Les brèves d'Ovalie - Edition n°461
Les doigts dans le nez...
CHAMPIONS CUP... 3è journée Ospreys (12) – Racing 92 (1) 10 – 25
Après les écouvillons, bien sûr !
On connaît déjà deux qualifiés chez nos Tricolores, avec chacun une facilité déconcertante, mais pas sur le même terrain.
Car le premier, le Racing, a autant peiné sur le pré de Swansea.com (oui, c’est le nom du stade), qu’il a été béni des dieux de l’EPCR pour en arriver à occuper la première place de la poule A.
À l’opposé, le Stade Rochelais, lui, a autant surclassé un « cador » anglais, ce samedi, à Marcel-Deflandre, qu’il a dû subir, jusque-là, des Écossais bien coriaces et surtout une décision bien dégueulasse, car injuste, des organisateurs de la compétition.
En effet, après avoir dominé un faible Northampton pour décrocher un premier bonus offensif, le Racing n’a pas eu à se battre pour en bénéficier d’un second, dès la seconde journée, cadeau offert à la suite du forfait « Covid » des Ospreys.
Par contre, du côté des Maritimes, le son de cloche a été bien différent, puisqu’après avoir dû batailler durement face à des valeureux Glaswégiens, lors du premier round, pour accoucher d’une petite victoire, ils ont ensuite été privés de la réception des Anglais (lire brève précédente >>) dont le report initial s’est converti, cette semaine, comme par magie noire, en un match nul attribué aux deux équipes, sur décision arbitraire de l’EPCR. Un scandale !
D’autres clubs, comme Clermont, dans la même poule, mais encore Toulouse, Bordeaux et Paris, dans l’autre, ont été victimes de la même injustice.
Pourquoi ne pas avoir opté pour le report la semaine des rencontres aller des huitièmes de finale qui se seraient joués en un seul match ? Aucun argument, juste « Malheureusement, il n’y a pas d’autre choix », sans oser ajouter « qui arrange le Leinster (lésé par un forfait) et d’autres écuries anglaises face à nos brillants Français. »
La pandémie de Covid a clairement changé la donne !
À vos écouvillons, joueurs ! À nos décisions, gouvernants et organisateurs !
Certains l’ont eu dans le nez, d’autres dans le cul.
Facile, donc, pour les Racingmen de jouer les leaders quand, sur le terrain, ça a été une autre paire de « manches » face à de modestes Gallois. Plus maladroits, tu meurs !
Certes, les Gallois ne recevaient pas les Franciliens en tongs, mais on ne peut pas dire qu’en supériorité numérique vingt minutes, avec une domination flagrante, les visiteurs n’avaient pas mieux à faire que trois malheureux points au pied de Machenaud. Que de gâchis !
Pire, ce sont les locaux qui ont inscrit le premier essai, par Williams, obligeant les trois-quarts du Racing à courir derrière le ballon et le score, pour enfin passer la ligne d’en-but adverse, grâce à une relance de Beale et un sublime jeu au pied de Thomas, digne d’un footballeur, qui offrait la balle d’essai à Imhoff (son 32ème en coupe d’Europe, à 8 longueurs du record d’Ashton).
Menés 10-8, à la pause, il a fallu attendre l’heure de jeu pour voir, à nouveau, le Racing briller sur un exploit de trois-quarts, en l’occurrence Fickou qui croisait avec Vakatawa, plutôt malheureux jusque-là, pour le deuxième essai français. Enfin !
Les Gallois, se contentant de défendre, dans cette deuxième période, Russel assurait le break, d’une pénalité, et envoyait Thomas pour l’essai de la victoire. Pourtant, à huit minutes du terme, il y avait la place pour aller cherche le bonus offensif. Mais sur les deux penaltouches qui leur tendaient les bras, Gibert puis Russel, aussi gourmands que maladroits, manquaient chaque fois la cible. Tout un symbole !
Le Racing est d’ores et déjà qualifié, dans le groupe A, tout comme les Rochelais qui, eux, ont autrement dominé les débats sur le pré de Marcel-Deflandre.
Tous les autres matches par poule, en bref…
Poule A
La Rochelle (3) – Bath (11) 39 – 21
En deux temps
Une heure de jeu, 39-0, le bonus offensif en poche, on peut dire qu’il n’y a eu qu’une équipe sur le terrain.
La vitesse de Danty puis la puissance de Picquette ont fait la différence en première période, bien assurée par le pied de Popelin, permettant aux Maritimes de mener 20 à rien à la pause, avant de récidiver au retour des vestiaires par une nouvelle charge de Picquette et les cannes des trois-quarts, envoyant Leyds et Rhule à dame.
Une heure de jeu à sens unique jusqu’à ce que, en deux temps, trois mouvements, les Anglais répliquent par Jonker, Simpson puis Mcconnochie, en moins de dix minutes.
Un relâchement coupable des Rochelais sans conséquence puisque les voilà qualifiés sans concéder le moindre point à leur adversaire, ce qui pourrait bien arranger les affaires d’autres Français dans cette poule, pas au mieux.
