Les brèves d'Ovalie - Edition n°518
Petite faim, petit Crunch...
CHAMPIONS CUP... Quarts La Rochelle – Saracens 24 – 10
Le champion sort la grosse cavalerie
Après la qualification phénoménale des Toulousains, la veille (lire ci-après), les champions en titre avaient à cœur de finir en beauté face aux redoutables Anglais de Watford, ce dimanche pascal après-midi, dans un stade Marcel-Deflandre à guichets fermés.
Avec autant d’internationaux, de part et d’autre, ce petit Crunch a accouché d’un gros combat devant, à coups de charges au près, de plaquages et d’autant de turnovers, avec de trop rares séquences de jeu au large depuis les lignes arrières, plus occupées à défendre qu’à relancer.
Après dix minutes de domination territoriale, à sonner les cloches aux visiteurs, particulièrement indisciplinés, engrangeant alors six points sous la botte d’Hastoy, les Maritimes se sont mis ensuite à marcher sur des œufs, faisant des omelettes en mêlée, s’emmêlant dans les relances et laissant le jeu à la main des Anglais, pourtant peu inspirés pour concrétiser leurs temps forts.
Seul Botia semblait marcher sur l’eau, grattant tous les ballons !
Il aura fallu attendre trente minutes avant de voir enfin les coéquipiers d’Alldritt entrer dans les 22 adverses et avancer sur une longue séquence de jeu au près, avant que Kerr-Barlow ne se fasse la malle derrière un ruck, enfumant toute la défense anglaise. Mais que ce fut âpre et laborieux, à l’image des dernières minutes de ce premier acte où les pénalités rochelaises jouées en touche n’ont rien donné.
Menant 16-3 à la pause, les locaux sont revenus avec les mêmes intentions et les mêmes armes, Botia au grattage et Kerr-Barlow en cocher des avants pour les faire charger au près, sans grandes envolées. Ce sont même les Sarries qui se sont procuré les meilleures occasions, avec l’explosif Malins, mais sans danger, tellement la défense française tenait bon, mais surtout l’attaque anglaise était incapable de trouver des solutions, à l’image d’un Farrell qui semblait, à son tour, marcher sur des œufs.
Décidément, quelqu’un avait dû en cacher beaucoup sur le pré !
Il aura fallu attendre une accélération foudroyante de Botia, se rappelant à son poste de trois-quarts centre, sur une belle relance de Dulin, pour voir enfin un essai depuis les lignes arrières, conclu par Kerr-Barlow, pour son doublé, bien servi par le flanker fidjien, homme à tout faire, et surtout homme du match.
Les Sarries parviendront à marquer laborieusement, par Mawi, après une énième séquence de pick and go, à défaut d’autre chose, tout comme Hastoy préférant assurer, derrière, trois nouveaux points pour éviter toute désillusion à l’arrivée.
La fin de match sera épique, avec un carton jaune de chaque côté, un pour Dulin, l’autre pour Woolstencroft, qui aurait mérité largement un rouge pour son coup d’épaule dans la tête de Skelton, complètement KO, quand on sait comment par ailleurs la règle est strictement appliquée (lire plus bas avec le match de Clermont). Mais Monsieur Brace, le Gad Elmaleh irlandais a préféré nous sortir sa traditionnelle mauvaise blague, piquée à ses collègues britanniques, sans doute : le talonneur fautif avait la circonstance atténuante d’être anglais.
La victoire, certes petite, est au bout pour les hommes d’O’Gara, invaincus en Champions Cup depuis quatorze matches, et surtout qualifiés pour les demies. Les champions défendront leur titre, au mois de mai, à Bordeaux, face à d’autres Anglais, ceux d’Exeter…
En espérant que ce nouveau Crunch sera plus consistant offensivement.
Les autres matches en bref…
Toulouse – Sharks 54 – 20
Quelle leçon !
À six mois d’un éventuel autre quart dans la prochaine coupe du monde en France contre les Sud-Africains, les Bleus toulousains ont donné une leçon monumentale du rugby à la française aux Boks de Durban, comme il se joue à la maison. Mon petit doigt me dit qu’ils s’en rappelleront.
Car Samedi après-midi, au stade Ernest-Wallon, le leader du TOP 14 a mis une grosse claque aux Sharks, non sans avoir dû batailler et sortir le grand jeu à la toulousaine, emmené par un trio au top de sa forme, Dupont, Ntamack et Ramos.
