Les brèves d'Ovalie - Edition n°147
Le Retour du roi !
CHAMPIONS CUP... 2ème journée, Bath - Toulouse 19 – 21
Oui, le seigneur de l'Ovalie est bien de retour !
Guy Novès le gris, grand magicien du rugby tricolore, alors qu’on le croyait perdu dans les tréfonds de la vallée du championnat, a su trouver la formule pour renforcer la communauté du XV toulousain et atteindre les sommets européens dans la terre hostile du milieu de l’Angleterre où les attendait une armée de « trolls » de bagnards à la tunique bariolée.
On les croyait abattus, défaits, nos hauts-garonnais, après un début de saison catastrophique, et voilà que depuis trois semaines, et trois victoires d'affilée face, au Stade Français, Toulon, puis Montpellier, toutes à domicile, Guy Novès, devenu le blanc (comme neige) et sa communauté reviennent d'entre les donnés pour morts et font cavalier seul.
Et samedi après-midi, sur le terrain de Bath, ils ont récidivé et renversé les anglais dans un match enlevé et palpitant.
Toutes les mauvaises langues au pouvoir des annonces de mauvaise foi sauront à quoi s’en tenir dans leurs unes dithyrambiques quotidiennes.
« Nous n’avions jamais douté de votre retour, sire ! »
Parce que Toulouse, grand seigneur des Brennus, quadruple champion d’Europe, a bel et bien confirmé son retour : En trois essais, nets et sans bavures… ou presque !
Le premier est arrivé au quart d’heure de jeu par l’incontournable trois-quarts ailé, disponible et vif comme l’est Clerc, qui bénéficie d’un bon travail de Bezy avant que Médard ne fixe toute la défense pour lui offrir une balle d’essai en coin, imparable !
Tobby Flood transforme mais, en ratant par la suite deux pénalités faciles face aux poteaux, sera avec le pilier droit Johnston et une mêlée défaillante, les seuls points noirs, spectres visibles dans le ciel de cette première période toulousaine, flamboyante.
Le deuxième essai ne tarde pas dès le retour des vestiaires, huit minutes à peine, quand Harinordoquy, flanker insatiable de ballons portés vers l’avant, phénoménal depuis le début de saison, conclue une action initiée par Tekori, entré en place de Albacete. Le seconde ligne perfore la défense à lui seul avant que Bezy ne relance le jeu sur l’aile droite jusqu’à Imanol qui s’envole littéralement dans l’en-but.
Avec la transformation de Flood, Toulouse repasse devant les locaux (14-9).
Le troisième essai se fera désirer jusqu’à un quart d’heure de la fin, alors que les toulousains ne mènent que de deux points, il sera l’œuvre de Médard, après de longues séquences de jeu fabuleuses, c’est encore Imanol qui sera à la dernière passe pour l’arrière en forme internationale. Luke McAlister transforme, Flood étant sorti. (21-12)
Avec neuf points d’avance, les toulousains auraient presque pu être sereins quant à la victoire finale. Que nenni !
Bath enchaine héroïquement les penaltouches durant dix minutes pour marquer un essai et viser la victoire. C’est beau ! D’autant que c’est sur une d’elles, à cinq minutes du terme, qu’un maul se forme et atteint son but par Batty qui n’a plus qu’à aplatir.
La fin de match est palpitante, la défense des hommes de Novès digne de celle de Minas Tirith par l’armée du Rohan. La bataille est féroce, le suspense insoutenable. Manque que la musique du film !
Mais Toulouse connaît la musique et ce sont les anglais qui déchantent sur une dernière balle perdue. Toulouse se libère enfin et enchaine une seconde victoire précieuse dans cette compétition européenne qui démarre plutôt bien, à une marche du trône dont il devrait s’emparer dès le mois de décembre.
Comme quoi, gagner en terre du milieu anglo-saxon, c’est possible !
D’autant que le Saroumane des arbitres, Nigel Owens, celui-là même qui avait enterré vivant les espoirs de Clermont lors de la dernière demi-finale à Twickenham, argh ! … oui j’ai bien nommé Nigel Owens le vendu, et c’ est assez rare pour le souligner ici, a été vraiment bon et impartial.
Sans doute a-t-il fait allégeance au roi en d’autres temps. Car Toulouse, au royaume de l’Ovalie, est bien plus qu’un simple club français !
Le roi n’est pas mort. Vive le roi !