Leinster (4) – Montpellier (9) 89 – 7
Circulez y a rien à voir !
Venus à Dublin avec ses seconds couteaux, le MHR a servi de punching-ball aux Irlandais qui n’étaient pas d’humeur à prendre des gants pour enquiller les cinq points de bonus qu’ils visaient en entrant sur le terrain.
C’était chose faite en 24 minutes, le Leinster infligeant un 28-0 aux touristes français, tel le score du forfait « Covid » dont l’EPCR avait osé l'affliger pour le compte de la seconde journée. Voilà le quadruple champion d’Europe vengé, même si sa plainte déposée n’en sera pas moins retirée.
La suite du match sera anecdotique, voire historique, tant ce score fleuve est une première (je crois), une dernière heure invraisemblable, tant les Cistes ont lâché la partie après avoir inscrit un essai pour l’honneur par Dakuwaqa qui, ironie du sort, sortira avec un carton rouge dans le dernier quart d’heure.
Un non-match ou une humiliation, ce sera comme vous voulez, treize essais dans la musette, ça fait quand même mal à la tête… de Saint-André, qui n’est pas sans lui rappeler une autre rouste avec l’équipe de France, dans un quart de finale noir, lors de la coupe du monde en Angleterre.
Ce sera compliqué pour Montpellier d’aller chercher une qualif' après ça, en recevant un autre monstre, Exeter, qui a su, lui, corriger les valeureux Glaswégiens.
Clermont (7) – Sale (6) 25 – 19
C'est un peu court, Jaunards !
Clermont, comme d'hab nous a fait peur d'entrée, en encaissant un essai, et s'est fait peur le reste du temps après avoir égalisé à la mi-temps (19-19).
Un premier acte plein, trois essais partout, en réaction toujours, ou en relâchement encore. Lee, Raka puis Penaud et tout était à refaire au retour des vestiaires.
Un second acte vide mais non sans se jeter dans la gueule des Sharks pour tuer la bête avec l'essai du bonus offensif. Un second acte vain mais pragmatique avec l'entrée du patron, Parra, qui n'a pas manqué sa cible pour inscrire les points de la victoire, poussant ses coéquipiers à défendre et serrer les fesses jusqu'à la fin. Car l'issue aurait pu être pire, ils le savent trop bien. Leur courage aura payé avec cette petite victoire en moindre mal.
Une courte victoire qui oblige les jaunards à l'exploit en Ulster, la semaine prochaine. À moins que les Cistes ne fassent encore dans leur culotte ou que les Maritimes submergent Glasgow.
Exeter (5) – Glasgow (8) 52 – 17
Northampton (10) – Ulster (2) 20 – 24
Poule B
Bordeaux (5) – Scarlets (12) 45 – 10
Un sacré numéro !
Dimanche, les Bordelais ont improvisé avec ce qu’ils avaient en magasin pour surclasser les Scarlets de Llanelli, en manque de rythme et de temps de jeu depuis des mois et qui faisaient leur entrée dans la compétition.
Ça tombait bien pour le jeune arrière de 18 ans, Bielle-Biarret, qui s’en est donné à cœur joie pour inscrire un triplé, emmené par une charnière bricolée avec l’ailier Cordero à la mêlée, auteur d’un match époustouflant, à la Imhoff, son compatriote.
Dès le premier essai, le ton était donné avec une série de une-deux entre Jalibert, Cordero et Woki pour la finition, une action incroyable qui a fait lever les 5000 spectateurs de Chaban.
Cordero et Jalibert ont poursuivi leur festival de passes, relançant et servant deux essais supplémentaires avant la pause, signés Bielle-Biarret et Cros. 21-0, les Gallois n’ont vu que du feu dans les jambes de leurs hôtes.
Au retour des vestiaires, l’arrière girondin remettait le couvert avant de clore le festival avec un triplé et le titre d’homme du match. Entre temps, Jalibert sortait sur blessure (à la cuisse) et Lamothe, puis Ducuing, salaient la note après que les Scarlets avaient répondu par Williams (l’arrière) et Davies (le demi de mêlée).
Pas de quoi s’enthousiasmer de trop, mais assez pour remobiliser les troupes avant de défier les Tigres du Leicester, samedi prochain pour assurer la qualification. Sans Jalibert, sans doute, mais cette équipe vient de démontrer qu’elle a des ressources insoupçonnées. Chapeau Monsieur Urios !
Wasps (8) – Toulouse (7) 30 – 22
Rien ne va plus !
La roue semble avoir tourné pour les champions en titre, depuis qu’ils ont perdu leur meneur de jeu, meilleur joueur du monde (lire brève précédente >>), objet de polémiques toute la semaine quant à son état de santé. Rassurons-nous, il sera de retour au moins pour le XV de France, si ce n’est la semaine prochaine.
Déjà, en championnat, les Toulousains enchaînent les défaites à l’extérieur, les voilà à nouveau piqués par les guêpes de Coventry, incapables de mettre en place leur jeu, malgré un essai d’entrée de Cros et une supériorité numérique durant trois quarts d’heure.
