Les brèves d'Ovalie - Edition n°497
D'un bourdon à l'autre
Mondial féminin... Petite finale France – Canada 36 – 0
Que leur joie l’emporte !
On les avait laissées avec le spleen et l’amertume, la semaine passée, gavées de regrets, après cette demi-finale manquée face aux Black Ferns, on les a retrouvées comme on les aime, ce samedi, sur la même pelouse d’Eden Park, virevoltantes, engagées, implacables et victorieuses, à l’image d’une Pauline Bourdon intenable, inspirée et décisive.
Une petite finale grandiose qui les fige pour la 7ème fois dans le bronze !
Pourtant, les Canucks, au troisième rang mondial, sont loin d’être des tendres et des proies faciles à dévorer, comme l’ont fait nos Affamées, il suffit de se rappeler la demie face aux Anglaises où elles leur ont posé bien des problèmes (19-26).
Seulement, nos Bleues n’ont laissé que peu d’espace et de munitions à ces Canadiennes à qui elles ont fermé les portes, d’entrée, en un éclair, étouffant chaque assaut sous leur toile défensive quand, de leur côté, elles bonifiaient toutes leurs attaques.
La charnière française a clairement revu sa copie, cette fois, et proposé un jeu d’occupation plus judicieux, du côté de Caroline Drouin, quand Pauline Bourdon flairait les bons espaces et combinait à la perfection pour servir ses partenaires.
Comme ses avants, déchaînées et déterminées à charger au ras pour inscrire ce premier essai que Madoussou Fall concluait avec autorité, dès la douzième minute.
Patientes et confiantes en leur force, les Bleues parvenaient à doubler la mise, vingt minutes plus tard, sur une incursion de Gabrielle Vernier qui trouvait à sa droite, sortie de nulle part, Pauline Bourdon, en feu follet électrique sur « l’allée des dames » jusque sous les perches. On retrouvait notre demi de mêlée virevoltante, trois minutes après, derrière une mêlée, trépignant d’envie avant de s’engouffrer petit côté pour servir Caro qui libérait parfaitement son ballon pour Marine Ménager, puissamment lancée pour le troisième essai. Imparable.
22-0 à la pause, c’était du grand art, les filles !
Dès le retour des vestiaires, ce XV de France n’allait pas relâcher son emprise sur sa finale. Dès la première touche à cinq mètres de l’en-but canadien, Annaëlle Deshaye profitait d’un petit trou de souris dans un maul illicitement écroulé pour planter la quatrième banderille dans le dos des Canucks (29-0).
Dominées dans tous les secteurs, les Nord-Américaines semblaient aussi impuissantes que maladroites et c’est logiquement qu’à l’heure de jeu, Pauline et Caro les faisaient tourner, une nouvelle fois, en bourrique pour le coup de grâce, signé Marine (pour son doublé) sur un ballon rapidement écarté sur son aile.
Le carton jaune contre Gabrielle Vernier ne permettra même pas aux Canadiennes de sauver l’honneur, les entrées des expérimentées Trémoulière, N’Diaye et Mayans muselant avec fraîcheur et maîtrise toute velléité offensive du jeu adverse.
Une belle fin pour nos Affamées, une belle revanche pour notre charnière et un joli cadeau pour ces Bleues qui tirent leur révérence sur une belle victoire.
Merci à Laure Sansus, Marjorie Mayans, Céline Férer et Safi N’Diaye !
Désormais, il faut tourner la page et se tourner vers le prochain mondial, dans trois ans, chez les Red Roses qui l’ont eu bien plus mauvaise que nos Tricolores dans la grande finale.
On a déjà hâte d’en découdre avec, à Twickenham, au printemps prochain.
La grande finale en bref…
Nouvelle-Zélande – Angleterre 34 – 31
Des mauls, un rouge, des espaces et des essais
Comment vous dire ? 14 minutes et 14-0 pour les Red Roses, à 15 contre 15, dans un match à sens unique, jeu au large puis ballon porté, toute la panoplie du jeu qui défile à l’anglaise pour deux essais signés Kildunne et Cokayne.
Quand un carton rouge contre Thompson pour un tête contre tête est venu enrayer la machine britannique, ouvrant les espaces aux Blacks Ferns qui n’en demandaient pas tant pour enfin déborder ce mur de roses barbelés. Dès lors, la finale s’est emballée pour le plus grand plaisir des spectateurs, dans une course-poursuite infernale et une surenchère de jeu au large et de ballons portés, pour un festival d’essais, 6 à 5.
7-14 par Ponsonby, 7-19 par Packer, 14-19 par Leti-L’iga, 14-26 par Cokayne et 19-26 par Rule avant la pause.
Puis 24-26 après une chevauchée fantastique conclue par Fluhler, dès le retour des vestiaires, 29-26 par Murray, puis 29-31 par Cokayne, pour son triplé, avant le coup de grâce porté par Leti-L’iga, pour son doublé.
Et comme nos Bleues, en demie, la balle de match des Anglaises a été gâchée sur une dernière pénaltouche, à cinq mètres de l’en-but néo-zélandais, par un mauvais lancer de Davies. Alors que si elles avaient passé les trois points, sous la botte de Scarratt, la prolongation aurait peut-être souri aux Red Roses sur la longueur.
