je m’égare…
Point de jeu, je disais, la disette. Mais des défenses et des contres, des pourparlers interminables en mêlées successives et improductives.
Trois essais en trois contres, trois incursions, trois laissez-passer, en guise de négociation et qui donneront raison au plus têtu, à savoir le CO.
Bien entrés dans la partie, surprenant les Racingmen dès la 8ème minute, les Castrais marquaient les premiers par Vaipulu pour mener 10-0 au bout d’un quart d’heure.
Mais Imhoff, écarté lors de la dernière finale, montrait tout son talent et prenait à son tour la poudre d’escampette dans l’en-but tarnais avant que Dupichot ne récidive cinq minutes plus tard donnant enfin l’avantage au Racing (14-10).
On pouvait croire alors que le jeu francilien allait forcer le passage et reprendre son cours comme à l’Université d’Arena de Nanterre.
Que nenni ! Rien. Les Tarnais leur claquèrent définitivement la porte au nez en décuplant leur agressivité défensive derrière une barricade infranchissable. La verve du pied d’Urdapiletta recouvrait la voix des fauteurs de troubles du camp opposé.
« Vous ne passerez pas ! »
La seconde période allait donner raison aux bloqueurs castrais, dans un suspense insoutenable, tant le forcing du Racing à l’entrée de leur défense était intense. Mais rien n’y faisait, les Franciliens semblaient surjouer en voulant marquer un essai à tout prix quand les buteurs castrais manquaient de tuer le match par deux pénalités vaines.
Jusqu’au bout, les hommes de Labit et Travers poussaient, multipliant les maladresses et les fautes plus ou moins grossières qu’on leur connaît (hors-jeu, en-avant, plaquages illicites…) gâchant autant d’occasions de l’emporter, quand le CO, lui, résistait, passant la seule pénalité du deuxième acte par Urdapiletta.
C’était avec tristesse que l’impartial monsieur Ruiz (tiens, encore lui pour une demi-finale du Racing) sifflait la fin du match sur un dernier en-avant de Gomes-Sa qui mettait alors un terme à cette purge de jeu de rugby.
Le CO est en finale, comme en 2013 et 2014, pour un éventuel 5ème titre. Seulement, cette fois, aux portes du Stade de France, le préfet de la FFR y envoie ses forces de l’ordre du championnat, plus connues sous le trigramme MHR (Milices de la Haute Répression).
Et elles pourraient bien renvoyer nos Castrais à leurs chères études.
En attendant, c’est avec une réelle émotion et frustration que Nyanga a salué le monde du rugby sur ce nouvel échec. Il aura eu une belle carrière, avec le Stade Toulousain et l’équipe de France surtout, le Racing lui ayant tout de même offert son quatrième Brennus en 2016.
Ciao l’artiste !
L’autre demie en bref…
Montpellier – Lyon 40 – 14
Sans forcer
25 minutes et Nadolo assénait le premier coup. Moins d’un quart d’heure plus tard, Dumoulin récidivait pour mener confortablement à la pause (23-9), Pienaar arrosant au pied levé le reste des coups, en tournée générale. La seconde période ne sera qu’une formalité, Picamoles puis Willemse et la messe était dite, le match plié.
Pourtant à domicile, Lyon n’a jamais existé, en dehors de la dernière minute où Harris sauvait l’honneur, auteur de tous les points locaux.
Chapeau néanmoins aux hommes de Mignoni qui ont fait un sacré parcours jusqu’à cette demie devant leur public… Une belle sortie pour Michalak qui manquait la transformation du seul essai en guise d’adieu, tout un symbole pour celui à qui il n’a pas manqué grand chose pour entrer dans la légende d’un Wilkinson.
Les soldats de Cotter, eux, n’ont pas encore fini le travail. Il leur reste une dernière marche pour ramener le premier titre en terre montpelliéraine. On ne voit pas comment il pourrait leur échapper, à moins que le stratège néo-zélandais ait amené avec lui la poisse clermontoise de sa première finale en 2007.
On sera fixés samedi prochain.
Finale retour d’accession à la PRO D2 en deux phrases…
Bourg-en-Bresse – Rouen 23 – 18 (27 – 24)
L’Ain dans l’autre… dimension !
Les Normands n’ont pas réussi à faire leur retard et s’inclinent logiquement dans la capitale de l’Ain.
Bourg-en-Bresse sera donc en PRO D2
La semaine prochaine…
C’est l’heure du dénouement final !
Une finale inédite, peut-être un vainqueur inédit… sans doute un vainqueur inédit !
À suivre, samedi 2 juin, au Stade de France sur C+ et France 2 à 20h45 :
- Montpellier – Castres