Les brèves d'Ovalie - Edition n°542
Un point final...
MONDIAL... Finale Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud 11 – 12
D’un mauvais scénario
Cette coupe du monde aura été à l’image de sa finale qui a accouché, samedi soir, au Stade de France, d’un mauvais film de Boks, genre « Mortal Kombat : destruction finale », tiré d’un bon Pollard, auteur de tous les points au pied.
Comme un dernier pied-de-nez d’un parcours « heureux » des champions du monde en titre, que j’ai trouvé, personnellement, en-dessous du niveau des trois autres meilleures nations du monde.
Je dis « heureux », parce que les médias spécialisés ont beau encenser la stratégie de leur sélectionneur, là où il n’y a eu que faits de jeu, pour ne pas dire d’arbitrage, coups du sort ou « de main » (chacun en aura jugé, en tribune ou devant son écran), il n’empêche que le jeu des Boks s’est réduit, durant toute la compétition, à détruire toutes les initiatives créatives adverses, en dehors de tout cadre réglementaire, dans les rucks, les mêlées, et leurs montées défensives plus que permissives.
Quel rugby veut-on inculquer à nos enfants ?
Celui qui empêche l’autre de jouer ou bien celui qui s’évertue à jouer, et créer, comme l’autre ?
Comment une équipe aussi violente, dans l’intention, l’action, peut-elle être tenue comme modèle, défendue par le corps arbitral qui ferme les yeux sur les hors-jeux, les gestes d’antijeu quand ils ne sont pas tout simplement dangereux ? Comment les All Blacks peuvent-ils encore écoper de deux cartons (dont un qui a viré au rouge) et les Boks d’un seul (qui restera jaune pour un geste similaire) avec une telle intensité dans leurs contacts ?
Mais revenons au film de cette finale, au suspense d’un « mortel combat » qui a, de nouveau, fait mourir mes héros d’un soir à un point d’un sacre final.
Sous la pluie et le vent dyonésiens, les Boks ont fortifié leur mur défensif devant les assauts de All Blacks pas assez inventifs pour contourner ce bloc compact, d’autant qu’ils ont été réduits à 14, durant quasi tout le match.
Pollard a logiquement passé les premiers points pour prendre les devants avant que Mo’Unga ne lui réponde, une fois son XV de nouveau complet. Pas pour longtemps. Une pénalité cadeau contre Savéa (il avait le droit de contester le ballon) redonnera de l’air aux Sud-Africains, avant qu’un nouveau coup du sort ne frappe les All Blacks, en infériorité numérique jusqu’à la fin du match, privés de leur capitaine, Cane, coupable d’un plaquage dangereux, lui.
Menés 6-12, à la pause, les hommes de Foster devront patienter jusqu’à l’heure de jeu pour concrétiser enfin de fabuleux mouvements, après trois autres belles occasions infructueuses, là où les Boks n’en auront qu’une véritable, malgré la fulgurance de leur triangle arrière (Kolbe-Willemse-Arendse) aussi phénoménal que précieux dans leurs relances comme dans leur défense que je salue sincèrement.
Bauden Barrett inscrivait donc le seul essai du match, bien servi par Tele’a, infernal depuis quelques minutes, tout comme Mo’unga, auteur d’un slalom sensationnel pour l’essai de Smith qui sera logiquement refusé pour un en-avant après une touche, cinq minutes avant (ok, deux minutes avant).
Jusqu’au bout les All Blacks auront tenté de marquer une nouvelle fois, marqués physiquement en infériorité numérique. Jusqu’à cette pénalité de la gagne, à quelques minutes du terme, un peu loin et malheureusement manquée par Jordie Barrett.
Encore une fois, les champions du monde s’en sortent avec beaucoup de veine, dans un match qu’ils ont su verrouiller, par leur courage et leur détermination à annihiler les velléités offensives de leur adversaire, mais aussi et encore, avec la bénédiction du corps arbitral et son TMO au service de World Rugby.
Non, je ne m’en réjouis pas…
Cette coupe du monde aura été à l’image de cette finale, je vous disais, pleine de frustrations, bien au-delà de l’élimination précoce des Bleus et du quatrième sacre mondial des Boks.
La confiscation des images par la réalisation exclusive de World Rugby, ces ambiances déguisées au Stade de France avec des bandes son intrusives en place des bandas festives, ou avec ces enchaînements de marseillaises qui lui font perdre tout son sens quand les Bleus ne jouent pas, ont fini par m’exclure de ce qui aurait dû être une grande fête du rugby total, du rugby loyal, respectueux des règles et des hommes.
