Les brèves d'Ovalie - Edition n°513
Le supplice jusqu'à l'hallali
TOP 14... 20è journée Brive (14) – Bordeaux (5) 7 – 28
La coupe est pleine pour les Coujoux
Après cinq journées de doublons qui ont vu des favoris à la peine, comme Toulouse et La Rochelle, mais très bien s’en tirer, d’autres à la traîne, comme Montpellier et Toulon, et à peine remonter, les petits poucets du championnat ont profité du chaos des grosses écuries pour tirer leur épingle du jeu et se tirer la bourre entre eux, dans une lutte féroce.
Et c’est Brive qui en a fait les frais, enchaînant cinq défaites consécutives, après avoir gagné trois fois de suite, après Noël, en cadeau de bienvenue pour son sauveur, Collazo.
Et le comble de cette mauvaise série aura été la terrible désillusion à domicile contre la lanterne rouge d’alors, Perpignan, qui a précipité les Coujoux en enfer d’où ils ne sont plus près de sortir, un pied déjà bien embourbé en PRO D2.
Alors, quand ils ont vu arriver, samedi, à Amédée-Domenech, une équipe bordelaise, armée jusqu’aux dents, de vitesse, d’engagement et de talents, commandée par une charnière internationale, Lucu-Jalibert, qui ne demandait qu’à briller aux yeux du sélectionneur avant le Crunch du tournoi, difficile pour eux d’exister.
Pire, ils ont bu le calice de Bordeaux jusqu’à la lie.
En moins de trente minutes, les voilà menés 20 à rien, après avoir été concassés par des avants surpuissants et vu défiler sous leurs yeux, impuissants, un film d’actions offensives dans un festival de cannes de trois-quarts où Cordero puis Buros s’illustraient sur les deux premiers essais. Si les Coujoux ont réagi, par orgueil, avant la pause, par un essai plein de rage de Kunavula, ce fut leur seule contribution au spectacle de leur mise mort, scellée en deuxième période, malgré une défense au courage.
L’UBB inscrira seulement un troisième essai, à l’usure de ces remparts fortifiés, à force de les bombarder, sur une dernière relance, pour le doublé de Cordero, faute d’avoir assuré, par excès de zèle (de Jalibert notamment, qui a surjoué inutilement), un bonus offensif qui lui tendait les bras.
Oui, ça en est fini du TOP 14 pour Brive, je ne me risque pas beaucoup à l’annoncer, tant il y a un trou béant entre lui et ses prédécesseurs et, surtout, un calendrier à faire peur.
Car devant, entre Pau, Castres et Perpignan, la lutte promet d’être aussi féroce pour éviter la place de barragiste au maintien.
Les autres matches en bref…
Pau (13) – La Rochelle (2) 32 – 36
Gailleton vs Hastoy
Libérés du groupe France, avant que le Rochelais et ancien Palois n’y retourne ce dimanche, contrairement à la nouvelle coqueluche paloise, ces deux joueurs auront brillé, samedi après-midi, au stade du Hameau.
Dans un match dominé par les Maritimes, après un premier essai tout en puissance de Bothia, auquel a parfaitement répondu Ikpefan, en bout de ligne, derrière une mêlée conquérante, Hastoy a fait parler toute sa classe, au pied, pour punir l’indiscipline de ses anciens partenaires, mais aussi avec un essai sur une interception cruelle, juste avant la pause, pour prendre le score (11-17).
Discret en première période, Gailleton allait, à son tour, faire causer son talent, après que Laporte aura donné l’exemple sur le deuxième essai maison, sur une inspiration au pied d’Henry, dès le retour des vestiaires. L’ouvreur palois, encore lui, délivrait une passe au cordeau dans la course du jeune centre international pour son premier essai de la partie, le troisième de son équipe, pourtant en infériorité numérique.
Le jeune Bleu allait récidiver, quelques minutes plus tard, pour son doublé, encore bien servi par Henry, s’infiltrant dans la défense rochelaise pour l’essai, peut-être, de la victoire (32-29), à dix minutes du terme.
