Les brèves d'Ovalie - Edition n°403
Le nom du XV de la Rose...
VI NATIONS... 5è journée France – Irlande 35 – 27
Italie – Angleterre 5 – 34
Finalement, en deux films !
Ça fait chier, d’accord – encore ces Rosbifs ! – mais on ne va tout de même pas pleurer d’avoir battu les Irlandais avec le bonus offensif… et la manière, tout de même !
Le tournoi a été perdu à Murrayfield, point.
Les Anglais n’ont eu qu’à se baisser pour ramasser le titre à la petite cuiller... de bois, en Italie. Car on le sait, si toutes les routes mènent à Rome, en rugby, Rome mène à toutes les déroutes de la Squadra Azzura, ces dernières années.
Bons baisers d’Italie
C’est bien simple, le quinze transalpin n’a pas gagné un match du tournoi depuis 2015, et c’était contre la France. Il accroche donc sa cinquième cuiller de bois d’affilée, sa dixième en vingt ans. Seule l’Écosse a fait pire avec une spatule de plus, mais en plus d’un siècle.
Pourtant on a bien cru que les Italiens allaient compliquer la tâche du XV de la Rose dont le but était d’engranger le bonus offensif et le maximum de points pour obliger Irlandais et Français à l’exploit. Après avoir encaissé trop rapidement un premier essai par Youngs, les locaux ont fait mieux que repousser les assauts des Anglais, déstabilisant leur défense au point de se trouer sur l’essai de Polledri, à la 18è minute.
10-5 à la pause pour le XV de sa Majesté britannique, on s’est mis à rêver du côté du Stade de France. Seulement, en seconde période, Youngs libérait à nouveau les siens par un doublé qui allait lancer la machine infernale de leur pack puissant en mauls dévastateurs, amenant George et Curry dans l’en-but pour le bonus offensif.
Slade, en fin de rencontre rajoutait un cinquième essai pour porter le défi des Français à 31 points d’écart face aux Irlandais, bonus offensif en poche bien entendu. Quand une victoire avec une différence d’au moins 7 points ou le bonus offensif suffisait au XV du Trèfle.
A la poursuite d’octobre 31… sans rougir !
21h, ce samedi 31 octobre, Français et Irlandais savaient à quoi s’en tenir, dans un stade de France désert et sous une bruine incessante.
Et ils ont failli le faire !
Quand on pense à ce raté à Murrayfield, quel grand chelem, cela aurait été aujourd’hui. Parce que cette équipe de France nous a émerveillé encore d’efficacité (un terme qui ne lui collait plus à la peau depuis dix ans), après sa belle performance face à de modestes Gallois.
Après avoir subi, cinq minutes, la loi irlandaise du jeu au sol et de la mêlée, sanctionnés par une pénalité trop lointaine pour que même Murray la passe, l’attaque tricolore a remis son bleu de chauffe pour un premier essai somptueux, parti de l’aile de Rattez, récupérant un ballon improbable qui fuyait en touche, relayé par N’Tamack et Bouthier pour voir Fickou s’envoler sur l’autre aile et mystifier la défense celte par un cadrage débordement d’école française avant d’offrir un caviar à l’incontournable Dupont. Wouah !
7 minutes et 7-0 après la transformation de N’Tamack, c’était trop beau pour être vrai.
Dès le renvoi, les Bleus cafouillaient. En-avant d’Ollivon et lancement du jeu des Irlandais dans le camp français obligeant Bouthier a un geste répréhensible de sortie de balle volontaire dans son en-but. L’arrière montpelliérain écopait logiquement d’un carton jaune, échappant de justesse à l’essai de pénalité. Mais ce n’était que partie remise pour les visiteurs, en supériorité numérique, qui remettaient la main sur le ballon et acculaient leur hôte dans leurs cinq mètres pour l’essai de l’égalisation par Healy, au terme de longues minutes de pick and go derrière des mêlées solides.
Forts de leur domination durant ces trente premières minutes, les Irlandais passaient devant sur une énième faute au sol des Bleus, grâce à une pénalité de Sexton.
Mais le ballon allait de nouveau changer de camp, après une série d’assauts des Tricolores, déterminés, envahissant le camp celte, Cros doublait tout le monde, poussant le ballon au pied dans l’en-but pour inscrire le deuxième essai, avant d’être fauché illicitement par Doris, bénéficiant logiquement d’un essai de pénalité et le flanker irlandais d’un carton jaune. Seulement le Toulousain devait sortir, blessé sur cette action (fracture du métatarse), laissant la place à Crétin, quand Sexton ramenait son équipe à un point après une nouvelle pénalité sévère accordée par Monsieur Barnes, aussi inflexible avec les Français qu’il est anglais (non mais, franchement, cherchez la faute !).
Heureusement, les Français ne se laissaient pas abattre et relançaient leurs attaques par un jeu fluide et rapide jusqu’à récupérer à leur tour une pénalité, juste avant la pause pour mener 17-13, quand Sexton gâchait une nouvelle munition par un choix de penaltouche stérile dont les pick and go se heurtaient à une défense locale infranchissable.
