Les brèves d'Ovalie - Edition n°241
C'est qui qu'a maté qui ?
TEST MATCH... Tournée d'automne (3) France – Nouvelle-Zélande 19 – 24
'A qu'à pas nous chercher !
Comment on leur a répondu. Dans la tête de nos Coqs on ne sait pas bien ce qui s'est passé. Moi j'ai bien une 'tite' idée... un peu fofolle comme ce match après avoir été ému par une belle Marseillaise.
« C’est qui qu’a maté qui ? Hein, c’est qui ?
Non c’est pas le Kiwi au jeu pépère.
Il était où le gentil ti Kiwi ?
Qui qu’a maté son gentil ti joujou ?
Il était où hein, ton jeu, il était où ?
Et qui qu’à mater les pépères au haka
Ka Maté qui, Ka Maté quoi ?
Ils étaient où nos Coqs au haka ?
Cocorico coqs au Ricard
C’est qui qu’a maté qui ?
Hein, c’est qui ?
Allons enfants de la partie
Le jour de gloire va arriver
Contre nous de la tyrannie
Les All-Blacks en blanc ont tremblé »
Oui. Les Coqs du XV de France ont maté le jeu des triples champions du monde, un poil chambreurs et abordant cette partie les mains dans les poches, avant de se sortir les doigts du cul qui s'offrait à eux. Je veux parler de la chance, des cadeaux qu'on leur a mis sous le sapin de notre en-but, un mois avant Noël.
Oui. Les Bleus ont dominé cette rencontre sans parvenir à la gagner avec le brio et le cœur qu’ils y ont mis, à nous enchanter dans les tribunes (grassement invités pour certains) ou devant notre télé, ou encore au réveil à chanter un genre de Gotainer… pas très frais.
Parce qu’il y a des défaites qui se fêtent. Oui monsieur !
Quand on voit jouer cette équipe, comme samedi soir au Stade de France, et que l’on essaye de se souvenir (après avoir essayé de l’oublier) de celle d’il y a un peu plus d’un an au Millennium Stadium, on ne peut que s’en réjouir.
"On a perdu... Hic hic hic Hourra !"
Cette fois, ce n’était pas les Samoa, ce n’était pas une équipe bis, et on les a privés de ballon.
Oui. Et ils nous ont privé de victoire, allez-vous me rétorquer. Oui, mais de celle-là seulement.
Pas des prochaines, celles au tournoi des VI Nations, d’abord, puis dans quelques années, qui sait ? ... Une victoire historique, au pays nippon.
Car cette équipe est en marche pour faire de belles et grandes choses.
Merci, monsieur Novès, de n’écouter personne et de suivre votre cap.
Qui aurait cru que cette troisième ligne des "trois Huit" serait capable de faire avancer autant l’usine Novès à elle seule ?
Qui aurait pensé que cette ligne de trois-quarts allaient donner le tournis à la meilleure équipe du monde ?
Qui aurait cru que ce jeune prodige à la mêlée, Jean-Baptiste Serin, nous éblouirait de sa classe avec une chistéra pleine de culot, dans le dos de la défense néo-zélandaise pour l’essai de Picamoles, la cerise sur le gâteau après tant d'efforts et de domination tout en étant stupidement mené ?
Car des erreurs individuelles il y en a eu, et des qui nous coûtent chères.
Nakaitaci qui perd son duel aérien et laisse filer Dagg pour le premier essai. Lopez, pris en train de téléphoner une passe, alors qu'il était au volant d'une action de Formule 1. Une interception de débutant trop facile pour Barrett qui n'en demandait pas temps pour nous mettre à l'amende d'un deuxième essai avant qu'un troisième, par Faumuina, nous achève.
Soit. Mais les erreurs ça se corrige. Alors qu'un plan de jeu c’est plus long à mettre en œuvre. Avec PSA on a même attendu quatre longues années sans en voir la couleur. Paix à son âne. Et là, depuis le début de cette tournée, on a une sacrée putain d’équipe qui sait jouer. L’ancien sélectionneur doit s’en retourner dans sa tombe, quelque part six pieds sous terre sur la touche du Millennium.
A chaque poste, on a une foison de titulaires de haut niveau. Seul le poste d’ouvreur fait défaut. Sans vouloir accabler le pauvre Camille qui débarque dans cette équipe de France et qui a montré de belles choses, tenant la baraque défensivement notamment, il n’empêche que nous n’avons pas de demi d’ouverture de niveau international. Comme Barrett ou encore Foley, encensé ici la semaine passée.
Alors avec quelques-uns, dans cette nuit arrosée, on a eu une idée de génie.
Je veux dire l’idée d’un potentiel génie qui pourrait occuper ce poste. Un tout jeune joueur, à peine vingt ans, fougueux et aussi incisif qu’un trois-quarts centre, qui, associé à cet autre phénomène qu'est Serin, pourrait compléter une charnière explosive pour les beaux jours du XV de France en 2019.
Il s’agit du demi de mêlée castrais Antoine Dupont, encore époustouflant avec les Barbarians (à lire ci-dessous).