Mais, sur une relance assassine, partie d’Hastoy dans son camp, Leyds déchirait le rideau sur une jolie feinte, pour servir Seuteni qui, dans un intervalle ouvert comme un boulevard, crucifiait les efforts et les espoirs de la Section. Cruel mais logique !
La Rochelle a retrouvé, aussi logiquement, sa place de futur demi-finaliste.
Perpignan (12) – Bayonne (6) 34 – 27
Eux ne lâchent rien
Depuis le début du tournoi, les Catalans ont montré qu’à Aimé-Giral, ils ne laissent désormais rien aux visiteurs, s’arrachant jusqu’au bout, pour la victoire, à la vie, à la mort, devant un public conquis et fier d’être momentanément sortis d’affaire.
Et quel spectacle encore, face à des Basques aussi joueurs !
Sept essais, de part et d’autre, un ballon porté puis un caviar de passe au pied de McIntyre, si précieux dans cette équipe, et voilà Lam et Crossdale lançant les festivités dans un match en deux actes, chacun le sien.
Si Buliruarua a répondu aux locaux, derrière une magnifique action de trois-quarts, Dubois, puis Galletier confirmaient la mainmise des hommes de Marty sur cette première période, avec deux nouvelles pépites qui bonifiaient le score à 28-13, à la pause.
Mais le second acte allait être à l’avantage des Bayonnais, un ballon porté puis un caviar de passe intérieure de Lopez pour Buliruarua qui servait Orabé, et voilà les visiteurs aux basques des Catalans (28-27), avant la double libération par McIntyre, puis Tedder dans une fin de match tendue.
Bayonne devra cravacher pour garder sa place de barragiste et ne pas se faire avaler par le peloton de concurrents costauds dans sa roue (Racing, Toulon et Montpellier).
Castres (11) – Lyon (4) 27 – 22
Un CO solide mais vulnérable
Grâce à deux belles entames, récompensées par deux beaux essais signés Dumora puis Ardron, les deux sur une passe au pied parfaite d’Urdapilleta, les Castrais ont pris chaque période par le bon bout, dans un match engagé, gagné sur le combat et la discipline, mettant fin à une série de six victoires d'affilée du grand méchant Lou.
Pourtant, les Lyonnais sont revenus dans la partie, par Maraku, en première mi-temps, grâce à l’incontournable Tuisova, marqueur dans le second acte, comme Fotuaika. Mais l’indiscipline des visiteurs leur aura coûté le match, par la botte punitive d’Urdapilleta.
Une courte victoire précieuse pour le CO qui reste néanmoins vulnérable, la tête à peine hors de l’eau.
Quant au Lou, le point de bonus défensif est le bienvenu pour continuer à rêver d’un barrage à domicile.
Montpellier (9) – Clermont (10) 34 – 6
À toi, à moi, le droit de rêver
Les champions de France ont piqué le rêve des Jaunards (finir dans les 6), alors qu’ils étaient au plus mal. Tout à l’image de ce match qui est passé d’une domination à l’autre.
Celle des Cistes, en début de rencontre, incapables de concrétiser le moindre point, suivie de celle des visiteurs, le reste de la mi-temps, tantôt à 15 contre 13, incapables de conclure deux essais, à portée de mains… échappant chaque fois le cuir, avant que ce ne soit le match, après la blessure tragique de Fisher.
Tragique, pour la perte qu’elle cause à l’ASM, mais aussi pour celui qui a pris sa place, Cancoriet, coupable de deux cartons jaunes (synonymes de rouge) qui ont amené les deux essais du MHR, dans les arrêts de jeu du premier acte, puis au retour des vestiaires.
À partir de là, tout est devenu compliqué pour les Jaunards, et les Montpelliérains se sont mis à rêver au TOP 6, avec trois essais supplémentaires, à 15 contre 13 (merci Bezy pour le nouveau carton), mettant la stratégie d’Urios, la tête à l’envers.
Le rêve s’est transformé en cauchemar pour Clermont qui doit désormais tout gagner pour espérer jouer les phases finales. Plus raisonnablement, il peut aller chercher la huitième place, ou passer par le trophée de la Challenge cup, pour se qualifier pour la prochaine Champions Cup.
