Les brèves d'Ovalie - Edition n°412
Jalibert, la clef du VI Nations ?
TOP 14... 13è journée Bordeaux – Toulon 31 – 18
L’ouvreur bordelais efface Carbonel.
À l’image de cette clé pour couper le moteur du camion Nonu, samedi après-midi à Chaban-Delmas, Jalibert a montré qu’il était prêt à conduire le XV de France, en place du mlaheureux titulaire N’Tamack, blessé à la mâchoire.
C’était justement face à ce même cru bordelais, dimanche dernier, à Ernest-Wallon, le Toulousain avait surclassé sa doublure avant de se blesser.
Curieux destin qui offre désormais les clefs du XV de France au numéro deux.
Et ce n’est pas le numéro trois toulonnais qui lui aura fait de l’ombre, dans ce match dans le match, tant le jeune Carbonel a été éteint toute la partie et mystifié par le numéro du maestro girondin qui aboutira à un essai fantastique.
22 v’là Jalibert !
À la 22ème minute, alors que le public fantôme s’endormait depuis l’essai précoce de Woki, surgit le héros de Gerland, tel un éclair, dans une chevauchée de pur sang-froid, passant en revue toute la défense varoise, décrochant au passage son vis-à-vis à l’ouverture qui tentait de lui fermer a porte, envoyant valdinguer sur les fesses sa piètre concurrence, avant d’accélérer et signer, à la pointe de son épais culot, un essai de classe internationale, entre les poteaux.
Woh !
De quoi perturber le pauvre Carbonel, clairement affecté, qui ne parvenait pas à répondre du même brio, se contenant de deux pénalités dans ce premier acte quand le patron local comptait déjà 13 points à son actif pour mener la danse à la pause 20 à 6.
Pourtant, au retour des vestiaires, une percée de Nonu répondait de belle manière à la mainmise des locaux, en offrant l’essai à Toeava qui remettait les Toulonnais dans la partie. L’occasion alors pour le petit Louis de répondre à son tour, dans ce second acte, à l’insolente facilité de Jaja.
Mais, au contraire, le meneur varois allait tout rater, à commencer par la transformation, puis une pénalité tapée après le décompte, alors qu’elle était passée entre les perches.
L’UBB en profitait pour remettre les pendules et le score à l’heure de la victoire, grâce à une envolée de Lam, conclue par l’arrière Buros. Et si Jalibert manquait à son tour la transformation, montrant qu’il n’était point infaillible, il assurait avec d’autant plus d’adresse les deux pénalités suivantes...
Histoire d’assoir la victoire et sa titularisation en Bleu dans un fauteuil.
L’essai du visiteur Heem qui suivra n’aura aucune incidence, tant l’écart était trop grand à combler, à l’image du niveau des deux meneurs de ce match.
Il me tarde de voir notre héros du jour associé à l’autre pépite de la charnière du XV de France car, à l’oreille du rugby champion du monde…
Dupont-Jalibert, ça sonne comme Smith-Carter, non ?
Les autres matches en bref…
Montpellier (13) – Toulouse (2) 9 – 16
Dupont apparut et la victoire fut
Je n’en fais pas trop, non. Toulouse n’a pas eu à forcer ses talents pour venir à bout des Cistes sans solution. Les internationaux Ramos, Neti, Marchand, Dupont attendaient sagement sur le banc l’heure de la délivrance.
Après un jeu de course-poursuite au pied entre Bouthier et Holmes, le banc fit son entrée et Dupont la différence, offrant à Miquel le seul essai de la partie, à l’heure de jeu.
Décidément, le MHR enchaîne les désillusions, malgré de belles intentions, mais sans le talent ou les automatismes pour passer des défenses aussi bien organisées que celle du champion de France. Heureusement, la grinta de Saint-André va tout changer. Quoi ?
Agen (14) – La Rochelle (1) 13 – 43
Le choc des extrêmes
Les Agenais n’ont fait illusion qu’un petit quart d’heure, le temps de mener 8-0 après l’essai d’entrée d’Abadie et la pénalité de Lagarde. Et puis le tsunami des Maritimes les a noyés dans un jeu à sens unique, emmenés par des avants surpuissants, derrière des mauls et autres douze travaux de sape.
Hat-trick de Bourgarit, pas commun pour un talonneur qui vise à talonner Marchand et Chat dans le groupe France, doublé du capitaine Alldritt, pas avare de donner l’exemple et un essai de Liebenberg, tout en force d’un pack impressionnant.
Le leader ne s’est pas embarrassé de la lanterne rouge pour s’envoler un peu plus au classement, grâce au bonus offensif. Les locaux ont réagi en fin de rencontre avec un deuxième essai par Lagarde, histoire de bien finir et de maintenir l’illusion aux vestiaires. Agen gagnera-t-il un match cette saison ?