Je ne garderai de cette compétition, à la maison, que l’enthousiasme de mes Petits Loups, terminant en beauté et en folie, pour leur seconde participation, avec une première victoire en Coupe du monde.
Malheureusement, avec la nouvelle compétition des « Coupes des nations » annoncée par World Rugby, les petites nations n’ont pas fini de rester sur la touche d’un sport réservé à quelques privilégiées.
Sur ce, je m’en retourne à mon TOP 14 !
La petite finale de la Coupe du monde, en bref…
Argentine – Angleterre 23-26
Retour sur la poule D
Vendredi soir, au Stade de France, on a eu droit à une revanche du match d’ouverture de la poule D entre Anglais et Argentins, les premiers, par le pied de Ford, ayant maté les seconds.
Les Pumas avaient donc à cœur de prendre leur revanche et de repartir avec une place sur le podium, comme en 2007, face à la France.
Seulement le début de la rencontre, sous une pluie fine, n’a pas été à l’avantage des hommes de Cheika, maladroits et dominés par un XV de la Rose pragmatique, abusant du jeu au pied d’occupation et de la botte de Farrell pour enquiller tous les points possibles après avoir cueilli à froid sa proie du soir, grâce à l’essai d’Earl, profitant d’une défense pas en place.
Menés 13-0, la tâche semblait compliquée pour les Pumas dans cette petite finale. Pourtant, le réveil de la bête touchée allait redonner du rythme à une partie jusque-là brouillonne et ennuyeuse pour aboutir au premier essai argentin, juste avant la pause. Cubelli allongeait son bras pour trouvait la ligne après s’être fait la malle derrière un ruck.
10-16, au retour des vestiaires, un autre match allait commencer, les Sud-Américains repartant tambour battant sous l’impulsion d’un Santiago Carreras électrique. L’ouvreur nous offrait un numéro dans la défense anglaise, éliminant deux adversaires, Dan et Genge, avant d’inscrire en solitaire le second essai qui, avec la transformation de Boffelli, faisait passer les Argentins devant pour la première fois (17-16).
Seulement, ironie de l’histoire, ce même Carreras allait déchanter, deux minutes plus tard, quand son dégagement dans ses 22 allait être contré par ce même Dan, auteur du second essai anglais.
La demi-heure restante sera dominée par les hommes de Cheika dont le coaching amènera plus de fraîcheur. Seulement rien ne sourira aux Argentins, repoussés dans leur camp, Farrell et Sanchez (tout juste entré) se chargeant de se punir mutuellement.
Trois points séparent les deux équipes, l’ouvreur des Pumas aura l’occasion d’égaliser et manquera de peu sa cible, quant à la fin de match, l’enchaînement des mêlées ne démêlera pas les embrouilles entre les premières lignes, monsieur Berry décidant de sanctionner systématiquement les avants argentins, donnant finalement raison aux vieux briscards du XV de la Rose.
Si les Anglais n’auront pas volé leurs médailles, il n’y a pas de quoi figer ce match de poule dans le bronze.
La 2ème journée du Women XV, en bref…
Nouvelle-Zélande – Pays de Galles 70-7
Angleterre – Canada 45-12
France – Australie 20-29
Défaites vos jeux, rien ne va plus !
Après le gros coup de poker, la semaine dernière à Wellington face aux Black Ferns, les Bleues ont complètement déjoué, samedi à Dunedin, face à des Wallaroos beaucoup plus adroites et déterminées qui les ont prises à la culotte pour les faire descendre avec culot de leur piédestal.
Sans me lever aux aurores (8h) pour voir la rencontre dont l’adversaire ne semblait pas difficile à surmonter, au vu du 42-7 encaissé face aux Red Roses, une semaine avant, je ne m’attendais pas à trouver nos affamées en zombies, moins réveillées que moi, comme si elles non plus n’avaient pas encore pris de petit déjeuner (même si, là-bas, il était plutôt l’heure du dîner).
Cueillies à froid, nos Tricolores n’ont pas mis un pied devant l’autre. Pire, elles ont foiré tous les ballons et gâché quasi toutes les munitions, en dehors de trois mouvements de révolte.
Le premier, en première période, par Émilie Boulard sur une percée de Marine Ménager. Les deux autres, en fin de seconde, par Élisa Riffonneau puis Gaby Vernier, alors que l'équipe avait déjà fait dans sa culotte depuis longtemps.
