De quoi j'me mêle ! - 42 de fièvre...
Ce n’est pas la jeunisse, non !
Ce matin, le rugby français s’est levé avec le front brûlant, prêt à endurer une maladie qui ne le lâche pas depuis le désastre Saint-Andresque, à savoir :
Repartir de zéro, encore et toujours !
Pour la troisième fois, donc, après le projet ambitieux de Novès mort-né, ou tué dans l’œuf par son propre père, dans le nid de la FFR, puis l’épopée de la coupe du monde menée par un autre pépé, qui n’a su donner voix au chapitre qu'à un nouveau quart de finale manqué, voilà qu’un duo de médecins en chef reprend en soin notre rugby malade pour le mettre d’entrée en quarantaine et le penser avec de nouvelles méthodes qui flairent bon les anciennes.
Ibanez et Galthié ont donc commencé par prendre la température de notre potentiel rugby français pour en ressortir 42 joueurs qui ont fait rougir les thermomètres de tous les tabloïds sportifs de France, à défaut d’avoir de vrais journaux spécialisés.
Mais qu’est-ce qui leur ont pris ?
Pas un trentenaire, en dehors de Le Roux, laissant de côté les Médard, Huget, Guitoune, Lopez, Machenaud, Doumayrou, Lauret, Slimani de la dernière croisade à la quête du graal. Moyenne d’âge 25 ans.
Pas de quoi en faire une jeunisse, à une ou deux exceptions près !
Car se priver de la fougue d’un Médard pour lancer des jeunes à l’attaque, comme cela a fonctionné au Japon, ou de l’expérience d’un Slimani en mêlée fermée, c’est un peu se tirer une balle dans le pied au prochain tournoi.
Car le problème avec cette foi maladive en la jeunesse, c’est le manque de temps de jeu ensemble, encore et encore. Là, où on a déjà sacrifié bien des matches, perdus en série, pour acquérir des automatismes, voilà que le tournoi des VI nations va faire de nouveau office de centre aéré pour jeunes bleus en manque de capes.
Les Anglais ne demandaient que ça pour se remonter le moral.
Si j’applaudis des deux mains l’intégration de tous ces jeunes, j’aurais aimé qu’ils soient encadrés dès aujourd’hui par l’expérience acquise en coupe du monde pour construire l’équipe de France de demain, les anciens cédant logiquement la place avec le temps.
Parce que le duo de toubibs ne s’est pas contenté d’écarter les trentenaires, il a aussi puni des jeunes prometteurs comme Itturia, Camara, Gabrillagues, Falgoux, Raka, Couilloud, Bezy et j’en passe.
N’allez pas me faire croire qu’ils ont sélectionné les meilleurs pour gagner le tournoi quand on sait que, rien qu’à Toulouse, Bezy fait tourner la machine à gagner quand Dupont peine à se remettre de sa blessure au dos.
Oui, Lucu, c’est super, ça fait rêver. Mais qu’est-ce qu’il a de plus qu’un Couilloud, champion du monde avec les U20, époustouflant avec le Lou et les Barbarians ? Quant à Serin, je n'en parle même plus.
Je râle, oui, parce que c’est mon rôle et j’adore ça... pisser de la ligne après avoir bu des pintes d’articles sur le renouveau du XV de France. Je ne peux pas m'en empêcher. Une fois qu'on a pissé la première, vous savez ce que c'est !
Mais au fond, je suis très heureux de cette sélection.
Car les gagnants de l’histoire, ce sont les Jaunards, quasi au complet durant tout le tournoi. Cela ne leur est pas arrivé depuis les années avant Cotter.
Autant dire que pendant les doublons, l’ASM saura faire le plein ! ... Enfin, heu... Y a intérêt !
Et vous, vous en pensez quoi ?
J’espère qu’avec cet article je vous aurai bien chauffés…