Les brèves d'Ovalie - Edition n°345
Encore un peu d'Irish Stew ?
VI NATIONS... 4è journée Irlande – France 26 – 14
Non merci, j’ai plus faim.
Dimanche après-midi, les Bleus sont passés à table en croyant qu'une bonne infusion aux chardons suffirait à digérer le rosbif trop salé d’il y a trois semaines.
À peine leur a t-on mis le nez dans le chaudron de l’Aviva Stadium qu’ils ont eu des haut-le-cœur, ravalant la salive des intentions de la semaine au fond des 22 de leur estomac.
Ça humait bon la défaite à la sauce irlandaise !
Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Si vous n’avez jamais mangé d’Irish Stew, voici la recette :
Découpez vos agneaux (d’origine française, de préférence) en petits morceaux. Dans une cocotte, saisissez-les d’entrée jusqu’à les griller de chaque côté.
En rang d’oignons, carottez leur tous les ballons en huilant vos passes jusqu’à frire un premier essai derrière un ballon porté. Laissez alors mijoter le second une bonne vingtaine de minutes (le goût n’en sera que meilleur), tout en remuant les rucks régulièrement.
Surtout, ne tapez aucune pénalité !
Préparez le bouillon sur la base d’un maul, saupoudré de deux cuillérées de Sexton en redoublée avec Ringrose pour le deuxième essai. Salez et poivrez ensuite avec une poussée de Conan pour le troisième.
À mi-cuisson, allongez vos patates et laissez revenir l’orgueil adverse à feu doux jusqu’à l’heure de jeu avant la dernière touche : une percée de Earls pour l’essai du bonus offensif.
26-0... Sentez-moi ce fumet !
Laissez refroidir un dernier quart d’heure, en faisant sortir vos meilleurs joueurs le temps qu’ils aillent boire une Guinness (ils l'ont bien méritée) et que l’adversaire s’amuse un peu, aussi, et surtout qu’il n’ait pas l’impression d’avoir avalé une pilule au score... alors que c'est du cuisiné maison.
Et pourtant, le jeu irlandais semblait encore plus lourd à digérer pour nos Coqs à chair d’agneau mangés tout crus.
Les essais de Huget et Chat dans les dernières minutes laisseront sans doute un goût amer (celui de la Guinness, sans doute), comme deux petits rots polis qui remercient l’hôte prêt à vous resservir et qui disent : « Merci, mais j’ai plus faim ! »
Je ne m’acharnerai pas sur l’équipe de France et ceux qui la composent (vous aurez souligné ma délicatesse), là n’est plus le sujet. À écouter le sélectionneur avant, pendant et après le match, on a vite compris que ses joueurs ne pouvaient être que résignés et perdants (ou perdus) d’avance.
J’en parlais à Pedro l’autre jour, justement, alors qu’il nettoyait son bus.
« Mais si, Pedro ! … vous savez bien... dans Des Bleus à la belle étoile ! »
Écosse – Pays de Galles 11 – 18
En deux temps, trois mouvements
Première période diabolique des Gallois, contenus tant bien que mal par un XV du Chardon héroïque qui n’encaisse que deux essais.
Seconde période fantastique des Écossais, contenus avec brio par un XV du Poireau solide qui n’encaisse qu’un seul essai.
Un match sensationnel, intense, sans temps mort, qui a souri finalement aux Gallois, toujours maîtres de leur grand chelem, face aux Irlandais, la semaine prochaine au Millennium.
C’est beau quand c’est simple le rugby !
Angleterre – Italie 57 – 14
Le prix à payer
Les Italiens n’ont rivalisé qu’un petit quart d’heure, après l’égalisation de Allan (7-7), avant de subir l’intensité et la vitesse du jeu anglais, comme des bleus.
Huit essais du XV de la Rose, quatre par mi-temps, une leçon de réalisme qui a englouti toute velléité de la Squadra Azzurra, pas au niveau et en route pour une cuiller de bois si elle ne parvenait pas à battre d’autres Bleus.
Les Anglais restent à l'affût d'un faux pas des Gallois face aux Irlandais, samedi prochain, pour décrocher le titre, à condition de venir à bout des Écossais à Twickenham, bien sûr.
Classement : 1-Pays de Galles : 16 pts (+31) –– 2-Angleterre : 15 (+83) –– 3-Irlande : 14 (+19)
4-Écosse : 6 (-20) –– 5-France : 6 (-38) ––6-Italie : 0 (-77)
NB : en cas de grand Chelem, les Gallois bénéficieront de 3 points supplémentaires pour être surs d'être devant comptablement.
Les Bleues et les Bleuets…
Irlande – France féminine 47 – 17
Le retour de la machine infernale
Nos Bleues en avaient à revendre après la déconvenue en Angleterre, il y a trois semaines. On le savait.
Les femmes du Chardon en avaient déjà fait les frais, sans grand étonnement, à Lille il y a quinze jours. Le XV du Trèfle féminin n’a pas eu plus de chance sur ses terres face aux Affamées, revanchardes et renforcées à l’arrière, avec Jessy Trémoulière, la meilleure joueuse du monde 2018 et enfin meilleure au pied que ces copines.
Trois minutes et un premier ballon porté envoyait déjà Caro Thomas dans l’en-but. Premier essai transformé par Jessy. Malgré deux belles réactions des Irlandaises qui rendirent aux Françaises la monnaie de leur pièce, ces dernières relancèrent à chaque fois de plus belle la machine. Par une chevauchée tonitruante du casque noir de Caro Boujard, d’abord, offrant le deuxième essai à Jason qui n’avait plus qu’à parachever le travail. Puis par la force des avants avec le pilier Lise Arricastre qui emportait tout sur son passage, surtout le cuir derrière la ligne de but. Et enfin, de nouveau Caro Boujard (qui avait à faire oublier sa transparence en Angleterre), très en jambes, ponctuant cette première période disputée par l’essai du bonus offensif après un joli coup de pied par-dessus de Yanna Rivoalen.
La seconde période sera une nouvelle démonstration des Tricolores, laissant aux filles celtes le rôle de figurantes.
Trois nouveaux essais, par Romane, d’abord, en puissance, comme on la connaît, avant son carton rouge qui redonnera des ailes aux Irlandaises pour leur troisième essai. Puis Audrey Forlani et Marine Ménager, concluant ce festival, tout en facilité, même en infériorité numérique.
Même si les filles n’ont plus rien à espérer – tant les Anglaises n’ont plus d’adversaires à leur niveau pour les empêcher de faire le grand chelem (elles ont battu les Italiennes 55-0) – cela fait du bien de voir notre XV féminin retrouver son allant et un jeu flamboyant. Vivement l’année prochaine !
Irlande – France U20 31 – 29
En (U) vain !
Les Bleuets auront tout donné pour tenter de faire tomber les Irlandais sur la route d’un grand Chelem.
Malgré quatre essais, deux points de bonus, ils échoueront à deux points de leur hôte, sans espoir de sauver leur titre. Je n’ai pas pu voir le match, alors je vous laisse le plaisir du résumé officiel de la FFR.
« Dès l’entame, les Irlandais imposent le rythme et concrétisent sur les premières fautes françaises au point de mener 10-0 après 12 minutes de jeu. Avec des joueurs expérimentés par les victoires de la saison passée, les Bleus ne paniquent pas et peuvent s’appuyer sur un Louis Carbonel au four et au moulin. L’ouvreur toulonnais convertit le premier essai français inscrit par Jean-Baptiste Gros avant de trouver lui-même la faille dans la défense verte. Malgré un troisième essai tout fait, manqué juste avant la pause, les coéquipiers d’Arthur Vincent rentrent au vestiaire avec le plus petit des avantages.
L’entame de la deuxième période est semblable au début de match avec des Irlandais réalistes et des Bleus en réaction. Les ouvreurs des deux équipes se chargent de la partie de ping pong au tableau d’affichage pendant les vingt premières minutes avant un premier break du XV du Trèfle après un pilonnage de la défense française. Un avantage qui tiendra jusqu’à la fin de la rencontre malgré un ultime essai de Viallard en fin de rencontre. Les Bleus viennent mourir à deux points des Irlandais malgré deux points de bonus offensif et défensif. »
Les coéquipiers de Carbonel, chef d’orchestre d’un XV tricolore séduisant et auteur d’un doublé, n’ont plus qu’à terminer en beauté ce tournoi chez des Italiens qui voudraient bien éviter la dernière place.
La semaine prochaine…
Place au suspense… et aux doublons !
Le tournoi nous livrera un finish palpitant. À commencer par un duel de "bleus" à Rome pour sauver les apparences d’un tournoi raté ou éviter la cuiller de bois.
Suivi d’une finale grandiose au Millennium pour valider un nouveau grand chelem des Gallois qui n'auront à compter que sur eux-mêmes. Alors que les Anglais devront compter en plus sur les Irlandais qui, eux, devront compter sur un double exploit : le leur et celui des Écossais.
Vous me suivez ? ... Ne ratez rien, surtout, samedi après-midi !
Pendant ce temps, le TOP 14, sans ses internationaux, reprendra sa route vers les phases finales, avec l’occasion pour les clubs moins touchés de gratter des points. Belle équité !
Au programme* à partir de vendredi 15 mars :
- Italie – France U20, à 19h
Puis samedi 16 mars :
- Italie – France, à 13h30
- Pays de Galles – Irlande, à 15h45
- Angleterre – Écosse, à 18h
Puis dimanche 17 mars :
- Italie – France féminine, à 14h30
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de France TV
Au programme**, samedi 16 mars :
- Agen – La Rochelle, à 18h
- Castres – Perpignan, à 18h
- Grenoble – Racing 92, à 18h
- Toulon – Montpellier, à 18h
- Bordeaux – Stade Français, à 20h45
Puis dimanche 17 mars :
- Clermont – Pau, à 12h30
- Toulouse – Lyon, à 16h50
(**) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+