Lyon (6) – Castres (12) 14 – 15
L’exploit castrais
Comme Brive, chez eux à Pierre-Fabre, lors du match en retard de la 4ème journée joué en semaine, les Castrais ont créé la surprise à Gerland en l’emportant d’un point précieux pour leur course au maintien.
Pourtant, réduit à 14, après la sortie définitive de David pour un plaquage dangereux dès la quatrième minute, et après avoir encaissé dans la foulée un essai par Rodda, le CO s’est retroussé les deux manches pour défendre comme jamais.
Dans la première, les Tarnais ont même égalisé par un Jelonch exemplaire et ont pris le jeu à leur compte dans la deuxième, sous le pied d’Urdapilleta avec un seul mot d’ordre : tenir, tenir, tenir… et même enfoncer le clou si possible, encouragés par les copains enflammés sur la touche. Et cela a payé quand, à cinq minutes du terme, Palis inscrivait un deuxième essai qui flairait bon la victoire et la promesse d'une nouvelle page à écrire sous la patte de Broncan à la tête du nouveau staff du CO.
Le Lou, pris au piège, marquera sur la sirène pour décrocher le bonus défensif, un moindre mal, mais qui fait mal quand même car les Lyonnais sortent du TOP 6.
Stade Français (4) – Brive (9) 51 – 21
Paris gagnant
Même s'ils ont beaucoup fait tourner leur effectif, les Coujoux ne sont pas monter en slip à la capitale et ont donné du fil à retordre à cette équipe parisienne, notamment en première période, avec deux essais de Jurand et Ceccarrelli, avant que Kamikamica en ajout un troisième dès le retour des vestiaires.
Mais les Parisiens ont toujours eu le match en main, avec trois essais dans le premier acte (Veainu, Hamdaoui, hall), puis trois autres dans le second (Grobler, Waisea, Giovanni) que les visiteurs ont fini par lâcher, dépassés par la domination locale.
Une bonne opération pour le Stade Français qui a assuré le bonus offensif et reste dans le TOP 6.
Clermont (7) – Racing 92 (3) 22 – 24
J'ai mal à ma conquête
Clermont a sombré une nouvelle fois à domicile contre les Racingmen, une habitude depuis trois ans.
S'il n'y a rien à redire sur les lacunes criantes en conquête du pack des jaunards, en touche et en mêlée, que de déchets et de pénalités justifiées dont une a valu un carton jaune à Slimani (au hasard, quand une mêlée s'écroule, tu sors le premier Slimani que tu trouves, c'est écrit dans le manuel des arbitres). Par contre, que dire des deux seules mêlées dominatrices clermontoises qui n'ont pas été récompensées, pire : la première a débouché sur le premier essai du Racing, par Chouzenoux, la seconde sur la fin du match et la victoire des visiteurs.
Alors, à quoi bon vous parler du jeu perforant des trois-quarts Jaune et Bleu, emmené par un énorme Moala à l'origine du seul essai clermontois, signé Revai. Quand les Racingmen continuent impunément d'user du hors-jeu de ligne pour avorter toute relance adverse, sous les yeux de l'arbitre qui avertit mais ne sanctionne rien.
J'exagère, je fais du chauvinisme de pleurnichard, si vous voulez. Alors, je dirai amèrement, bravo au Racing qui n'a pas fini de gagner à la maison au Michelin, avec de telles décisions, même si le deuxième essai francilien est une pure merveille de mauvaise défense asémiste, conclue par Zebo, le plus Munsterman des visiteurs.
Les Pleurnijaunards n'ont qu'à s'en prendre à leur conquête, à la hauteur du jeu de Monsieur Raynal. Bonne nuit !
Bayonne (11) – Pau (10) reporté cause Covid chez les Basques
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le champion d’automne menacé par le champion en titre...
Les Maritimes chez le Racing, troisième, pourraient bien céder le leadership au champion de France qui reçoit le Classico.
Deux affiches capitales, face aux clubs parisiens, qui nous donnent l’eau à la bouche.
Au programme*, dès le vendredi 8 janvier :
Toulon – Bayonne, à 20h45 reporté cause Covid à Bayonne
Puis le samedi 9 janvier :
Racing 92 – La Rochelle, à 15h15 décalé à dimanche 15h puis finalement reporté
Castres – Agen, à 18h30
Pau – Clermont, à 18h30 décalé à dimanche 16h40
Enfin, dimanche 10 janvier :
Brive – Montpellier**, à 14h15 décalé à 15h
Bordeaux – Lyon**, à 17h
Toulouse – Stade Français, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
(**) Pour rappel, Lyon – Montpellier de la 7ème journée se jouera mercredi 6 janvier à 18h45
Du côté du TOP 16 féminin
Les matches de la phase régulière ont été suspendus par décision de la FFR à cause de la crise sanitaire…
Reprise le 24 janvier 2021 !
Retrouvez résultats et calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine