Les brèves d'Ovalie - Edition n°424
Le péché mignon d'une ultime gaufre
VI NATIONS... 3è journée (en retard) France – Écosse 23 – 27
Ou le fabuleux destin du maudit Dulin !
Ne commençons pas à jeter le bébé avec le haut Dulin, celui-là même que l’on a hissé sur un piédestal tellement haut qu’il s’est pris le pied dans sa dernière marche.
Sans lui, il n’y a pas de frisson, pas d’émulation, pas de victoire contre les Gallois, la semaine dernière. Sans lui, le French Flair n’aurait pas accepté d’écrire quelques piges sur quelques temps de jeu, dans l’histoire toute fraîche de ce bleu XV de France.
Parce que, s’ils se sont complètement « gaufré », nos Bleus en tuniques blanches (mais sans rose au cœur), vendredi soir, dans ce qui aurait dû être l’apothéose d’un parcours vibrant, étincelant (malgré la frustration de Twickenham), il n’empêche qu’il y avait de la grinta, encore, dans les rangs de cette attaque tricolore.
Dulin, Penaud, Vincent, Vakatawa et Fickou (pour ses 27 ans) nous ont régalé de leurs relances, de leurs courses, de leurs gestes et de leurs finitions.
Du French Flair comme on l’aime !
L’aérien Penaud, sur une passe sautée de Dupont, effaçant un défenseur pour servir son arrière Dulin pour le premier essai français. Wouah !
Vakatawa, ensuite, sur une relance de Dulin, qui perçait la défense pour servir Penaud, l’ailier clermontois mystifiant à nouveau son vis-à-vis par deux coups de pied à suivre splendides pour lui-même et le second essai tricolore. Ouaiis !
18-10 avec plus d’une demi-heure à jouer. Tout semblait possible !
Seulement nos Bleus ne semblaient pas bien dans leurs têtes depuis le début, pris en étau entre vouloir emballer ce match et assurer d’abord la victoire.
On ne doit pas faire de compromis avec le panache !
Dulin l’aura appris à ses dépens quand les Ecossais avaient choisi, eux, d’en faire leur stratégie. Gagner en jouant et en marquant des essais. Et ils furent les premiers à marquer avec une détermination sans faille derrière un ballon porté, par Van der Merwe, au bout d’un quart d’heure, quand nos Coqs ont voulu la jouer humble, en prenant les points au pied.
Seulement, Ollivon voyait bien qu’il y avait quelque chose qui clochait, de bancale dans leurs têtes qui voulaient marquer à tout prix, manquant de clairvoyance, pêchant par précipitation, jusqu’à cette délivrance par le futur-maudit Dulin, à cinq minutes de la pause.
Au retour des vestiaires, la vista de nos trois-quarts concluant un second essai plein de promesses par Penaud, ne suffisait pas à combler les lacunes défensives que l’on avait déjà perçues durant une heure la semaine dernière, et cette manie à rendre les ballons et subir les assauts adverses alors qu’on a tout pour maîtriser le reste de la partie, patiemment, méticuleusement, rigoureusement.
47ème minute, N’Tamack manquait sa première transformation, après l’essai de Penaud, comme les Bleus allaient manquer le coche d’un exploit qui leur tendait les bras, voire de la victoire, pourtant acquise.
Russel passait trois points pour une première faute française (18-13) puis, comme l’an dernier, un essai casquette ou billard, comme on veut, un mauvais rebond derrière un maul et un coup de pot pour Cherry qui allait aplatir dans l’en-but tricolore. Russel ne manquait pas la transformation (18-20), ni de faire parler de lui quand il recevra un carton rouge pour un coup dans la gorge de notre ex-sauveur Dulin dont le dernier coup de zèle lui restra en travers.
Entre temps, les Bleus étaient récompensés sur une énième penaltouche, Rebbadj redonnant l’avantage aux siens sur une passe de Dupont (23-20). Mais encore une fois, N’Tamack manquait son coup de pied, laissant le XV du Chardon à portée d’une pénalité qu’il ne tentera jamais car son objectif, depuis le début, était de gagner.
Mais quand rien ne va !
Cinq minutes, alors que l’exploit d’inscrire trois essais paraissait vain, voilà que le pauvre Serin, à peine entré, ressortait sur un carton jaune pour une mêlée écroulée par ses coéquipiers. Il ne restait plus qu’à finir humblement, à garder la tête froide et avaler sa frustration.
