Les brèves d'Ovalie - Edition n°511
À fleur de Pau...
TOP 14... 18è journée Perpignan (13) – Pau (12) 49 – 29
Les Catalans sortent la tête de l’eau
Quel spectacle et quel retournement de situation ont opéré les Perpignanais, en deux rencontres déterminantes.
Après la victoire précieuse à Amédée-Domenech qui les avait propulsés à hauteur des Brivistes, il y a quinze jours, voilà qu’ils leur cèdent la dernière place, samedi après-midi, à Aimé-Giral, devant 13500 spectateurs en fusion, tirant une nouvelle proie au bord du gouffre de la relégation, à deux longueurs seulement d’un maintien dont la course vient de prendre une nouvelle dimension entre quatre protagonistes, dans un mouchoir de poche.
Défaits, les Palois, comme les Castrais, ont désormais des Catalans métamorphosés, complètement reboostés, dans le rétroviseur.
Quelle détermination et quelle flamboyance encore !
Après une grosse entame des Béarnais, qui ont pris les premiers points par le pied d’Henry, les Catalans ont aussitôt répondu par la botte de Tedder qui allait nous offrir le match de sa vie et, peut-être, celui de la survie des Bleu ciel, Sang et Or dans ce TOP 14.
Sur une fulgurance du centre international argentin, De la Fuente, qui mystifiait le premier rideau défensif palois, Tedder s’arrachait pour terminer l’action superbe derrière la ligne.
Dans un début de match à cent à l’heure, Maddocks répliquait aussitôt, derrière une touche des visiteurs, bien servi par Manu, pour l’égalisation. 10 partout, en moins d’un quart d’heure, quel régal !
Lorsque ce match est devenu fou !
Cinq minutes plus tard, derrière une chandelle de Tedder depuis son camp, Deghmache surgissait, en pleine course, tapant un coup de pied de volée, tel un footballeur, parfaitement dosé, par-dessus Manu, que le demi-de-mêlée local n’avait plus qu’à dépasser pour aplatir le cuir dans l’en-but. Sensationnel !
Les catalans semblaient marcher sur l’eau, en cette fin de premier acte, Tedder passant deux nouvelles pénalités, quand De la Fuente concluait le troisième essai en bout de ligne, après une grosse séquence de jeu au près des avants, bien servi par McIntyre, en chef d’orchestre d’une partie à sa main.
28-10, à la pause, les Palois sont revenus des vestiaires avec la même intensité qu’en début de match, Laporte trouvant les intervalles derrière la première mêlée, pour le deuxième essai.
De quoi réveiller les hommes de Marty, enflammant le public d’Aimé-Giral sur un jeu au large fabuleux qui trouvait, une nouvelle fois, la détermination de Tedder, pour son doublé (35-17).
L’infériorité numérique des Palois, suite au carton jaune contre Zegueur, pour un plaquage dangereux sur Tedder (faut pas toucher à l’homme du match), n’allait rien arranger, l’arbitre accordant un cinquième essai litigieux aux locaux, alors que Sawailau semblait avoir aplati en deux temps. Tant mieux, c'était le bonus offensif pour les Catalans ! (42-17)
Mais la messe était loin d’être dite !
De retour à quinze, les Palois, très remontés, à l’image de leur troisième-ligne centre fautif, emportèrent tout sur le passage du maul que Zegueur conduisait, plein de rage. Récidivant, trois-minutes plus tard, grâce au coaching de Piqueronnie et la fraîcheur de son banc, Robson (à la mêlée) trouvait Colombet (à l’arrière) sur une sautée pour le quatrième essai (42-29).
Ce match est fou, je vous disais. Mais le dernier mot revenait de droit aux locaux, magnifiques !
Une dernière minute pour un dixième essai d’un spectacle fabuleux, signé Dubois, emporté sur son aile pour attraper ce bijou de petit coup de pied de McIntyre et offrir, au-delà de la victoire des siens, cette étincelle d’espoir, dans le ciel d'Aimé-Giral, tant ces Bleu ciel, Sang et Or ne lâcheront rien jusqu’au bout, jusqu’à la dernière minute du dernier match de ce championnat.