Le deuxième acte s’annonçait rude et compliqué pour nos Tricolores, pour déjà gagner la rencontre. Alors quant à réaliser l’exploit d’un bonus offensif et des 31 points d’écart, ça semblait mission impossible. Pourtant, d’entrée, après une nouvelle mainmise des Celtes, les Bleus nous gratifiaient d’un essai magnifique, parti d’une récupération de Bouthier, relayé par N’Tamack qui lançait à nouveau Fickou dont le petit coup de pied alertait Dupont pour une finition sensationnelle de N’Tamack qui avait suivi l’action.
Encore une fois, c’était du grand art !
Même si la transformation de l’ouvreur toulousain était manquée, l’espoir restait entier. Le XV de France tenait le ballon et le cap, poussant l’adversaire à la faute, enquillant six nouveaux points par son buteur, avec du temps pour les assommer et les écœurer, jusqu’à ce qu’ils lâchent l’os.
Seulement la rage du molosse celte allait casser la dynamique française à l’heure de jeu, sur un temps fort des Bleus, pris au sol encore et rendant le ballon aux Irlandais qui, sur une percée solitaire de Henshaw, renversaient une défense complètement arrêtée, manquant tous ses plaquages. Hallucinant !
Le destin du XV de France semblait scellé, il ne sera pas champion d’Europe, quand celui des Irlandais restait encore possible jusqu’à ce que Vakatawa l’anéantisse après une relance parfaite derrière une mêlée conquérante, le coup de pied de N’Tamack pour lui-même avant de servir son centre dans l’intervalle. Quel bijou d’essai encore !
À dix minutes du terme, seuls les Anglais devaient jubiler derrière leurs écrans télé, l’essai de Stockdale, sur le fil, ne changeant rien à la donne.
La France réalise malgré tout un exploit retentissant en infligeant une belle défaite à l’Irlande, avec le bonus s’il vous plaît, lui raflant au passage la deuxième place dans le tournoi et, surtout, la quatrième au rang mondial (excusez du peu, sachant d’où vient ce groupe France depuis sa finale volée au Mondial 2011).
Après Exeter, en Champions Cup, les Rosbifs s’emparent de la Coupe du VI Nations...
sur laquelle le nom du XV de la Rose sera gravé pour la 39è fois.
Le XV de France aura bientôt, on l’espère, sa revanche dans le tournoi d’automne qui se profile dans quinze jours.
Le troisième match…
Pays de Galles – Écosse 10 – 14
Bandits, bandits
Non, il n’y a pas eu vol dans ce match en marge du titre qui comptait pour l’honneur d’une place sur le podium et que les Écossais ont dominé, galvanisés sans doute par leur bonne série, quand les Gallois venaient d’enchaîner quatre défaites consécutives.
La cinquième, à domicile, pour les tenants du titre, scelle une victoire historique pour le XV du Chardon qui n’avait pas gagné au Millennium depuis 2002.
C’est en bandits d’un long chemin qu’ils ont piégé leur hôte, sous l’impulsion d’un Hogg omniprésent et sensationnel, quand Russel devait céder rapidement sa place à un Hastings pas moins étincelant.
Sans briller sur la finition, en première période, se contentant de deux pénalités de Russel et Hasting, alors que Carre avait marqué contre le cours du jeu pour les locaux, les Écossais parvenaient enfin, à l’heure de jeu, à passer l’en-but gallois, grâce à un maul plein de joueurs et de détermination.
Le XV du Poireau, faiblards et sans ressources, comme contre les Bleus, samedi dernier, ne remettront jamais la main sur le ballon, offrant même une dernière pénalité à Hogg pour sceller la victoire de son équipe.
Un bel hommage à l’Écossais Sean Connery, disparu ce samedi.
Les Bleues…
France féminine – Irlande annulé
Sans enjeu
Après le nul en Écosse (13-13), la semaine dernière, les Françaises devaient se déplacer exceptionnellement à Dublin pour éviter aux Irlandaises de subir une quarantaine à leur retour de Lille où le match était initialement prévu. Mais voilà, pour cause de Covid, le match a été annulé.
Sans grandes conséquences, du fait d’absence d’autre enjeu qu’une deuxième place que les Françaises devront partager avec les Irlandaises, les Anglaises étant déjà sacrées avant de se déplacer en Italie.
Pour rappel, concernant nos Bleuets, le tournoi avait également été annulé dès cet été.
La 7ème journée de TOP 14 en bref…
Brive (12) – Clermont (1) 21 – 43
Bezy casse la baraque
Le néo demi de mêlée clermontois aura été le grand artisan de cette victoire à l’extérieur, qui plus est bonifiée, grâce à sa vista et son doublé, volant la vedette à l’autre recrue phare au centre du XV Jaune et Bleu, Jean-Pascal Barraque, très en jmbe et auteur du deuxième essai.
