Les brèves d'Ovalie - Edition n°266
Le retour du champion en Hérault
TOP 14... Barrages Montpellier – Racing 92 13 – 22
Bas les frasques !
Personne n’imaginait le tenant du titre de retour sur le terrain du sport tant les péripéties extra-sportives avaient pris le dessus en dehors cette saison (affaires des corticoïdes et de l'higénamine, fuite de Johan Goosen, arrestation en possession de cocaïne d'Ali Williams, contrôle d'alcoolémie positif de Carter, sans revenir sur la fusion avortée)
Personne n'attendait le Racing à ce niveau-là. Surtout pas les hommes de Jack White qui lui avaient infligé sur ce même terrain, le 22 avril dernier, l’humiliation de la saison (54-3).
Le coach sud-africain n’en revenait pas lui-même aux micros des médias :
« Le Racing 92 n'a pas joué de la même manière que lors du dernier match. Il a joué d'une manière plus directe alors que l'on ne s'y attendait pas. »
Samedi après-midi, le champion de France a donc mis un jeu direct en pleine poire du XV montpelliérain, un peu trop statique dans son camp et qui a dû mettre un genou à terre au bout d’un quart d’heure.
Nakarawa concluait logiquement une domination sans partage de ses coéquipiers dont les séquences offensives, initiées par un Rococoko étincelant, usaient la défense héraultaise depuis dix minutes. Un essai ayant même été refusé quelques instants avant pour une pointe de chaussure de Nyanga en touche. Mais cette fois c’était la bonne, suite à une touche, le seconde ligne francilien surgissait d’un maul pour trouver un intervalle jusqu’à l’en-but.
Piqués au vif, les locaux allaient réagir immédiatement. Nagusa jouait à son tour les feux follets sur son aile, poussant la défense du Racing à la faute. Quand la malice de Paillaugue œuvrait pour l’égalisation en solo, en jouant rapidement une pénalité à la main.
Le match était lancé, on allait se régaler !
Cinq minutes plus tard, alors que Chavancy éteignait les yeux de B. Du Plessis sur une charge, un petit coup de pied par dessus de Machenaud trouvait Nyanga à sa réception qui offrait une balle d’essai imparable à son ailier Teddy Thomas (remplaçant de Imhoff, blessé à la 8ème minute). Logique !
Carter transformait à nouveau et Montpellier repartait au combat.
Le jeu s’emballait jusqu’à la pause, pour notre plus grand plaisir, les Montpelliérains cherchaient l’essai dans les 22 des visiteurs, notamment par leur mêlée forte, plutôt que de taper les pénalités que leur offrait monsieur Poite. Mais avant la pause, Catrakilis, qui venait de remplacer Willie Du plessis (blessé), dut se résigner à prendre trois points pour recoller au score (10-14).
La seconde période fut de moins bonne qualité offensive, mais l’intensité et l’engagement, eux, restaient intacts. Les locaux furent les premiers à se lancer à l’assaut et réussirent à revenir à un point après une nouvelle pénalité de leur ouvreur (13-14).
À partir de l’heure de jeu, le coaching fut à l’avantage des Racingmen qui prirent le jeu à leur compte, les forces vives des Du Plessis étant largement empruntées et Nadolo ayant dû également quitter les siens. Son remplaçant Van Der Merwe manquait la seule occasion franche, sur un contre de 80 mètres, en commettant un en-avant au moment de filer à l’essai.
Jusqu’à cinq minutes du terme, le suspens resta entier, avec ce petit point d’écart, le Racing ne parvenant pas à concrétiser sa domination, butant sur une défense féroce. Il fallut une action énorme, conclue par le génial Rococoko, pour que les visiteurs se protègent d’un drop assassin de dernière minute. La transformation manquée de Carter obligea les Franciliens à garder la main sur le ballon.
Quand à la 78ème, un carton rouge pour le dernier des Du Plessis (je ne sais plus lequel) entérinait la défaite des locaux. Carter ajoutait trois points.
Le Champion avait bien caché son jeu, le 22 avril dernier, et même toute la saison. Le voilà qui retrouve désormais Clermont pour sa demie, comme l’an dernier.
Une revanche qui sent la poudre... en espérant qu’il reste des munitions dans le jeu clermontois.
Toulon – Castres 26 – 22
Et âprès ?
Vendredi soir, le premier barrage a accouché de la victoire attendue des Varois. Pourtant elle n’avait rien d’évidente sur le terrain tant les Castrais avaient la place de tuer une bête qu’ils avaient blessée comme il fallait. Mais ça, c’était à l’heure de jeu.
