Les brèves d'Ovalie - Edition n°447
Le Bordelais nouveau est arrivé !
TOP 14... 6è journée Bordeaux – Montpellier 27 – 23
Quand le jeu coule à flots.
Samedi après-midi, les travées du stade Chaban-Delmas ont donné un avant-goût de l’ambiance qui attend les Bordelais, dans quinze jours, dans le quartier des Chartrons.
La fête du vin nouveau et de la brocante, ça les connaît, depuis deux ans qu’ils en ont été privés, comme d’une finale au Stade de France, alors que leur bébé s’était tenu debout comme un grand, au sommet du TOP 14, après une demi-saison parfaite.
Il aura suffi d’un virus pour gâcher la récolte de 2020, exceptionnelle (lire ici >>)
L’année suivante, le dur labeur jusqu’en demi-finale aura été vain, sans chiner la moindre occasion chez l’antiquaire toulousain, finalement toujours à la fête.
Mais voilà, cette saison, le Bordelais promet… de nouveau !
Le dauphin du bourreau toulousain a sorti le Bourru, je ne parle pas de son manager au franc-parler de bistrotier derrière son comptoir, mais de ce beau jeu qui a la primeur de ravir les papilles de ceux qui le dégustent, comme samedi après-midi, dès la sortie des vestiaires de Chaban jusque dans les travées des Chartrons.
Le jus a coulé à flots dans les jambes des trois-quarts qui ont descendu le terrain cul-sec, dès la cinquième minute, après avoir été bien servis par leur charnière, Lucu-Jalibert, toujours aussi généreuse, pour le premier essai de Hulleu qui enivrait déjà tout un stade.
Ç'a a été le tour des avants de s’illustrer, quelques minutes plus tard, en sortie de ruck, enfilant les charges avant que Tameifuna n'allonge le coude pour boire l’essai jusqu’à la ligne.
Si les Montpelliérains sont restés quasi à sec dans ce premier acte, avec deux coups de pénalité, offerts par la maison, que s’est empressé d’avaler Garbisi, les Girondins ont poursuivi leur foire, en dégustant tous les ballons à portée de mains, honorant ce jeu à la robe fauve et pétillante qui était en train d'échapper une troisième fois à la défense héraultaise, dans une nouvelle descente des trois-quarts locaux pour l’essai de Seuteni, juste avant la pause (20-6).
La victoire bonifiée en mains, au retour des vestiaires, les Bordelais avaient apparemment encore soif de ce vent nouveau de folie local qui allait emporter cette fois leur talonneur, Lamothe, dans l’en-but des Cistes, sonnés par la caisse qu’ils étaient en train de se prendre (27-6).
Faut pas pousser le bouchon trop loin, non plus !
C'est que les visiteurs ont aussi de la bouteille et du jus pour rivaliser. Ils décidèrent de hausser le coude et les niveaux en prenant à leur compte les tournées et les charges contre une défense girondine guillerette et relâchée, pour inscrire enfin un essai par leur flanker Dakuwaqa.
Pour le coup, le coaching du bourru, là je parle d’Urios, n’a pas été des meilleurs. Quand on sort le patron de derrière le comptoir, il ne faut pas s’étonner que le visiteur se serve par lui-même. Et ce fut au tour de Bouthier de se lécher du jeu des siens pour se défaire de la défense locale et avaler les espaces jusqu’à l’en-but, privant alors Bordeaux du bonus.
Le dernier quart d’heure tournera à l’avantage des Montpelliérains profitant d’un jeu sur une jambe des Girondins, en infériorité numérique à cause d’une indiscipline exacerbée par la soif des visiteurs de chiner une occasion d’égaliser, dans une foire d'empoigne, quitte à manger des châtaignes dans les regroupements.
Mais Garbisi se contentera d’un dernier coup offert pour repartir avec un bonus défensif, un moindre mal pour tout le mal que les siens se sont donné.
Ce nouveau cru bordelais est, certes, festif et prometteur pour être bonifié en fin de saison, mais il ne faudrait pas que la dépendance avec son prodige Jalibert ne gâche à chaque fois la fête dès qu’il n’est plus sur le terrain.
En attendant, le dauphin bordelais peut se préparer à la fête... des Chartrons.
Les autres matches en bref…
Toulouse (1) – Pau (7) 38 – 10
Faux suspense
Menés à la pause par des Palois sans complexe (0-7), après l’essai de Debaes, les champions de France ont remis les pendules à l’heure en seconde période, sans partage, en écrasant leur adversaire (38-3).
Médard, Jelonch, pour un doublé, Arnold et Baille, cinq essais, un bonus et une sixième victoire placent Toulouse plus que jamais en leader incontestable et en grand favori à sa propre succession.
Biarritz (14) – Lyon (3) 5 – 40
Le Lou avait les crocs et… Couilloud
Fallait avoir des couilles pour venir humilier les Basques à Aguiléra, alors que les Toulousains, la semaine passée, s'y étaient cassé les dents une mi-temps, avant de repartir avec une courte victoire.
Mais les Lyonnais avait un mec plus Couilloud que les autres, leur demi de mêlée, auteur d’un triplé, et d’une partie exceptionnelle. Sobela, Berdeu et Regard complèteront ce festival offensif face auquel les Biarrots n’ont su répondre qu’une fois, par Renaud, ta ta tain ! … quand même au pied, Herron défaillait.
Biarritz sombre au fond du classement quand Lyon se replace dans le trio de tête.
Racing 92 (4) – Perpignan (12) 17 – 14
Deux partout en deux temps
Les Racingmen ont peiné pour l’emporter chez eux dans une partie qui a mis du temps à se décanter (0-0 à la pause) et face à des Catalans bien présents qui ont su répondre en défense et marquer en fin de partie.
Tout s’est joué en seconde période, donc, avec un 17-0 des Franciliens, après les essais de Diallo et Gibert, suivi d’un 14-0 des visiteurs, après ceux de Rodor et Velarte.
Curieux scénario et bien triste équipe du Racing, avec ses stars en dedans, pour une petite victoire quand l’USAP repart avec un précieux et mérité bonus défensif.
Toulon (9) – Brive (5) 13 – 9
Merci Belleau !
Toulon et le Racing, même combat, ou plutôt même tristesse, je devrais dire, à ne pas réussir à imposer son jeu dans un match plein à domicile.
Heureusement, Belleau a su marquer les points quand il fallait, auteur du seul essai du match. Et comme la rencontre précédente, les équipes ont scoré chacune leur tour, les Coujoux ayant rejoint les Varois après un 13-0, par les pieds de Laranjeira et Hervé, pas plus brillants.
Triste rugby et bonne affaire pour Brive qui repart avec un point de bonus défensif.
La Rochelle (10) – Castres (6) 29 – 10
Tout est passé par le Popelin marin
L’ouvreur, venu de Vannes, a conduit les Maritimes vers un nouveau succès en faisant le plein de points dans un 100% au pied, alors que les Castrais durcissaient le jeu, comme à leur habitude, pour voir si leurs hôtes allaient sortir de leurs gonds. Mal leur en a pris !
19-3 à la pause, après l’essai de Bourgarit. Même si le second acte a été plus équilibré, avec un essai de part et d’autre (Alldritt puis Combezou), les locaux avaient déjà assuré l’essentiel, maintenant l’écart jusqu’au bout.
La Rochelle relève la tête dans le mou du classement tandis que le CO reste in extrémis dans le TOP 6.
Stade Français (13) – Clermont (11) 22 – 14
Waisea sauve Paris
Avec beaucoup de rythme et d'envie, les Parisiens ont d'abord mis les Clermontois sur le reculoir, sans pour autant briller, sauf sur deux éclats, signés Waisea. Un par mi-temps.
En réponse, les Jaunards ont fait du jaunardisme, c'est à dire, d'abord foirer leur conquête (touche et mêlée) pour s'épargner des munitions et, ensuite, se contenter du pied de Hanrahan quand ça voulait bien passer. Pourtant, croyez-moi (j'y étais), il y avait la place pour renverser ce match et repartir avec la victoire.
Des occasions comme celle de première main qui a accouché de l'essai de Raka. Mais les Clermontois ont été incapables de finir le travail, notamment avant la pause et jusqu'à ce contre de Lavanini, en seconde période, empêtré pour ramasser un ballon avec ses deux mains gauches.
Paris sauve sa peau et laisse sa lanterne rose aux Biarrots, dans le peloton des cinq équipes avec quatre défaites dont fait aussi partie Clermont. Qu'il paraît loin le temps où on pouvait compter sur Agen.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Toulouse dans la gueule du Lou...
Pour la septième journée du TOP 14, à quinze jours de la tournée d’automne des Bleus qui verra les internationaux déserter les stades de France pour un seul et unique, les Lyonnais tenteront de créer la sensation en infligeant la première défaite au champion de France, quand les Catalans joueront déjà leur survie face à un concurrent direct au maintien. D’autres grosses écuries, comme Montpellier et Toulon, tenteront d’exister enfin face à leurs alter-égos, respectivement, Clermont et le Racing, pas au mieux.
Une journée avec de belles affiches, à ne pas rater donc.
Au programme* du TOP 14, dès le samedi 16 octobre :
Brive – La Rochelle, à 15h
Castres – Biarritz, à 15h
Pau – Bordeaux, à 15h
Perpignan – Stade Français, à 15h
Montpellier – Clermont, à 17h
Toulon – Racing 92, à 21h05
Puis dimanche 17 octobre :
Lyon – Toulouse, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
Du côté du TOP 16 féminin
Toujours pas de suivi médiatique, toujours pas de commentaire...
Retrouvez les résultats et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine