Les brèves d'Ovalie - Edition n°354
Le (sale) temps des Sarries
CHAMPIONS CUP... Finale Leinster – Saracens 10 – 20
En merle moqueur…
Si vous ne supportez pas le tic tac d’une machine réglée comme une horloge qui, toutes les quinze minutes, va vous sonner l’heure d’une domination sans partage, alors optez pour la tactique des Sarries.
Déréglez la mécanique de la ligne de trois-quarts en la plaquant à tour de bras (et de coudes) et roulez-lui dessus jusqu’à ce que vous ne l’entendiez plus avancer.
Voilà comment je résumerais cette finale, décevante à mon goût, tant de rugby on n’a vu que les quelques fulgurances irlandaises d’un premier quart d’heure qu’on pensait à sens unique, (à tort ! monsieur Lartot !) avant de tomber dans un massacre à la tronçonneuse par Itoje et consorts, mais qu’on sort bien trop peu à mes yeux, le robot trancheur-moulineur-sécateur multi-fonctions méritant bien plus que dix minutes de frigo. Mais le carton rouge, monsieur Garcès, préfère sans doute le réserver pour notre TOP 14.
Pauvre corps arbitral en sous France.
C’est juste pour moi insupportable de voir à nouveau ces chiens enragés, chargés de « bonne » vitamine C, désosser, désarticuler, arracher et écraser, en rouleaux-compresseurs insatiables, le jeu irlandais pour venir ensuite aplatir leur succès en force Vunipolesque au pied des poteaux.
C’est le rugby moderne de notre hémisphère, aux antipodes de celui des champions du monde qui ont dû avoir froid dans le dos à s’imaginer en phase finale, prochainement au Japon, face à une telle machine destructrice du beau jeu.
Mais ne nous y trompons pas, samedi à Newcastle, les Irlandais du Leinster n’ont pas brillé par leur jeu, ni leur efficacité, coupables de relâchement et d’approximations inhabituelles qui les ont vu se faire rejoindre en première période (malgré un temps fort en supériorité numérique) et surtout, gâcher deux munitions précieuses en seconde qui auraient sans doute changer la physionomie du match.
Les Sarries ont finalement triomphé logiquement, et jusqu’à mon écœurement de ce sport, vous l'aurez compris, décrochant leur troisième étoile (2016, 2017 et 2019), à la force du poignet, cette dernière décénnie, comme Toulon (2013 à 2015), derrière les quatre du Leinster (2009, 2011, 2012, 2018) et de celles de Toulouse, au panache d'un rugby d'une autre époque.
La finale de la Challenge Cup
Clermont – La Rochelle 36 – 16
Un paquet d’expérience
Vendredi soir, à Newcastle toujours, Clermontois et Rochelais se sont livrés une bataille d’avants remportée par les patrons que sont Vahaamahina, Slimani ou encore Lee, parfaitement secondés par les flankers Iturria et Lapandry, pressant la défense adverse jusqu’à la faire plier et la pousser à la faute pour que Parra puis Laidlaw ouvrent la voie à une domination territoriale.
Le capitaine des Jaune et Bleu, sorti malheureusement trop tôt (18ème) suite à une blessure à la cheville qui clôt déjà sa saison, sera parfaitement suppléé par l’international écossais, irréprochable au pied, usant de son flegme et de son expérience pour poursuivre le travail de sape de ses avants et ouvrir la voie à l’irrésistible Damian Penaud qui inscrit alors le premier essai d’une partie très animée offensivement, de part et d’autre.
Seulement, les Maritimes ne parviendront que trop tard à passer le rideau défensif auvergnat, intraitable, se contenant durant une heure de recoller au score par le pied de West (13-9), avant que Laidlaw ne les distance à nouveau (19-9) et qu’un ballon porté n’emmène Fritz Lee dans l’en-but pour prendre définitivement le large (26-9).
La réponse d’Atonio sur une combinaison de Kerr-Barlow récompensera enfin les efforts de son équipe malmenée par un adversaire plus pragmatique que flamboyant, le dernier essai clermontois en étant l’illustration. Petit coup de pied rasant de Lopez qui piège la défense rochelaise, Fofana n’ayant plus qu’à conclure dans l’en-but. Greg Laidlaw rajoutera même trois points pour laisser reposer les siens dans une dernière minute de combat inutile.
Troisième trophée européen pour Clermont, toujours fanni dans la grande coupe d’Europe, mais de bon augure pour la suite du championnat et rêver plus grand la saison prochaine.
Quant aux Maritimes, déjà qualifiés pour la Champions cup (quel que soit leur classement en TOP14), ils peuvent se concentrer sur les deux dernières journées pour espérer une revanche, en demie ou en finale contre ces mêmes Jaunards.
Les demies du TOP 16 féminin...
Montpellier – Bayonne 40 – 12 v Toulouse – Blagnac 30 – 15
On prend les mêmes et on recommence…
Les Montpelliéraines comme les Toulousaines n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires pour se retrouver de nouveau en finale, comme l’année dernière, pour une revanche très attendue des Hautes-Garonnaises défaites amèrement de trois petites longueurs (12-15).
Avantage encore pour les Héraultaises, cette saison.
Dans le dernier round pour éviter la descente, c’est Tarbes qui accompagnera Villelonguet en division inférieure après sa défaite logique à Bordeaux (25-5). Le Lou et Chilly-Mazarin prendront leurs places.
Les barrages de PRO D2
Bayonne – Nevers 32 – 26 -> Oyonnax
Vannes – Mont-de-Marsan 50 – 10 -> Brive
Solides Basques et surprenants Bretons
À Bayonne, il a fallu se battre jusqu’au bout, avec le cœur et les poings, face à des Nivernais bien énervés, pour avoir le droit de jouer la demie. Seulement, à Oyonnax, les Basques devront recouvrer toutes leurs forces.
À Vannes, c’est sans concession que les locaux ont pris à bras le corps cette demie, atomisant les Montois après vingt minutes de jeu égal. Les Vannetais iront à Brive avec de réelles ambitions.
De belles demi-finales en perspective.
La semaine prochaine…
L’étau se resserre dans le TOP 14…
À deux journées de la fin, le suspense est monté d’un cran et ne concerne désormais que le haut du tableau, entre 5 protagonistes, pour trois places dans le TOP 6. Montpellier et Paris, réussiront-ils l’exploit de détrôner Castres, le Racing et La Rochelle ?
Cela paraît très très compliqué.
Pour la descente, les jeux sont faits pour Perpignan, relégué officiellement depuis deux journées, et plus officieusement pour Grenoble (à moins d’un double miracle), promis au barrage de maintien (à Brive ou Oyonnax, selon mes pronostics).
Alors, ne manquez pas cette 25ème journée !
Au programme, samedi 18 mai :
- Agen – Castres, à 15h : un derby piège pour le champion
- Pau – Grenoble, à 15h : et si bonus offensif pour les visiteurs ?
- Perpignan – Racing 92, à 15h : une aubaine pour le Racing, vraiment ?
- Lyon – La Rochelle, à 21h : pour un barrage à la maison
Puis dimanche 19 mai :
- Montpellier – Stade Français, à 12h30 : un vrai barrage !
- Bordeaux – Toulouse, à 16h50 : le leader en touriste avant la demie
- Toulon – Clermont, à 21h : place à la fête et aux remplaçants
Du côté du TOP 16 féminin, la finale aura lieu samedi 18 mai (21h) :
- Montpellier – Toulouse
Quant aux demies de PRO D2, elles opposeront :
- Oyonnax – Bayonne, samedi 18 mai à 18h30
- Brive – Vannes, dimanche 19 mai à 14h15