Avant, c’était plutôt un leurre de jeu !
Place au combat âpre sans cervelles, un jeu d’autos tampons, à celui qui fait le plus de protocoles commotion. Agressivité et stupidité résumeraient assez bien la première période d’un match aux allures de catch que monsieur Ruiz n’a pas su contenir, y allant de ses décisions qui mettent tout le monde d’accord. « Il est nul cet arbitre ! »
Oui, mais c’est pas lui qui a commencé, aurais-je envie de dire.
Hormis l’essai de Delboulbès, couplé au pied indispensable de Halfpenny pour Toulon et celui de Urdapiletta pour Castres, il n’y a pas eu grand chose à se mettre sous la dent jusqu’à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, les Tarnais ont affiché une autre envie et ont mis à mal la défense locale, jusqu’à obtenir justement un essai de pénalité, sur un en-avant volontaire de Mitchell pour sauver les siens.
Menant 13-19 et en supériorité numérique (15 contre 13, Gil et Mitchell sur la touche), les Castrais n’ont pas su mettre la main sur le ballon et acculer la bête blessée dans ses 22. Au contraire, ce sont eux qui se sont mis à subir la réaction des Varois, encaissant une pénalité puis un essai du même Halfpenny (23-19).
Incapable de remettre la main sur le ballon, le CO a laissé passé sa chance, le fauve toulonnais reprenant de sa force naturelle, avec son duo compresseur Nonu-Tuisova imposant.
Toulon a eu chaud mais n’a pas rassuré pour autant. Car son jeu a semblé bien limité et semble s’appuyer sur le pied de Halfpenny indispensable, qui a déjà déclaré forfait pour une éventuelle finale.
Alors il va falloir trouver d’autres solutions pour venir à bout de La Rochelle et espérer tenir entre les mains le Brennus.
Autre barrage … qualification Champions Cup
Stade Français – Cardiff 46 – 21
Quel festival encore !
On ne change pas un scénario gagne. À Jean-Bouin, vendredi après-midi, Paris s’est fait peur avant de dérouler son rugby de la même hargne et de la même gagne que lors de leur finale européenne à Édimbourg.
En cinq minutes, les coéquipiers de Sergio Parisse ont pris deux essais pour être menés 3-14 et ont réagi aussitôt par Waisea pour revenir à 10-14 à la pause.
Au retour des vestiaires, Paris accélère et repasse immédiatement devant après deux essais en force de Melikidze et Giovanni (24-14). Macalou, exceptionnellement trois-quarts aile, ajoutera son propre doublé à l’heure de jeu pour l’envol parisien (36-21).
Et puis il y a eu cette pépite de Parisse. Une interception dans ses 22 pour un coup de pied digne d’un grand demi d’ouverture qui ouvre la voie à Panis pour le sixième essai. Juste splendide !
Les cannes de Daguin concluront ce festival parisien avec une septième œuvre d’art, cinq jours après le tournoi de Sevens qui a dû les inspirer. À moins que ce ne soit plutôt l’actuel festival de Cannes ?
Quels acteurs tout de mêmes ces Stadistes depuis cette histoire de fusion, meilleur scénario sur la croisette du TOP 14.
Plus qu’une marche pour jouer la champions Cup la saison prochaine. Et ce sera à Northampton, vendredi prochain, les Anglais ayant éliminé (déjà chez eux) les Irlandais de Connacht (21-15).
La finale de PRO D2
Agen – Montauban 41 – 20
Agen se régale
Les Lot-et-Garonnais sont de retour en TOP 14, une saison après. Ils ont disposé dimanche après-midi de la meilleure défense de PRO D2 en leur passant pas moins de cinq essais (Darbo, Murday, Paris, Nakosi et Fouyssac). Rien que ça.
Ils accompagneront les Oyomen, également de retour dans l’élite, décidément inséparables. Espérons que les Agenais sauront faire durer leur plaisir plus longtemps cette fois.
La semaine prochaine…
Deux demies au Vélodrome !
Le TOP 14 poursuit sa quête au Brennus avec deux demi-finales aux affiches alléchantes qui se dérouleront dans l’antre de Marseille.
À suivre dès le vendredi 26 mai :
- La Rochelle – Toulon, à 21h (C+)
Puis samedi 27 mai :
- Clermont – Racing 92, à 18h (C+)