Quand notre anti-héros, Dulin, préféra sur la sirène, relançait un dernier assaut, suicidaire. Pour quoi ? on se le demande bien encore, lui également.
Résultat : les Écossais nous punissaient aussitôt avec le doublé de Van der Merwe, imitant Dulin, la semaine dernière, dans le même antre du Stade de France, au bout du bout, manquant d’un cheveu la troisième place, et de quatre la seconde, au goal-average.
La France finit malgré tout deuxième, derrière le Pays de Galles, sacré champion pour la 39ème fois (comme l’Angleterre) quand les Tricolores ne comptent que 25 titres, le dernier décroché en 2010, avec un Grand Chelem. L’autre conséquence sera sans doute que nous rendrons aux Anglais la 3ème place au rang mondial.
Et dire que la FFR avait tenté de nous faire sourire, dans la semaine, en nous souhaitant à tous "une excellente journée internationale de la gaufre".
Décidément, ce péché mignon n’a pas fini de nous faire porter le masque.
Classement final : 1-Pays de Galles, 20 pts (+61) – 2-France, 16 (+37) 3-Irlande, 15 (+48) –
4-Écosse 15 (+47) – 5-Angleterre, 10 (-9) –6-Italie, 0 (-184)
Au programme du VI Nations féminin…
Les Bleues favorites pour un Crunch en finale
Nouvelle formule : 2 poules, 3 matches, 4 journées
3 avril
Angleterre – Écosse (poule A), 16h France – Pays de Galles (poule B), 21h
10 avril
Italie – Angleterre (poule A), 15h Pays de Galles – Irlande (poule B), 18h
17 avril
Écosse – Italie (poule A), 18h Irlande – France (poule B), 15h15
24 avril
Matches de classement (finale, 3è place, 5è place)
Les matches de la 20ème journée de TOP 14 en bref…
Stade Français (9) – Clermont (4) 27 – 34
Les pieds dans le tapis de l’indiscipline
Paris s’est sabordé, samedi en ouverture de cette 20ème journée, après avoir fait tourner en bourrique des Auvergnats brouillons et ennuyeux en première période, malgré l’essai de Raka qui répondait à celui de Naivalu. Matera a ensuite donné un léger avantage aux locaux avant la pause avant que Macalou ne creuse l’écart dès le retour des vestiaires (24-16).
Mais les Jaunards ont su réagir en inscrivant un second essai par Fofana, poussant les Parisiens dans une indiscipline fatale, avec deux cartons jaunes et un rouge qui permettront à lopez de scorer et Pelissié d’inscrire un troisième essai en supériorité numérique.
Clermont réalise une excellente opération dans la course aux phases finales tandis que Paris voit s’éloigner ses chances d’y participer.
Bayonne (12) – Racing 92 (3) 23 – 13
Quand rien ne va
Les Racingmen n’ont vraiment pas eu de chance dans ce match piège à Jean Dauger, voyant trois de leurs essais refusés pour des scories rageantes, comme ce ballon échappé par Tanga au moment d’aplatir. Celui-ci se rattrapera plus tard, mais trop tard, pour le seul essai francilien
Résultat : Bayonne en a profité avec une réussite totale au pied de Germain et aux mains de Luc et Duhau, pour un essai par mi-temps.
Le Racing repart bredouille du pays basque quand Bayonne respire dans la course au maintien.
Bordeaux (5) – La Rochelle (2) 11 – 26
La première de Picamoles
Fallait pas l’inviter, on a presque envie de dire, tant le troisième ligne mal-aimé, provenant de Montpellier, semble porter la poisse. Bordeaux, que l’on connaissait irrésistible avant la trêve internationale, s’est retrouvé apathique devant des Rochelais flamboyants.
Enfin, surtout en seconde période, car la première a accouché d’un piètre 6-3 pour les visiteurs. Trois essais des Maritimes par Leyds, Bothia et Fabre pour un bonus offensif éphémère annulé par Higginbotham en fin de rencontre.
Une défaite surprise à domicile qui plombe les ambitions de barrage des Bordelais qui vont devoir forcément récupérer des points à l’extérieur. La faute à Picamoles ? Ce serait trop facile, mais bon, à suivre !
La Rochelle conforte sa deuxième place et se rapproche inexorablement du leader toulousain défait lui aussi à Ernest-Wallon.
Toulouse (1) – Montpellier (11) 16 – 29
Surprise surprise !
Qui aurait cru que ce MHR gagne chez le champion de France, invincible, même sans ses internationaux ?
Il faut croire que la dynamique des Cistes est enclenchée et promet une remontada étonnante cette fin de saison. Les Toulousains ont dû subir la pression montpelliéraine, accumulant les fautes et encaissant des points sous la botte de Lozowski et sur deux essais de Becognee et Sefontein.
Néanmoins, deux essais à la toulousaine nous auront régalé, par Médard puis Lebel, sans pour autant parvenir à compenser le retard des locaux.
Brive (10) – Agen (14) 57 – 3
Sans surprise
Désormais, il faudra s’y faire. La branlée agenaise après une demi-heure de résistance vaine.
Une fois les vannes de la défense lot-et-garonnaise ouverte, les Brivistes s’y sont engoufrés pour inscrire huit essais, plus ou moins comme les autres.
Que la saison semble longue pour ces pauvres Agenais qui ne gagneront sans doute jamais.
Castres (8) – Pau (13) 38 – 33
Dur dur !
Ces Castrais sont durs à jouer, solides en défense et aussi agressifs dans le jeu et sur l’homme.
Après quatre essais inscrits par Ardron, Barlot, Nakosi et Dumora, de haute lutte, alors que Hastoy collait au score péniblement par des pénalités (32-18), le match a basculé après la sortie de l’ouvreur palois sur blessure, valant un carton jaune à Nakosi.
La Section a enfin réussi à marquer par Kuffner, avant de troquer le bonus offensif tarnais par celui défensif palois, avec un deuxième essai sur le fil par Lespiaucq.
Un bon point pour Pau avant de recevoir Bayonne dans un duel crucial pour le maintien.
Lyon (6) – Toulon (7) 54 – 16
Tocuhé coulé
Lyon a disposé d’entrée des Toulonnais avec deux essais, coup sur coup, dans le premier quart d’heure, par Fainga’a et Laporte, avant que Nonu ne réponde coup sur cou de Doussain pour laisser définitivement ses coéquipiers à quatorze, à la demi-heure de jeu.
En supériorité numérique, en seconde période, les Lyonnais en ont profité pour couler la machine de guerre varoise désorganisée et aller chercher le bonus offensif grâce à cinq nouveaux essais, par Tuisova, deux fois, Barassi, Fainga’a (pour son doublé) et N’Gatai, quand les Toulonnais se contentaient de sauver l’honneur avec un essai de pénalité.
Lyon revient à hauteur des Toulonnais, leur chipant même la sixième place.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Place au finale européen !
Outre la première journée des Bleues dans le VI nations face aux Galloises (voir ci-dessus), samedi soir et diffusée sur France 4, les huitièmes de finale des coupes d’Europe nous offriront des affiches alléchantes tout le week-end.
En Champions Cup, d’abord, ça commence dès vendredi 2 avril, avec au programme* :
Leinster – Toulon à 18h30
Gloucester – La Rochelle à 21h
Puis samedi 3 avril :
Wasps – Clermont à 13h30
Munster – Toulouse à 16h -> FR2
Exeter – Lyon à 18h30
Enfin, dimanche 4 avril :
Racing 92 – Édimbourg à 13h30
Bordeaux – Bristol à 16h -> FR2
Scarlets – Sale à 18h30
En Challenge Cup, également, dès vendredi 2 avril :
Zèbre – Bath à 16h
London Irish – Cardiff Blues à 18h30
Montpellier – Glasgow à 21h -> FR4
Puis samedi 3 avril :
Benetton – Agen à 16h
Ospreys – Newcastle à 16h
Dragons Newport – Northampton à 18h30
Leicester – Connacht à 21h
Enfin, dimanche 4 avril :
Harlequins – Ulster à 20h
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de beIN Sports
Du côté du TOP 16 féminin
Les Play-Off reprendront début mai pour les trois dernières journées aller-retour que je ne commente plus, faute de couverture médiatique en direct.
Cependant, il ne fait aucun doute que Montpellier et Toulouse seront une nouvelle fois en finale. Blagnac et l’ASM Romagnat sont bien parties pour leur servir de sparring-partner en demies.
Retrouvez résultats et calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine