Les brèves d'Ovalie - Edition n°54
Un plan en bonne marche !
Test-match, France – Australie 33 – 6
On le sait.
Depuis le sommet de l’état... de grâce qu’a connu le XV de France, finaliste malheureux de la dernière coupe du monde, PSA doit désormais assumer son plan de restructuration.
Très contesté en juin dernier, lors des tests en Argentine, le voilà remanié, affichant fraîcheur, tonicité et expérience. De belles promesses qui laissent les syndicats de critiques en tous genres, sceptiques, au point d’attendre le patron des bleus au tournant de ces tests d’automne, prêts à défiler dans leurs colonnes les diatribes de leur mécontentement.
Pourtant c’est sans heurt que PSA aborde ce premier affrontement, première mesure de son plan, au Stade de France, après avoir tout de même supprimé 10 postes sur les 33 sélectionnés. La France reçoit l’Australie, deuxième nation au classement IRB, dernière équipe à avoir tenu tête au champion du monde et récent champion du Four-Nations, je parle des All Black bien sûr.
Les Wallabies se souviennent de leur dernier automne à Paris, une promenade touristique, c’était il y a deux ans, où ils avaient sauté sur l’occasion pour écraser nos tricolores, 59 à 16.
Apparemment, samedi soir, il ne leur restait que des souvenirs !
Car si nos coqs n’en menaient pas large ce 27 novembre 2010, ils ont pris ce nouveau duel à bras le score pour ne laisser que des miettes au buteur australien qui ne passera que deux pénalités en début de match.
Et puis plus rien. La bête noire des tricolores regardera notre équipe de France jouer et se laissera dompter par la belle sans broncher sur tous les compartiments du jeu. Trop facile presque pour Picamoles qui, au bout d'un quart d’heure, va s'engoufrer dans l’en-but australien sans rencontrer la moindre résistance.
Trop simple ce drop pour Michalak, en fin de première période, qui n’a eu qu’à ajuster son coup de pied devant des adversaires incapables de mettre la pression et la main sur le ballon. 16-6 à la pause.
A la reprise, les bleus continuent de dominer avec application et un culot qui finira par payer à la 55ème minute grâce à la classe d’un Michalak incisif sur ses appuis et à la vitesse de Fofana qui conclut le deuxième essai tricolore. L’ouvreur français transforme et nous voilà menant 21 à 6.
La réaction des Wallabies ne se fait pas attendre. En vain, car le XV de France résiste et désamorce toute attaque australienne, impuissante. Pire, la mêlée des bleus, renforcée d’une première ligne toute neuve et 100% clermontoise, enfonce le clou et oblige l’arbitre à accorder un essai de pénalité aux tricolores.
Michalak transforme et cède sa place à Trinh-Duc sous l’ovation du stade. Parra prend la dernière pénalité au pied et conforte cette belle victoire française, premier pas pour Philippe Saint-André vers la construction d’un groupe solide et prometteur, premier pas également vers une place IRB qualificative pour être tête de série à la prochaine coupe du monde en Angleterre.
Les anglais, justement, qui malgré leur large victoire face aux Fidji devraient nous céder dès demain leur quatrième place au classement IRB, ce qui n’est pas pour nous déplaire et arrange nos affaires !
Les autres résultats du week-end :
Italie – Tonga 28 – 23
Pays de Galles – Argentine 12 – 26
Angleterre – Fidji 54 – 12
Irlande – Afrique du Sud 12 – 16
Ecosse – Nouvelle-Zélande 22 – 51
Quelques heures auparavant, on jouait la 11ème journée du TOP 14, avec le choc des ténors.
Clermont – Toulon 24 – 21
La 50ème a failli être soufflée ce samedi après-midi par le leader en déplacement à Clermont.
Cette 50ème victoire consécutive dans leur antre imprenable, le Michelin, les jaune et bleu l’ont vu glisser entre leurs mains avant qu’elle ne rebondisse miraculeusement sous le pied d’un James bienheureux, après le retentissement de la sirène.
Les jaunards peuvent souffler après un scénario incroyable !
On a failli assister à l’essai le plus rapide et le plus monstrueux du TOP 14. Engagement de Wilkinson, réception impeccable de Rougerie, l’attaque est lancée immédiatement au large avec une percée monumentale de l’insaisissable Sivivatu, tel un feu follet, qui passe à Byrne qui repasse à Sivivatu qui ne peut se saisir du ballon que Masoe volleye in extremis dans son en-but, Delon Armitage dégage, en ‘sauve ce qu’il peut’, dans les bras de Bonnaire qui repart aussitôt, James est à la conclusion dans son premier coup de pied pour un drop réussi en guise d’avertissement. On joue depuis moins d'une minute.