Castres, Pau, et surtout Brive, ont bien reçu le message.
Les autres matches en bref…
Racing 92 (5) – Brive (14) 34 – 24
Les Coujoux replongent
Malgré un premier essai, d’entrée, plein de promesses du jeune Carbonneau, sous les yeux de son père, le demi de mêlée briviste n’a pas pu empêcher son alter égo, Le Garrec, jeune international appelé avec les Bleus, de lui répondre par un petit coup de pied décisif pour son ailier Dupichot.
C’était ensuite au tour du jeune Gibert, à l’ouverture, de faire de même pour l’ancien corrézien Kamikamica sur l’autre aile et prendre la partie en mains et du bout du pied pour voir le Racing mener 20-10, sous les yeux de Russel sur le banc.
Mais en face, son vis-à-vis, Sanchez n’était pas en reste, bien servi par Carbonneau pour le second essai briviste, ramenant les siens à trois points, à la pause (20-17).
Mieux, au retour des vestiaires, ls Coujoux prenaient l’avantage, comme en première période, par Paulos, bien servi par Sanchez (20-24). Mais si le terrain synthétique avait amusé jusque-là les visiteurs, comme à chaque fois, les Racingmen ont mis le holà, faisant taire les hommes de Collazo, une bonne fois pour toutes, avec deux essais, coup sur coup, de Lauret puis Spring.
Si Brive n’a pas démérité, le club repart logiquement sans le moindre point avec comme seul gain, une lanterne rouge qu’il se serait bien passé de reprendre. Quant au Racing, il l’emporte sans bonus et sans avoir eu besoin de faire entrer Russel avant le France – Ecosse. C’est ça, le fair-play français.
Castres (11) – la Rochelle (4) 17 – 32
Le CO submergé
Invaincus depuis deux ans à domicile, les Castrais ont bu la tasse face aux Maritimes, remontés comme jamais après leur défaite à Marcel-Deflandre, il y a quinze jours.
On n’a vu que du Jaune et Noir en première période, si on oublie l’en-avant de Danty qui a amené le premier essai de Dumora. Hastoy a puni ensuite les fautes tarnaises avant de servir Seuteni, par une passe au pied décisive (décidément l’arme fatale, ce week-end) pour conclure les temps forts rochelais, avant la pause.
Menant 19-7, les Maritimes ont continué à mettre la pression, Danty provoquant deux fautes au sol payantes, Hastoy se chargeant d’enquiller les points (10-25), avant que les locaux ne réagissent enfin, après une série de pick-and-go, Chilachava enfonçait la ligne et redonnait espoir aux siens (17-25).
Mais les visiteurs auront le dernier mot, à la dernière minute, par Sclavi, bien servi par Kerr-Barlow. Le CO est dans le dur, dans la course au maintien, à hauteur de Pau, tandis que La Rochelle revient dans le carré de tête.
Lyon (3) – Montpellier (9) 31 – 21
Un Lou irrésistible
Parti sur des chapeaux de roue, ce match a vu les Lyonnais prendre d’entrée le dessus sur les champions de France, avec un essai de Maraku, devant l’attentisme fautif de Carbonel. Cinq minutes plus tard, c’est une action d’école des trois-quarts qui a envoyé Couilloud à dame sur une passe encore décisive de l’altruiste Tuisova qui pouvait y aller seul.
Les Cistes ont réduit l’écart, avant la pause, par Paenga-Amosa, sur un classique ballon porté (17-11), avant de voir les locaux dérouler leur jeu en seconde période, avec deux nouveaux essais, signés Guillard et Maraku pour son doublé, et le bonus offensif.
Un bonus de courte durée puisque Tisseron l’invalidera sur le fil, histoire de calmer les ardeurs du Lou, invaincu en 2023, après sa désillusion contre Brive, le jour de la Saint-Sylvestre.