Car les Jaunards ont fait preuve de maîtrise en première période, marquant dès l’entame, par Lee, avant que le trois-quarts issu du 7 ne porte la marque à 17-0 avec l’aide du but parfait de Lopez.
Seulement, comme on a pris l’habitue, les Clermontois se sont fait remonté les bretelles et le score par des Coujoux remontés, inscrivant trois essais par Chauvac, Muller et Fa’aso’o, quand les visiteurs répondaient aussitôt par Bezy (deux fois), Fourcade et enfin, in-extrémis – et grâce à l’envie de jouer des locaux après la sirène, sans n’avoir rien à gagner, ni même le plaisir du spectacle pour un public absent – bizarre, comme c’est bizarre ! – je dis ça je dis rien – Betham sur un ballon porté, après une énième séquence.
L’ASM prend la tête du championnat, et devrait encore bonifier son jeu avec son effectif quasi au complet.
Castres (13) – Racing 92 (5) 28 – 26
Le réveil du CO
Les Castrais se sont bien repris en seconde période après que la première a été à la main des Racingmen qui ont manqué le coche et quatre points au pied de Machenaud.
Deux essais non transformés pour les visiteurs, Le Guen puis la star à l’arrière, Beale, à qui le 15 maison, Dumorra, a répondu avec autant de talent pour son premier essai dans le premier acte et pour ses offrandes dans le second, à Nakosi puis Palis, obligeant le Racing à arracher le point de bonus défensif sur la sirène, avec l’essai de Taofifenua.
Une victoire bienvenue pour le CO qui casse sa dynamique négative de trois défaites consécutives.
Bordeaux (11) – Agen (14) 71 – 5
La déculottée
Bordeaux a roulé-compressé sur une équipe agenaise déjà à plat au fond du classement et sans ressources pour réagir, si ce n’est cet infime sursaut avant la pause, par Abadie, après un terrible 28-0, ce qui a eu le don d’énerver les locaux avides de récupérer leur bonus offensif en faisant le plein d’essais, au retour des vestiaires.
Dix au total : Maynadier, Moefana, Tamanivalu, Dweba, Lucu, doublé de Seuteni et triplé de Cros.
Agen, avec sept défaites sur sept rencontres, a déjà un pied ancré en PRO D2.
Pau (7) – La Rochelle (2) 24 – 35
Trop tard !
Les Maritimes ont encore frappé, cette fois au Hameau, ne laissant aucune chance au Palois en une mi-temps, avec quatre essais de Liebenberg, Aouf, Favre et Kieft pour mener 32-3 à la pause.
Les locaux ont bien réagi en seconde période, avec trois essais, un de Bonneval et un doublé de Rey, infligeant à leur tour un 21-3 aux Rochelais, privés du bonus offensif. Mais trop tard pour la Section qui repartira bredouille de sa pelouse.
Stade Français (6) – Toulouse (3) 48 – 7
Quel massacre !
Toulouse est venu à Paris avec une équipe C, en slip et en crampons. Résultat : Paris a profité de l'aubaine pour passer 6 essais (Delbouis, Coville, Danty, Latu, Gabrillagues, Percillier) et décrocher trop facilement un bonus offensif qui propulse le club de la capitale dans le TOP 6. Du côté des Haut-Garonnais, Lebel a sauvé l'honneur en première période puis Faumuina dans la dernière minute du match.
Le Classico entre les deux clubs les plus titrés de France a viré au fiasco. Merci les doublons !
Bayonne (10) – Toulon (8) reporté cause Covid
Lyon (4) – Montpellier (9) reporté cause Covid
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Les Bleus se reposent quand le TOP 14 s’expose…
Le nouveau tournoi international, appelé « Coupe d’Automne des Nations », une sorte de CAN européenne avec les Fidji en intrus, démarre le 14 novembre, ce qui permettra au XV de France de souffler après sa belle double performance contre les Gallois et les Irlandais.
La 8è journée du TOP 14 s’appropriera seule les projecteurs pour briller dans l’hexagone, sans pour autant ses meilleurs joueurs, ni spectateurs, s’exposant encore à des déconvenues pour les plus sollicités par l’équipe de France comme Toulouse, Toulon et le Racing.
Au programme*, dès le vendredi 6 novembre :
Toulon – Brive, à 21h
Puis le samedi 7 novembre :
Toulouse – Castres, à 15h15
Bordeaux – Bayonne, à 18h15
Montpellier – Stade Français, à 18h15
Racing 92 – Pau, à 18h15
Enfin, dimanche 8 novembre :
Agen – Lyon, à 19h
La Rochelle – Clermont, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
Du côté du TOP 16 féminin
Un piètre suspense subsiste entre Lille et Lons dans la poule 1, entre Bordeaux et Bobigny dans la poule 4.
Montpellier, Toulouse, Rennes, Bayonne, Blagnac et ASM Romagnat, elles, joueront les phases finales. Sans autre commentaire !
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