Le message est clair, le public le scande tout le long d’une première période aux mains des auvergnats dans leur chaudron du Michelin, chaud bouillant :
« ICI, ICI… C’EST MONT-FER-RAND !! »
Broke James est bien le héros malgré lui de ce match dont la victoire s’est, certes, révélée sous son pied mais dont la défaite frôlée en fin de match lui revient aussi en grande part. Déjà, dépourvu d’un taux de réussite au pied suffisant pour une rencontre de ce niveau, l'ouvreur clermontois peut s’en vouloir, à une minute du terme, de ne pas avoir usé d’un jeu au pied pour sortir le ballon de son camp, exposant ainsi sa défense à un contre qui a été malheureusement payant. Jonny Wilkinson le lui apprendra à ses dépens empêchant Clermont de creuser l’écart et offrant à son équipe 6 pénalités et ce drop qui permet l’égalisation à la dernière minute.
Pourtant les jaune et bleu trouvent la faille à deux reprises, avec un essai opportuniste de Nalaga en première période et un second de King, en deuxième, que ne transformera pas James, encore des points laissés en route dont l’écart trop faible ne rassurera pas ses coéquipiers devenus particulièrement nerveux et indisciplinés.
A 18-9, l’ASM donne au RCT, plus mordant, le bâton pour se faire battre et l’ouvreur varois ne s’en prive pas.
« Oh oui, Jonny Jonny fais moi mal ! ».
Le stratège anglais corrige les clermontois dans le dernier quart d’heure, ramenant les deux équipes à égalité, 18 partout sur une faute qui vaudra un carton jaune plus que discutable au capitaine des jaune et bleu qui doit laisser ses coéquipiers à 14.
La suite on la connaît. James offre trois points aux jaunards avant d’offrir un drop à son homologue qui égalise à nouveau. Jusqu’à cette décision, là également très discutable, après la sirène, pour un geste d’anti-jeu de Giteau qui aurait envoyé volontairement le ballon en touche, une décision qui offre la balle de match à James qui n’en demandait pas tant pour se racheter et rendre justice aux siens comme à son public dans un match que les clermontois ont trop longtemps dominé avec deux essais à la clé, pour qu’il lui échappe aussi bêtement.
Toulon garde la tête du championnat avec 2 points d’avance sur son hôte du jour, grâce à son point de bonus défensif.
En bref…
Toulouse n’a pas fait de manière face à Montpellier, le troisième recevait le quatrième et s’est imposé avec la manière mais sans bonus, ne laissant aucun répit à des montpelliérains un niveau en dessous sans leurs internationaux Ouedrago et Trinh-Duc (27-9).
Le trio de tête prend ses distances sur le reste du peloton.
Castres, en déplacement à Bordeaux, en a profité pour rejoindre au classement les héraultais en arrachant la victoire chez les girondins (13-16).
Grenoble, lui, ne craque toujours pas à sa sixième et précieuse place, même si les isérois ont montré de grosses difficultés à disposer de Bayonne à domicile (9-6).
Derrière, ça se complique, l’écart est creusé avec 6 points. Biarritz et le Stade Français sont les nouveaux prétendants au TOP 6, aux aguets à la septième place grâce à leurs victoires respectives sur Perpignan (15-3) et Agen (20-13). Le retour de Yachvili aura fait du bien aux basques.
Le Racing Métro, comme les catalans, sont les grands perdants du week-end. Un samedi noir pour les franciliens qui se sont fait surprendre par Mont-de-Marsan au stade de Colombes (16-17). Enorme !
Les montois détiennent leur première victoire, et à l’extérieur s’il vous plaît, qui pourrait les relancer et inquiéter les agenais comme les bordelais, à 10 points seulement.
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Les test-matchs internationaux se poursuivent, le TOP 14 étant en vacances jusqu’à la fin du mois.
Au programme dès vendredi 16 novembre :
- Pays de Galles – Samoa à 20h30, pour se rassurer après la désillusion argentine
Samedi, ensuite :
- Italie – Nouvelle-Zélande à 15h, pour une leçon de rugby… au black,
- Angleterre – Australie à 15h30, pour imiter les bleus et conserver son rang à l’IRB,
- Ecosse – Afrique du Sud à 15h30, pour oublier les All Black,
Pour terminer à 21h, à Lille, avec le très attendu, très très tendu aussi :
- France – Argentine,
histoire de confirmer et laver définitivement tous les affronts que nous ont fait subir les pumas dans l’histoire du rugby français.
Notre deuxième bête noire nous attend, avec en guise d’avertissement une étonnante victoire chez nos amis gallois. Le message est passé !