Bayonne (6) – Stade Français (2) 29 – 26
Un match de haut vol
Merci monsieur Praderie. Il arrive un moment où le favoritisme commence à se voir, surtout à la 79ème minute et la quatrième mêlée enfoncée par les Parisiens devant la ligne bayonnaise et que l’essai de pénalité n’est toujours pas accordé. Au bout du bout, les visiteurs parviennent à marquer, par Briatte, sans transformer, laissant un match de parité amer (26-26). Mais c’était sans compter la promptitude de l’arbitre biarrot à accorder la pénalité, sur le fil, à ses amis basques pour une victoire écœurante.
C’est dit.
Les coéquipiers de Lopez n’avaient pas besoin de ça, tellement ils ont montré de belles choses, encore, dans ce match d’ouverture de la 18ème journée, à Jean-Dauger.
Deux beaux essais de chaque côté, Bosch et Ceyte, pour l’Aviron et Hirigoyen et Ward, pour le Stade, avant cette mascarade de fin de match sur le troisième essai des visiteurs.
Car, oui, Paris a été volé.
Toulon (7) – Toulouse (1) 17 – 6
Tout ça pour ça !
C’était bien la peine de réserver le Vélodrome pour ce spectacle-là.
Entre l’essai d’Isa, dans le premier quart d’heure, et celui de Serin, à la dernière minute, on s’est littéralement fait chier avec toutes ses stars sans inspiration, avant de se fritter, en fin de rencontre
Un carton rouge contre Parisse, dès la 30ème qui n’a pas aidé les Toulousains, et des cartons jaunes, à la 73ème , distribués comme des petits pains dans la figure, valant un rouge à Elstadt.
Jaminet, Lebel, Barassi, d’un côté, Luc, Waisea, Kolbe, Wainiqolo, de l’autre, on pouvait s’attendre à autre chose qu’à une fête aux vendanges ou un convoi d’occasions à la déchetterie.
À oublier !
Clermont (10) – Bordeaux (8) 18 – 9
En vain
Ils auront essayé, des deux côtés, mais aucune équipe n'aura réussi à passer la ligne d'en-but, dans un match sans essai. Pour deux formations réputées flamboyantes offensivement, par le passé, autant dire que l'on n'a rien eu à se mettre sous la dent qui valait un frisson. Une purge !
Autant de maldresses dans le jeu, de fautes stupides (jusqu'au carton de Kubriashvili) qui ont régalé les buteurs, surtout du côté bordelais, Holmes passant six pénalités contre trois seulement pour Belleau.
L'ASM aura besoin de temps pour se reconstruire et trouver une nouvelle identité de jeu et d'état d'esprit. Quant à l'UBB, si cette victoire la relance, vivement qu'elle récupère ses maîtres à jouer.
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Un autre tournoi commence…
Assurés de ne pas réaliser le Grand Chelem, les Bleus vont devoir se concentrer sur eux et leur jeu pour retrouver sérénité et efficacité, tandis qu’en face, les Écossais vont tenter de reproduire l’exploit de 2021, au Stade de France, afin de poursuivre leur rêve de nouveau titre, depuis 1999… et qui sait, peut-être de Grand Chelem, comme en 1990.
La veille, les Irlandais devraient confirmer tout le bien que l'on pense d'eux, quand les Gallois, eux, auront tranché s'il jouent contre les Anglais ou font grève contre leur fédération.
Au programme* de la 3ème journée du VI Nations, samedi 25 février :
Italie – Irlande, à 15h15
Pays de Galles – Angleterre, à 17h45
Puis, dimanche 26 février :
France – Écosse, à 16h
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de France TV
Les Bleuets joueront les Écossais, le vendredi 24 février à 21h au stade Armandie, à Agen (sur L’Équipe TV).
En parallèle et, toujours, parfait doublon, le TOP 14 nous offre* sa 19ème journée, dès le samedi 25 février :
Stade Français – Montpellier, à 15h
Bordeaux – Perpignan, à 17h
Bayonne – Castres, à 17h
La Rochelle – Brive, à 17h
Lyon – Racing 92, à 17h
Toulouse – Pau, à 21h05
Puis, dimanche 26 février :
Clermont – Toulon, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
Du côté du nouveau TOP 12 féminin
Retrouvez les résultats* et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
(*) Faute de suivi médiatique en direct, je ne commente plus les résultats