Quand le meilleur veut...

TOP 14... 12ème journée                Stade Français – Toulouse     18 – 17

L'année commence mal !

A Jean-Bouin, le Classico entre Stadistes a débouché sur un rugby champagne que le leader toulousain a servi à volonté à son hôte, prêt à rouler sous la table de la défaite tellement le jeu parisien n'a pas été digne d'une tenue de haut niveau.

Quand dès l'entame, le Stade Toulousain fait sauter le bouchon de la défense locale avec un premier essai de Palisson après une percée splendide de Medard (excellent dimanche soir) on se dit que ça va être la fête du Stade Français, spectateur privilégié, aux premières loges, incapable de répondre chez lui, devant son public.

Et pourtant, la première période époustouflante des visiteurs n'a débouché que sur huit petits points alors que les occasions se sont multipliées dans un rythme d'enfer, mené par un Bézy aux commandes, extraordinaire. Les Toulousains se sont même vus refuser le deuxième essai à la 11ème minute, très justement, pour un tirage de maillot évident sur un défenseur adverse (si si !).

Quelques minutes plus tard, Dusautoir, très actif comme toute la troisième ligne haute-garonnaise (Picamoles, Camara, recrues du XV de France qui promettent), est à deux doigts d'offrir à nouveau ce deuxième essai à son ailier après un travail parfait de son jeune demi de mêlée (appelé lui aussi par Guy Novès en équipe de France, de bon augure).

Tout le match la défense parisienne a été fébrile, tout comme le pied de Plisson, pas en réussite (il trouve trois fois le poteau pour un seul rentrant). La mêlée locale est dans le collimateur de monsieur Cardona qui la pénalise systématiquement en première période (elle prendra sa revanche en seconde).

8-3 à la pause, c'est pas cher payé pour la prestation de haute volée toulousaine.

Le coaching parisien en seconde période, avec une nouvelle première ligne et les entrées successives de Dupuy et de Steyn, redynamise le jeu du Stade Français. Mais en leurre !

Un ballon rendu, une bonne intuition de Parisse (toujours très présent), une illumination de Bonneval, un coup de pied par dessus qui lui revient et c'est l'essai qui redonne espoir à tout un public éteint. Pour la première fois Paris passe devant grâce à la transformation de Plisson (13-11).

Mais à dix minutes de la fin, c'est un nouvel essai refusé à Toulouse pour une obstruction peu évidente, mais interprétable comme telle (mais si !) qui prive Palisson de l'essai qui s'en suit. Bezy console les siens avec deux pénalités offertes par Cardona qui leur permet de repasser devant puis de creuser l'écart (13-17), tant leur domination est évidente.

Mais le leader du TOP 14 a beau pratiquer le meilleur jeu et vouloir cette victoire qui lui tend les bras depuis 75 minutes, le sort va en décider autrement sur un fait de jeu qui n'en finira pas de faire polémique toute la semaine.

Sur une action heureuse des Parisiens, à deux minutes du terme d'un match poussif, Williams vient s'écrouler dans l'en-but toulousain sans que la vidéo ne permette de voir clairement qu'il aplatit le ballon même si on peut le penser (bien sûr que si !).

Après plusieurs visionnages, monsieur Cardona prend ses responsabilités et accorde l'essai, donnant ainsi la victoire à des Parisiens qui reviennent de loin. Les Toulousains, eux, ne reviendront pas malgré une dernière action dans le camp adverse.

Injustice ou malchance, Toulouse peut se mordre les doigts. Le meilleur a perdu dimanche, il ne suffit pas de vouloir, il faut concrétiser ses actions.

Moralité : A meilleurs voeux, l'année ne démarre pas mieux.

Toulouse redescend à la 3è place à égalité de points avec les deux premiers (le Racing 92 et Clermont, à lire ci-après) quand le Stade Français peut remercier monsieur Cardona de lui avoir offert un sacré bol d'air avec ses voeux de bonne année et de bonne santé au classement.

En bref…

Agen – Clermont          16 – 33

En intermittent de spectacle !

Personne n’est surpris. Clermont gagne chez la lanterne rouge en réaction à une défaite à domicile la semaine passée. Du déjà vu.

Comme le spectacle fourni par l’armada des Jaunards en intermittence en seconde période après avoir été menée 9 à 0 dans la première, apathique.

« Oui mais euh ! … le vent, la pluie ... et puis le ballon glisseuuh ! »

Une seconde mi-temps donc, avec le vent cette fois et trois essais contre un, les Clermontois vont courir après le score en fin de match (comme d’hab) pour décrocher un bonus offensif qui lui échappera alors qu’il y avait largement la place.

A forces inégales, les Agenais ont été poussés à la faute jusqu’à prendre un carton rouge face à la furie du pack auvergnat et un Gérondeau, auteur d’un doublé, en forme internationale. Oui mais voilà, Novès ne l’a pas appelé. Dommage !

Donc logiquement Clermont devrait s’écrouler à Bordeaux la semaine prochaine. Elémentaire !

Racing 92 – Bordeaux            23 – 18

Bordeaux y a cru…

Dans des conditions météo difficiles, les Bordelais, par la botte de Hickey, ont réussi à faire douter leur hôte, contraint de redoubler d’efforts pour revenir au score à chaque fois dans le match.

D'abord par Szarzewski en première période puis par Dumoulin en seconde... Deux essais qui remettront Carter et les siens sur les bons rails d’une victoire que le joueur champion du monde n’aura qu’à finaliser du bout de son pied expert.

Les Racingmen prennent alors la tête du championnat à égalité de points avec les Toulousains et les Clermontois, cer derniers ont du souci à se faire la semaine prochaine en Coupe d'Europe face à ce Bordeaux-là, toujours dans le TOP 6, à la 5^ème place.

Brive – Montpellier      19 – 18

Un retour dans l’élite !

Les Coujoux sont toujours là et démarrent cette nouvelle année avec une victoire difficile mais précieuse face à un concurrent direct aux barrages.

Après avoir mal démarré, dans des conditions de jeu difficile encore, ils sont bien revenus en début de seconde période par un essai de Luafutu quand les visiteurs n’ont pas su remettre la pression sur eux.

Les Montpelliérains échouent à deux points de la victoire, pour un point de bonus défensif qui les maintient à hauteur des Brivistes, au niveau de la 6^ème place. Le suspense reste entier dans la lutte aux phases finales.

La Rochelle – Castres      25 – 21

Le bon cap pour les Maritimes…

Holmes aura eu raison de Kockott dans ce duel à distance de buteurs où le Castrais aura inscrit tous les points de son équipe, avec deux essais à son actif. Une sacrée performance qui rappelle que ce Bleu non appelé par Novès a de sacrés arguments à faire valoir.

Les Maritimes auront toujours tenu leur match jusqu’à la dernière minute, avec un seul essai par Qovu, ne laissant à son adversaire, trop indiscipliné, que le point du bonus défensif pour se consoler.

Une bonne affaire tout de même quand on sait que les Castrais sortent d’une belle série de 4 victoires consécutives. Les Rochelais se collent désormais à leur proie du jour, à 3 points de sa 8^ème place.

Grenoble – Oyonnax      42 – 17

Un peu plus au fond…

Dans ce derby de l’est que certains appellent « le Glacico », il n’y a pas eu photo entre le club isérois qui avait besoin de se racheter après une série de 4 défaites, et celui d’Oyonnax qui n’en finit pas de sombrer au fond du classement, juste devant les Agenais.

5 essais à 2. Suffisant aux locaux pour décrocher un bonus offensif bienvenu.

Tout va mal pour les Oyomen qui s’enfoncent tandis que les Grenoblois respirent enfin, à la 10^ème place.

Toulon – Pau      21 – 17

Des All Blacks en demi teinte…

Nonu, Taylor, d’un côté, Conrad Smith, Slade de l’autre. Les deux duels de Champions du monde avaient de quoi faire saliver, quand on sait qu’à côté les toulonnais pouvaient aussi compter sur Habana, Mitchell, O’Connor et Quade Cooper. Rien que ça. On se croirait revenu à la Coupe du monde en Angleterre.

Sauf que là ça se passe à Mayol en TOP 14, loin de ses phases finales et des enjeux qui vont avec. Pas de quoi s’enthousiasmer le moins du monde.

Certes, le Champion d’Europe et ses stars en nombre ont eu le dernier mot mais les deux All Blacks qui ont brillé dans ce match sans rythme étaient bien palois.

Largement menés et en dessous du niveau des locaux, les Béarnais ont réussi la prouesse de revenir au score et de récolter un point de bonus défensif, grâce à deux essais : le premier d’abord par Conrad Smith qui se joue de la défense varoise pour un essai en solo (splendide), le second par une mêlée conquérante qui humilie le pack local, un essai de pénalité.

Colin Slade a aussi engrangé les points avec plus de brio que son vis-à-vis néo-zélandais, Taylor, complètement à côté de son pied.

Un match laborieux encore pour Toulon (4è) qui n’arrive pas à enchainer deux prestations de haut vol, un peu à l’instar de son meilleur ennemi, Clermont. La réception de Bath dimanche prochain pourrait bien lui réserver une drôle de surprise.

Tous les résultats officiels du week-end >> 

La semaine prochaine…

La 13^ème journée du TOP 14 cède gentiment sa place à la journée de retard en Coupe d’Europe pour tous les clubs français, sauf Toulouse qui sera au repos.

De quoi reprendre les choses en main pour nos cadors !

Paris, Toulon et Bordeaux n’ont plus le droit à l’erreur. Il faudra un sans faute obligatoirement jusqu'à la fin.

Pour Clermont et le Racing 92, une défaite ce week-end serait un gros handicap, mais pas éliminatoire. 

Pour rappel, ça en est terminé des chances des Oyomen et des Toulousains

A suivre, à partir de vendredi 8 janvier :

• Bordeaux – Clermont, à 20h45 (BeIn) : la dernière chance bordelaise.

Puis, samedi 9 janvier :

• Racing 92 – Glasgow, à 14h (BeIn) : ne pas gâcher maintenant,
• Stade Français – Munster, à 17h45 (Fr2) : achever l’ogre irlandais.

Puis, dimanche 10 janvier :

• Oyonnax – Ulster, à 14h (BeIn) : sans illusion,
• Toulon – Bath, à 16h15 (Fr2) : retrouver la force du Champion.