La Nouvelle-Zélande conserve donc, contre toute attente, son titre de championne du monde, le sixième sur neuf éditions. Une bien grosse déception pour les archi-favorites d'outre-Manche et un goût encore plus amer pour nos Françaises qui auraient tant aimé s’y frotter et leur piquer le titre sans s’y piquer.
Rendez-vous au printemps prochain, puisque je vous dis !
La tournée d’automne des Bleus en bref…
France – Afrique du Sud 30 – 26
Dur dur !
Pour une boule de cuir, quatre Bleus au vestiaire, au bout de trente minutes, les Boks boxent ! On fait la queue au protocole commotion, on n'avait encore jamais vu ça.
Un match de rugby, ce choc entre nos Coqs et les champions du monde ?
Plutôt un combat de kick-boxing où tous les coups semblaient permis, à commencer par ce coup de boule assassin de Du Toit sur le visage de Danty, lui fracturant le plancher orbital. Premier carton rouge de la partie, au bout de douze minutes et premier remplacement impromptu, Macalou (incroyable !) prenant l'aile tandis que Moefana glissait au centre.
Au suivant ! Atonio, Flament et Baille... out !
Le pilier droit reviendra en seconde mi-temps quand Dupont sortira à son tour, définitivement, pour un plaquage en l'air sur Kolbe qui retombe sur la tête, comme ce match devenu fou.
Le score ? 19-13 alors pour les Bleus, après un essai partout de chaque côté, en première période, par Baille, d'abord, avant sa sortie, puis Kolisi, ensuite, avant la pause, complétés par les points au pied de Ramos et Kolbe, impeccables.
Tantôt on regarde, tantôt on ferme les yeux, tant on a mal pour eux.
Dès lors, il n'y a plus qu'une seule équipe sur le terrain, les Springboks démontent toutes les actions des Tricolores, renversés à chaque ruck, enfoncés à chaque maul, découpés à chaque plaquage, ça ressemble à une boucherie où les actions sont hachées pour remettre la main sur le cuir, jusqu'à l'essai inévitable d'Arentse en bout de ligne, derrière un ballon porté. 19-20 puis 19-23, les Bleus subissent et souffrent.
Et puis est venu le coaching, Alléluia ! En plus de Lucu, les entrées des avants frais, et Macalou retournant dans le pack, nous offraient enfin une première munition à l'heure de jeu et Ramos ramenait l'équipe de France à un point (22-23), bien revenue dans le match, la main sur le ballon.
Il a fallu que monsieur Barnes fasse des siennes, en offrant une pénalité sur une faute fantôme, alors que Macalou échappait à un plaquage. Trois point de plus pour Willemse, troisième buteur des Boks, obligeant les Tricolores à aller chercher l'essai dans les dix dernières minutes. Ce qu'ils parviendront à faire sur une énième penaltouche, feintant le ballon porté et envoyant Moefana puis Falatea à dame. Oui, mais en rampant, pour le pilier girondin, sans que monsieur Barnes n'ose y revenir.
Ce n'était finalement que justice car, sans la pénalité cadeau précédente, Ramos aurait déjà pu donner la victoire au pied, à deux reprises.
Quel drôle de match et de dénouement, dans la confusion et la douleur physique pour une satisfaction immense au bout, du devoir (plus que d'un exploit) accompli, avec cette douzième victoire consécutive mais surtout face au seul adversaire encore jamais battu depuis 2009.
Chapeau messieurs !
Mais l'aventure ne fait que commencer, le plus dur sera de confirmer la série en 2023.
Les autres test-matches internationaux masculins en deux ou trois mots…
Italie – Australie 28 – 27 Quel exploit !
Irlande – Fidji 35 – 17 Pour le spectacle
Angleterre – Japon 52 – 13 Grosse réaction anglaise
Pays de Galles – Argentine 20 – 13 Sans éclat
Écosse – Nouvelle-Zélande 23 – 31 Logique
La semaine prochaine…
Fin de tournée
Les hommes de Galthié vont tâcher de terminer en beauté cette tournée face au Japon, pas comme un soir d’automne, il y a cinq ans, où les Coqs de Novès s’étaient délités au fil d’un test à la main des Nippons (23-23).
Au programme des principaux test-matches de la tournée d’automne masculine, samedi 19 novembre :
Pays de Galles – Géorgie, à 14h
Italie – Afrique du Sud, à 14h
Angleterre – Nouvelle-Zélande, à 16h15
Écosse – Argentine, à 16h15
Irlande – Australie, à 21h
Puis dimanche 20 novembre :
France – Japon, à 14h -> Fr2
À noter les résultats et programme du Tournoi final de qualification pour la Coupe du monde 2023 Hommes.
Dimanche 6 novembre :
États-Unis (1) – Kenya (4) 68 – 14
Portugal (2) – Hong-Kong (3) 42 – 14
Samedi 12 novembre :
Portugal (1) – Kenya (4) 85 – 0
États-Unis (2) – Hong-Kong (3) 49 – 7
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Vendredi 18 novembre :
Hong-Kong – Kenya, à 14h
États-Unis – Portugal, à 16h30 (la finale pour le dernier ticket)
Toutes les infos à retrouver sur le site officiel de RugbyWorldCup >>