Le premier a tout simplement distribué les balles à essais, le second flairé les coups de génie et les espaces, avec un chef d’œuvre à l’arrivée, quand le dernier a tout simplement initié et même terminé les actions, avec trois essais à son actif. Chapeau l’artiste !
Pourtant les Requins de Durban ont été les premiers à surprendre la défense française sur une relance de Bosch qui l’a laissée littéralement sur place, en slalom époustouflant, avant de servir William pour l’essai imparable (3-10). Moins d’un quart d’heure plus tard, Mallia répliquait sur son aile, après un gros travail des avants sur un bon ballon porté, et un bon relais de Dupont et Ramos.
Menant 14-10, à la pause, les Français sont repartis de plus belle, en seconde période, Mallia, encore bien servi sur son aile, a dévalé à toute allure dans le camp adverse avant de servir Dupont à l’intérieur pour le deuxième essai maison, mais le capitaine de l’équipe de France a préféré l’offrir à Ramos, à l’intérieur, assurant ainsi encore plus la transformation (21-10).
Mais les Boks de Durban n’étaient pas encore abattus, et c’est encore Bosch qui allait relancer son équipe, comme en première période, sur une sautée pour Chamberlain qui a laissé les Mallia sur place, pour le deuxième essai sud-africain (21-17).
Mais l’ailier argentin allait se rattraper, dans la foulée, en arrachant un doublé sur une percée d’Akhi qui l’a servi au cordeau pour l’essai du chaos (26-17), car derrière les Sharks vont accuser le coup physiquement, malgré un essai refusé et une dernière pénalité de Bosh, prenant l’eau de toutes parts, face au jeu des locaux, complètement débridé.
Un festival offensif qui a réjoui le public, enchaînant les marseillaises, quand Mauvaka, Ramos, Retière et Ntamack enchaînaient les essais, sur des inspirations géniales de Dupont, Ramos et, enfin, Ntamack, dans un numéro final extraordinaire qui a enfumé toute la défense sud-africaine, les deux genoux à terre, saignés comme des Rosbifs à Twickenham.
Les Toulousains auront fort à faire à Dublin, en demie, début mai, pour venir à bout des Irlandais de Sexton qui n’ont pas fait non plus dans la dentelle pour éliminer les Tigres du Leicester. Ça promet !
Leinster – Leicester 55 – 24
Exeter – Stormers 42 – 17
Les quarts de la Challenge Cup en bref…
Scarlets – Clermont 32 – 30
De rien, c’est Cadeau !
Les Jaunards se sont sabordés tout seuls, vendredi soir, dans ce premier quart, offrant pas moins de trois essais sur les quatre à leur hôte, le premier étant un cadeau de bienvenue de Monsieur Barnes, toujours prompt à emmerder les Français, accordant le toucher dans l’en-but à Halfpenny, alors que l’arrière a à peine effleuré le ballon.
Le deuxième essai, dans la foulée, a été un cadeau de Jauneau, qui a cafouillé sa passe, lançant malgré lui une contre-attaque gagnante des locaux, conclue par Costelow.
15-3, ça commençait à faire cher les cadeaux !
Heureusement qu’il y a eu la maestria de Penaud, débordant la défense sur son aile, pour offrir un cadeau à Simone, qui n’a eu plus qu’à ramasser le cuir pour l’aplatir derrière la ligne. Seulement, le trois-quarts centre clermontois ne profitera pas longtemps de l’offrande, coupable d’un coup d’épaule dans la tête de Halfpenny, lui valant un carton rouge.
Réduits à quatorze, les Jaunards semblaient quand même plus forts, poussant les Scarlets à la faute, Fifita écopant d’un jaune, de quoi remettre les effectifs et le score à l’équilibre. Raka récupérait une superbe passe au pied de Belleau, derrière une mêlée conquérante, pour le deuxième essai clermontois (15-15).
Une pénalité plus loin et l’ouvreur auvergnat donnait l’avantage aux siens pour la première fois, à cinq minutes de la pause. Mais voilà, Newsome avait, lui aussi, envie de faire preuve de générosité en offrant une passe décisive à Williams pour le troisième essai gallois. Rageant ! (22-18)
Heureusement qu’il y a eu la puissance de Raka, débordant quatre défenseurs sur son aile, pour s’offrir un doublé, dès le retour des vestiaires, et replacer son équipe devant (22-23). Alors, quand à un quart d’heure de la fin, Béria concluait un magnifique ballon porté pour porter le score à 22-30, qui aurait pu penser que les hommes d’Urios pouvaient perdre ce match ? Pas le coach, en tout cas.