Toulon (7) – Stade Français (3) 37 – 9
Un Toulon très Serin
Après une entame à l’avantage des Parisiens, menant 0-6 au bout de cinq minutes, les Varois s’en sont remis aux fulgurances de Serin pour prendre ce match en mains.
Une percée du demi de mêlée international, depuis son camp, et quelques séquences de jeu plus tard, l’action aboutissait au premier essai de Paia’aua. Si Segonds passait trois nouveaux points pour les visiteurs, sans savoir qu’ils seraient les derniers, la partie allait basculer sur un coup du sort. Sur un coup de pied heureux de Kolbe, plutôt, l'ailier sud-africain interceptant une passe parisienne pour l’essai en contre.
Dès lors, les locaux prenaient le match à leur compte et celui du pied précis de l’arrière, Salles, pour punir l’indiscipline des visiteurs et mener 20-9 à la pause.
Le deuxième acte sera un festival offensif des Toulonnais, sous la baguette d’un Serin survolté et rusé, mais tardivement et logiquement récompensé, par deux nouveaux essais, un de pénalité, puis un dernier de Du Preez, synonymes de bonus offensif.
Toulon revient aux portes du TOP 6 dans une dernière ligne droite qui lui promet d’y faire son entrée, avec le retour de tous ses internationaux dans trois semaines. Quant à Paris, la dégringolade est proche s’il ne resserre pas les rangs de sa défense, au risque de quitter le club des six.
Racing 92 (8) – Toulouse (1) 35 – 39
Du rugby en salle
On le savait, le terrain synthétique du Paris-La-Défense-Arena attire le jeu et le spectacle. Il n'en fallait pas tant pour les seconds couteaux de Mola, loin d'être des manches, pour s'y amuser, obligeant les Franciliens à leur courir après.
Résultat : un spectacle à cinq essais partout, presque un match nul, si seulement Russel n'avait pas eu si peu de réussite au pied (4/7) contrairment à Jaminet (6/7).
Spring, Lauret, Moukoro, Gibert et Habosi ont été les marqueurs pour les locaux, quand Mauvaka, Delibes (deux fois), Meafou et Graou ont été ceux des visiteurs.
Toulouse s'installe largement en tête, avec 11 longueurs d'avance sur son dauphin rochelais, quand le Racing se complique la tâche d'accéder au TOP 6, toujours à 3 points des Basques.
Pour l’heure, place aux vacances bien méritées. Rendez-vous dans trois semaines !
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après ce week-end)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le Tournoi nous revient avec trois finales !
À deux journées de la fin, le Tournoi des VI Nations va décider du sort du vainqueur et de la cuiller de bois dans trois duels de choc, à ne pas rater.
L’Italie va tenter, sans Capuozzo blessé, d’enfoncer plus encore les Gallois dans leur crise interne, triste lanterne rouge.
Quand les XV de France et de la Rose vont se disputer le droit de bénéficier d’une défaite celte, dans un Crunch saignant à Twickenham, avant d'avoir les yeux tournés vers Murrayfield, le lendemain, pour un exploit écossais qui offrirait un finish à trois, lors de la dernière journée, entre les heureux vainqueurs et le numéro un mondial irlandais.
Au programme* de la 4ème journée du VI Nations, samedi 11 mars :
Italie – Pays de Galles, à 15h15
Angleterre – France, à 17h45
Puis, dimanche 12 mars :
Écosse – Irlande, à 16h
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de France TV
Les Bleuets joueront les Anglais, le vendredi 10 mars à 21h (sur L’Équipe TV).
Du côté du nouveau TOP 12 féminin
La semaine prochaine, le championnat fait une longue pause, le temps de préparer le Tournoi des VI Nations qui prendra le relais des garçons dès le 25 mars.
Retrouvez les résultats* et le calendrier sur : >> site FFR : competitions-elite-1-feminine
(*) Faute de suivi médiatique en direct, je ne commente plus les résultats