Il suffirait que son prochain club (Toulouse ?) le fasse glisser en numéro 10 pour le bien de sa carrière internationale et celui de l’équipe de France. Car au poste de numéro 9, ça bouchonne.
Guy Novès, si tu me lis… Souffles-en un mot à son entraineur !
Les autres résultats internationaux
Canada – Samoa 23-25
Fidji – Japon (à Vannes) 38-25
Roumanie – Uruguay 36-10
Italie – Tonga 17-19
Angleterre – Argentine 27-14
Ecosse –Géorgie 43-16
Irlande – Australie 27-24
Pays de Galles – Afrique du Sud 27-13
Les Anglais (même à 14) ont eu raison des Argentins et poursuivent leur invincibilité depuis un an. Les Irlandais ont fait mieux que les Bleus en battant des Australiens au complet.
Le XV de France aura donc fort à faire pour espérer l’emporter chez ces deux favoris du prochain tournoi des VI Nations. Un challenge que l’on ne manquera pas de suivre et de soutenir.
Car désormais, impossible n’est pas français.
Du côté de nos Bleues…
France – Etats-Unis 31 – 6 (vendredi) 36 – 10 (mercredi)
Sur leur 31…
Les Filles, elles, ont habillé leur jeu de toute leur classe pour surclasser des Américaines du nord, réputées coriaces.
Par deux fois, mercredi, puis vendredi, nos Féminines tricolores leur ont donné une belle leçon de rugby en pratiquant un jeu à la mode de chez nous, ballon haut porté ou taillé grand large, et en inscrivant de beaux essais.
Cinq, ce vendredi à Montpellier, par Rayssac, Forlani, Poublan et Delas pour un doublé.
Une belle touche de fin pour cette tournée qui avait mal démarré après avoir subi et cédé face aux Anglaises, il y a quinze jours.
Du côté des Barbarians…
Barbarians – Australie 19 – 11
Héros d’un jour…
Les Barbarians ou les « Baa-Baas », comme on les appelle, c’est cette mythique invitation de joueurs aux chaussettes aux couleurs de leurs clubs, une sélection de joyeux drilles talentueux et pleins d’envie, piochés dans notre TOP 14 pour porter le même maillot rayé de bleu et le beau jeu à l’attaque de leur adversaire.
Tout un état d’esprit qu’Aurélien Rougerie incarnait à lui tout seul, capitaine emblématique de cette équipe au cœur vaillant qui n’a pas sombré jeudi soir à Bordeaux, face à une sélection australienne, dirigée par Thomas Lombard, certes toute relative.
Mieux, la sélection d’un soir de Raphaël Ibanez a tenu la barre et la balle durant une heure après avoir pris l’eau en début de rencontre, dès la troisième minute, sur un essai surprise de Mowen.
Fort de leur domination, en mêlée et dans l’occupation, les Baa-Baas ne parvenaient pas néanmoins à passer la ligne de défense imperméable des Wallabies. Alors, pied en plus et nez en l’air, ils s’en sont remis à leurs buteurs (Romain Lonca puis Julien Dumora) pour enquiller les points et revenir au score.
Pragmatiques, plus que flamboyants, mais les Baa-Baas n’avaient pas dit leur dernier mot.
L’entrée du jeune demi de mêlée, Antoine Dupont, a eu son effet. Son explosivité et son culot ont fait vaciller la défense australienne pour aboutir à un essai somptueux en fin de rencontre, signé Raphaël Lakafia, après une échappée extraordinaire du jeune prodige castrais, tel un trois-quarts centre.
Les Wallabies l’ont eu dans la baba et les Baa-Baas ont enfin eu les Wallabies (depuis le temps !) et leur heure de gloire pour cette victoire historique d’une des trois nations majeures de l’hémisphère sud.
Que d’émotions pour une belle soirée rugby ce jeudi.
La semaine prochaine…
On revient aux affaires nationales…
Avec notre bon vieux TOP 14 qui nous offre pour la dernière action de sa première mi-temps de championnat des affiches toujours aussi alléchantes.
Si on sait déjà que Clermont est champion d’automne, comme quasi chaque saison sans que cela ne lui rapporte quelque chose à la fin, derrière, ça bataille dur pour accéder au TOP 6 ou encore s’éloigner de la zone relégable.
On ne devrait donc pas s’ennuyer.
A suivre dès samedi 3 décembre :
- Pau – Clermont, à 14h45 (C+ sport) : la PRO D2 dans le rétroviseur,
- Lyon – Castres, à 18h30 (r+) : concrétiser enfin,
- Stade Français – Bayonne, à 18h30 (r+) : regarder devant,
- Grenoble – Montpellier, à 18h30 (r+) : avec enfin de la chance,
- La Rochelle – Racing 92, à 20h45 (C+ sport) : valider ce premier acte,
Puis dimanche 4 décembre :
- Toulouse – Brive, à 12h30 (C+ sport) : objectif TOP 6,
- Toulon – Bordeaux, à 16h15 (C+) : une place pour un podium.