Les brèves d'Ovalie - Edition n°154
La fin d'un cirque !
CHAMPIONS CUP... 4ème journée, Toulon – Leicester 23 – 8
Samedi après-midi, au cirque Mayol,
les clowns varois sont restés aux vestiaires et les tigres sagement dans leur cage.
Le manager Bernard Laporte a fait ranger manu-militari les victoires funambules sur le fil et les lions gueules ouvertes qui n’impressionnent plus personne.
Il a fait plier le chapiteau qui abritait un piteux spectacle depuis quelques semaines, notamment la dernière où à Leicester les artistes champions d’Europe sont tombés de haut.
Plus de peur que de mal puisqu’un filet solide leur a permis de rebondir ce week-end.
Car il faut le dire, sans le numéro spécial à l’ouverture, Matt Giteau, c’est le cirque à Toulon !
On en prend plein les yeux, de cascades en pirouettes, de grandes envolées en combats féroces, tantôt impressionnant, souvent illusionniste, voire clownesque, à faire rire dans les médias, le RCT au bout du compte reste sur sa faim.
Mais samedi, la fin du cirque a sonné !
A la place, on a eu un récital sérieux, lyrique presque, à quinze voix, une vraie épopée musicale à laquelle ne manquait qu’à son final un petit bonus, un extra, comme sur un DVD bien vendu, pour nous donner envie de revoir ces toulonnais en actions dans un volume plus alléchant encore.
Car il n’y a pas eu de véritable affrontement entre les deux formations. Ces diables de toulonnais ont contenu tous les assauts des tigres anglais qui se sont heurtés systématiquement aux barreaux d’une cage en fer dont ils n’ont pu s’échapper qu’une fois, par Scully juste avant la pause, un moment d’égarement de Habana sur son aile.
Samedi, Toulon a démarré comme il fallait son match, assurant le spectacle et concluant sa domination dans le premier quart d’heure par un Ali Williams sur tous les fronts, jusqu’à l’essai. En première période, les fautes s’accumulant du côté des anglais, acculés dans leur camp, Halfpenny au pied faisait le reste, impeccablement.
Allez savoir ce qui se passe ensuite dans la tête de nos stars varoises au retour des vestiaires.
Le match en mains, menant 16 à 5, il n’y avait plus qu’à réciter leur texte, au rythme d’une musique bien en place., le duo Armitage, toujours aussi phénoménal, l’un au grattage, l’autre au démarrage, offrant autant d’occasions à la troupe de s’exprimer.
Et pourtant il n'y aura qu'un seul essai, à l’heure de jeu !
Mais quel essai ! Tout le monde a touché le cuir pour une fin en apothéose de Bastaraud après que Sanchez eut failli concrétiser un exploit personnel. Splendide !
Il y avait tellement la place et le temps sur la scène de Mayol pour que le succès atteigne son paroxysme. Mais mise à part la paire de centres infatigable, Mermoz et Bastaraud, qui a perforé à plusieurs reprises la défense anglaise, l’attaque toulonnaise était trop perfectible, voire bâclée avec trop d’en-avants pour aller chercher ce bonus offensif qui lui tendait les bras.
Les feulements de l’adversaire auront eu raison de la fin du récital varois apprécié néanmoins par le public local dont les journaux auront volé dans le ciel de Mayol... peut-être un peu trop tôt.
Toulon prend les commandes de sa poule et devra effectuer un sans faute sur la fin de son parcours pour décrocher un quart de finale à domicile, largement à sa portée.
On le lui souhaite !
En bref…
Dans la poule 3 toujours, dimanche en clôture de cette quatrième journée, l’Ulster a mis fin à ses chances d'une éventuelle qualification en revenant fanni des Scarlets (13-22). Les gallois restent plus que jamais en course derrière les doubles champions d'Europe en titre qu'ils recevront dès la prochaine journée en janvier.
Un rendez-vous à ne pas rater !
Dans la poule 4, tout s’est joué samedi pour nos deux clubs français. Montpellier n’a pas cherché à user ses forces dans une compétition où il cumule le défaites et s’est logiquement incliné à Bath (12-32).
Sans commentaires pour les hommes de Galthier qui vont tenter de relever la tête en championnat dès la semaine prochaine.
Par contre à l’opposé, Toulouse enchaînait sa quatrième victoire consécutive que les haut-garonnais sont allés chercher à Glasgow (12-9) dans un match fermé et aussi ennuyeux que le match aller. Seuls les points comptent !
La route semble toute tracée pour les toulousains que les anglais de Bath auront à cœur de contrarier en janvier pour espérer faire chuter le quadruple champion d’Europe. Vigilance !
Dans la poule 5, samedi en fin d’après-midi, le Racing Métro s’est fait peur jusqu’au bout dans sa réception des Ospreys (18-14), dans un match que les franciliens semblaient pourtant maitriser, menant 15 à rien à la pause. Mais il faut toujours se méfier des gallois qui ne lâchent rien, infligeant à leur hôte un 14-0 avant que Goosen ne passe la pénalité de la délivrance sur le gong. Ouf !
Dans l’autre rencontre, le champion d'Angleterre Northampton n’a pas fait dans la dentelle face aux italiens de Trévise (67-0), un score sans appel qui place les anglais en bonne posture devant. Les Racingmen n’auront pas d’autres choix que d’aller gagner en Angleterre s’ils veulent s’assurer une place en phase finale sans compter sur les autres.
Dans la poule 1, dimanche, Clermont a mis un quart d’heure pour prendre la mesure de son match face au Munster (26-9), laissant filer un bonus offensif qui n'a jamais été loin et qui s’est transformé par inattention en fin de rencontre par un bonus défensif pour les irlandais.
L’homme du match aura été sans conteste NakaItaci, véritable moteur en défense comme en attaque de cette équipe auvergnate, auteur d'un splendide essai. N’en contredisent les commentateurs de France 2 qui n’avaient d’yeux que pour Lopez, certes très bon mais pas que ! Notamment au pied et surtout en début de rencontre offrant aux munstermen le ballon pour nous faire battre. Heureusement, il s'est brillament rattrapé... c'était à deux doigts que je passe à travers le poste lui botter le derrière !
De leur côté, samedi, les Saracens ont pris le meilleur sur leurs compatriotes de Sale (28-15) sans le point de bonus qui pourrait leur faire défaut au bout du compte, comme pour les clermontois.
Le dénouement des deux prochaines journées en janvier promet d’être palpitant dans cette poule de la mort entre les trois favoris où une place de meilleur second semble mathématiquement impossible. Vivement 2015 !
Enfin, dans la poule 2, dimanche après-midi, Castres, à l’instar de son voisin héraultais, a lâché prise sur la compétition en s’inclinant lourdement chez les Wasps (17-44). Un bonus offensif qui remet les londoniens dans la course.
La veille, le Leinster décrochait une timide victoire face aux Harlequins (14-13) qui permet ainsi aux irlandais de revenir à hauteur des anglais dans une poule au niveau assez faiblard où tout est possible pour qui n’est pas castrais.
Mais qu’il est loin le temps où les dublinois faisaient la loi en Europe !
Tous les résultats officiels du week-end >>
Challenge Cup... tous les résultats sur le le site officiel de l’EPCR !
La semaine prochaine…
Toulon confirmera t-il sa place de leader avec le titre de champion d’automne ?
Le TOP 14 reprend dans sa dernière journée des matchs aller qui nous donnera déjà un aperçu entre ceux qui joueront la qualification aux phases finales et ceux le maintien.
Le championnat est tellement serré que beaucoup ont fait l’impasse en coupe d’Europe, trop à mon goût. Seuls Bordeaux et Oyonnax semblent jouer la Challenge Cup quand Castres et Montpellier ont lâché depuis longtemps la Champions Cup.
Espérons que cela sourira aux mauvais élèves européens !
Dès vendredi 19 décembre, à suivre :
- Grenoble – Stade Français, 20h45 (c+ sport) : pour une place dans le carré VIP.
Puis samedi 20 décembre :
- Montpellier – Toulouse, 14h45 (c+) : l’électrochoc
- Racing Métro – La Rochelle, 18h30 (r+) : un podium contre une relégation,
- Toulon – Lyon, 18h30 (r+) : la bonne tête de champion,
- Brive – Oyonnax, 18h30 (r+) : bouge de là, c’est ma place !
- Bayonne – Bordeaux, 18h30 (r+) : un peu plus près de toi,
- Clermont – Castres, 20h45 (c+ sport) : Michelin n’oublie pas.