Mais rien n’y a fait, maladresses, impuissance et cadeaux ont permis aux Wasps de prendre les devants à la pause, grâce à deux essais, signés Alo et Shields.
En seconde période, les visiteurs français ont subi, balbutiant leur jeu sous les commandes de Ntamack associé au jeune Page-Relo à la mêlée, jusqu’à ce maul emmené par Mauvaka dans l’en-but à l’heure de jeu. Ramos manquait la transformation pour revenir à trois points, un signe, quand Goperth passait la sienne, quelques instants plus tard, sur l’essai de Barbeary qui portait le score à 27-15, puis à 30-15 après une nouvelle pénalité.
L'essai de Meafou après la sirène ne changera rien à la mauvaise affaire du Stade Toulousain. Décidément, rien ne va plus pour nos champions. Il serait temps que Dupont remette son équipe sur les bons rails, dès la semaine prochaine à Ernest-Wallon.
Castres (9) – Munster (3) 13 – 16
Aux forceps
Les Castrais ont eu du mérite mais pas de récompense au bout d’un match intense face aux puissants Irlandais du Munster.
Menant à la pause (7-3) grâce au seul essai du premier acte, par Larregrain, le CO a tenu bon sous la pression intenable des visiteurs celtes, jusqu’à la dernière minute et cet essai fatal, en force, de Coombes.
Avec seulement trois points au compteur, grâce à ce bonus défensif, les Castrais sont pratiquement éliminés, à moins de circonstances miraculeuses dans ce groupe.
Bristol (4) – Stade Français (10) 28 – 17
Sans grande illusion
Nos Parisiens ont répondu une mi-temps aux intentions claires des Anglais, en quête du bonus offensif. Après avoir encaissé deux essais, sous l’impulsion de l’intenable demi de mêlée, Randall, Barré répondait, juste avant la pause, pour laisser son équipe dans le match, en seconde période.
Mais Randall allait continuer à créer la misère aux Français, avec un essai de filou, qui laissait peu d’espoir aux Parisiens de revenir, d’autant qu’O’Connor y allait de son doublé pour offrir la victoire bonifiée tant convoitée.
Paris a encore moins à espérer que Castres dans cette compétition.
Cardiff (11) – Harlequins (1) 33 – 36
Connacht (6) – Leicester (2) 28 – 29
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La 3ème journée de la Challenge Cup, globalement…
Poule A
Biarritz (3) – Newcastle (2) 13 – 17
Worcester (4) – Toulon (1) 23 – 34
Zèbre (5) exempt
Poule B
Perpignan (4) – Lyon (1) 6 – 37
Trévise (3) – Newport (5) 23 – 9
Gloucester (2) exempt
Poule C
Brive (2) – Pau (3) 33 – 25
London Irish (1) – Édimbourg (4) 21 – 20
Saracens (5) exempt
Le Lou premier qualifié avec un 3 sur 3
Toulon bien parti pour lui emboîter le pas avec un sans-faute sur seulement deux matches.
Brive, Perpignan et Biarritz toujours dans la course.
Par contre, c’est quasi fini pour Pau avant un dernier et périlleux déplacement à Édimbourg.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
L’EPCR tirera-t-il lui-même ses rois des huitièmes ?
Après les rebondissements des décisions incompréhensibles et insensées des organisateurs pour faire face aux aléas de la pandémie, la dernière journée de la phase régulière (pour la Champions Cup seulement*) nous livrera les qualifiés en huitième de finale, à moins que ce ne soit, encore, le mauvais sort qui s’en charge des bureaux de Lausanne.
Bordeaux, Clermont, Montpellier et Toulouse devront l’emporter pour assurer leur qualif', nous offrant des affiches alléchantes face à des grosses écuries outre-Manche.
(*) Pour la Challenge Cup, une journée supplémentaire aura lieu, la semaine des huitièmes-aller de sa grande sœur, en avril.
Et ça commence dès vendredi 21 janvier, avec le programme suivant, en Champions Cup :
Harlequins – Castres (B) à 21h
Puis samedi 22 janvier :
Toulouse – Cardiff (B) à 14h
Bath – Leinster (A) à 14h
Leicester – Bordeaux (B) à 16h15 -> FR2
Ulster – Clermont (A) à 18h30
Scarlets – Bristol (B) à 18h30
Glasgow – La Rochelle (A) à 21h
Enfin, dimanche 23 janvier :
Stade Français – Connacht (B) à 14h
Sale – Ospreys (A) à 14h
Racing 92 – Northampton (A) à 16h15 -> FR2
Munster – Wasps (B) à 16h15
Montpellier – Exeter (A) à 18h30
S’agissant de la Challenge Cup et les 6 autres clubs du TOP 14, veuillez consulter le site officiel de l’EPCR qui vous en détaillera le programme.
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de beIN Sports
Du côté du TOP 16 féminin
Retrouvez les résultats*et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
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