Les brèves d'Ovalie - Edition n°362
Aux basques de la jet-set !
TOP 14... 1ère journée Racing 92 – Bayonne 17 – 24
Contre-manif surprise à Paris La Défense.
Tout le monde, samedi, avait les yeux, et les armes, braqués sur Biarritz et ses environs où le G7 (des 7 pays les plus riches du monde) avait décidé de jouer son tournoi international de parlotte.
Une sorte de Seven-Nations entre les sept leaders de World Rugby, des All Blacks aux Écossais, en passant par les Gallois, Anglais, Irlandais, Springboks et Wallabies...
excluant la France pour le coup.
Tout le monde s’attendait à des contre-manifestations aux alentours du rocher basque, et notamment à Bayonne, où les forces de l’ordre de Castaner les attendaient de jets fermes.
Mais, à la grande surprise de la presse sur place, c’est à Paris que les Bayonnais ont manifesté leur jeu de contre, pourtant pacifiste, face à la jet-set du TOP 14, face à ce qui se fait de plus clinquant dans les hauts de la Seine, avec ses recrues en or : les Racingmen de Lorenzetti.
Promis à l’enfer, dans l’élite du rugby français... comme les Catalans, la saison passée, les promus de PRO D2, emmenés par un entraîneur banni du XV de France, Yannick Bru, ont fait profil basque et attendu leur heure pour se faire entendre.
Trop facile ! ont dû se dire les forces en ordre de bataille du Racing, à la pause, menant 17-7, après deux essais de Tanga et Imhoff, contre un seul, par Ruru, pour ces pauvres visiteurs, justement à la rue dans tous les secteurs, quadrillés par plus forts qu'eux.
Pourtant, au retour des vestiaires, les arrogants locaux n’inscriront plus un seul point, exactement comme leurs compatriotes à Édimbourg, comme si les coéquipiers tricolores de Chavancy avaient cherché à intégrer le dispositif de Brunel pour espérer décrocher une place dans son effectif en partance pour le Japon.
Comme des Bleus, les Racingmen ont multiplié les fautes de main et l’indiscipline, offrant autant de munitions à Barthélémy de les corriger et de faire le retard de son équipe, avant que Luc ne les surprenne avec un deuxième essai basque, comme un coup de poignard dans le dos de la défense, à Paris.
C’est la consternation dans les tribunes de l’Arena où la jet-set s’est donné, une fois de plus, en spectacle sans jamais prendre la mesure du défi qui lui incombait, avec humilité, et qui allait la conduire inexorablement à la catastrophe.
L’Aviron Bayonnais peut manifester sa joie après cette victoire improbable et croire en des journées aussi heureuses, si d’autres jet-sets s’aventureraient, à nouveau, à ne pas prendre ses revendications au sérieux, en le prenant de haut.
J'espère que, jusqu'à Biarritz, tout le monde à retenu la leçon.
Les autres matches en bref...
Lyon (1) – Stade Français (14) 43 – 9
Paris sans ressources
Les Lyonnais n’ont pas eu à forcer leurs talents, avec un Bastareaud remplaçant surprenant en troisième ligne, pour atomiser une formation parisienne sans jus, ni inspiration et en manque cruel de leaders.
Sept essais pour les hommes de Mignoni, faciles !
Agen (12) – Toulon (2) 25 – 44
Un vent frais souffle sur les Varois
Bonneval, Carbonel, on connaissait, mais Hériteau, Cordin, Dachary, beaucoup moins.
Aux côtés des experts Savea, Ikpefan et Webb, la jeunesse des trois-quarts toulonnais a contribué à ce succès bonifié qui n’a fait qu’une bouchée des Agenais, à la peine et trop indisciplinés.
Bordeaux (6) – Toulouse (9) 30 – 25
Urios et Jalibert, duo gagnant !
L'UBB peut se réjouir de son premier succès face au champion en titre, même affaibli sans ses internationaux.
Menés d'un petit point à la pause (16-17), après un essai de chaque côté, les Bordelais ont su prendre l'avantage en seconde période grâce à un jeu ambitieux et un Jalibert autant inspiré que décisif, amenant deux nouveaux essais, dont le dernier (offrant la victoire) signé par l'ouvreur lui-même.
Les Toulousains repartent avec un point de bonus défensif, heureux, Jalibert ratant sa dernière pénalité.
Pau (3) – Brive (13) 35 – 14
Des Coujoux inquiétants
Même à 15 contre 14, une bonne heure durant, les Brivistes ont sombré face à des locaux palois mieux organisés et qui ont profité de leurs fautes, par la botte de Hastoy, pour prendre le match en mains.
