Les brèves d'Ovalie - Edition n°123
Cardiff, nous voilà !
H CUP... Quarts de finale, Clermont – Leicester 22 – 16
Toulon – Leinster 29 – 14
Le rendez-vous est pris !
Clermont et Toulon, c’est une histoire qui s’écrit depuis deux saisons maintenant, avec des hauts et débats qui n’en finissent pas, une histoire d’amour entre hommes qui finit mal, en général, c’est Sodome et Gomorrhe, c’est Jonny Jonny, oui fais-moi mal, c’est un crime par un trou de balle, ovale, qui rebondit et qui fait mal, du soufre et du feu dans un journal, pour un titre, pour un sacre final.
Le 18 mai dernier, Toulon a été sacré roi d’Europe avec un jeu austère mais efficace quand Clermont a été vaincu avec un jeu flamboyant et jusque-là invincible.
Clermont et Toulon se sont donnés rendez-vous en secret, cette année encore, tels des amants insatiables de leurs ébats pour le plaisir suprême...... le titre.
Ce week-end, chacun leur tour, ils ont rempli leur part de contrat qui les unit désormais dans ce pacte amoureux d’une revanche de la finale passée.
Clermont, d’abord, samedi après-midi, face aux tigres du Leicester, dans un stade Marcel Michelin à guichets fermés, a sorti le premier les griffes pour mener à la mi-temps avec une avance confortable (19-7), grâce à un bel essai construit, initié par Rougerie et conclu par son compère au centre, Fofana. Presque trop facile !
Seulement la seconde période sera toute autre. Confiants de l’essai de Crane juste avant la pause, les anglais mettent les clermontois sous pression, les poussant à la faute, offrant autant d’occasions à la botte de Williams de les remettre dans la partie (19-16).
Les Jaunards tiennent bon en défense, tels des toulonnais en rade de beau jeu, valeureux et concentrés, ils se font peur mais assurent une pénalité qui oblige les tigres britanniques à chercher l’essai, coûte que coûte. Il ne faudra pas grand chose, le suspense est à son comble jusqu’à la sirène. Sur une ultime pénaltouche non jouée, James libère les siens s’ouvrant avec eux la voie d’une demi-finale.
Toulon, enfin, sous un soleil dominical radieux et un stade comble acquis à sa cause, a exactement fait l’inverse de son homologue et partenaire français.
Dominateur, avec un jeu au large comme on en avait trop peu vu à Mayol, le XV varois ne score pas sur ses nombreux temps forts face à un Leinster redoutable en défense.
Pire, Wilkinson se blesse et doit céder sa place à Mermoz qui décale Giteau à l’ouverture.
6-6 à la pause, quand il pourrait y avoir vingt points d’écart au tableau d’affichage. Un jeu flamboyant et rien au bout, il ne manquait aux toulonnais qu’une tunique jaune et bleu pour faire illusion.
Mais la flamboyance et la persévérance ne quitteront pas les néo-jaunards...
et à force de pick and go à la clermontoise, Chiocci trouvera la faille sous les poteaux, délivrant enfin toute l’équipe et ses supporters, tendus, en tribune comme derrière leurs écrans.
La suite on la doit en grande partie au travail énorme d'un Steffen Armitage sur tous les ballons, qui a gratté gratté au point d’écoeurer toutes les initiatives irlandaises. C’est lui qui est à l’origine du deuxième essai, piquant le ballon sur une touche adverse, chevauchant sur trente mètres avant de servir Mermoz qui décale jusqu’à Bastaraud dont la dernière passe hérite à Mitchell pour l’essai de la gagne (21-9).
Il reste vingt minutes, Giteau assure les pénalités pour tenir plus à distance les expérimentés triples champions d’Europe, capables de revenir à tout instant.
La victoire est là, c’est énorme, c’est beau, c’est parfait,
on dirait le grand Clermont de l’an passé.
Autant vous dire que j’ai hâte de voir nos deux tourtereaux au Millénnium, en finale !
En bref…
Munster – Toulouse 47 – 23
Ca n’était pas beau à voir, cette humiliation à Thomond Park.
Toulouse n’a pas existé dans cette démonstration de ballons portés. Les hommes de Guy Novès se sont fait balader par des irlandais d’expérience qui ont pris le match en mains dès l’entame et l’ont porté jusqu’à la 80ème minute sans que les toulousains parviennent vraiment à le reprendre.... ou alors le temps d'une illusion de quelques minutes, le temps de deux essais.
Quand le Munster en inscrivait six, une formalité pour le XV irlandais qui devra se déplacer en France, au Vélodrome de Marseille sans doute, tout en sachant combien il sera attendu et combien le match sera d'une toute autre intensité après la défaite de son compatriote et ennemi à Mayol.
Ulster – Saracens 15 – 17
Dans le dernier quart, les anglais ont profité du cadeau offert d’entrée par l’arbitre français, monsieur Garces, excluant généreusement et définitivement un nord-irlandais pour un plaquage en l’air, pourtant en rien spectaculaire ou intentionnel.
L’ulster perdra dans la foulée Rory Best sur blessure avant d’encaisser son premier essai par Ashton en première période. Les locaux parviennent pourtant avec courage à mettre leur adversaire à la faute pour enquiller quelques pénalités par Pienaar, menant 9-5 à la pause.