Pas une touche propre, pas une mêlée conquérante, s’il n’y a pas eu cent turnovers, il n’y en a pas eu un seul, tant les soutiens étaient à la traîne, à chaque avancée, se laissant gratter tous les ballons.
Une calamité d’initiatives, faites que de mauvais choix, à l'instar de Marine Ménager, toujours à jouer perso, depuis sa passe décisive sur le premier essai et qui nous en a privé de quelques-uns derrière. Idem pour Charlotte Escudéro, trop impatiente de passer la ligne, alors qu’un temps de jeu supplémentaire nous aurait sans doute offert deux essais en plus.
La charnière Chambon-Queyroi n’a pas été à son meilleur niveau, et individuellement l’ouvreuse a gâché quelques penaltouches qui nous auront coûté cher.
Même le duo Mignot-Ortiz semblait endormi en tribune, tardant un coaching qui aurait dû être opéré dès la mi-temps pour reboo(s)ter ces filles dont les têtes semblaient être restées à Wellington, endormies sur leurs lauriers.
La preuve en est par les entrées des expérimentées Pauline Bourdon-Sansus et Émeline Gros, qui ont permis de relever la tête en fin de partie, mais bien trop tard, le mal était fait et il avait pour nom Eva Karpani, la pilière droite autrice d’autant d’essais que son numéro dans le dos, Georgina Friedrichs en ajoutant un quatrième pour une victoire bonifiée ovalement menée.
Notre XV de France féminin peut retourner se coucher et espérer se relever d’un meilleur pied, samedi prochain, avant d’affronter un tout autre calibre qui pourrait bien éteindre les derniers espoirs que j’avais mis sur cette belle équipe tricolore en formation.
L’heure du réveil a sonné !
Cl. : 1-Angleterre 10 pts ; 2-Nouvelle-Zélande 6 ; 3-Canada 5 ; 4-Australie 5 ; 5-France 4 ; 6-Pays de Galles 0 ;
La 4ème journée du TOP 14, en bref…
Bayonne – Stade Français 16-3
Jean-Dauger imprenable
Le leader s’est incliné à Bayonne, après avoir inscrit les premiers points, dès les premières minutes, par son buteur Segonds éteint par un KO, juste après.
Les Parisiens ne rallumeront jamais la flamme de leur jeu flamboyant et subiront la réplique locale, avec un Lopez étincelant à la manœuvre, permettant d’inscrire le seul essai du match, juste avant la pause, par son talonneur Bosch, derrière une énième pénaltouche et un bon ballon porté.
L’ancien ouvreur international gèrera de pied de maître la seconde période pour conforter la victoire des siens et préserver l’invincibilité de leur forteresse.
Lyon – Clermont 41-22
Des envolées et des trous d’air
Les Clermontois ont démarré en trombe pour leur retour en TOP 14, grâce à un essai de première main, conclu par Raka, et le pied d’Urdapilleta pour mener 13-0, au bout de vingt minutes.
Oui, mais voilà les locaux se sont réveillés, grâce au retour en forme de leurs internationaux, comme le Géorgien Niniashvili auteur du premier essai qui a ramené le Lou à cinq longueurs à la pause (11-16).
Et puis les hommes d’Urios ont perdu pied en seconde période, un trou d’air de cinq minutes a suffi pour encaisser deux essais, par la charnière locale, Couilloud puis Jackson, même si Urdapilleta limitait la casse avec deux nouvelles pénalités, 25-22, à l’heure de jeu.
Le coaching allait faire la différence et tuer définitivement les espoirs des Clermontois, maladroits devant l’en-but, à l’image de l’entrant Sanga qui offrait l’essai du contre à l’ailier géorgien pour son doublé. Jackson entérinait la victoire bonifiée avec une ultime pénalité qui corsait l’addition, sans refléter véritablement un match équilibré… mais avec des trous d’air fatals.
Tout semble un éternel recommencement avec l’ASM, qui a de quoi agacer ses plus fervents supporters (suivez mon regard intérieur).
Perpignan – Pau 24-39
Des Catalans sous l’eau
Un peu à l’instar des Jaunards, les Catalans ont parfaitement entamé la rencontre à Aimé-Giral, menant 14-0, après le doublé de Velarte, puis plus rien jusqu’à cinq minutes du terme et l’essai pour rien de Tuilagi, les Palois ayant renversé la table en quarante minutes, juste avant la pause, et dans une seconde période à sens unique.