Une pénalité plus loin et une dernière séquence des Scarlets devant leur en-but auront suffi à faire craquer ces Clermontois, certes fatigués, mais surtout encore coupables de plusieurs plaquages manqués, dont le dernier du pauvre talonneur suppléant espoir, Jean-Maxence Jules-Rosette, qui leur sera fatal.
Un cadeau de trop qui, espérons-le, sera un mal pour un bien, afin d’apprendre à tuer ce genre de match, largement à la portée de l’ASM. Une réaction est attendue à Pau, la semaine prochaine.
Toulon – Lyon 48 – 23
Sacrée revanche… de Serin !
Dans un remake de la dernière finale, les Toulonnais ont fait tomber le champion en titre lyonnais, samedi après-midi, sous le soleil et dans un stade Mayol plein.
Il aura fallu le déclic d’un seul homme pour faire basculer la rencontre, à la main des hommes de Garbajosa, pas récompensés de leur domination durant trente minutes.
Sur une pénalité jouée à la main, depuis ses 22, Baptiste Serin a surpris tout son monde, et surtout la défense lyonnaise, par un coup de pied dans son dos, en direction de Wainiqolo qui finissait sa course de 80 mètres dans l’en-but pour le premier contre varois.
Le second surviendra, juste avant la pause, encore par le demi de mêlée international (seulement n°4), feintant encore dans ses 22, une passe derrière une touche, pour se faufiler dans un trou de souris et lancer une contre-attaque avec un superbe coup de pied, obtenant un 50-22. Sur la touche suivante, le talonneur Baubigny concluait un puissant ballon porté.
Et ce n’est pas fini, dans ce premier acte incroyable, après la sirène, Serin usait à nouveau sa botte en direction de Wainiqolo qui obtenait une pénalité, à l’origine du troisième essai sur une penaltouche et un deuxième ballon, conclu cette fois par le pilier Priso.
Quel renversement sur trois contres du numéro neuf toulonnais !
Menant 22-6, à la pause, le second acte sera un récital offensif des hommes du duo Mignoni-Azéma, auquel répondront tardivement les champions assommés.
Waisea, Ollivon, Wainiqolo, pour son doublé, puis Luc, complèteront ce festival, quand Couilloud et Arnold parviendront à sauver l’honneur, dans le dernier quart d’heure.
Une belle revanche pour Toulon, mais surtout pour Serin qui n’aura pas manqué de taper dans l’œil du sélectionneur, à quelques mois de la liste des trente Bleus pour la coupe du monde.
Les demi-finales opposeront Toulon à Trévise, encore à Mayol, quand les Scarlets de Llanelli recevront les Warriors de Glasgow.
Rendez-vous au mois de mai !
Trévise – Cardiff 27 – 23
Glasgow – Lions 31 – 21
La semaine prochaine…
Le Tournoi féminin reprend son cours…
Après une semaine de repos, les Bleues reviennent sur le devant de la scène pour un troisième round face aux Écossaises encore plus facile que les précédents, tandis que les Red Roses devraient aisément mettre fin au rêve de Grand Chelem des Galloises.
Heureusement, le TOP 14 va nous proposer des duels, à la vie, à la mort, dans une dernière ligne droite cruciale.
Au programme* de la 3ème journée du VI Nations féminin, samedi 15 avril :
Pays de Galles – Angleterre, à 15h15
Italie – Irlande, à 17h45
Puis dimanche 16 avril :
France – Écosse, à 16h15, à Vannes
(*) Seul le match de la France est retransmis par les chaînes de France TV
En parallèle, le TOP 14 nous offrira* sa 22ème journée, dès le samedi 15 avril :
Racing 92 – Bordeaux, à 15h
Brive – Stade Français, à 17h
Montpellier – Castres, à 17h
Pau – Clermont, à 17h
Toulon – Perpignan, à 17h
La Rochelle – Bayonne, à 21h05
Puis, dimanche 16 avril :
Toulouse – Lyon, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+