Mais le match déséquilibré tournera vite à l’avantage des visiteurs qui en profitent rapidement pour marquer deux autres essais, par Botha puis à nouveau Ashton, et prendre le large (9-17) avant que les irlandais du nord reviennent en fin de match par deux coups de pieds de Jackson.
Dur pour les Ulstermen, quand les Sarries recevront en demi-finales à Twickenham les clermontois, sans doute comme eux leader du championnat et déjà friands de rosbif.
L’affiche des demies :
Saracens – Clermont (sam 26 avril, 16h40, Twickenham, London)
Toulon – Munster (dim 27 avril, 16h30, Stade Vélodrome, Marseille)
Le Challenge Européen en bref…
Stade Français – Harlequins 6 – 29 Bath – Brive 39 – 7
Il n’y a pas eu photo dans la petite coupe d’Europe !
Les anglais ont écrasé les débats face aux deux rescapés français, pas au mieux de leurs formes, ni de leurs ambitions dans cette compétition.
Paris, d’abord, après sa déroute face à son voisin francilien, a fait le choix de l’impasse, remaniant la quasi totalité de son équipe dont la plupart des noms étaient inconnus au bataillon et peu enclin à la bataille qui les attendait.
Quelle déception vendredi soir à Jean-Bouin (j’y étais) qui a connu sa deuxième défaite de rang (G, place 13, porte B) après un non match poussif et ennuyeux que les anglais des Harlequins n’ont eu aucun mal à prendre à leur compte (3 et 5, 10, et 2, 12 et 3, 15 et…).
Un essai de l’incontournable Brown, meilleur arrière de l’hémisphère nord, un autre de Molenaar en fin de match entrecoupés de pénalités pro anglaises et d’arrêts de jeu autant pénibles qu’incompréhensibles de Monsieur Hodges, le match est résumé, bâclé, haché, à chier, à oublier et vite (remboursez !).
Dimanche, Brive a fait avec les moyens du bord pour aller défier d’autres anglais outre Manche, en vain. On ne leur en voudra pas, tant la saison fut longue et éprouvante jusqu’à ce dernier match, derby qui a coûté aussi cher en blessures qu’il a porté ses fruits, maintenant les corréziens dans l’élite du rugby pour la saison prochaine.
Celle-ci est belle et bien finie pour les brivistes et ne devrait pas tarder à l’être pour les parisiens s’ils continuent à brader leur jeu et leurs ambitions.
Les autres quarts :
Sale – Northampton 14 – 28
London Wasps – Gloucester 36 – 24
L’affiche des demies, 100% anglaise, samedi 26 avril, 16h :
Northampton – Harlequins
London Wasps – Bath
Le TOP 14 refait son retard…
19ème journée... Oyonnax – Bordeaux 26 – 12
Oyonnax aussi !
Charles-Mathon a serré les fesses et ses rangs pour soutenir les siens qui jouaient le match le plus important de l’année à domicile.
Une nouvelle défaite et c’était la PRO D2 qui leur tendait les bras. Alors supporters comme les joueurs ont mis leur chœur à l’ouvrage et ont poussé jusqu’au bout pour que la victoire leur tombe dans les bras, refermant la porte de la relégation sur d’autres basques, une région décidément enclin au déclin.
Pourtant on aurait pu croire que les béglo-bordelais seraient venus dans l’Ain avec des ambitions, tant le TOP 6 était à leur portée.
Il n’en fut rien, un match bourré de fautes qui a souri aux locaux, dont l’entame a été parfaite avec un essai à la 5ème minute de Tian. Pour le reste, pas grand chose à se mettre sous la dent si ce n’est des échanges de pénalités entre Urdapiletta et Sanchez et un nouvel essai de Ma’fu qui fait du bien en début de seconde période.
Pas même de Bonus défensif pour les bordelais qui auraient pu entrer parmi les grands de ce TOP 14.
Bordeaux s’essouffle, Oyonnax respire, 2 points devant les catalans et 4 devant Bayonne, nouveau relégable !
La semaine prochaine…
La journée de TOP 14 va être cruciale, comme un huitième de finale pour les prétendants aux barrages, comme un couperet pour les concurrents au maintien.
A J-3, Perpignan et Bayonne doivent impérativement répondre à Oyonnax, désormais devant.
A J-3, Le Stade Français, Toulouse et Bordeaux doivent absolument gagner pour rester collés au TOP 6.
A J-3, personne ne peut se permettre de descendre d’une marche au classement, sous peine de disqualification ou de s’ouvrir les portes de l’enfer.
A suivre dès vendredi soir 11 avril, des retrouvailles :
- Clermont – Castres, à 20h45 (C+ sport) : ça sent bon les demies.
Puis samedi 12 avril :
- Bordeaux – Toulon, à 14h55 (C+) : un premier gros barrage !
- Racing Métro – Biarritz, à 18h30 (r+) : garder son sérieux,
- Bayonne – Stade Français, à 18h30 (r+) : péril en la demeure basque,
- Grenoble – Montpellier, à 18h30 (r+) : encore un petit effort,
- Perpignan – Oyonnax, à 18h30 (r+) : à l’envi, à la mort,
- Toulouse – Brive, à 20h35 (c+ sport) : tout à l’offensif.