Quatre essais à deux, et aucun bonus à la clé… toutefois logique !
Castres (7) – Montpellier (8) 26 – 25
Maudit CO !
Rien n’y fait ! À la fin, c’est Castres qui l’emporte, comme la saison passée, à Montpellier, pour le premier match de la saison également, ou encore comme lors de la finale de 2018.
Et pourtant, les Héraultais avaient tout pour espérer gagner, une parfaite entame, trois essais contre un, et la transformation de la gagne au bout du pied de Cruden, sur le coup de la sirène.
Clermont (4) – La Rochelle (11) 28 – 10
En mode diesel
Une bonne entame, un final en fanfare, Betham à l'arrivée pour 3 essais (le dernier offert à Cancoriet), c'est tout ce qu'il y a retenir de ce match côté clermontois, haché, à chier parfois, violent aussi côté rochelais, avec un rouge mérité.
Il faisait chaud à Clermont et cette première, sans 11 internationaux (Parra compris), est à oublier, avec des remplaçants pas encore en place.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
Les résultats internationaux avant coupe du monde...
COUPE DU MONDE... TEST (2) Écosse – France 17 – 14
Tout va bien !
Pour ceux qui ont eu peur, la semaine dernière, que les Bleus aient une réelle chance de remporter la coupe du monde au Japon, les voilà rassurés.
Le XV de France a retrouvé son jeu d’incinération de déchets qui consiste à tout encaisser en défense et à réduire en lambeaux les bons ballons d'attaque, sans nous faire offense.
Ballons tombés, relances hachées, soutiens percés et touches déchirées... c'est moche !
Si nos Messieurs ont profité en première période du flair de Penaud et de la complémentarité avérée de Guitoune en première période pour mener deux contres jusqu’à dame, pour le reste, on n’a rien vu, juste un pack de ballons poubelle avancer maladroitement et être fanni en seconde période.
De leurs côtés, les Écossais (cette fois au complet), n’étaient pas moins brouillons et se sont contentés également de deux essais seulement pour l’emporter sur une courte marge, malgré une occupation territoriale écrasante.
Quoi retenir de ce deuxième test-match, si ce n’est la performance majuscule, encore, de Penaud, l’entrée convaincante de Guitoune (en place de Fofana) et la confirmation que ni N’Tamack, ni Serin, à la charnière, ne seront à la hauteur pour conduire autre chose qu’un camion poubelle.
Rien de grave, ni d’encourageant… le XV de France est à sa place, au huitième rang mondial, avec l’ambition d’un quart de finale qui se jouera sur son premier match contre les Pumas et devra se confirmer dans la même douleur contre les USA et les Tonga.
Pour le reste, contre l’Angleterre, et un éventuel quart contre l’Australie ou le Pays de Galles, à moins de malentendus, il n’y a pas grand chose à espérer.
Angleterre – Irlande 57 – 15
Encore un doute ?
Si les Irlandais ont fait jeu égal une demi-heure (d’après le résumé du match que je n’ai pas vu), les Anglais les ont atomisé par la suite avec pas moins de huit essais contre deux.
Si vous aviez encore un doute que nous ne jouons pas sur la même planète rugby que les six premières nations du nouvel ordre mondial, alors le voilà définitivement levé.
La semaine prochaine…
Les Bleus s'affûtent quand le TOP 14 s'affaisse... ou serre les fesses.
Nouvelle journée de doublon qui pourrait encore profiter au promu basque, sur un nuage.
Au programme de cette deuxième journée* de TOP 14, dès samedi 31 août :
Bayonne – Clermont, à 15h30 : déplacement sous surveillance
Agen – Brive, à 18h : la lutte pour le maintien commence
La Rochelle – Stade Français, à 18h : faire bonne figure
Montpellier – Pau, à 18h : lancer sa saison
Bordeaux – Toulon, à 20h45 : encore du rouge et noir au menu
Puis dimanche 1er septembre :
Racing 92 – Castres, à 12h30 : soigner les plaies
Lyon – Toulouse, à 16h50 : profiter des absences
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
La veille, les Bleus termineront leur préparation au Stade de France face à une formation italienne à leur portée, histoire de ne pas trop se saper le moral avant de s’envoler au Japon.
France – Italie, vendredi à 21h10
À suivre également les autres tests internationaux, le samedi :
Fidji – Tonga, à 6h30
Pays de Galles – Irlande, à 15h30
Géorgie – Écosse, à 18h
Du côté du TOP 16 féminin,
On ne reprend que le 14 septembre 2019 : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine