Les brèves d'Ovalie - Edition n°450
Changement de leader...
TOP 14... 9è journée Racing 92 (3) – Toulouse (2) 27 – 18
On recule Toulouse d’une place
Les temps sont durs pour Ugo Mola qui vient de passer à l’heure de la tournée d’automne. Le manager toulousain se voit privé de ses forces vives et obligé de piocher dans ses réserves pour subvenir au froid que jettent les sélections internationales sur son effectif pour les trois semaines à venir.
C’est donc sans sa charnière exceptionnelle, Dupont-N’tamack, sans son buteur hors-pair, Ramos, sans son capitaine charismatique, Marchand, et même son remplaçant au talon, Mauvaka, sans ses poutres à la mêlée, Baille et Aldegheri, ni ses plaqueurs gratteurs de bons ballons que sont Flament, Cros et Jelonch, sans même ses finisseurs zélés, Lebel et Mallia, que le triple septuple champion de France en titre a dû se déplacer à l’Arena de Paris-La-Défense ce dimanche.
Alors qu’en face, les trois seuls appelés du Racing, Le Roux, Diallo et Taofifenua, ont été gracieusement rendus, par le généreux Galthié, à leur manager pour qu’il puisse renforcer son équipe, emmenée par sa jeune et talentueuse charnière, Le Garrec-Gibert, avec en réserve, sur le banc, l’expérimenté duo Machenaud-Russel, sans oublier les retours de Chat et de Thomas pour compléter un XV de départ de cadors avec Beale, Chavancy et Jones.
Rien que ça ! Et pourtant, pas de quoi l’avoir en travers de la gorge pour Mola !
Le coach haut-garonnais peut compter sur ses vétérans, Médard, Holmes, Balès, Nanai-Williams, les frères Arnold, Faumuina et même Tekori et Guitoune sur le banc, tous trentenaires, le talent intact et l’envie en bandoulière.
Et les Racingmen se sont d’entrée laissés impressionner, courant après le ballon et le score après l’essai de première main de Bonneval, servi par les vieux routards, Holmes et Médard, dans un surnombre d’école, toulousaine.
Il aura fallu toute la puissance de Palu, derrière une relance d’envergure francilienne, pour venir à bout de la défense de fer du champion.
Menés 10-13 à la pause, après des échanges de politesse au pied, entre Holmes et Gibert, à l’avantage du visiteur, les locaux sont revenus des vestiaires avec d’autres intentions, emmenés par un Le Garrec, comme on l’avait déjà vu il y a quinze jours à Toulon...
Dupontesque !
Une pénalité et un essai plein d’opportunisme du demi de mêlée fougueux plus loin, voilà le Racing enfin devant, pour de bon, sur les rails d’une victoire qui ne pouvait plus lui échapper, face à ces vieux briscards qui allaient bien finir par se fatiguer.
C’était chose faite, cinq minutes plus tard, sur un nouveau service du petit prodige ciel et blanc pour le doublé de Palu, dans un copier-coller d’essai en puissance qui transperçait le rideau rouge et noir. Et quand Le Garrec y allait aussi de son doublé, dans la foulée, il fallut la vidéo pour refuser l’essai (le ballon n’était pas maîtrisé) et arrêter son festival.
S’ensuivit alors un quart d’heure de flottement des Racingmen qui laissèrent le ballon aux Toulousains, portés par leurs avants qu’un maul vainqueur emporta finalement dans l’en-but pour le deuxième essai, signé Tolofua.
Seulement le temps était compté et la réaction trop tardive pour voir l’équipe bis des champions de France échapper à leur seconde défaite de la saison.
L’heure était au changement de leader, dimanche soir.
Les Toulousains reculent d’une place pour céder la leur aux Girondins.
Les jours et les effectifs n’ont pas fini de raccourcir au fil des sélections de la tournée d’automne qui allongent la liste des Toulousains et les nuits de Mola pour combler les absences des prochaines feuilles de match.
Les autres matches en bref… paroles de coaches
Bordeaux (1) – Clermont (8) 25 – 9
Gibbes a dit
« On partait dans l'idée de créer une pression sur cette équipe de Bordeaux. Notre défense et l'envie étaient en place. Offensivement, ce n'est pas un match flamboyant. Ils ont mieux géré la pression sur 80 minutes que nous. Offensivement, je crois que ça n'avait pas grand chose à voir avec notre style de jeu. On a juste pas assez mis de pression. On a subi des pénalités, des ballons portés, les contests en touche. On subit la prochaine action aussi, on enchaîne les erreurs et ça leur permet de créer une pression. Trinh-Duc fait une entrée parfaite. »
Voilà, tout est dit, les seconds couteaux bordelais ont tué dans l’œuf les velléités de première intention d’une grosse équipe clermontoise dans une seconde période à sens unique (22-3), grâce à l’entrée déterminante de Trinh Duc qui semble avoir retrouvé une seconde jeunesse. Seuteni et Cordero ajoutaient deux essais à celui splendide de Lesgourgues pour un bonus offensif presque trop facile.
Castres (4) – Brive (10) 23 – 22
Darricarrère a dit
« Il y a un dicton au golf qui dit "pas comment mais combien". C'est quatre points aujourd'hui. On a dominé les débats mais on a fait trop de fautes. On peut être satisfaits de notre mêlée mais, pour le reste, que de scories qui ne nous ont pas permis de faire le match souhaité. Les derniers instants ont quand même montré les valeurs de ce groupe. C'est sûr qu'il y avait encore des stigmates suite à notre contre-performance à Toulouse mais on s'est relevé et, au classement, on n'est pas si mal. »
Comment résumer un match ô combien compliqué pour les Castrais alors qu’ils dominaient les débats en mêlée, avec une avance solide à la pause (13-3), grâce au travail des avants et l’essai en force de Chilachava. Seulement les Coujoux ne lâchent rien, jamais. Et la seconde période aura été un long calvaire pour les Tarnais, avec un chassé-croisé aux pieds des buteurs et un essai de part et d’autre (Palis / Tournebize), ramenant les Brivistes à une longueur sur le fil.
Le résultat est en faveur du CO, seule équipe avec le leader toulousain invaincue à domicile. Quatre points heureux au bout du compte et un bonus défensif mérité pour Brive.
Montpellier (5) – Lyon (6) 30 – 8
Mignoni a dit
« C'est un de nos plus mauvais matches depuis longtemps et Montpellier a été très bon sur la stratégie. On n'a jamais su mettre la marche avant. Quand on ne fait pas les choses dans l'ordre, on entre dans une spirale négative, on s'énerve, on sort du système, on sort de soi-même et on commet des fautes, beaucoup trop de fautes. »
4 cartons jaunes, deux essais de pénalité contre les Lyonnais, un Sapoaga en perdition et une défense aux abois auront suffi à rendre la tâche facile à des Montpelliérains sereins, sous la baguette de leur génial demi de mêlée international, pas encore mobilisé par les Boks. Je parle de Reinach, une nouvelle fois décisif, avec le troisième essai des Cistes.
Perpignan (13) – La Rochelle (7) 22 – 13
O’Gara a dit
« Je n’ai pas les mots, c’est un cauchemar. C’est une énorme déception. Je félicite les Perpignanais, ils ont su chercher cette victoire. Ils sont vivants dans ce Top 14 et ont montré que lorsque l’on a faim comme ça tout est possible. On a oublié beaucoup de choses dans ce match et notamment de marquer. C'est un coup d'arrêt après trois victoires. C'est frustrant mais ce sont toujours les mêmes symptômes de faiblesse qu’en début de saison. Ça va être difficile à digérer. »
Si les Rochelais n’y étaient pas, les Catalans eux, oui, à l’image d’un seul homme, le trois-quarts centre australien, Taumoepeau, auteur d’un triplé décisif dans un match qui a compté ses premiers points à la 39ème minute seulement. Le gâchis des Maritimes aura néanmoins accouché tardivement de deux essais, signés Bosch et Leyds. Insuffisant, comme le souligne l’entraîneur.
Pau (9) – Stade Français (12) 18 – 9
Quesada a dit
« C'est un petit coup d'arrêt. Les performances de deux équipes se sont vraiment ressemblé, avec beaucoup d'occupations, à chercher la faute de l'autre côté, du jeu au pied. La première mi-temps a été serrée. Il y a eu un manque de maîtrise ensuite. En seconde période, on a fait trois erreurs, qui ont donné trois pénalités. L'analyse est très simple pour moi par rapport à ça. Dans ces duels de Top 14, avec ces conditions météorologiques, c'est l'équipe qui gère le mieux qui gagne, comme le jeu au pied. Le match se joue sur 2-3 moments clés, où on prend des pénalités. »
Des pénalités, rien que des pénalités. 3-3, 6-6, 9-9 et Henry qui a eu le dernier mot sur Segonds avec trois coups de pied au cul supplémentaires qui ont sorti les Parisiens du bonus défensif.
Toulon (11) – Biarritz (14) 13 – 9
Le remplaçant de Collazo a dit
« Avant tout, je pense fort à Patrice Collazo. Le sport professionnel est fou. On a fait le boulot aujourd'hui avec quatre points remportés. Il y a beaucoup, beaucoup de détails à régler, mais c'est toujours plus facile de les régler après une victoire. C'était une météo irlandaise avec beaucoup d'eau et de la tempête. Nous avons beaucoup de boulot, nous le savons. Après la semaine qu'on a passée, il y a du soulagement et de l'excitation. Les joueurs avaient bien parlé entre eux dans la semaine. Ils ont respecté ce qu'ils avaient dit. Ils avaient envie de bosser pour l'équipe et pour les coéquipiers, c'était évident ce soir. » (James Coughlan)
Ce qui était évident c’était surtout la pataugeoire de Mayol qui a réduit toute envolée offensive à du combat de près et l’entrée prématurée d’Isa qui a sauvé les apparences avec le seul essai de la rencontre.
Bref, pas de quoi rassurer le successeur du remplaçant de Collazo qui a vu juste. Azéma a du boulot !
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
Les Test-Matches de la tournée d’automne…
Écosse – Tonga 60 – 14 Comme des All Blacks
Pays de Galles – Nouvelle-Zélande 16 – 54 Bah ouais, quoi !
La semaine prochaine…
Les XV de France démarrent leurs tournées
Que ce soit nos Féminines, à Vannes, au stade de la Rabine, face aux Springbok women ou nos Hommes, au Stade de France, face aux Pumas, les équipes de France entament leurs tournées automnales ce samedi.
Que ce soit derrière le phénomène Pauline Bourdon ou Antoine Dupont, on a hâte de voir quelles feuilles de match seront proposées pour ces premières confrontations de haut vol. Il se dit que Matthieu Jalibert et Romain N’tamack seraient alignés ensemble sur la ligne d’attaque. On en salive autant que de savoir Jessy Trémoulière associée à Caro Boujard derrière. Si !
Au programme de la tournée d’automne, le samedi 6 novembre :
France féminines – Afrique du Sud, à 15h (France TV)
Irlande – Japon, à 14h
Italie – Nouvelle-Zélande, à 14h (L’Équipe 21 TV)
Espagne – Fidji, à 16h
Portugal – Canada, à 16h
Angleterre – Tonga, à 16h15 (L’Équipe 21 TV)
Pays de Galles – Afrique du Sud, à 18h30
France – Argentine, à 21h (France TV)
Puis le dimanche 7 novembre :
Écosse – Australie, à 15h15
En parallèle, pour ce vrai premier doublon, le TOP 14 affichera sa 10ème journée sans aucun international, français et étranger, au détriment du spectacle sans doute.
Au programme* donc, dès le vendredi 5 novembre :
La Rochelle – Bordeaux, à 21h
Puis le samedi 6 novembre :
Lyon – Castres, à 14h45
Stade Français – Montpellier, à 14h45
Pau – Biarritz, à 14h45
Toulouse – Perpignan, à 14h45
Brive – Racing 92, à 17h
Enfin, dimanche 7 novembre :
Clermont – Toulon, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
Du côté du TOP 16 féminin
Retrouvez les résultats*et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
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