Les brèves d'Ovalie - Edition n°163
Je t'aime, moi non plus !
VI Nations... 2ème journée, Irlande – France 18 – 11
Tu vas et reviens, toujours sans rien…
et je te re-geins !
« Je t’aime… je t’aime ! … (moi non plus) ...
Oh oui, je t’aime ! …
Malgré le vague de ton jeu nu ! »
Vous la connaissez cette musique, vous les reconnaissez ces gémissements récurrents, lancinants, que je vous sers depuis trois ans.
« Il ne l’aime pas ! »
Mais bien sûr que je l’aime, cette équipe de France ! … (moi non plus !)
avec son potentiel, la crème du rugby européen, les trois meilleurs clubs de l’hémisphère nord, le Racing Métro, Toulon et Clermont, qui composent les deux tiers de la sélection tricolore… à faire rêver tout sélectionneur du VI nations, les Cotter, Smith et autre Lancaster… (moi non plus !).
Mais que voulez-vous ! … J’aurais tant aimé qu’elle me déclare sa flamme plus fort encore, en ce jour de la Saint Valentin, qu’elle m’offre un peu plus qu’un bouquet de flair dans les vingt dernières minutes, un peu plus qu’un essai sur le tard en guise de cerise sur un gâteau trop amer…
J’aurais tant aimé la regarder dans les yeux de son jeu et lui dire qu’elle est belle, que je l’aime et que ce jour n’est rien qu’à nous… J’aurais tant aimé lui offrir enfin dans cet écrin de l’Aviva Stadium la plus belle des victoires sertie d’essais éblouissants qui l’aurait rendue irrésistible dans la classe des plus grandes.
Mais voilà, cela fait trois ans, que l’on est ensemble et ce jour qui devait célébrer nos retrouvailles, resserrer nos liens d’amour du rugby, n’a été une fois de plus qu’illusion.
Je t’aime, oui… (moi, non plus !) … mais tu m’agaces !
Les hymnes apéritifs étaient à peine avalés que dès la première action tu allais me montrer qu’il ne fallait pas compter avec ton soutien ce soir, dans les rucks comme dans les franchissements.
Et vas-y que je te fais du pied, genre « je m’en balance, ça ne me fait rien ». D’entrée, sur la défensive et rien d’autre, la soirée promettait. Une première période, où je dois te l’avouer, ma chérie, je me suis fais chier, comme un footeux célibataire !
Pénalités sur pénalités, monsieur Barnes a distribué les jetons avec beaucoup de générosité à nos deux ouvreurs, à l’un plus qu’à l’autre, les français ayant été beaucoup trop indisciplinés.
Et rien de tel qu’un Sexton bien réglé pour t’émoustiller au score, ma belle.
12 à 6 à la pause. En seconde période tu m’as montré tout ce qui te fait toi, dans le meilleur comme le pire.
Ton Bastareaud, si précieux en défense (pauvre Sexton qui ne s’attendait pas à l’embrasser de si près, tête contre tête), si prévisible en attaque, car s’il avance indéniablement, derrière, le ballon meurt ou revient dans les mains adverses.
Cette entrée consistante de toute une première ligne à la 50ème minute qui sait enfin franchir dans des initiatives qui m’ont tant fait espérer une fin meilleure dans la soirée avant que ces fautes de mains (jeu de vilains) à répétition ne viennent tout gâcher.
Ton Papé, si précieux au nettoyage, si incorrigible dans les mauvais gestes stupides qui t'enlaidissent. Un carton jaune dans un temps fort, c’est tout toi !
Et ton Lopez qui craque sous la pression, un coup de pied qui fuit la cible pour recoller au score alors que le coaching s’annonçait gagnant à vingt minutes du terme, avec l’entrée de Taofifenua en place de Papé et de Parra en place de Kockott, largement emprunté dans cette partie.
Un essai magnifique des avants fraîchement entrés, conclu par le deuxième ligne toulonnais, mais qui arrive trop tard. Lopez manquera encore la transformation.
C’est là que tu m’agaces le plus… Quand je suis séduit et que tu te fous de moi dans la minute qui suit.
Bastareaud qui joue parfaitement comme un flanker et nos avants comme des trois-quarts centres… Ca t’amuse, hein ?
On avait tous les ingrédients pour se retrouver hier soir, pour repartir sur des bases nouvelles. Il ne manquait pas grand chose pour embrasser une belle victoire, un essai de plus, un vrai, un essai de cinéma, avec des vrais trois-quarts. Mais non…
A croire que tu ne m’aimes décidément pas !
Angleterre – Italie 47 – 17
Jésus Marie… ce Joseph !
Il a ébloui encore une fois le tournoi, ce trois-quarts centre anglais, par ses courses folles et ses appuis inébranlables. Des essais de trois-quarts, vous voulez en voir, alors il va falloir se farcir du rosbif et se taire en les savourant.
Parce qu’il n’y a pas à dire, ils savent jouer ces anglais !
Certes, en face, la Squadra Azzura n’avait pas les mêmes armes pour rivaliser. Mais elle a bien défendu, mené même en marquant la première, avant de craquer et de subir le récital d’essais de l’attaque anglaise, puis de réagir en inscrivant deux autres essais à la fin.
6 essais pour le XV de la Rose, dont un doublé de Joseph… Qu’on se le dise, les organisateurs de la coupe du monde sont prêts et sur le chemin d’un grand Chelem… comme les irlandais.
Mais le XV du Trèfle est loin d’avoir convaincu dans son enceinte face aux français. Seul Sexton est sorti du lot, l’ouvreur irlandais est en pleine forme. Une bonne nouvelle pour le Racing Métro.
Ecosse – Pays de Galles 23 – 26
Que de regrets !
Les hommes de Cotter ont manqué de rigueur défensive pour maîtriser un match qui leur promettait une belle récompense. Ce n’était pas le cas des gallois, irréprochables en défense et enquillant les points sous la botte de Halfpenny, pour toujours laisser les écossais derrière en seconde période.
La fin de match tonitruante des attaquants locaux qui inscrivent leur deuxième essai sur le gong a de quoi leur faire nourrir des regrets. Car le XV du Chardon séduit mais ne gagne pas !
Il devra corriger sa copie rapidement pour ne pas terminer cuiller de bois… tout comme les italiens !
La semaine prochaine…
Chouette du rugby de haut niveau avec des français ! ... Sans doute sans les internationaux.
Le TOP 14 reprend sa route, direction la 18ème journée pour s’approcher un peu plus des phases finales pour certains ou s’éloigner de la relégation pour d’autres.
Il ne s’agit pas de trainer en route, il y a des points à prendre et il n’y en aura pas pour tout le monde.
A noter que le match d’ouverture sera avancé au jeudi 19 février 2015 :
- La Rochelle – Brive, à 20h45 (C+ sport) : plus près de toi mon maintien.
Samedi 21 février, ensuite :
- Bordeaux – Toulon, à 14h45 (C+) : que je tienne, que je tienne !
- Oyonnax – Castres, à 18h30 (r+) : j’ai deux amours, c’est un problème pour Urios !
- Bayonne – Stade Français, à 18h30 (r+) : péril en la demeure,
- Grenoble – Montpellier, à 18h30 (r+) : il y a des hauts et il y a débat,
- Toulouse – Lyon, à 18h30 (r+) : à table ! ... le TOP 6 est servi !
- Racing Métro – Clermont, 20h45 (c+ sport) : attends-moi, j’arrive !