En bref…
Dans la poule 4, la surprise est venue du côté de Montpellier qui a laissé filer à domicile une victoire pourtant indispensable face à Glasgow (13-15). Arrachant un bonus défensif grâce à un essai de pénalité sur le fil alors qu’ils avaient la possibilité de prendre les points bien avant, les héraultais se sont bien compliqués la tâche pour un malheureux point. Question d’honneur sans doute !
Car la compétition semble bien mal embarquée pour les montpelliérains quand les toulousains, eux, joueront la première place qualificative dans leur double confrontation avec les écossais début décembre. A leur portée !
Dans la poule 3, samedi toujours, Toulon a encore dominé les débats chez les nord-irlandais de l’Ulster (23-13). Sans bonus de chaque côté, c’est néanmoins un très bon point pour les varois qui prennent seuls la tête de la poule.
Dans l’autre match, les Scarlets ont rejoint au classement leurs adversaires du jour qu’étaient les tigres du Leicester après les avoir battus sans trembler et sans leur laisser le moindre point (15-3). De bon augure pour les toulonnais avant leur double affrontement avec les anglais dans un peu plus d’un mois.
Dans la poule 2, dimanche après-midi, Castres n'a pu contenir le retour des irlandais du Leinster qui s'impose sur le fil dans le Tarn (16-21). Menant très rapidement, grâce à un essai de ses avants dès la cinquième minute, le CO a vu le triple champion d'Europe le doubler par deux fois, en fin de chaque période, grâce au pied de Madigan, les castrais multipliant les fautes sous la pression irlandaise. Dommage, car les tarnais (sans Kockott) ont montré un meilleur visage qu'en championnat !
Un peu plus tard, dans l’autre rencontre, 100% anglaise, les Wasps de Londres se sont fait surprendre par les Harlequins (16-23) qui prennent seuls la tête de leur poule devant les irlandais. Les castrais n'ont plus grand chose à espérer dans cette poule très relevée.
Dans la poule 1, dimanche toujours, Clermont a décroché laborieusement un bonus offensif en seconde période face à une modeste équipe de Sale (35-3), certes accrocheuse mais peu dangereuse.
On aura eu plaisir à voir enfin le talent de Davies se concrétiser sur l'essai d'Abendanon, avant que le centre gallois ne se blesse, comme on aura eu plaisir à voir également le retour d'un Nalaga efficace (2 essais) et surtout le bonheur de voir nos anciens briller, à l'instar d'Imanol la veille, comme Bonnaire présent sur tous les paquages et Roro à l'arrrachée pour l'essai du bonus. C'est déjà ça !
Vendredi soir, le Munster s'imposait devant les Saracens (14-3) sans laisser le moindre point à son adversaire. Une bonne affaire pour les clermontois dont la première place ne dépend désormais que d'eux, avec en ligne de mire le XV irlandais dans les deux prochaines rencontres pour s'en emparer.
Enfin, dans la poule 5, dimanche soir, le Racing Métro est allé chercher une première place exclusive du groupe à Trévise en s'imposant sans bonus mais avec la maîtrise du match (26-10). Les franciliens complètent le carré des clubs français bien lancés dans cette compétition !
Dans l’autre rencontre, le champion d'Angleterre Northampton a rattrapé son retard en empochant un bonus offensif précieux face aux Ospreys (34-6) qui le place à hauteur de son adversaire du jour.
Les gallois seront les prochains adversaires des racingmen, en matches aller et retour, l'occasion pour les français de conforter cette première place et faire en sorte de laisser les anglais derrière, eux qui risquent de prendre les dix points face aux italiens.
Tous les résultats officiels du week-end >>
Challenge Cup... tous les résultats sur le le site officiel de l’EPCR !
La semaine prochaine…
Le TOP 14 revient en trombe pour sa dixième journée.
Tous les clubs (ou presque) ayant participé à la Challenge Cup ont fait l’Europe buissonnière pour préparer leur retour aux affaires franco-françaises.
Pas sûr que ce soit un bon calcul pour des joueurs sans rythme depuis quinze jours !
A partir de samedi 1er novembre :
- Lyon – Toulouse, 14h45 (c+) : frais pour en découdre,
- Brive – Castres, 18h30 (r+) : à la vie, à la mort,
- La Rochelle – Montpellier, 18h30 (r+) : une réception musclée,
- Racing Métro – Oyonnax, 18h30 (r+) : viser le podium,
- Stade Français – Bordeaux, 18h30 (r+) : un autre challenge,
- Bayonne – Clermont, 20h45 (c+ sport) : pour un match référence.
Puis dimanche 2 novembre :
- Toulon – Grenoble, 13h (c+ sport) : en vrai patron !