Cinq essais dont un doublé d’Ezeala, l’ancien ailier clermontois, puis un de Zagueur, Maddocks et Daubagna ont eu raison de la rencontre, avec une victoire bonifiée, et du sort des hommes d’Azéma, au fond du trou, avec quatre défaites consécutives.
Montpellier – Racing 92 16-19
Sauve qui peut !
Le MHR a évité le pire en arrachant le bonus défensif, à la dernière minute, grâce à un essai en force de Karkadze, enlevant du même coup le bonus offensif aux Racingmen qui pensaient avoir fait le plus dur après leur troisième essai, signé Taofifenua, à l’heure de jeu.
Deux essais, dans le premier acte, conclus par Spring et Chouzenoux, ont permis aux hommes de Cockerill de prendre l’ascendant sur une équipe montpelliéraine brouillonne et peu inspirée, s’en remettant à la botte de Carbonnel pour rester dans la partie à la pause (9-12).
Mais le retour des vestiaires s’est transformé en retour de bâton qui aurait pu faire plus mal sans l’essai salvateur du talonneur suppléant. CE n’est pas encore la crise au MHR, mais cela y ressemble.
Toulon – Oyonnax 41-7
Sans partage
Les Toulonnais, forts du retour de quelques internationaux comme Ollivon et Villière, n’ont fait qu’une bouchée des Oyomen, après un round d’observation d’un quart d’heure.
Cinq essais de belles factures, dont deux de pénalité, Villière, Tuicuvu et Le Corvec complétant le festival, pour se payer une victoire bonifiée, après être passé à l’encaissement de l’essai adverse, par Crédoz, en début de rencontre.
La Rochelle – Castres 24-27
Surprise surprise !
Après avoir dominé leur sujet tout une mi-temps, avec trois essais en trente minutes (Dulin, Colombe et Cancoriet), les Maritimes sont passés à côté en seconde, laissant les Castrais les surprendre juste avant la pause, puis à l'heure de jeu avec un coaching plus efficace et mordant, l'entrant Arata concluant l'essai de l'égalisation, après ceux de Seguret et d'Ardron.
Popelin passera la pénalité de la gagne quand les Rochelais ne parviendront jamais à repasser devant ces Tarnais particulièrement disciplinés, ce qui est une double surprise.
Troisième défaite sur quatre journées, comme Oyonnax et Montpellier, de quoi commencer à s'inquiéter pour O'Gara et ses hommes.
Toulouse – Bordeaux 29-22
Un banc décisif
Mais c’est qui ce Baptiste Germain ? Entré à l’heure de jeu, après Mauvaka, Akhi et Capuozzo, alors que Toulouse était mené 11-19 sur son terrain, l’ouvreur suppléant a marqué de son empreinte la fin de rencontre, débloquant la situation avec une pénalité, un essai et une transformation pour faire passer les siens devant (21-19).
Les Bordelais semblaient pourtant maîtriser la partie jusque-là, grâce à un essai d’entrée de Ducuing et des pénalités de Garcia pour punir l’indiscipline locale. Si Théo Ntamack avait répliqué avant la pause, c’est bien le banc et le cran de ce jeune stratège de 21 ans qui ont fait la différence, Capuozzo inscrivant un troisième essai, à cinq minutes du terme, quand Germain concluait d’un drop plein d’autorité, retirant le point de bonus défensif aux hommes de Bru, pourtant méritants.
Toulouse ne tarit jamais de ressources.
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La semaine prochaine…
Fin du WXV
Les Bleues tenteront de bien finir cette nouvelle compétition au cours du choc qui les attend face aux Canadiennes, afin d'oublier la désillusion australienne.
La 3ème et dernière journée du WXV1, en Nouvelle-Zélande, le samedi 4 novembre :
France – Canada, à 4h sur TMC
Nouvelle-Zélande – Angleterre, à 7h
Pays de Galles – Australie, la veille à 7h
En parallèle, le TOP 14 nous proposera sa 5ème journée avec au programme* dès le samedi 4 novembre :
Oyonnax – La Rochelle, à 15h
Perpignan – Toulon, à 17h
Bordeaux – Montpellier, à 17h
Clermont – Bayonne, à 17h
Stade Français – Castres, à 17h
Racing 92 – Lyon, à 21h05
Puis dimanche 5 novembre :
Pau – Toulouse, à 21h05
(*) Tous les matches sont retransmis par les chaînes de Canal+
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