Les brèves d'Ovalie - Edition n°273
Intouchables !
TOP 14... 2ème journée Montpellier – Oyonnax 37 – 6
Le film de la rentrée du TOP 14 !
Cette comédie, réalisée par Ludovic Cayre et produite par la LNR, raconte la relation entre deux hommes issus de milieux différents.
Bernie, un jeune arriviste de la banlieue politique, d'origine sulfureuse, à la tête de la Fédération française de rugby, vient de renoncer à un contrat d’image, datant de six mois, liant sa société à celle de l'autre protagoniste.
Mohed Altrad, un riche homme d’affaire à la tête d’un club tétraplégique qui court dans son fauteuil après un titre jusque-là inaccessible. Ce dernier a engagé le premier comme auxiliaire de championnat sans qu'il n’y ait là aucune forme particulière de conflit d’intérêts…
Puisque les intérêts sont visiblement communs.
Le film commence le matin du 13 août, dans les pages du JDD. Bernie, au volant de sa Fédé sur la route du TOP 14, conduit Mohed, poursuivi par la police de la commission d’appel.
« 150000 euros que je les mets dans le vent », parie Bernie à son passager.
Pourtant, ils sont rattrapés sur une sortie du journal qui prétend que Bernie aurait appuyé un peu fort sur le champignon pour faire pression sur les membres des forces de l’ordre de la commission. Pour justifier cet excès d’autorité, Bernie indique aux policiers que Mohed, handicapé et inculte en ce qui concerne les règles du rugby, devait juste être considéré avec bienveillance. Rien de plus. Les peines à l’encontre du club du milliardaire avaient alors été réduites à peau de chagrin.
Et c’est bien ce qui chagrine tous les dirigeants de club !
Ainsi démarre le film du TOP 14, saison 2017-2018, avec une atmosphère de suspicion insoutenable, des démissions de la commission d’appel à tout va et une enquête du ministère des sports en cours. Pourquoi voir le mal partout, réplique Bernie, quand il ne s’agit que d’aider un pauvre handicapé qui ne peut grimper les marches d’un premier titre sans une rampe d’accès adéquat ?
Ainsi Montpellier, grâce à son auxiliaire de championnat, s’est vu démarrer la saison avec ses punitions réduites et deux premières journées à domicile contre les deux promus.
Et voilà le MHR en tête du championnat.
Mais Bernie, employé jusqu’à la fin de la saison, pourrait bien trouver d’autres stratagèmes pour que son patron retrouve goût au rugby.
Côté sportif, le milliardaire s’est offert, tel un Qatari parisien, les services d’un des meilleurs entraineurs du monde, Vern Cotter, celui qui a fait Clermont et le XV du Chardon d’aujourd’hui, et des joueurs de grande classe comme le Néo-Zélandais Cruden, le Sud-Africain Pienaar, l’Australien Mogg, et le Français Picamoles, sans compter les perles avec un bel avenir comme Camara ou encore les indéboulonnables anciens comme Steyn, Nadolo, Nagusa et, bien sûr, la bande des Du Plessis.
Alors après avoir mis, sans forcer, une rouste aux Agenais, le week-end passé, les Héraultais ont corrigé de même les Oyomen, même si ces derniers ont vendu chère leur peau sur la pelouse de l’Altrad Stadium avant de craquer en seconde période face à l’armada du Commandant Cotter.
Cinq boulets de canon, ont explosé la défense oyonnaxienne, ne leur laissant à la fin que les six points rescapés de deux malheureuses pénalités, tapées en début de match.
Cinq missiles signés Du Plessis, Pienaar, Steyn, Immelman et Picamoles, comme autant d’autographes de la nouvelle patte du jeu montpelliérain. Cela nous rappelle l’armada des Fantastiques d’un autre club tétraplégique d’alors, aujourd’hui triple champion d’Europe, en passant par un Brennus et sous le commandement d’un certain Bernie. Tiens tiens…
De quoi faire rêver le petit Mohed et son club… dans un fauteuil !
En bref...
Lyon (2) – Brive (14) 29 – 14
Un dauphin inattendu
Le Lou a sorti les crocs en ce début de saison et a enchainé sa deuxième victoire, à domicile cette fois, après l’exploit d’être allé gagné à Jean Bouin, la semaine passée. Tout le contraire des Coujoux qui alignaient leur seconde défaite pour occuper à la dernière place avec un zéro pointé.
Pourtant les Brivistes ont tenu la dragée haute aux Lyonnais durant une mi-temps grâce au pied de Germain répondant coup pour coup à celui de Beauxis. Mais dès le retour des vestiaires, Couilloud trouvait la faille dans la défense briviste et lançait les siens vers une victoire promise, superbement ficelée par Palisson après un coup de génie de Michalak. Lobzhanidze sauvera l’honneur pour les visiteurs en fin de match, insuffisant pour espérer revenir avec le moindre point.
Lyon occupe une belle seconde place inattendue derrière le géant montpelliérain.
Castres (3) – Bordeaux (8) 33 – 19
Un bonus presque offensant
Après avoir laissé échapper une victoire à sa portée, la semaine dernière à Colombes, le CO a su se ressaisir, non sans se faire peur encore une fois. Et même à décrocher un bonus offensif… heureux !
Car ce sont bien les hommes de Brunel qui ont fait le jeu dans cette première période, grâce à sa charnière, un essai de Lesgourgues et des réalisations parfaites de Hickey, les Tarnais se contentant d’un essai de Jacquet pour ne pas se faire trop distancer (8-16 à la pause).
Seulement au retour des vestiaires, Vaipulu puis Smith faisaient repasser devant leur équipe, tout en puissance. En fin de match, en supériorité numérique durant quinze minutes, les locaux en profitaient pour inscrire deux nouveaux essais par Tulou et Kockott, synonyme de bonus offensif.
Pourtant, sans cette indiscipline, l’UBB avait tout pour créer la surprise à Pierre-Antoine.
Toulouse (4) – Pau (13) 23 – 19
Dominateur mais poussif
Le Stade Toulousain démarre bien sa saison, après un nul arraché à Oyonnax, il valide une victoire importante pour sa première à Ernest Wallon. Un moindre mal quand on sait que la Section Paloise était à deux mètres d’arracher, à son tour, le nul en fin de rencontre.
Une domination locale incontestable avec de belles intentions qui ont abouti à un premier essai de Médard (18ème). Le pied de Ramos donnera des ailes au Stade et peut-être même un excès de zèle au relâchement coupable donnant autant d’occasions à Taylor de revenir au score par son pied adroit.
16-9 au retour des vestiaires, il faudra attendre l’heure de jeu pour voir Toulouse repartir de l’avant et inscrire son deuxième essai, par Kolbe. Mais un deuxième carton jaune (Roumieu), en fin de partie, allait mettre les Toulousains en difficulté, cloitrés en défense, encaissant un essai palois, par Tomas (78ème). La dernière minute aura bien failli leur être fatale, ils s’en sortiront avec une dernière pénalité tapée par Taylor qui préférera assurer le bonus défensif à l'équipe.
Mais que cette fin de rencontre fut encore compliquée pour Toulouse.
Clermont (9) – Toulon (5) 21 – 16
Un remake de la finale en leurre
On ne pouvait pas s’attendre à un match de phase finale, fallait pas se leurrer.
Et pourtant, ça en avait tout l’air avec une entame des Varois très séduisante, affichant ses ambitions... Faire un coup au Michelin. À l’image de cette action d’essai de Ashton qui donne l’avantage aux visiteurs à la 17ème minute.
On a même retrouvé les petits coups de putes varoises, dont seul Gorgodze est passé au travers – alors que… (sale rrrr !) – des coups d’épaules monstrueux pour lesquels Taofifenua puis Nonu ont été logiquement sanctionnés par un carton jaune chacun. De quoi donner l’occasion aux Clermontois de remettre la main sur un match compliqué après l’essai égalisateur du funambule Raka, juste avant la pause. En seconde période, Penaud nous régalait d’une deuxième pépite après une merveille de coup de pied d’Abendanon quand Raka se voyait justement refuser un doublé pour un en-avant (cent mètres avant, que les arbitres auraient pu signaler… avant).
Le grand Clermont est bien là, se dit-on ! … enfin, par éclats, parce que pour l’ensemble du match, c’était plutôt poussif, laborieux et loin de la sérénité de la saison passée, à l’image de la dernière action ou Lopez préfèrait laisser le point de bonus défensif au RCT plutôt que de faire jouer ou tenter le drop.
Bref, c’est le début de saison et le champion, après sa défaite à Bordeaux, ne nous a pas encore impressionné, comme sa star Greg Laidlaw.
Agen (11) – Racing 92 (6) 23 – 19
Quand le petit poussait l’ogre
Qui pouvait croire que le promu agenais allait être le punching-ball des grosses écuries de ce TOP 14 ?
On l’avait quitté combatif il y a deux ans, le revoilà vaillant comme on l’aime. Les Racingmen n’ont pas su s’installer dans un match qu’ils avaient pourtant en main après l’essai de Dulin (20ème). Incapable de concrétiser face à une défense valeureuse, le carton rouge justifié de Tuitavake allait les déstabiliser pour de bon. Juste avant la pause Januarie redonnait l’avantage aux locaux après un essai tout en force (10-7).
Dès le retour des vestiaires, la botte de McIntyre puis un second essai de Tisley permettaient à Agen de creuser l’écart obligeant le Racing à réagir, ce qu’il parvenait à faire aussitôt par Thomas. En supériorité numérique, les Lot-et-Garonnais ne lâchaient rien et obtenaient même une nouvelle pénalité qui leur donnait neuf longueurs d’avance, à dix minutes du terme.
Le troisième essai francilien de Le Roux, tout en puissance, offrira néanmoins le point de bonus défensif au Racing, un moindre mal.
Stade Français (7) – La Rochelle (10) 35 – 24
Paris n’est pas mort
Jean Bouin était à la fête samedi pour la première de son équipe. Les Parisiens se sont régalés en première période avec un festival d’essais qui a surpris des Rochelais, sans doute encore sur leur nuage depuis leur victoire à Brive.
Burban, très actif dans le jeu, inscrivait le premier essai, avant que Flanquart ne l’imite deux minutes plus tard. Parisse et Ensor en ajoutaient deux pour le bonus offensif, avant la pause, quand les Maritimes n’en avaient qu’un sous le coude par Priso.
30-7 à la mi-temps, ça fait mal derrière la tête des Rochelais qui allaient réagir en seconde période et infliger un 17-5 aux locaux, insuffisant pour décrocher le point de bonus défensif, mais bien assez pour priver les Stadistes de celui offensif. Que de regrets pour l’équipe parisienne, égale à elle-même, coupable de relâchement quand elle prend le score trop facilement.
Mais le Stade Français n'est pas mort !
(entre parenthèses, le rang du nouveau classement après cette journée)
Tous les résultats officiels du week-end >>
La semaine prochaine…
Le TOP 14 poursuit sa route, avec un IV Nations qui n’aura pas de mal à lui faire de l’ombre.
Une éclipse totale de une, samedi ?
Entre l’affaire Laporte-Altrad, les internationaux qui ont encore la tête en vacances, les promus qui se rebellent, les cadors qui se cherchent, la troisième journée n’a jamais été aussi incertaine. Mais on va la suivre quand même.
Au programme du TOP 14 à partir de samedi 9 septembre :
- La Rochelle – Clermont, à 14h45 (C+) : ça rigole moins là,
- Brive – Racing 92, à 18h (r+) : il serait temps de s’y mettre,
- Oyonnax – Agen, à 18h (r+) : barrage aller du maintien,
- Bordeaux – Stade Français, à 18h (r+) : du jeu en perspective,
- Castres – Montpellier, à 20h45 (C+ sport) : un gros morceau.
Puis dimanche 10 septembre :
- Pau – Lyon, à 12h30 (C+ sport) : qui a peur du grand méchant LOU ?
- Toulon – Toulouse, à 16h50 (C+) : une première à Mayol.
Au programme du IV Nations, samedi 9 septembre :
- Nouvelle-Zélande – Argentine, 9h35 : le jour et la nuit,
- Australie – Afrique du Sud, 12h : combat de dauphins.